dimanche 15 novembre 2020

La foi anticipe le Paradis


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », chap. 3, Dieu est partout avec toutes ses grandeurs

Mais ce seul Dieu en trois personnes est dans la Terre aussi bien que dans le Ciel. En quelques lieux que nous puissions être, le Père Eternel y engendre son Fils, et le Père et le Fils y produisent le Saint Esprit. Ainsi de cette manière le Paradis est en nôtre Terre, ou nôtre Terre devient un Paradis. Que nous serions heureux si nos yeux étaient ouverts, et que nous y vissions toujours comme nos Anges la face du Père, avec le Fils et le Saint Esprit. Cependant la foi donne ce privilège au Chrétien.

Nous sommes donc dedans l’être infini de Dieu, dedans l’essence et la substance divine, dedans les propriétés incommunicables, et les attributs personnels de la glorieuse Trinité. Nous puisons notre vie dedans la vie vivante, qui est vie du Père, vie du Fils, vie du Saint Esprit. Ce que Dieu est, et qui ne reçoit d’aucun, et partant dont les perfections vont à l’infini puisqu’il n’y a rien qui puisse lui assigner des bornes, est dans mon être, qui pénètre jusqu’au plus profond de mes artères et qu’il n’y a rien de si caché qu’il ne remplisse.

O si la vue d’un objet excellent nous ravit à nous même, et nous enlève l’esprit et le cœur, où est ici notre foi ? Et la vue surnaturelle qu’elle nous qu’elle nous doit donner des grandeurs et des beautés de l’être suradorable qui est au-dedans de nous, et qui est partout, doit elle pas emporter toutes nos affections dans une heureuse désoccupation des créatures qui devant cette haute Majesté ne sont que des atomes, et dont les premières et les plus élevées dans le monde sont moins que rien en la divine présence.

 

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