dimanche 29 mars 2015

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

L'entrée du Seigneur à Jérusalem, le dimanche des Rameaux,
fresque du monastère de l'Emmanuel, Bethléem
Hymne de Saint Côme de Jérusalem, de la liturgie grecque en ce Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur


Le Dieu, qui est  assis sur les Chérubins, au plus haut des cieux, et qui abaisse ses regards sur ce qu'il y a de plus humble, vient aujourd'hui dans la gloire et la puissance ; tout est rempli de sa divine grandeur. Paix sur Israël, et salut pour les gentils ! Les âmes des justes s'écrièrent dans l'allégresse : Une nouvelle alliance se prépare aujourd'hui pour le monde ; les peuples vont être renouvelés par l'aspersion du sang divin.

Le peuple et les disciples fléchissent les genoux avec joie, et portant des palmes chantent : Hosannah au fils de David : vous êtes digne de toute louange, Seigneur, Dieu de nos pères ; vous êtes béni.

La multitude au cœur simple, l'enfance naïve vous ont célébré comme il convient à un Dieu, vous, roi d'Israël et souverain des Anges : Vous êtes digne de toute louange, Seigneur, Dieu de nos pères ; vous êtes béni.
 
Accompagnons le Christ, Roi de l'Univers, jusqu'au trône de la Croix.
Ton roi s'est présenté, ô Sion ! le Christ monte sur le petit de l'ânesse. Il vient délier le joug de l'erreur grossière qui poussait l'homme à adorer les idoles ; il vient arrêter le cours des passions aveugles qui règnent sur toutes les nations ; tous chanteront maintenant : Œuvres du Seigneur, bénissez-le, et exaltez son nom dans tous les siècles.

Livre-toi à la joie, ô Sion ! le Christ ton Dieu règne à jamais. Il est doux, et il vient pour sauver, comme il est écrit de lui ; il est le juste, notre rédempteur qui s'avance monté sur le petit de l'ânesse. Il brisera l'audace de ceux qui ne veulent pas chanter en ce jour : Œuvres du Seigneur, bénissez-le, et exaltez son nom dans tous les siècles.

L'inique et obstiné Sanhédrin, qui usurpait le Temple sacré, est chassé aujourd'hui ; il avait fait de la maison de prière, de la maison de Dieu, une caverne de voleurs, et refusait son amour au Rédempteur à qui nous chantons : Œuvres du Seigneur, bénissez-le, et exaltez son nom dans tous les siècles.
La célébration des Rameaux au Saint-Sépulcre de Jérusalem
Le Seigneur Dieu parait devant nous ; faites-lui fête solennelle ; accourez pleins de joie ; chantons le Christ, et portant des palmes, crions à sa louange : Béni celui qui vient au nom de Dieu, notre Sauveur !
 
Les funérailles du Christ, Basilique du Saint-Sépulcre
de Jérusalem, le Vendredi Saint
Peuple, pourquoi as-tu frémi contre les Écritures ? Prêtres, pourquoi méditez-vous de vains projets ? Pourquoi dites-vous : Quel est celui devant qui les enfants portant des palmes s'écrient : Béni celui qui vient au nom de Dieu, notre Sauveur ?

Hommes sans frein, pourquoi semez-vous le scandale sur la voie ? Vos pieds sont rapides pour répandre le sang du Seigneur ; mais il ressuscitera pour sauver tous ceux qui crieront : Béni celui qui vient au nom de Dieu notre Sauveur !





vendredi 27 mars 2015

Reliques de la Passion

C'est par ses blessures que nous sommes guéris et sauvés. Venez, adorons !

Les reliques de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, présentées à Notre-Dame de Paris sont :

Invention de la Sainte Croix par Sainte Hélène, en présence de son fils
Constantin et du Patriarche Saint Macaire de Jérusalem
– un morceau de la Croix conservée à Rome et ramenée par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin ;
– un clou de la crucifixion ;
– enfin, la sainte Couronne d’épines.

Parmi ces reliques, la sainte Couronne est, sans doute, la plus précieuse et la plus vénérée.

La couronne déposée à la cathédrale Notre-Dame de Paris est un cercle de joncs tressés, de 21 centimètres de diamètre, dans lequel étaient plantées de longues et dures épines. Ces épines ont été dispersées, au cours des siècles par des dons effectués soit par les empereurs de Byzance, soit par les rois de France. On en compte soixante-dix, de même nature, qui s’en affirment originaires.

Semaine Sainte en Espagne. Vendredi Saint
L’allusion faite à la couronne d’épines et aux instruments de la Passion du Christ pendant les persécutions des premiers siècles n’est peut-être pas décisive ; mais, déjà, en 409, saint Paulin de Nole la mentionne parmi les reliques de la basilique du Mont-Sion à Jérusalem

En 1063, ces reliques sont transférées à Byzance dans la chapelle impériale, pour les mettre à l’abri de pillages semblables à ceux subis par le Saint Sépulcre. En 1238, Byzance est gouvernée par Baudouin de Courtenay, un empereur latin, qui, en grandes difficultés financières, décide de mettre les reliques en gage auprès des banquiers vénitiens pour en obtenir des crédits. Saint Louis, roi de France, intervient alors, dédommage les Vénitiens et en 1239 accueille solennellement les Saintes Reliques à Paris, où, pour les vénérer, il édifie un reliquaire à leur mesure : la Sainte Chapelle. 

Après la Révolution, les Saintes Reliques sont confiées au Chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, puis placées sous la garde statutaire des Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem. C’est donc le Chapitre qui les présente et les Chevaliers qui les gardent. Ces trois reliques sont exposées et vénérées solennellement chaque 1er vendredi du mois et tous les vendredis de Carême, à 15h, et le Vendredi Saint toute la journée à Notre-Dame de Paris



La Sainte Couronne d'épines du Seigneur, présentée par les chanoines de la Cathédrale Notre-Dame
de Paris, à la garde des Chevaliers et Dame de l'Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem


mercredi 25 mars 2015

Solennité de l'Annonciation à Marie

Annonciation,vers 1330, Cologne
Dialogue de l'Ange et de la Mère de Dieu, dans les matines de l’office byzantin

- Toute-pure, je te crie joyeusement : incline ton oreille, écoute-moi, je t'annonce la virginale conception de Dieu ; car tu as trouvé devant le Seigneur la grâce que nulle autre n'a trouvée.

Saint Gabriel, Annonciation, détail, par Léonard de Vinci
- De tes paroles, Messager, puissé-je comprendre la signification ! Comment ce que tu dis se fera-t-il ? Explique-moi comment je concevrai dans la virginité et deviendrai la Mère de mon Créateur.

- Tu sembles supputer quelque ruse en mon discours et devant ta prudence je me réjouis ; courage, Souveraine, car si Dieu le veut, sans peine s'accomplit ce qui dépasse l'entendement.

- Il n'y a plus de chef en Juda, le temps est donc venu où doit paraître le Christ, l'espérance des nations ; mais explique-moi comment je l'enfanterai, dans ma virginité.

- Vierge, tu veux savoir de moi le mode de ta conception, mais il est impossible de l'expliquer : dans sa puissance créatrice, l'Esprit saint, te couvrant de son ombre, en sera l'ouvrier.

- Ma première aïeule, pour avoir suivi le conseil du serpent, des délices divines fut exclue ; c'est pourquoi je crains ton étrange salutation, prenant bien garde de faillir.

- Moi qui me tiens auprès de Dieu, je suis envoyé pour te révéler sa volonté ; pourquoi me craindre ou te garder de moi ? Vierge toute pure, c'est moi plutôt qui te crains et te révère saintement.

Marie, Mère de Dieu, icône
- Du Prophète qui jadis a prédit l'Emmanuel j'ai appris que devrait enfanter une Vierge sacrée ; mais je désire savoir comment la nature des mortels pourra se mêler à la divinité.

- Le buisson ayant reçu le feu sans être consumé nous a déjà révélé l'ineffable mystère te concernant, Pleine de grâce, Inépousée, car après l'enfantement tu resteras toujours vierge.

- Héraut de vérité resplendissant de l'éclat divin du Seigneur tout-puissant, Gabriel, dis-moi sincèrement comment j'enfanterai, sans dommage pour ma virginité, dans la chair le Verbe incorporel.

- Avec crainte je me tiens, ô Vierge, devant toi comme devant la Reine un serviteur ; je crains donc de te le faire saisir : comme pluie sur la toison, le Verbe du Père sur toi descendra, comme bon lui a semblé.
                            
- Je suis incapable de saisir tes paroles exactement ; bien souvent se sont produits par divine puissance des prodiges merveilleux, les signes et les figures de la Loi, mais sans connaître d'homme jamais une vierge n'enfanta.

- Tu es surprise, Tout-immaculée, mais ton miracle est surprenant : seule, en effet, tu recevras dans ton sein le Roi de l'univers qui doit y prendre chair ; c'est toi que préfigurent les prophéties, leurs énigmes et les symboles de la Loi.

Rosace de Marie, Mère de Dieu, Trône de la Sagesse,
Cathédrale Notre-Dame de Paris
- Celui que nul ne peut cerner et qui est invisible à tous, comment pourrait-il habiter le sein d'une vierge, que lui-même a créé, et comment vais-je, de plus, concevoir ce Dieu, le Verbe coéternel au Père et à l'Esprit ?

- Celui qui a promis à ton ancêtre David de placer le fruit de sa lignée sur le trône de sa royauté, toi seule, t'a choisie, beauté de Jacob, pour que son Verbe y séjournât.

- De tes paroles, Gabriel, ayant perçu le son joyeux, d'allégresse divine je suis comblée, car tu révèles, tu annonces la joie, une joie qui n'aura pas de fin.

- La joie divine t'est donnée, à toi l'entière création chante : Divine Épouse, réjouis-toi, car seule tu fus d'avance choisie comme pure Mère du Fils de Dieu.

- Que soit donc abolie par moi la condamnation de la mère des vivants, que grâce à moi sa faute aujourd'hui soit remise et que par moi l'antique dette soit acquittée pleinement !

- A ton ancêtre Abraham Dieu promit de bénir en sa descendance les nations ; Vierge pure, grâce à toi la promesse est accomplie en ce jour.





mardi 24 mars 2015

Fête de Saint Gabriel, Archange



Bartolomeo Murillo, l'Annonciation à Marie, Reine des Anges
O Ange de Dieu, mon saint gardien 
qui m'a été donné par le Ciel, éclaire-moi en ce jour, et sauve-moi de tout mal. 
Instruis -moi  dans l'accomplissement de bonnes actions,  et engage-moi 
sur la Voie du salut. Amen !

O Ange du Christ,  saint gardien et protecteur 
de mon âme et de mon corps, 
pardonne-moi  tout ce par quoi je t'ai offensé, 
tous les jours de ma vie, 
et protège-moi de toute influence 
et de toute tentation du Malin.
 Puissè-je ne plus jamais irriter Dieu par mes péchés.
 Prie pour moi le Seigneur, afin qu'Il me rende digne de la grâce de la Sainte Trinité et de la Bienheureuse Mère de Dieu et de tous les saints. Amen !


dimanche 22 mars 2015

5e dimanche de Carême - Dimanche de la Passion

L'Agonie du Seigneur, l'entrée dans la Passion

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,


Lettre 12, à la Mère Elisabeth de Sainte Marie

Il est bon aussi de tâcher de vous souvenir de la vie et de la passion de notre bon Sauveur dans vos oraisons ordinaires.


« Le triomphe de la Croix », part. III

O mon Seigneur et mon Maître, que je m’oublie plutôt de moi-même que de ne pas penser à vous, à ce que avez fait, à ce que vous avez souffert pour moi.

O amour immense, ô amour infini, vous avez réduit un Dieu dans les derniers anéantissements. Eh ! Comment pourrais-je ne pas m’occuper de vos ravissantes bontés ! Serait-il bien possible que je les pusse oublier ?

Les Apôtres endormis, et nous ? C'est maintenant le
temps favorable, c'est aujourd'hui le jour du Salut.
Mais notre bon Sauveur pouvait nous marquer plus expressément sa volonté en ce sujet qu’en instituant le très saint Sacrement de l’autel pour nous servir de mémorial de sa douloureuse Passion. Car l’Apôtre nous apprend, dans son institution, il dit : « Prenez et mangez ceci est mon corps qui sera livré vous. Faites ceci en mémoire de moi. C’est la nouvelle alliance par mon sang, faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous le boirez. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ».

En vérité, ce divin Maître pouvait-il nous engager plus au souvenir de ses mystères ?








Salut ! Ô Croix, source de Vie, trône du vrai Roi de l'univers !

vendredi 20 mars 2015

Litanies du l'humilité : soyons doux et humble de coeur comme notre Seigneur

Son Eminence le Cardinal
Merry del Val
Litanies de l'humilité que récitaient chaque jour le cardinal Merry del Val,
Secrétaire d'État du Pape Saint Pie X


Ô Jésus, doux et humble de cœur, exaucez-moi.

Du désir d'être estimé, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être aimé, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être exalté, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être honoré, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être loué, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être préféré aux autres, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être consulté, délivrez-moi, Jésus.
Du désir d'être approuvé, délivrez-moi, Jésus.

De la crainte d'être humilié, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être méprisé, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être rebuté, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être calomnié, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être oublié, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être tourné en ridicule, délivrez-moi, Jésus.
De la crainte d'être injurié, délivrez-moi, Jésus.


Que les autres soient plus aimés que moi, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres soient plus estimés que moi, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent être choisis et moi mis de côté, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent être loués et moi négligé, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent m'être préférés en tout, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent devenir plus saints que moi, pourvu que je devienne saint autant que je le peux, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.


Le lavement des pieds, l'humilité nous ouvrira les portes du Ciel.

jeudi 19 mars 2015

Solennité de Saint Joseph, époux de Marie, père sur le terre du Seigneur, gardien de la Sainte Famille de Nazareth

Sainte Famille de Nazareth, vitrail de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu seul », 6e pratique,


CONSÉCRATION A SAINT JOSEPH


Je me prosterne en votre sainte présence, ô grand saint Joseph, et vous honore comme le chaste époux de la Mère de Dieu, le chef de la plus sainte famille qui fut jamais, le Père nourricier de Jésus Christ, le fidèle dépositaire des trésors de la très sainte Trinité.

Je révère en votre personne le choix de Dieu le Père qui a voulu partager avec vous son autorité sur son Fils ; le choix de Dieu le Fils qui a voulu dépendre de vous et devoir, au travail de vos mains sa subsistance ; le choix du Saint Esprit qui a voulu vous confier son épouse chérie et vous la donner pour compagne.

Je vous félicite du bonheur que vous avez eu de porter Jésus Christ entre vos bras, de l’appuyer sur votre sein, de l’embrasser amoureusement, de l’arroser de vos larmes pendant les saintes caresses dont vous étiez si souvent favorisé par ce divin enfant.

Saint Joseph couronné par le Christ
Qui pourrait comprendre les trésors de lumières de sagesse et de grâces que vous avez acquis et dont vous avez été comme inondé pendant les trente années que vous avez passées avec Jésus et Marie ?

Pénétré de respect et d’amour à la vue de vos grandeurs et de votre sainteté, je vous offre et je vous consacre mon cœur. Après Jésus et Marie, vous en serez le maître et le directeur. Je vous regarderai désormais comme mon Père et mon Protecteur : daignez me regarder comme votre enfant, faites-moi sentir les effets de votre grand crédit auprès de Dieu et votre tendre charité pour moi, obtenez moi une sincère conversion et toutes les grâces dont j’ai besoin pour remplir ses adorables desseins.

Obtenez moi cet esprit de recueillement, cette vie intérieure, cette fidélité à la grâce, cette union intime avec Dieu, cette profonde humilité de cœur, cette parfaite conformité à sa pure et très sainte volonté, cette patience dans les adversités, cette estime, cet amour des croix, ce parfait abandon à la conduite du Seigneur, cette confiance à ses volontés, et surtout cet amour ardent pour la personne sacrée de Jésus Christ et pour sa sainte Mère qui ont fait votre caractère particulier.

Prenez, ô grand Saint, sous votre protection, les âmes intérieures, surtout celles qui, à votre exemple, écoutent et imitent Jésus et Marie dans la retraite et dans le silence.

Enfin par le privilège de votre très heureuse mort entre les bras de Jésus et de Marie, obtenez moi, ô grand Saint, une mort semblable à la vôtre dans le dénuement parfait de ma volonté à Jésus et Marie. Ainsi soit il.





mercredi 18 mars 2015

Ne soyons pas des Judas, traîtres au Seigneur, à son amour et sa miséricorde

Le Jeudi Saint, la Cène du Seigneur et le lavement des pieds
Saint Nicolas Velimirovitch, évêque d'Ohrid, Serbie (+ 05 mars 1958)

"Cependant, voici que la main de celui qui me livre est avec moi sur la table." (Luc 22,21).

Le baiser de Judas, la trahison au jardin des
Oliviers, le jardin de l'Agonie.
Le plus difficile pour un général, c'est de devoir mener la guerre quand l'ennemi est à l'intérieur du camp ; pas seulement les ennemis externes, mais aussi les ennemis internes, parmi les siens. Judas était considéré comme faisant partie des disciples de Jésus. Cependant, il était l'ennemi intérieur. Les rangs ennemis s'attroupaient et se rapprochaient du Christ, et de l'intérieur, Judas préparait la trahison. Sa main était sur la table que le Christ avait bénie, et ses pensées étaient alignées avec les ennemis où le plus noir dessein, la haine et la malice bouillonnaient contre le doux Seigneur.

N'en est-il pas de même aujourd'hui, que la main de nombre de traîtres du Christ sont à table avec Lui ? Quelle table n'est pas du Christ ? Sur quelle table ne trouve-t-on pas Ses dons ? Il est le Maître de Maison et Il nourrit et approvisionne Ses hôtes. Les hôtes n'ont rien à eux, rien ! Tout ce qui est bon et toute l'abondance qui leur est donnée l'est par la main du Christ. Dès lors, est-ce que le Christ n'est pas présent à chaque table en Maître de Maison et en Serviteur ?

Dès lors, ne sont-ce pas aussi les mains de tous ceux qui, même de nos jours trahissent le Christ, qui sont à table avec Lui ? Ils mangent Son pain et ils parlent contre Lui. Ils se réchauffent à Son soleil et ils calomnient Son Nom. Ils respirent Son air, et ils se lèvent contre Son Église. Ils vivent de Sa Miséricorde, et ils Le bannissent de leurs maisons, de leurs écoles, de leurs courts, de leurs livres et de leurs cœurs. Ils piétinent volontairement Ses Commandements, malicieusement, et ils se moquent de Sa Loi. Ne sont-ils pas les traîtres du Christ et les successeurs de Judas ? N'ayez pas peur d'eux !

Dieu ne nous a pas commandé d'avoir peur d'eux, mais d'attendre de voir leur fin. Notre Seigneur ne fut pas effrayé de Judas, et Il n'est pas effrayé non plus des hordes traîtresses jusqu'à la fin des temps. Il sait leur fin et Il a déjà Sa victoire en Ses mains. Dès lors, vous non plus ne soyez pas effrayés.
Chapiteau d'Autun, la pendaison du traître Judas et les
démons l'emmenant en Enfer.

Adhérez fidèlement au Christ Seigneur, autant lorsque vous constatez que Sa cause est victorieuse et avance dans le monde, et aussi autant lorsqu'il vous semble que Sa cause s'écroule et périt. N'ayez pas peur ! Si vous prenez peur, peut-être que votre main se retrouvera serrée sous la main de Judas à la table du Christ.

O Seigneur, le Tout Victorieux, soutiens-nous par Ta puissance et Miséricorde.
A Toi soit la gloire et la reconnaissance, à jamais. Amen.



mardi 17 mars 2015

Convertissons-nous et accueillons le pardon de Dieu

Sainte Julienne de Norwich priant devant son Crucifix
Sainte Julienne de Norwich, recluse anglaise,
« Révélations de l'amour divin », chap. 39


(Quand le pécheur reconnaît sa faute), la grâce divine fait naître une si grande contrition, compassion et vraie soif de Dieu, que le pécheur, soudain délivré du péché et de la peine, est relevé…

La contrition nous purifie, la compassion nous prépare, la vraie soif de Dieu nous rend dignes. Selon ma façon de comprendre, voilà les trois moyens par lesquels toutes les âmes vont au ciel, c'est-à-dire celles qui ont péché sur terre et qui seront sauvées. Car toute âme pécheresse doit être guérie par ces trois remèdes. Même guérie, ses blessures demeurent devant Dieu, non plus en tant que blessures, mais en tant que signes glorieux.

En contrepartie de notre punition ici-bas par la souffrance et par la pénitence, au ciel nous serons récompensés par l'amour bienveillant de notre Seigneur... Il considère le péché de ceux qui l'aiment comme une tristesse et une souffrance, mais, à cause de son amour, pas comme condamnable. La récompense que nous recevrons ne sera pas minime, mais éminente, honorable, glorieuse ; et ainsi la honte sera changée en gloire et en joie.

Car en sa bienveillance, notre Seigneur ne veut pas que ses serviteurs désespèrent par suite de leurs chutes fréquentes et pitoyables ; nos chutes ne l'empêchent pas de nous aimer… Il veut que nous sachions qu'il est le fondement de toute notre vie dans l'amour et, plus encore, qu'il est notre protecteur éternel, nous défendant avec puissance contre tous les ennemis qui s'acharnent furieusement sur nous. Et, hélas, nous avons grandement besoin de lui puisque nous leur donnons souvent prise sur nous par nos chutes.

Confession et absolution. C'est une obligation pour tout chrétien de se confesser et de recevoir l'absolution,
au moins une fois par an, en temps de Carême et de Pâques



dimanche 15 mars 2015

4e Dimanche de Carême - Laetare - Soyons toujours dans la joie !

Si la couleur rose est facultative pour le 4e dimanche
de Carême, elle est significative du chemin parcouru
et du blanc de la fête auquel nous aspirons.
Préparons-nous saintement à Pâques.
Laetare !

Réjouissez-vous !

Tel est le commandement du Seigneur pour nous en ce jour de grâce, 4e dimanche de Carême.

Le dur violet de la Pénitence s'atténue du blanc de la fête, que nous préparons avec foi, pour donner le rose de la Joie.

Réjouissons-nous, soyons toujours dans l'allégresse. Préparons-nous ardemment à la joie pascale que nous recevrons à la mesure de notre Carême.

Saint Dimanche à tous ! Le Seigneur va nous sauver et nous combler de grâces !





Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 53,

Disons donc avec le saint Prophète : « Que veux-je au ciel et en la terre, sinon Dieu ? » 
(Ps LXXII, 24).
Messe de Laetare dans une église de Saragosse

Dans cet état, l’âme ne forme plus de desseins, n’a plus aucune prétention ; elle vit sans désirs, tout ce qu’elle fait est de demeurer dans une simple attente de la divine volonté : ainsi, elle ne désire rien et elle ne craint rien et tout ce qu’elle voit et tout ce qu’elle entend, tout ce qu’elle se peut imaginer ne la trouble plus car, voyant toutes les peines qui lui peuvent arriver dans l’ordre de Dieu (et rien n’arrive sans sa divine Providence), elle est bien aise que la divine volonté s’accomplisse en toutes choses, quoi qu’il lui en puisse coûter ; rien désormais n’est capable de lui donner la vaine joie, puisque tout ce qu’il y a de grand, de glorieux, de doux et d’avantageux au monde ne lui paraît plus rien.

Toute sa joie est le bon plaisir divin qui, dans la vérité, fait tout son plaisir ; toute l’occupation de sa vie est de ne rien vouloir pour donner lieu à la très sainte volonté de Dieu en elle qui est son très unique.

Tout en toutes choses ! Oh ! que cette âme entre dans une paix profonde ! Il est très vrai qu’une partie du Paradis tombe dans son cœur.

Demeurons donc à jamais dans ce repos par un écoulement de nos désirs dans la divine volonté. Il me semble que mon âme entre dans un renouvellement de grâce ; priez bien pour moi afin que je n’abuse pas de cette miséricorde


L'Ange au sourire, Cathédrale de Reims.
Les Anges et les Saints nous invitent à la joie du Ciel, rejoignons-les par une vie digne des promesses du Seigneur.