dimanche 29 juin 2014

29 juin - Saint Pierre, Saint Paul et Saint Taurin, priez pour nos pasteurs et les prêtres nouvellement ordonnés

Saint Pierre et Saint Paul entourant
la Vierge Mère de Dieu
Saint Taurin, priez pour que nous ayons de bons et saints Évêques, de bons et saints prêtres, fidèles au Christ et fidèles aux brebis du troupeau.


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,

Vie de Saint Taurin ; chap. 2


Malheur à nous au milieu de nos tiédeurs, ou pour mieux dire de nos glaces et de toutes nos insensibilités à la vue du zèle de cet homme apostolique qui n’a rien, à l’imitation de saint Paul, qu’il ne donne librement jusqu’à sa personne, même pour les âmes.

Il ne faut que des paroles pour instruire les peuples des campagnes par nos catéchismes, il ne faut que des paroles pour les exhorter au service de Dieu, et on néglige de faire le catéchisme, on néglige de faire de saintes exhortations qui sont nécessaires, puisqu’il ne suffit pas d’être éclairé mais qu’il faut pratiquer ! Ou bien on fait des catéchismes d’une manière inutile se contentant d’apprendre par mémoire les vérités sans les faire entendre. Ainsi et les pères et les enfants ne connaissent point les vérités, après avoir dit et redit les vérités du catéchisme !

La divine Providence nous a fait donner un livre au public intitulé La Science sacrée du Catéchisme où nous avons remarqué plus au long cet abus, qu’une longue expérience d’un grand nombre d’années de visite nous apprend tous les jours. Il ne faudrait que faire un peu de chemin dans l’étendue d’une paroisse et aller dans les hameaux pour y faire assembler les personnes qui les habitent et qui se trouvent rarement dans l’église de la paroisse pour les catéchiser et les instruire ; il ne s’agit pas de faire des trois cents lieues comme saint Taurin pour les aller chercher, et on ne s’en donnera pas la peine ; ce que l’on ferait avec ardeur et promptitude s’il était question d’empêcher qu’on enlevât quelque dîme…

Le bon pasteur, dit notre divin Maître, appelle ses propres brebis parleur nom ; il ne se doit donc pas contenter en général de les appeler. C’est une grande vérité qu’il n’y en a pas une seule dont il ne doive prendre soin puisqu’il n y en a pas une seule dont il ne doive répondre au redoutable jugement de Dieu.

O condition formidable des pasteurs ! C’est pourquoi il y a des manuels qui leur ordonnent de tenir un registre qui est appelé le registre de l’état des âmes dans lequel toutes les personnes des familles sont marquées afin de les connaître toutes en particulier. Le Fils de Dieu ne dit-il pas : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean X,14).


Pierre Letellier, les adieux des saints Pierre et Paul avant leur martyre.



samedi 28 juin 2014

Cœur immaculé de Marie, priez pour nous, protégez-nous







Salut au Très Saint Cœur de la Très Sainte Mère de Dieu

d’après le vénérable Henri Marie Boudon


in « L’amour de Jésus Christ au Très Saint Sacrement de l’Autel »





Je vous salue, ô cœur très-saint.
Je vous salue, ô cœur très-bénin.
Je vous salue, ô cœur très-humble.
Je vous salue, ô cœur très-pur.
Je vous salue, ô cœur très-dévot.
Je vous salue, ô cœur très-sage.
Je vous salue, ô cœur très-patient.
Je vous salue, ô cœur très-obéissant.
Je vous salue, ô cœur très-vigilant.
Je vous salue, ô cœur très-fidèle.
Je vous salue, ô cœur très-heureux.
Je vous salue, ô cœur très-aimable et très aimant de Jésus et Marie.


Cœurs sacrés de Jésus et de Marie, aimez-nous.

Nous vous louons, nous vous bénissons, nous vous glorifions, nous vous rendons grâces, nous vous aimons de tout notre cœur, de toute notre âme et de tant de nos forces. 
Nous vous offrons, donnons, consacrons et immolons ce même cœur.
Prenez-le et le possédez tout, purifiez-le, illuminez-le, sanctifiez tout, afin que vous y viviez, régniez, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit-il. 




vendredi 27 juin 2014

Litanies du Sacré-Coeur

Sacré-Cœur de Jésus adoré par les Anges
Seigneur, ayez pitié de nous,
Jésus-Christ, ayez pitié de nous,
Seigneur, ayez pitié de nous,
Jésus-Christ, écoutez-nous,
Jésus-Christ, exaucez-nous,


Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous
Esprit-Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Trinité-Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous

Cœur de Jésus, Fils du Père éternel, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, formé par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, uni substantiellement au Verbe de Dieu, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, souveraine majesté, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, temple saint du Seigneur, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, tabernacle du Très-Haut, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, maison de Dieu et porte du ciel, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, fournaise ardente de Charité, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, sanctuaire de la justice et de l'amour, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, plein d'amour et de bonté, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, abîme de toutes les vertus, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, très digne de toutes louanges, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, Roi et centre de tous les cœurs, ayez pitié de nous

Cœur de Jésus, dans lequel sont tous les trésors de la sagesse et de la science, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, dans lequel réside toute la plénitude de la divinité, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, objet de complaisance du Père céleste, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, le désiré des collines éternelles, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, patient et très miséricordieux, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, libéral pour tous ceux qui vous invoquent, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, propitiation pour nos péchés, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, rassasié d'opprobres, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés, ayez pitié de nousCœur de Jésus, obéissant jusqu'à la mort, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, percé de la lance, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, source de toute consolation, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, notre vie et notre résurrection, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, notre paix et notre réconciliation, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, victime des pécheurs, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous, ayez pitié de nous
Cœur de Jésus, espérance de ceux qui meurent dans votre amour, ayez pitié de nous

Cœur de Jésus, délices de tous les saints, ayez pitié de nous

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur
Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.


Prions. 
Dieu, tout-puissant et éternel, regardez le Cœur de votre Fils bien-aimé: soyez attentif aux louanges et aux satisfactions qu'il vous rend au nom des pécheurs. Apaisé par ces divins hommages, pardonnez à ceux qui implorent votre miséricorde au nom de ce même Jésus-Christ, votre Fils, qui vit et règne avec vous, en l'unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.





jeudi 26 juin 2014

Prière à Jésus - Eucharistie

fresque du Jeudi Saint, la sainte Cène, monastère russe de Valaam.

Prière au divin Maître, Notre Seigneur Jésus-Christ,
par le Père Nectaire, hiéromoine


Unis-moi à Toi dans Ton immolation,
Fais de ma vie, entre Tes mains,
Une libation offerte à DIEU et aux hommes.
Verse-moi dans Ta coupe comme un vin répandu,
Fais de moi un pain rompu par Tes mains elles-mêmes,
Tenu entre Tes mains, donné par Tes mains,
J’accepte d’être rompu par Toi ?
Noie dans Ton Sang mes péchés et ma personne,
Que je meure à moi-même,
Pour naître à Toi, à Tes frères !
Puisque je suis un membre de Ton Corps,
Offre-moi à DIEU,
Donne-moi aux autres,
Avec Ton propre Corps et Ton propre Sang.
Amen.


Voici mon Corps et mon Sang, livrés et versés pour vous et pour la multitude
en rémission des péchés, vous ferez cela en mémoire de Moi.
Descente de Croix, détail.

mardi 24 juin 2014

Aimons par-dessus tout le Seigneur présent en son Eucharistie

Messe, offertoire.

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie II, chap. 15, De sa vie cachée avec Jésus-Christ en Dieu

L'élévation de la sainte Hostie.
Sainte Thérèse, ayant découvert quelque chose des grandeurs de Dieu par des illustrations toutes divines qui la laissaient hors d’elle-même et d’où elle ne pouvait qu’à peine revenir, considérant ensuite que cette majesté infinie se trouvait véritablement dans la divine Eucharistie sous la moindre petite parcelle de la sainte hostie, entrait en des admirations inexplicables. Pour moi, je tiens très assuré que la vue de cet anéantissement où un Dieu se réduit tous les jours à tous les moments et par toute la terre, est plus que capable de jeter une âme qui serait bien éclairée dans un abîme d’étonnement pour toute l’éternité.

Mais, dans cet anéantissement incompréhensible, voici une particularité qui ne trouvera jamais, ni de pensées, ni de paroles, non seulement parmi les hommes sur la terre, mais parmi les anges dans le ciel, qui puissent l’expliquer. C’est que l’Homme-Dieu, étant réellement sous la moindre parcelle de l’hostie consacrée, comme il s’en détache plusieurs imperceptiblement selon l’expérience que l’on en fait tous les jours, il arrive que dans la communion des peuples ces parcelles souvent tombent dans la poussière et par suite le corps d’un Dieu ! Ah ! mon Roi, ah ! mon Souverain, c’est bien ici plus que jamais qu’il faut crier tout de nouveau.

Vraiment, vous êtes un Dieu caché. O homme, que deviendras-tu dans cette vue s’il te reste encore la moindre passion de paraître ? Mais que diras-tu à ce Dieu de gloire quand tu seras en sa divine présence au jour de son redoutable jugement ?

Autel préparé selon la divine liturgie de
Saint Jean Chrysostome.
Oui, souvent les parcelles de l’hostie consacrée tombent dans la poussière et la suite en va à être sous les souliers de ceux qui passent ! Certainement les vérités de notre religion nous mènent bien loin. Après cela, presque personne n’y pense. Vous verrez des prêtres administrer la très sacrée et vivifiante communion du corps et du sang d’un Dieu tenir le ciboire ou la patène fort éloignés des personnes qui la reçoivent et, par suite, donner lieu aux chutes des parcelles sacrées en terre par le grand mouvement de la sainte hostie ; et n’y ayant rien qui puisse recevoir ce qui s’en détache.

J’avoue qu’il est bien difficile de pouvoir entièrement empêcher ces anéantissements d’un Dieu mais, au moins, l’on devrait faire tout le possible dans les communautés des religieuses. On le peut faire en couvrant l’endroit de la grille où l’on communie d’une espèce de patène d’argent doré ou, au moins, de cuivre doré, mais qui doit être plus grande que les patènes ordinaires et de forme carrée afin qu’elle couvre tout l’espace du lieu avertissant les religieuses de s’en approcher et de ne se pas tenir éloignées comme elles font quelquefois ; car, de cette manière, les sacrées parcelles sont recueillies et l’expérience fait voir qu’il y en tombe souvent.

(…) Je voudrais avoir une voix assez forte pour le crier par tout le monde où il y a des prêtres, des autels, des peuples qui communient, et je me tiendrais bienheureux si je pouvais par tout ce que je dis, par tout ce que j’écris, empêcher une seule des irrévérences qui arrivent à mon Dieu.

O Seigneur faites-vous connaître. Ah ! que les hommes ne vous connaissent-ils !






dimanche 22 juin 2014

Fête-Dieu, venez, adorons le Corps et le Sang du Sauveur offerts dans la divine Eucharistie

Procession du Saint Sacrement de l'Autel
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’amour de Jésus Christ au T.S. Sacrement de l’Autel », Manière d’assister dévotement à la procession du très saint Sacrement


Etant à l'Eglise pour assister à la procession du très saint Sacrement, pendant que les prêtres se disposeront à partir pour cette auguste cérémonie, vous invoquerez le Saint Esprit (…) et ensuite suppliez la sainte Vierge de vous offrir à son adorable Fils. Vous prierez aussi votre ange gardien qu'il vous obtienne la même dévotion et révérence, qu'il a lui-même lorsqu'il est devant le très saint Sacrement de l'Autel. Dites à cette intention avec toute l'Eglise : O salutaris Hostia !

Quand le prêtre officiant prendra sur l'Autel la sainte Hostie dans le soleil éclatant en or et en pierreries, où elle est, pendant que tous les fidèles seront à genoux, pour l'adorer avec respect et humilité, pensez que c'est pour satisfaire à ces insultes, à ces outrages et à ces violences, avec lesquelles il fut pris pendant les ténèbres de la nuit, par les mains sacrilèges des soldats : Sortez de l'Eglise avec la Procession, dans ce sentiment ; demandez-lui pardon de toutes les injures et mauvais traitements qu'il reçut alors ; dites à ce dessein l'hymne : Pange lingua gloriosi Corporis mysterium, etc.

Entretenez-vous dans ces pensées jusqu'au premier reposoir : témoignez à Jésus-Christ la joie que vous avez, qu'en réparation de ce que tous ses disciples et amis l'abandonnèrent au temps de la passion, vous voyez une si grande troupe de chrétiens qui l'accompagnent et le reconnaissent pour leur Dieu (…). Offrez-lui même en action de grâces tout le sang des martyrs qui sont morts pour la défense de cette aimable vérité, qui ont donné sang pour sang et corps pour corps, afin de correspondre à son incomparable charité. Faites quelques actes de Foi pour la créance de ce mystère, et dites plusieurs fois : O mon Dieu, je crois que vous êtes Jésus-Christ le Fils de Dieu qui êtes venu dans le monde.
Autel reposoir où Jésus-Eucharistie est adoré.

Au premier reposoir, pensez à ce qui se passa chez Anne et chez Caïphe , à ces moqueries outrageuses que reçut le divin Sauveur, à ces soufflets qui furent déchargés sur ses joues sacrées par tant de mains sacrilèges ; protestez que de tout votre cœur vous lui en faites réparation d'honneur : fermez les yeux, et couvrez votre face de confusion, pour satisfaire à la manière indigne avec laquelle les bourreaux fermèrent les siens, et lui couvrirent le visage ; et reconnaissez, par un acte de Foi, que ce sont ces mêmes yeux du même Jésus-Christ ; que c'est ce même visage qui réjouit et réjouira éternellement les anges et tous les bienheureux dans le séjour de l'éternité.

(…) Au second reposoir, pensez à l'examen qui fut fait par Pilate, de la doctrine et des actions de Jésus-Christ, comme il fut indignement envoyé par le même Pilate chez Hérode, et plus indignement encore envoyé par Hérode chez Pilate. Offrez-lui en réparation tous les respects et adorations qui sont aujourd'hui rendus par toutes les puissances, et par tous les princes chrétiens, particulièrement par le Roi très-chrétien ; il sera bon même de demander la grâce pour lui, afin qu'il demeure ferme en la foi de ce divin Sacrement, et qu'il le fasse adorer et respecter par tous les sujets de son royaume (…).

Vous penserez aux honteux dépouillements de Jésus-Christ, à ces flagellations sanglantes, à ce cruel déchirement de toutes les parties de son corps dans le prétoire et ailleurs ; offrez-lui en esprit et pour réparation toutes les douleurs, maladies, affections de corps et d'esprit que vous souffrirez non seulement, mais aussi que souffriront tous ceux qui assistent avec vous à cette procession. Demandez-lui la grâce pour eux et pour vous, afin de les souffrir à son exemple, avec patience et résignation ; réjouissez-vous ensuite de ce que maintenant ce divin Jésus est dans le Ciel, dégagé de toute souffrance, immortel et glorieux ; et reconnaissez par un acte de Foi cette même immortalité, et cette même gloire, qu'il possède sous les espèces eucharistiques.

Corpus Christi, le Corps du Christ, mort et ressuscité,
présent dans le Très Saint Sacrement de l'Autel.
(…) Au quatrième et dernier reposoir, faites réflexion sur le sensible et très douloureux couronnement d'épines : offrez à Jésus-Christ, en réparation, toutes ces petites couronnes qui lui ont été présentées dans tous les reposoirs précédents ; mais n'en demeurez pas là, témoignez-lui votre co-jouissance de ce qu'il a été couronné Roi du Ciel et de la terre, des anges et des hommes, par les mains du Père éternel. Regardez-le particulièrement, et le respectez comme le Roi de son Eglise, qui la gouverne et la gouvernera par son Esprit jusqu'à la consommation des siècles : puis enfin, en qualité de son très humble sujet, prêtez-lui le serment de fidélité ; protestez que vous voulez toujours être à sa suite et à son service, et réitérez ces protestations et ces promesses jusqu'à ce que la procession soit rentrée dans l'Eglise. Demandez-lui aussi pardon de toutes vos rébellions passées, de toutes vos irrévérences, et même de tous les sacrilèges qui ont jamais été commis contre sa divine personne dans l'adorable Eucharistie, soit par les hérétiques, soit par les mauvais chrétiens.

Dans l'Eglise, regardez Jésus-Christ remis sur l'Autel, comme un Roi qui vient de remonter sur son trône ou dans son lit de justice à l'issue du triomphe ; pensez à cette croix infâme sur laquelle il fut attaché au mont du Calvaire ; demandez-lui pardon de tous les blasphèmes qui furent vomis alors contre lui ; offrez-lui en réparation toutes les louanges qui lui ont été données pendant la procession ; et comme dans le temps qu'il fut attaché en croix, la haine des Juifs fut de tous points consommée, demandez-lui la grâce qu'aujourd'hui, et à ce moment, vous ayez et tous les Fidèles aussi, pour lui un amour consommé : faites-en les actes, ou quelque prière particulière ; entendez la messe à ce dessein.

(…) Loué soit à jamais le très saint Sacrement de l'autel.  Qui dira ces sacrés mots : Loué soit, etc…, gagnera cent jours d'Indulgence, et autant à qui fera la révérence les entendant dire. Qui, confessé et communié, dira les susdits mots, gagnera Indulgence plénière ; et les cinq premières fois qu'on les dira, après s'être confessé et communié, on délivrera cinq âmes du purgatoire à sa volonté. Il y a aussi Indulgence plénière à qui tiendra écrits ces susdits mots au lieu d'où on les puisse lire, et autant à celui qui les lira.



Voici Jésus-Christ, Roi des Anges.



vendredi 20 juin 2014

Prière à la sainte Trinité

Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, l'icône de la Très Sainte Trinité
écrite par saint Andreï Roublev
Unité indivisible, Trinité distincte en une seule nature, Dieu souverain qui vous êtes révélé aux hommes, daignez souffrir que nous osions répandre en votre présence nos adorations, et épancher l'action de grâces qui déborde de nos cœurs, lorsque nous nous sentons inondés de vos ineffables clartés. Unité divine, Trinité divine, nous ne vous avons pas contemplée encore, mais nous savons que vous êtes ; car vous avez daigné vous manifester à nous. Cette terre que nous habitons entend chaque jour proclamer distinctement l'auguste mystère dont la vue est le principe de la félicité des êtres glorifiés dans votre sein. La race humaine a dû attendre de longs siècles avant que la divine formule lui fût pleinement révélée ; mais la génération à laquelle nous appartenons est en possession, confesse avec transport Unité et Trinité dans votre essence infinie. Autrefois la parole de l'écrivain sacré, pareille à l'éclair qui sillonne la nue et laisse après lui l'obscurité plus profonde, traversait l'horizon de la pensée. Il disait : « J'ignore la vraie Sagesse, je n'ai pas la science de ce qui est saint. Quel homme est monté aux cieux et en est redescendu? Quel est celui qui tient dans ses mains la tempête ? Qui retient les eaux comme dans une enveloppe ? Qui a fixé les confins de la terre? Sais-tu quel est son nom ? Connais- tu le nom de son fils ? »




Seigneur Dieu, grâce à votre infinie miséricorde, nous connaissons aujourd'hui votre nom : vous vous appelez le Père, et celui que vous engendrez éternellement s'appelle le Verbe, la Sagesse. Nous savons aussi que du Père et du Fils procède l'Esprit d'amour.

Le Fils, revêtu de notre chair, a habité cette terre et il a vécu au milieu des hommes ; l'Esprit ensuite est descendu, et il reste avec nous jusqu'à la consommation des destinées de la famille humaine ici-bas. Voilà pourquoi nous osons confesser l'Unité et la Trinité; car, ayant entendu le divin témoignage, nous avons cru ; et « parce que nous avons cru, nous parlons en toute assurance. » Recevez donc notre confession en ce jour, Seigneur, comme vous reçûtes celle de votre insigne martyre qui, atteinte à la gorge de trois coups du glaive, baignée dans les flots de son sang généreux, vous envoyait son âme, en marquant, par le geste sublime de ses doigts, qu'elle confessait, dans Rome encore païenne, l’Unité de votre nature et la Trinité de vos personnes.


Vos Séraphins, ô Dieu, ont été entendus par le prophète. Ils chantaient : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur des armées ! » Nous ne sommes que des hommes mortels; mais, plus heureux qu'Isaïe sans être prophètes comme lui, nous pouvons articuler la parole angélique, et dire : « Saint est le Père, Saint est le Fils, Saint est l'Esprit ». Ils soutenaient leur vol par deux de leurs ailes ; de deux autres ils voilaient respectueusement leur face, et les deux dernières couvraient leurs pieds.

Dieu-Père
Nous aussi, fortifiés par l'Esprit divin qui nous a été donné, nous essayons de soulever sur les ailes du désir le poids de notre mortalité; nous couvrons par le repentir la responsabilité de nos fautes, et voilant sous le nuage de la foi l'œil débile de notre intelligence, nous recevons au dedans la lumière qui nous est infuse. Dociles à la parole révélée, nous nous conformons à ce qu'elle enseigne ; elle nous apporte la notion, non seulement distincte, mais lumineuse du mystère qui est la source et le centre de tous les autres. Les Anges et les Saints contemplent au ciel, avec cette ineffable timidité que le prophète a rendue en nous montrant leur regard tempéré sous leurs ailes. Nous, nous ne voyons pas encore, nous ne pourrions voir, mais nous savons, et cette science éclaire nos pas, et nous fixe dans la vérité.

Nous nous gardons de « scruter la majesté », de peur « d'être écrasés sous la gloire » ; mais repassant humblement ce que le ciel a daigné nous révéler de ses secrets, nous osons dire : Gloire soit à vous, Essence unique, acte pur, être nécessaire, infini, sans division, indépendant, complet de toute éternité, tranquille, et souverainement heureux. En vous nous reconnaissons, avec l'inviolable Unité, fondement de toutes vos grandeurs, trois personnes distinctement subsistantes ; mais dans leur production et leur distinction, la même nature leur est commune, en sorte que la subsistance personnelle qui les constitue chacune et les distingue l'une de l'autre, n'amène entre elles aucune inégalité.

O béatitude infinie dans cette société des trois personnes contemplant en elles-mêmes les ineffables perfections de l'essence qui les réunit, et la propriété de chacune des trois qui anime divinement cette nature que rien ne saurait ni borner ni troubler !
O merveille de cette essence infinie, lorsqu'elle daigne agir en dehors d'elle-même, créant des êtres dans sa puissance et sa bonté, les trois personnes opérant de concert, en sorte que celle qui intervient par un mode qui lui est propre, le fait en vertu d'une volonté commune !

Dieu-Fils
Qu'un amour spécial soit donc rendu à la divine personne qui, dans l'action commune aux trois, daigne se révéler plus spécialement aux créatures ; et en même temps, grâces soient rendues aux deux autres qui s'unissent dans une même volonté à celle qui daigne se manifester en notre faveur ! Gloire soit à vous, ô Père, Ancien des jours, innascible, sans principe, mais communiquant essentiellement et nécessairement au Fils et au Saint-Esprit la divinité qui réside en vous !

Vous êtes Dieu et vous êtes Père. Celui qui vous connaît comme Dieu et qui vous ignore comme Père, ne vous connaît pas tel que vous êtes. Vous produisez, vous engendrez, mais c'est dans votre propre sein que vous êtes générateur; car rien de ce qui est hors de vous n'est Dieu. Vous êtes l'être, la puissance; mais vous n'avez jamais été sans un Fils. Vous vous dites à vous-même tout ce que vous êtes, vous vous traduisez, et le fruit de la fécondité de votre pensée, égal à vous-même, est une seconde personne qui sort de vous ; c'est votre Fils, votre Verbe, votre parole incréée. Une fois vous avez parlé, et votre parole est éternelle comme vous, comme votre pensée dont elle est l'expression infinie. Ainsi le soleil qui brille à nos yeux n'a jamais été sans sa splendeur. Cette splendeur est par lui, elle est avec lui ; elle émane de lui sans le diminuer, pas plus qu'elle ne s'isole de lui. Pardonnez, ô Père, à notre faible intelligence d'emprunter une comparaison aux êtres que vous avez créés. Et si nous nous étudions nous-mêmes que vous avez créés à votre image, ne sentons-nous pas que notre pensée elle-même, pour être distincte dans notre esprit, a besoin du terme qui la fixe et la détermine ?

Dieu-Esprit Saint
O Père, nous vous avons connu par ce Fils que vous engendrez éternellement, et qui a daigné se révéler à nous. Il nous a appris que vous êtes Père et qu'il est Fils, et qu'en même temps vous êtes avec lui une même chose. Si un Apôtre s'écrie : « Seigneur, montrez-nous le Père », il répond : « Qui me voit, voit mon Père. »
O Unité de la nature divine, où le Fils, distinct du Père, n'est pas moins que le Père ! O complaisance du Père dans le Fils, par lequel il a conscience de lui-même ; complaisance d'amour intime qu'il proclame à nos oreilles mortelles sur les bords du Jourdain et sur le sommet du Thabor !

O Père, nous vous adorons, mais aussi nous vous aimons : car un Père doit être aimé de ses fils, et nous sommes vos fils. Un Apôtre ne nous enseigne-t-il pas que toute paternité procède de vous, non seulement au ciel, mais sur la terre ? Nul n'est père, nul n'a l'autorité paternelle dans la famille, dans l'Etat, dans l'Eglise, que par vous, en vous, et par imitation de vous. Bien plus, vous avez voulu « que nous fussions non seulement appelés vos fils, mais que cette qualité fût réelle en nous » ; non par génération comme il en est de votre unique Verbe, mais par une adoption qui nous rend ses « cohéritiers ». Votre Fils divin dit en parlant de vous : « J'honore mon Père » ; nous vous honorons aussi, Père souverain, Père de majesté immense, et du fond de notre néant, en attendant l'éternité, nous vous glorifions en union avec les saints Anges et les Bienheureux de notre race. Que votre œil paternel nous protège, qu'il daigne se complaire aussi dans ces fils que vous avez prévus, que vous avez élus, que vous avez appelés à la foi, et qui osent, avec l'Apôtre, vous nommer « le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation. »

Gloire soit à vous, ô Fils, ô Verbe, ô Sagesse du Père ! Emané de son essence divine, le Père vous a donne naissance « avant l'aurore » ; il vous a dit : « Je t'ai engendré aujourd'hui », et cet aujourd'hui qui n'a ni veille ni lendemain, est l'éternité. Vous êtes Fils et Fils unique, et ce nom exprime une même nature avec celui qui vous produit ; il exclut la création, et vous montre consubstantiel au Père, dont vous sortez avec une parfaite similitude. Et vous sortez du Père, sans sortir de l'essence divine, étant coéternel à votre principe; car en Dieu, rien de nouveau, rien de temporel. En vous, la filiation n'est point une dépendance; car le Père ne peut être sans le Fils, pas plus que le Fils sans le Père. S'il est noble au Père de produire le Fils, il n'est pas moins noble au Fils d'épuiser et de terminer en lui-même par sa filiation la puissance génératrice du Père.

O Fils de Dieu, vous êtes le Verbe du Père. Parole incréée, vous lui êtes aussi intime que sa pensée, et sa pensée est son être. En vous cet être se traduit tout entier dans son infinité, en vous il se connaît. Vous êtes le fruit immatériel produit par l'intellect divin du Père, l'expression de tout ce qu'il est, soit qu'il vous garde mystérieusement « dans son sein », soit qu'il vous produise au dehors. Quels termes emploierons-nous pour vous définir dans votre magnificence, ô Fils de Dieu !


L'Esprit-Saint daigne nous aider dans les livres qu'il a dictés ; nous oserons donc dire dans le langage qu'il nous suggère : « Vous êtes l'éclat de  la gloire du Père, la forme de sa substance. Vous êtes la splendeur de la lumière éternelle, le miroir sans imperfection de la majesté de Dieu, la réfraction de son éternelle bonté. »


Dieu l'Esprit Saint, adoré par les Anges.


jeudi 19 juin 2014

Notre Dame de la Trinité


L'immaculée Conception par Paul Rubens
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La dévotion au Règne de Dieu », Oraison à la Très Sacrée Vierge Marie
 
Je vous salue, ô Marie, la Fille bien aimée de Dieu le Père ;
Je vous salue, ô Marie, Mère de Dieu le Fils ;
Je vous salue, ô Marie, la très digne Épouse du Saint Esprit de Dieu ;
Je vous salue, ô Marie, le divin Temple de toute la très sainte et adorable Trinité.
 
O très sacrée Vierge, abîmé dans mon néant, je vous demande en toute humilité, par toutes ces divines qualités qui vous unissent d’une manière ineffable avec toute la très sainte Trinité, que mon esprit et mon cœur soient entièrement purifiés par la grâce de votre Fils, l’adorable Jésus, afin que mon âme n’apporte plus d’obstacle à tout ce que les trois personnes divines voudront opérer en elle afin, qu’étant net de cœur, je les puisse voir partout où elles sont, plus véritablement qu’aucune des choses visibles qui y sont. 
 
Que je puisse voir en toutes choses le Père Éternel engendrant son Fils et le Père et le Fils produisant le Saint Esprit.
 
Que, comme il est vrai que nous marchons, que nous nous reposons, que nous touchons, que nous voyons, que nous entendons, que nous pensons, que nous parlons, voulons et faisons tout dans l’être infini de Dieu, dans les trois Personnes adorables de la très glorieuse Trinité.
 
Ah ! qu’il puisse aussi être vrai qu’en toutes choses, sans réserve, adorant, bénissant, aimant et glorifiant cette Trinité suradorable, nous accomplissions avec une parfaite soumission ses ordres jusqu’à ce que son Règne soit établi au-dedans de nous et par tous les siècles des siècles. Amen. Amen. Fiat, fiat. O Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul
 
 
 

lundi 16 juin 2014

Anniversaire de l'arrivée de Saint François de Montmorency Laval en Nouvelle-France, le 16 juin 1659

Extrait du procès verbal de visite de l'abbaye de Méobecq et de ses dépendances établi par René Dorsanne, écuyer seigneur de Thizay, lieutenant général au baillage d'Issoudin, en présence de François de Laval le 22 septembre 1673. 
Archives départementales de l'Indre, H.320
Comment Saint François de Montmorency Laval offrit au vénérable abbé Henri Marie Boudon la charge de l'archidiaconé d'Evreux

Henri-Marie Boudon fait découvrir à son grand ami l’abbé de Montigny (futur Saint François de Montmorency Laval) le séminaire des Missions étrangères. Pressenti pour un évêché en Asie mais repoussé par le Portugal, puis choisi par Louis XIV comme vicaire apostolique en Nouvelle-France (qui ne comptait alors que 2000 âmes), l’abbé de Montigny demanda l’aide du P. Bagot, confesseur d’Henri, pour faire accepter à celui-ci de le remplacer dans sa dignité de grand-archidiacre d’Évreux.


Tant que le Père Bagot vécut, Boudon s’abandonna à ses conseils comme il l’aurait fait aux ordres de Dieu Lui-même, et après sa mort, il les citait comme des oracles. On comprend que Henri-Marie ait finalement accepté, malgré la faible estime qu’il avait de sa propre dignité, de revêtir le Sacerdoce du Christ. Le Père jésuite avait cette fois ordonné au nom de l’obéissance. Les principales raisons qui avaient toujours inspiré à Boudon le plus d’aversion pour les bénéfices et les dignités ecclésiastiques, étaient son amour pour la pauvreté et l’attrait qui le portait à travailler au service de Dieu dans tous les lieux où Sa volonté le conduirait, sans rester fixé à aucun. Il n’accepta qu’une fois assuré que ni la richesse, ni la résidence continuelle ne l’enchaîneraient.

Carte de la Nouvelle-France
L’archidiaconat requérait un grade universitaire. Opportunément, il arriva à Paris, des extrémités du Royaume, un homme de bien, qui connaissant l’embarras de Boudon, lui fournit libéralement tout ce dont il avait besoin. Il put ainsi prendre le bonnet de docteur en théologie le 7 octobre1653 à l’université de Bourges, moins onéreuse que celle de Paris. Puis, un mois plus tard, le 4 novembre, il recevait des mains du nonce apostolique la tonsure cléricale, en la chapelle de la congrégation mariale du noviciat des Jésuites. L’abbé de Laval lui avait obtenu un extra tempora et une dispense des interstices. Henri-Marie en dira :
Mgr François de Laval
« Ce jour ou l’on célèbre la fête de saint Charles Borromée, est devenu pour moi la fête de Dieu seul, car y étant fait clerc, j’y ai pris Dieu pour mon sort et mon partage. C’est pour lors que j’ai dit en face de la sainte église, entre les mains du nonce de Sa Sainteté dans la maison de la Reine des saints, que le Seigneur était la part de mon héritage : or c’est une part et une portion qui doit suffire entièrement : après l’avoir prise il n’y a plus rien à prendre ni à espérer. Dès lors je n’ai du avoir rien que Dieu seul. »


Depuis ce jour heureux jusqu’à sa mort, Henri ne quitta jamais les marques de son état. C’est, disait-il, que la soutane est le saint habit de la religion du clergé, la gloire et l’honneur de l’état ecclésiastique, et le signe visible du divorce parfait qu’ils doivent faire avec le monde, et tout ce qui lui appartient.