Saint François d'Assise recevant les sacrés stigmates |
Du vénérable abbé
Henri Marie Boudon, Lettre 204
Elle me procure à
Evreux un ermitage dans la chambre où elle me loge, dans laquelle je suis seul, sans serviteur ni servante.
Il est vrai que Madame Le Febvre prend soin de moi avec une charité
infatigable, la divine Providence me l’ayant destinée pour cela presque depuis
que je suis à Evreux et par des conduites que je ne saurais assez bénir et
remercier.
Dans mes maladies, aucune personne
séculière ne m’est venu voir, qu’une bonne dame qui est elle-même malade, pas
un seul religieux, pas un seul Curé des huit qui sont à Evreux, quoiqu’ils
soient tous de ma visite ; j’ai été aussi délaissé du Chapitre (des chanoines) de sorte que je vis à
Evreux comme un ermite et en cela j’admire la conduite de la divine Providence
dont les desseins sur son indigne personne s’accomplissent toujours.
Dans ma jeunesse, j’avais un grand désir
d’être religieux de S. François (de Paule), j’étudiais même dans cette
vue, je m’étais même senti
pressé d’en faire vœu sans néanmoins pouvoir le faire ; pour lors je n’en
savais pas la raison. Un jour, comme j’entendis que je ne pourrais pas l’être à
raison de mes incommodités du corps, en même temps je me retirai dans un cabinet
où je pleurai de la bonne manière. Cependant la divine Providence a eu, l’effet
de ses attraits, m’ayant fait vivre en pauvreté et, de cette sorte, m’ayant
fait dans un sens religieux de saint François sans en porter l’habit : « Misericordias Domini in aeternum cantabo »
(Ps 88,2 : Ah ! qu’à jamais je chante tes miséricordes).
Je suis, etc…
le 30 Octobre 1700
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