Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,
« Les horreurs de la profanation
des églises », 7e horreur
Ce serait une
vaste matière de plusieurs volumes de rapporter
les vertus éminentes de toutes les personnes qui ont éclaté en sainteté dans
l’Eglise catholique en la succession de tous les siècles.
Peut-on ne pas
voir, si l’on ne s’aveugle volontairement, la
vie exemplaire de tant d’ordres religieux et de congrégations régulières ?
L’esprit de la retraite, de la solitude, de la pénitence ne règne-t-il pas
encore présentement parmi les Chartreux dans les maisons réformées ?
Celles de saint Benoit et dans celles de saint Bernard ? L’on a vu dans
ces derniers temps revivre dans les premières maisons des Carmes déchaussés
l’ancienne austérité des Pères du désert. ~ Les déserts que ces mêmes religieux habitent encore aujourd’hui ne sont
ce pas des lieux où la sainteté règne ? Les maisons des séminaires
ecclésiastiques sont remplies d’exemples
d’une éducation singulière et il en sort tous les jours des personnes qui
peuvent dire : Nous sommes la bonne odeur de Jésus-Christ en tout lieu.
Mais l’esprit apostolique n a-t-il pas
continué et ne continue-t-il pas tous les jours dans les missionnaires de
l’Eglise romaine qui vont prêcher l’Evangile jusqu’aux extrémités de la
terre ? Le don des
langues, l’esprit de prophétie, les miracles, le don de force et les autres
grâces gratuites que l’Esprit de Dieu a communiqués aux apôtres et aux premiers
disciples ont été accordés à ces hommes apostoliques.
Que n’a point fait
un seul de ces hommes de Dieu en ces derniers temps : le grand saint
François-Xavier qui a prêché l’Evangile en vingt-quatre royaumes et converti
par le secours divin plus d’un million de personnes. Que n’ont pas souffert ces
missionnaires parmi les nations les plus barbares ! Les uns ont été
écorchés, les autres brûlés à petit feu, quelques-uns noyés, quelques autres
crucifiés et enfin il n’y a point de tourments qu’ils n’aient enduré avec une
force invincible. ~ Peut-on bien après
cela se récrier sur le défaut de sa sainteté ? S’il s’est glissé de la
corruption dans les mœurs de quelques ecclésiastiques de quelques ordres
réguliers ou en d’autres personnes de sa communion, faut-il s’en étonner
puisque dans le collège apostolique de douze personnes il s’en est trouvé un de
très méchant. La même corruption des mœurs n’était-elle pas dans les premiers
temps, puisque les saints Pères invectivent contre avec tant de force.
~ L’Esprit de Dieu
est plus fort que toute la puissance des hommes s’il réside dans une personne
véritablement ; il n’y a aucun tourment qu’elle ne souffre plutôt que de
trahir la cause de Dieu. Si dans la
véritable Eglise il s’est trouvé des renégats, il y en a eu des millions qui
ont enduré le martyre. Comment donc, s’ils ont la véritable religion,
peuvent-ils l’abjurer si universellement ? N’est-ce pas une marque tout à
fait évidente qu’elle n’est soutenue que par l’esprit de l’homme, en la même
manière qu’elle a été introduite ? Si après toutes les abjurations l’on
persévère dans les mêmes sentiments, il est bien visible que c’est un pur effet
de l’opiniâtreté qui demeure lorsqu’on se voit à couvert de quelques pertes ou
incommodités temporelles, que l’on craignait et qui ont fait renoncer la
prétendue religion à ceux qui ne l’ont abjurée qu’en apparence, ce que l’on ne
doit jamais faire quand il s’agit même de perdre mille vies.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire