samedi 26 octobre 2019

"Pourquoi je t'aime, ô Marie", de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus


1. Oh ! je voudrais chanter, MARIE, POURQUOI JE T'AIME
Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon cœur
Et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême
Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur.
Si je te contemplais dans ta sublime gloire
Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux
Que je suis ton enfant je ne pourrais le croire
O Marie devant toi, je baisserais les yeux !...

2. Il faut pour qu'un enfant puisse chérir sa mère
Qu'elle pleure avec lui, partage ses douleurs
O ma Mère chérie, sur la rive étrangère
Pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs !....
En méditant TA VIE DANS LE SAINT EVANGILE
J'ose te regarder et m'approcher de toi
Me croire ton enfant ne m'est pas difficile
Car je te vois mortelle et souffrant comme moi.

3. Lorsqu'un ange du Ciel t'offre d'être LA MERE
Du Dieu qui doit régner toute l'éternité
Je te vois préférer, ô Marie, quel mystère !
L'ineffable trésor de LA VIRGINITE.
Je comprends que ton âme, ô Vierge Immaculée
Soit plus chère au Seigneur que le divin séjour
Je comprends que ton âme, HUMBLE ET DOUCE VALLEE
Peut contenir Jésus, L'Océan de l'Amour !...

4. Oh ! je t'aime, Marie, te disant la servante
Du Dieu que tu ravis par ton humilité
Cette vertu cachée te rend toute-puissante
Elle attire en ton cœur LA SAINTE TRINITE
Alors L'ESPRIT D'AMOUR TE COUVRANT DE SON OMBRE
LE FILS EGAL AU PERE EN TOI S'EST INCARNE
De ses frères pécheurs bien grand sera le nombre
Puisqu'on doit l'appeler: Jésus, ton premier-né !

5. O Mère bien-aimée, malgré ma petitesse
Comme toi je possède en moi Le Tout-Puissant
Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse ;
Le trésor de la mère appartient à l'enfant
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie
Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi ?
Aussi lorsqu'en mon cœur descend la blanche Hostie
Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi!...


6. Tu me le fais sentir, ce n'est pas impossible
De marcher sur tes pas, ô Reine des élus,
L'étroit chemin du Ciel, tu l'as rendu visible
En pratiquant toujours les plus humbles vertus.
 Auprès de toi, Marie, j'aime à rester petite,
Des grandeurs d'ici-bas je vois la vanité,
Chez Sainte Elisabeth, recevant ta visite,
J'apprends à pratiquer l'ardente charité.

7. Là j'écoute ravie, Douce Reine des anges,
Le cantique sacré qui jaillit de ton cœur,
Tu m'apprends à chanter les divines louanges
A ME GLORIFIER EN JESUS MON SAUVEUR.
Tes paroles d'amour sont de mystiques roses
Qui doivent embaumer les siècles à venir.
En toi le Tout-Puissant a fait de grandes choses
Je veux les méditer, afin de l'en bénir.

8. Quand le bon Saint Joseph ignore le miracle
Que tu voudrais cacher dans ton humilité
Tu le laisses pleurer tout près du TABERNACLE
Qui voile du Sauveur la divine beauté !
Oh ! que j'aime, Marie, TON ELOQUENT SILENCE,
Pour moi c'est un concert doux et mélodieux
Qui me dit la grandeur et la toute-puissance
D'une âme qui n'attend son secours que des Cieux.....

9. Plus tard à Bethléem, ô Joseph et Marie !
Je vous vois repoussés de tous les habitants
Nul ne veut recevoir en son hôtellerie
De pauvres étrangers, la place est pour les grands
LA PLACE EST POUR LES GRANDS ET C'EST DANS UNE ETABLE
QUE LA REINE DES CIEUX DOIT ENFANTER UN DIEU.
O ma Mère chérie, que je te trouve aimable
Que je te trouve grande en un si pauvre lieu!

10. Quand je vois L'Eternel enveloppé de langes
Quand du Verbe Divin j'entends le faible cri
O ma Mère chérie, je n'envie plus les anges
Car leur Puissant Seigneur est mon Frère chéri!
Que je t'aime, Marie, toi qui sur nos rivages
As fait épanouir cette Divine Fleur !....
Que je t'aime écoutant les bergers et les mages
ET GARDANT AVEC SOIN TOUTE CHOSE EN SON COEUR!...

11. Je t'aime te mêlant avec les autres femmes
Qui vers le temple saint ont dirigé leurs pas
Je t'aime présentant le Sauveur de nos âmes
Au bienheureux Vieillard qui le presse en ses bras,
D'abord en souriant j'écoute son cantique
Mais bientôt ses accents me font verser des pleurs.
Plongeant dans l'avenir un regard prophétique
SIMEON TE PRESENTE UN GLAISE DE DOULEURS.

12. O Reine des martyrs, jusqu'au soir de ta vie
Ce glaive douloureux TRANSPERCERA TON CŒUR
Déjà tu dois quitter le sol de ta patrie
Pour éviter d'un roi la jalouse fureur.
«Jésus sommeille en paix sous les plis de ton voile
Joseph vient te prier de partir à l'instant
Et ton obéissance aussitôt se dévoile
Tu pars sans nul retard et sans raisonnement.

13. Sur la terre d'Egypte, il me semble, ô Marie
Que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux,
Car JESUS N'EST-IL PAS LA PLUS BELLE PATRIE,
Que t'importe l'exil, tu possèdes les Cieux ?...
Mais à Jérusalem, une amère tristesse
Comme un vaste océan vient inonder ton cœur
JESUS, PENDANT TROIS JOURS, SE CACHE A TA TENDRESSE
Alors c'est bien l'exil dans toute sa rigueur !...

14. Enfin tu l'aperçois et la joie te transporte,
Tu dis au bel Enfant qui charme les docteurs :
« O mon Fils, pourquoi donc agis-tu de la sorte?
« Voilà, ton père et moi qui te cherchions en pleurs. »
Et l'Enfant Dieu répond (oh quel profond mystère !)
A la Mère chérie qui tend vers lui ses bras :
« Pourquoi me cherchiez-vous ?... Aux œuvres de mon Père
« Il faut que je m'emploie ; ne le savez-vous pas ? »

15. L'Evangile m'apprend que croissant en sagesse
A Joseph, à Marie, Jésus reste soumis
Et mon cœur me révèle avec quelle tendresse
Il obéit toujours à ses parents chéris.
Maintenant je comprends le mystère du temple,
Les paroles cachées de mon Aimable Roi.
Mère, ton doux Enfant veut que tu sois l'exemple
De l'âme qui Le cherche en la nuit de la foi.

16. Puisque le Roi des Cieux a voulu que sa Mère
Soit plongée dans la nuit, dans l'angoisse du cœur ;
Marie, c'est donc un bien de souffrir sur la terre ?
Oui SOUFFRIR EN AIMANT, C'EST LE PLUS PUR BONHEUR !
Tout ce qu'Il m'a donné Jésus peut le reprendre
Dis-lui de ne jamais se gêner avec moi
Il peut bien se cacher, je consens à l'attendre
Jusqu'au jour sans couchant où s'éteindra ma foi...

17. Je sais qu'à Nazareth, Mère pleine de grâces
Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus
POINT DE RAVISSEMENTS, DE MIRACLES, D'EXTASES
N'EMBELLISSENT TA VIE, O REINE DES ELUS !....
Le nombre des petits est bien grand sur la terre
Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux
C'est par LA VOIE COMMUNE, incomparable Mère
Qu'il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux.

18. En attendant le Ciel, ô ma Mère chérie,
Je veux vivre avec toi, te suivre chaque jour
Mère, en te contemplant, je me plonge ravie
Découvrant dans ton cœur DES ABIMES D'AMOUR.
Ton regard maternel bannit toutes mes craintes
Il m'apprend A PLEURER, il m'apprend A JOUIR.
Au lieu de mépriser la joies pure et sainte
Tu veux les partager, tu daignes les bénir.

19. Des époux de Cana voyant l'inquiétude
Qu'ils ne peuvent cacher, car ils manquent de Vie
Au Sauveur tu le dis dans ta sollicitude
Espérant le secours de son pouvoir divin.
Jésus semble d'abord repousser ta prière
« Qu'importe », répond-Il, « femme, à vous et à moi ? »
Mais au fond de son cœur, Il te nomme sa Mère
Et son premier miracle, Il l'opère pour toi...

20. Un jour que les pécheurs écoutent la doctrine
De Celui qui voudrait au Ciel les recevoir
Je te trouve avec eux, Marie, sur la colline
Quelqu'un dit à Jésus que tu voudrais le voir,
Alors, ton Divin Fils devant la foule entière
De son amour pour nous montre l'immensité
Il dit : « Quel est mon frère et ma sœur et ma Mère,
« Si ce n'est celui-là qui fait ma volonté ? »

21. O Vierge Immaculée, des mères la plus tendre
En écoutant Jésus, tu ne t'attristes pas
Mais tu te réjouis qu'II nous fasse comprendre
Que notre âme devient SA FAMILLE ici-bas
Oui tu te réjouis qu'Il nous donne sa vie,
Les trésors infinis de sa divinité !
Comment ne pas t'aimer, ô ma Mère chérie
En voyant tant d'amour et tant d'humilité ?

22. Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime
Et tu consens pour nous à t'éloigner de Lui.
AIMER C'EST TOUT DONNER ET SE DONNER SOI-MEME
Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse
Il savait les secrets de ton cœur maternel,
REFUGE DES PECHEURS, C'EST A TOI QU'IL NOUS LAISSE
QUAND IL QUITTE LA CROIX POUR NOUS ATTENDRE AU CIEL.

23. Marie, tu m'apparais au sommet du Calvaire

Debout près de la Croix, comme un prêtre à l'autel
Offrant pour apaiser la justice du Père
Ton bien-aimé Jésus, le doux Emmanuel
Un prophète l'a dit, ô Mère désolée,
« Il n'est pas de douleur semblable à ta douleur ! »
O Reine des Martyrs, en restant exilée
TU PRODIGUES POUR NOUS TOUT LE SANS DE TON CŒUR !

24. La maison de Saint Jean devient ton seul asile
Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus
C'est le dernier détail que donne l'Evangile
De la Reine des Cieux il ne me parle plus.
Mais son profond silence, ô ma Mère chérie
Ne révèle-t-il pas que LE VERBE ETERNEL
VEUT LUI-MEME CHANTER LES SECRETS DE TA VIE
Pour charmer TES ENFANTS, tous les Elus du Ciel?

25. Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie
Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir
Toi qui vins ME SOURIRE au matin de ma vie
Viens me sourire encore... Mère.... voici le soir!...
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême
Avec toi j'ai souffert et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t'aime
Et redire à jamais que je suis ton enfant !......



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