vendredi 6 mars 2020

De la Confession (4)


5ème récit du Pèlerin Russe

3. Je suis tout orgueil et égoïsme des sens.

Toutes mes actions le confirment. Voyant quelque chose de bon en moi, je désire le mettre en vue ou en faire mon orgueil devant d'autres ou en moi-même pour m'admirer de ce bien.
Bien que j'affiche une humilité extérieure, je l'impute cependant toute entière à mon propre mérite et me considère comme supérieur aux autres, ou tout au moins pas plus mauvais qu'eux. Si je remarque une faute en moi, j'essaie de l'excuser, de l
Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur,
aie pitié de moi, pécheur !
a cacher en disant "je suis fait ainsi" ou "je ne suis pas à blâmer". Je me mets en colère contre ceux qui ne me traitent pas avec respect et les juge incapables d'apprécier la valeur des gens. Je me vante de mes dons ; mes échecs dans les entreprises, je les considère comme une insulte personnelle. Je trouve du plaisir dans le malheur de mes ennemis. Si je m'efforce à quelque chose de bien, c'est dans le but d'en tirer de la gloire, une satisfaction spirituelle ou une consolation terrestre. En un mot, je fais continuellement une idole de moi-même, et la sers sans arrêt, cherchant en toute chose une nourriture pour mes passions et pour mes convoitises.

A l'examen de tout cela, je vois que je suis orgueilleux, corrompu, incroyant, sans amour pour Dieu et que je hais mon prochain.

Quel état pourrait être plus coupable ? La condition des esprits des ténèbres est meilleure que la mienne. Eux, bien qu'ils n'aiment pas Dieu, qu'ils haïssent les hommes et vivent d'orgueil, du moins croient et tremblent. Mais moi ? Peut-il y avoir un destin plus terrible que celui qui se présente à moi, et quelle sentence sera plus sévère que celle qui jugera la vie insouciante et folle que je reconnais en moi-même ?


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