dimanche 10 janvier 2021

Au Baptême, nous avons reçu la vie nouvelle des enfants de Dieu

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu inconnu », chap. II

Un Dieu s’est fait homme afin que les hommes ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité, pour eux, pour qu’ils entrent dans les dispositions de Jésus-Christ, et particulièrement de son esprit de sacrifice pour qu’ils défèrent avec lui les respects, les adorations et les louanges qu’il donne au Père éternel.

Dès qu’il vient au monde, il ne se présente devant lui qu’en esprit d’anéantissement et chétives et pauvres créatures que nous sommes ; véritables néants, nous voudrions toujours subsister en nous-mêmes par nos attachements, toujours être quelque chose dans l’esprit et dans le cœur des créatures, par leur estime et par leur amitié, et bien loin de nous réjouir et de bénir la divine Providence quand elle nous donne des occasions d’en être dégagés, nous nous en faisons de grandes peines et nous n’oublions rien pour les éviter.

O Dieu si vous vouliez ouvrir les cieux et en descendre, s’écrie le Prophète Isaïe, les montagnes s’écouleront devant vous ; lorsque vous ferez éclater vos merveilles, nous ne les pourrons supporter. 

La seule révélation qui en est faite à ce Prophète lui fait connaître que les cœurs des hommes, quelque glacés qu’ils soient lorsque Dieu paraîtra sur la terre, doivent se fondre comme de la cire aux feux de son divin amour, que toute leur grandeur doit s’abîmer comme des montagnes en sa présence suradorable ; et nous qui sommes nés après l’Incarnation du Sauveur, qui savons les merveilles qu’il a fait éclater dans ce mystère, nous demeurons toujours en nous-mêmes, notre orgueil subsiste toujours, et nos corps que nous devons immoler à Dieu comme une victime vivante et sainte par la mortification, sont réservés aux plaisirs et à la satisfaction des sens.

Le Verbe s’incarne et en même temps s’anéantit pour apprendre la grandeur infinie de Dieu et le néant des créatures et qu’elles doivent toujours se tenir dans leur rien en sa divine présence, n’occuper ni l’esprit ni le cœur des autres et ne pas y remplir la place qu’il y doit tenir, c’est ce que l’on ne comprend guère et à quoi peu de personnes s’appliquent, et ainsi Dieu est peu connu dans l’Incarnation.


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