mardi 16 avril 2019

Prions pour la France, prions pour le diocèse de Paris

Son Excellence, Mgr Michel Aupetit,
Archevêque de Paris

Hier soir, la Cathédrale Notre-Dame de Paris prenait feu. L'un des monuments les plus visités est quasiment ruiné. Plus qu'un monument, c'est une Cathédrale, une église, la Maison de Dieu parmi les hommes, l'Eglise - Mère d'un diocèse, celle de la capitale de notre pays, qui prenait feu. Elle fut le lieu de pèlerinage et de visite de tant de Saints. Elle fut le lieu de toutes les acclamations de joie et de victoire de notre pays.

Que n'avons-nous pas entendu de pleurs, de larmes mais aussi, parfois - pardonnez-moi ! - de jérémiades. On a pleuré sur les tableaux et les statues antiques, les œuvres d'art, les calices et les ornements précieux qui étaient irrémédiablement détruits ou outragés par les flammes et la fumée.

Est-ce un drame ? Oui. Et non.

Oui c'est un drame car c'est notre église Cathédrale. Oui c'est un drame parce qu'elle fut le lieu de tant de conversions, de confessions, de communions, de baptêmes et d'ordinations. J'y ai été converti le Mercredi Saint 1998. J'y ai été ordonné il y a presque 10 ans... Chapelain de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, j'y ai été investi et j'y ai prié devant la sainte Couronne d'épines.

Pourtant, non ce n'est pas un drame car on a pas eu a déplorer de morts. Non, ce ne sont que des pierres, du métal et du tissu qui ont été abîmés, détériorés ou détruits. De nos temples de pierre, comme de celui de Jérusalem, il ne restera pas pierre sur pierre.

Détruisez ce temple, disait le Seigneur, et en trois jours, je le rebâtirai... A la fin des temps, ce monde disparaîtra. Toutes ces beautés, toutes ces richesses, tout disparaîtra pour laisser place au grand Jugement, à un monde nouveau, à des cieux nouveaux pour une humanité sainte et renouvelée, rachetée par le Sang précieux du Christ.

Non ce n'est pas un drame, car, comme Chrétiens, nous avons un temple indestructible, le Corps du Christ vivant, ressuscité, qui nous communique la foi, l'espérance et la charité dans ses Sacrements. Et l'Eglise du Ciel et de la terre à laquelle nous appartenons, celle-ci n'est-elle pas indestructible ? Ne le savez-vous pas, écrivait S. Paul, vos corps sont devenus le temple de Dieu ; glorifiez Dieu dans votre corps !

Dans quelques jours, le temple véritable sera réduit à rien sur la Croix. 
Mais dans quelques jours, nous chanterons la victoire du Ressuscité sur le Mal, le monde et son Prince qui anime tant de ses suppôts.

Revenons donc à l'Essentiel. Ayons la foi, l'espérance et la charité.

L'Archevêque de Paris a perdu sa Cathédrale ?
Sa cathèdre, elle, le lieu de son enseignement qui faisait de cette église un lieu si important, sera déplacée ailleurs le temps nécessaire.
Demain, ce sera la Messe chrismale, ailleurs.
Les huiles seront bénies et la vie continuera, ailleurs.
Et on rebâtira sur des bases plus solides. Pas avec des pierres, mais avec la foi vivante de tout le peuple chrétien.

Dieu nous donne un signe.
On ne compte plus les églises profanées et souillées, les tabernacles pillés, les statues, les tableaux et les icônes brisés ou ravagés. Qui s'en émeut ? Les hommes politiques et les garants de la paix publique ont l'émotion à géométrie très variable.
Au Christ et son Eglise, les crachats, les outrages et la Croix. Aux disciples de Barabbas, émeutiers, profanateurs ou meurtriers, outrageant Dieu et sa justice, sa Loi divine et la loi naturelle, la liberté et les louanges du monde. N'avons-nous pas eu des tags mentionnant : "Une église qui illumine est une église qui brûle" ? Et bien voilà qui est fait. Notre-Dame a brûlé.

Dieu nous donne un signe.
Il est temps, grand temps, que l'Eglise véritable, le peuple de Dieu tout entier, se réveille, que le peuple chrétien de Paris et de France sorte de sa torpeur, prie, se confesse, témoigne, agisse et vive en conscience selon les enseignements du seul Seigneur, du seul Sauveur. 

Rappelez-vous l'effondrement de la tour de Siloé, disait le Seigneur, convertissez-vous ou vous périrez de même... Les Lumières, la libre-pensée, les loges, l'athéisme, cet esprit bourgeois-bohème nihiliste et méprisant, n'aimant que pouvoir et argent ... Tout cela ne mènera qu'à la ruine.

Rappelons-nous cette question posée par Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, le 1er juin 1980, au Bourget :

Alors permettez-moi ~ de vous interroger : 
France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? 


Permettez-moi de vous demander :
France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ?

Pardonnez-moi cette question.
Je l’ai posée comme le fait le ministre au moment du baptême. 
Je l’ai posée par sollicitude pour l’Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l’homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père Fils et Saint-Esprit.

Et les impropères du Vendredi Saint chantent ce chant déchirant :

O mon peuple que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi !

Alors maintenant, vivons notre foi. Prions. Offrons tout. Unissons-nous à la Passion, à la mort et à la Résurrection du Sauveur. Vivons intensément cette Semaine Sainte bénie entre toutes. Ainsi notre joie sera parfaite. Alors Paris et la France seront vraiment dignes de son Roi, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme.



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