Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 173
Vendredi 14 du mois (de janvier), fête du saint Nom de Jésus, est le jour de ma naissance & de ma renaissance par le saint Baptême car la divine Providence qui m’a fait différer les cérémonies sacrées jusqu’au 16 ou 26 de Mai (je ne saurais distinguer dans mon Baptistère lequel des deux chiffres cette divine Providence, dis-je) a voulu que je ne fusse pas un jour sans être à Jésus-Christ.
Ainsi, du côté de
la divine Providence, toujours un accablement pour ainsi dire de grâces &,
de mon côté, des infidélités & des ingratitudes inouïes sans que cependant
elle se soit jamais lassée de me les continuer & augmenter, ce qui est
étonnant & ce qui me doit confondre infiniment. En vérité, je mériterais
que toutes les créatures s’élevassent contre moi, pour venger mes ingratitudes
& mes rebellions envers notre commun Créateur ~ J’entre donc vendredi dans
la 78e année de mon âge & de ma vie misérable. Oh
Monsieur ! que ce ne soit plus pour vivre, mais pour continuer la vie de
Jésus-Christ ~ Vivat, vivat, vivat !
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