jeudi 31 janvier 2019

Le zèle apostolique de M. Boudon


« Vie de Boudon », par Collet

Après avoir terminé ce qui concerne culte de Dieu et la décoration des saints, parce que c’est ce qui frappe davantage les yeux des fidèles, il s’appliqua fortement à la sanctification des peuples.

Il contraignit les pasteurs qui jusque-là ne l’avaient été que de nom à faire tous les dimanches le catéchisme aux paroissiens. Il le faisait lui-même quand il le jugeait nécessaire. Cette partie du ministère était à ses yeux quelque chose de si grand, de si essentiel, qu’il composa depuis un ouvrage intitulé « La science du catéchisme » où il démontre et l’obligation qu’ont les pasteurs de l’enseigner et celle qu’ont les peuples de s’en faire instruire.

Il n’y avait point de paroisse où il ne fit au moins une prédication. Qu’il y eût peu ou beaucoup de monde, tout lui était égal parce qu’il ne cherchait que la gloire de Dieu et que la gloire de Dieu se trouve dans le salut d’une âme. Il parlait avec tant de feu, avec tant d’énergie de la nécessité de faire pénitence, qu’avant que la calomnie l’eût discrédité, on le regardait comme un ange prêt à frapper dans la justice ceux qui ne profiteraient pas d’un reste de miséricorde. Il variait cependant à propos ou le tout ou les différentes parties de sa matière avec une admirable fécondité et on l’a vu prêcher le même jour dans les huit paroisses d’Evreux, huit sermons différents et tous sur la sainte Vierge.


lundi 28 janvier 2019

Titres de gloire de Saint Thomas d'Aquin


Saint Thomas d’Aquin,

DOCTEUR ANGÉLIQUE
ANGE DE L’ÉCOLE
ANGE DE LA THÉOLOGIE
DOCTEUR EUCHARISTIQUE
DOCTEUR INCOMPARABLE
DOCTEUR DES DOCTEURS
PRINCE, DES THÉOLOGIENS
SIÈGE DE LA SAGESSE
TABERNACLE DE LA SCIENCE ET DE LA SAGESSE DIEU
DISCIPLE, PRIVILÉGIÉ DU SAINT-ESPRIT
ORACLE DIVIN                            
INTERPRÈTE FIDÈLE DES VOLONTÉS DIVINES
PRINCE ET PÈRE DE L’ÉGLISE
ASTRE MATINAL DE L’ÉGLISE
LUMIÈRE DE L’ÉGLISE MILITANTE
GRAND LUMINAIRE DU MONDE
FLAMBEAU DE LA THÉOLOGIE CATHOLIQUE
LUMIÈRE DE SCIENCE
CHÉRUBIN DES ANGES
ORACLE DU CONCILE DE TRENTE
PIERRE DE TOUCHE, DE LA FOI
ATHLÈTE DE LA FOI ORTHODOXE
BOUCLIER DE L’ÉGLISE MILITANTE
ARSENAL DE L’ÉGLISE ET DE LA THÉOLOGIE
ANGE EXTERMINATEUR DES HÉRÉSIES
TERREUR DES HÉRÉTIQUES ET MARTEAU DES HÉRÉSIES
MIRACLE DU MONDE
ABÎME DE SCIENCE
CLEF DES SCIENCES ET CLEF DE LA LOI
ALPHA DE TOUTES LES SCIENCES
AIGLE DES ÉCOLES
RÉSUMÉ DE TOUS LES GRANDS ESPRITS
LANGUE DE TOUS LES SAINTS
COMMUN MAÎTRE DE TOUTES LES UNIVERSITÉS
PREMIER DES SAGES ET DÉLICES DES SAVANTS
PERLE DU CLERGÉ
FONTAINE DES DOCTEURS
MIROIR SANS TACHE DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS.
ORNEMENT DE L’UNIVERS
Canonisation de S. Thomas d'Aquin
GUIDE ET LUMIÈRE DES FIDÈLES
RÈGLE, VOIE, LOI DES MŒURS
TABERNACLE DES VERTUS
FLAMBEAU DU MONDE
LUMIÈRE DE L’ÉGLISE
SPLENDEUR DE L’ITALIE
HONNEUR ET GLOIRE DES FRÈRES PRÊCHEURS
CHANTRE DE LA DIVINITÉ


vendredi 25 janvier 2019

Conversion de Saint Paul


Séquence ancienne

Le Seigneur a dit : Je le convertirai du sein de Basan (la région de stérilité) ; je le mènerai jusqu'au fond des abîmes de la foi, profonds comme la mer.
Ce qu'il a dit il l'a fait, renversant Saul et relevant Paul, Par son Verbe incarné, en qui il a fait les siècles.
S'élançant à la poursuite de ce Verbe, le Juif a entendu : "Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?"
Je suis le Christ ; il t'est dur de regimber contre l'aiguillon.
A la face du Seigneur, la terre a été émue ; elle a tremblé ; mais bientôt elle s'est reposée.
Paul a reconnu le Seigneur, il a cru, il a cessé de persécuter les Chrétiens.
Sorti des rangs ennemis, pour revenir à vous, Ô Dieu, il est devenu la langue de vos chiens fidèles.
C’est Paul qui, par la bouche de vos Pontifes, proclame vos commandements.
Il enseigne que le crucifié n'est autre que le Christ-Dieu, Qui règne avec le Père et le Saint-Esprit, Celui dont Paul est le témoin.
Par lui la langue des Pontifes, parcourant et humectant les deux molaires delà Loi et de l'Evangile, a fait broyer, A préparé ces remèdes divers qui sont la santé des blessés, la nourriture de ceux qui ont faim. Par les prières de Paul, regardez-nous, Ô Christ !
Et vivifiez les pécheurs ; Vous qui avez converti, pour la conversion des autres, Paul le vase d'élection. Quand il prêchait Dieu, la mer le vit et s'enfuit, le Jourdain a reculé vers sa source.
La multitude des nations remontant des profondeurs de l'abîme des vices, à la confusion de Og, roi de Basan.
N'adore plus que vous seul, Ô Christ Créateur, qu'elle confesse être venu, comme Rédempteur, dans la chair. Amen.

Les saints Pierre et Paul, par José de Ribera

mercredi 23 janvier 2019

Prions pour l'unité des chrétiens

Cathèdre de S. Pierre à Saint-Jean du Latran

Traité de Saint Irénée de Lyon, « Contre les hérésies », sur l’unité de la foi apostolique de la sainte Eglise catholique

L'Église, qui est répandue par toute la terre et jusqu'aux extrémités du monde, a reçu des Apôtres et des disciples la foi en un seul Dieu, le Père tout-puissant, qui a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, en un seul Jésus Christ, le Fils de Dieu, incarné pour notre salut, et en l'Esprit Saint, qui a enseigné par les prophètes les desseins de Dieu, la venue de notre bien-aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance d'une vierge, sa passion et sa résurrection d'entre les morts, son ascension corporelle dans les cieux, sa venue dans la gloire du Père, pour récapituler toutes choses, et ressusciter toute chair du genre humain, afin que devant le Christ Jésus notre Seigneur, Dieu, Sauveur et Roi, tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue le confesse, et qu'il exerce sur tous son juste jugement. ~
 
Cette prédication, qu'elle a reçue, et cette foi que nous avons exposée, l'Église, tout en restant répandue dans le monde entier, la garde scrupuleusement, comme si elle vivait en une demeure unique ; et pareillement, elle croit en tous ces articles, comme si elle avait une seule âme et un seul cœur ; elle l'annonce de manière cohérente, l'enseigne et la transmet, comme si elle n'avait qu'une seule bouche.

Même si dans le monde les dialectes diffèrent, la vertu de la tradition n'en est pas moins une et identique. 

Les voeux des Patriarches latin et orthodoxes le saints jour de Pâques
Ni les Églises qui ont été fondées en Germanie, ou en Hibérie, ou chez les Celtes, ni celles de l'Orient, d'Égypte, ou de Libye, ni celles qui sont au centre du monde (à Jérusalem), ne diffèrent quant à la foi ou à la tradition. Mais ainsi que le soleil créé par Dieu est unique et le même dans le monde entier, la prédication de la Vérité resplendit partout, et elle illumine tous les hommes qui veulent parvenir à la connaissance de la vérité

Et celui qui excelle dans les discours ne dit rien d'autre que ceux qui sont à la tête de l'Église : personne n'est en effet plus grand que le maître ; et celui qui s'exprime avec peine ne diminue en rien la tradition. On n'amplifie pas la foi en en parlant beaucoup, et on ne la diminue pas en en disant moins, car la foi est une et identique.

Je suis la porte.

lundi 21 janvier 2019

Naissance au Ciel du roi Louis XVI de France, mort en haine de la foi et de la France



Allocution du Pape Pie VI au Consistoire secret du 17 juin 1793 sur l'assassinat de Louis XVI

La condamnation à mort
«Le Roi Très Chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s'est exécuté (…) 

Qui pourra jamais douter que ce Monarque ait été principalement immolé en haine de la Foi et par esprit de fureur contre les dogmes catholiques (...) 

Ah ! France ! Ah ! France ! Toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir de la Chrétienté et l'inébranlable appui de la foi ; toi qui, par ton zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le Siège Apostolique, ne marche pas à la suite des nations, mais les précède toutes, combien tu nous es contraire aujourd'hui ! 
La dernière confession

Ah ! Encore une fois, France ! Tu demandais toi-même auparavant un roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du royaume ne permettaient pas de reconnaître un roi qui ne fut pas catholique. Et maintenant que tu l'avais, ce roi catholique, c'est précisément parce qu'il était catholique que tu viens de l'assassiner ! (...)

Jour de triomphe pour Louis XVI, à qui Dieu a donné et la patience dans les tribulations et la victoire au milieu de son supplice ! »


Sa Majesté le roi Louis XX de France en présence du Pape Benoît XVI

samedi 19 janvier 2019

Voici les noces de Cana, les noces de la Croix


Sermon de Fauste de Riez pour l’Epiphanie* du Seigneur

Le troisième jour, il y eut des noces. Que sont ces noces, sinon les vœux et les joies de l’humanité sauvée, célébrées le troisième jour, dans le mystère de ce chiffre qui désigne soit la confession de la Trinité, soit la foi en la résurrection.

Car, dans un autre passage de l’Évangile, c’est avec la musique et les danses et la robe des noces que l’on accueille le retour du fils cadet, c’est-à-dire la conversion du peuple païen.

Aussi, tel un époux sortant de la chambre nuptiale, le Verbe descend jusqu’à la terre, jusqu’à l’Église qui doit rassembler les nations ; en assumant l’incarnation, il va s’unir à celle qu’il a gratifiée d’un contrat de mariage et d’une dot. Un contrat, quand Dieu s’est uni à l’homme ; une dot, quand il a été immolé pour le salut de l’homme. Le contrat, c’est la rédemption présente ; par la dot, nous entendons la vie éternelle. ~ Aussi était-ce des miracles pour ceux qui voyaient, des mystères pour ceux qui comprenaient. C’est pourquoi, si nous regardons bien, on découvre d’une certaine manière, dans les eaux elles-mêmes, une ressemblance avec le baptême et la nouvelle naissance. En effet, lorsqu’une chose se transforme intérieurement en une autre, lorsque la créature inférieure, par un changement invisible, se transmue en une nature meilleure, le mystère de la seconde naissance s’accomplit. Les eaux, tout à coup, sont changées, elles qui plus tard doivent changer les hommes. ~
Les noces de Cana, par Véronèse

Par l’action du Christ en Galilée, voici du vin. C’est-à-dire que la loi touche à sa fin et la grâce lui succède : le reflet est écarté, la vérité est rendue présente ; les réalités charnelles conduisent aux spirituelles, l’observance ancienne se transforme en la Nouvelle alliance. Comme dit l’Apôtre : Ce qui est ancien a passé, voici que du nouveau est advenu. De même que l’eau contenue dans les cuves ne perd rien de ce qu’elle était, mais reçoit alors une existence qu’elle ne possédait pas auparavant, ainsi la loi ne disparaît pas, mais se perfectionne par l’avènement du Christ. ~

Le vin venant à manquer, un autre vin est procuré ; le vin de l’Ancienne alliance était bon, mais celui de la Nouvelle est meilleur. L’Ancienne alliance, celle que les Juifs observent, s’évapore dans la lettre. La Nouvelle alliance, celle qui nous concerne, restitue le goût de la vie en donnant la grâce.

Le bon vin, c’est-à-dire le bon commandement, est celui de la loi, lorsque tu entends : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais le vin de l’Évangile est meilleur et plus fort, lorsque tu entends : Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.


*L'Epiphanie signifie "la manifestation". En cette fête nous célébrons tout à la fois l'adoration des Mages venus d'Orient, le Baptême du Christ Jésus dans les eaux du Jourdain et le premier miracle du Sauveur, l'eau changée en vin.


mercredi 16 janvier 2019

16 janvier, Notre Dame des Victoires, refuge des pécheurs


Charles Péguy

Quand nous aurons joué nos derniers personnages,
Quand nous aurons posé la cape et le manteau,
Quand nous aurons jeté le masque et le couteau,
Veuillez vous rappeler nos longs pèlerinages.

Quand nous retournerons en cette froide terre,
Ainsi qu'il fut prescrit pour le premier Adam,
Reine de Saint-Chéron, Saint-Arnould et Dourdan,
Veuillez vous rappeler ce chemin solitaire.

Quand on nous aura mis dans une étroite fosse,
Quand on aura sur nous dit l'absoute et la messe,
Veuillez vous rappeler, reine de la promesse,
Le long cheminement que nous faisons en Beauce.

Quand nous aurons quitté ce sac et cette corde,
Quand nous aurons tremblé nos derniers tremblements,
Quand nous aurons râlé nos derniers raclements,
Veuillez vous rappeler votre miséricorde.

Nous ne demandons rien, refuge du pécheur,
Que la dernière place en votre purgatoire,
Pour pleurer longuement notre tragique histoire,
Et contempler de loin votre jeune splendeur.


mardi 15 janvier 2019

15 janvier, Saint Rémi de Reims, Evêque qui baptisa la France en son roi, Clovis



Du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, op. : Discours sur la vocation de la nation française prononcé à la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le 14 février 1841

Non loin des bords du Rhin, un chef barbare livrait bataille à d'autres barbares : ses troupes plient ; il se souvient dans le péril que sa femme adore un Dieu dont elle lui a vanté la puissance. Il invoque ce Dieu, et, la victoire ayant suivi sa prière, il court se prosterner devant le ministre du Dieu de Clotilde : «Doux Sicambre, lui dit saint Remy, adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré». Ce Dieu, Messieurs, c'était le Christ ; ce roi, cette reine, cet évêque, cette victoire, c'était la nation franque, et la nation franque était la première nation catholique donnée par Dieu à Son Église.

Ce n'est pas moi qui décerne cette louange magnifique à ma patrie ; c'est la papauté, à qui il a plu, par justice, d'appeler nos rois les fils aînés de l'Église. De même que Dieu a dit à Son Fils de toute éternité : Tu es Mon premier né, la papauté a dit à la France : Tu es ma fille aînée. Elle a fait plus, s'il est possible ; afin d'exprimer plus énergiquement ce qu'elle pensait de nous, elle a créé un barbarisme sublime : elle a nommé la France le Royaume christianissime, - Christianissimum regnum. Ainsi, primogéniture dans la foi, excellence dans la foi, tels sont nos titres, telle était notre vocation.

Simon Vouet, saint Louis recevant la sainte Couronne d'épines
Y avons-nous répondu ? Car il ne suffit pas d'être appelé, il faut répondre à sa vocation. Avons-nous répondu à la nôtre ? C'est demander ce que notre patrie a fait pour Jésus-Christ et Son Église.

L'Église a couru trois périls suprêmes : l'arianisme, le mahométisme, le protestantisme ; Arius, Mahomet, Luther, les trois grands hommes de l'erreur, si toutefois un homme peut être appelé grand lorsqu'il se trompe contre Dieu.

(…) Après ces deux honteuses défaites (l’arianisme et l’Islam défait à Poitiers par Charles Martel), le démon comprit qu'il n'atteindrait jamais son but en s'attaquant directement à Jésus-Christ. Car Jésus-Christ et l'Évangile, c'est la même chose, et l'Évangile va trop droit au cœur des hommes pour espérer de l'y détrôner. Mais l'Église, ce n'est plus Jésus-Christ qu'indirectement ; elle est composée d'hommes sujets aux faiblesses et aux passions de l'humanité : on pouvait peut-être, dans ce côté humain, ruiner l'œuvre divine.

(…) La France n'eut pas seulement la gloire de se tenir ferme dans la foi ; elle eut à combattre dans son propre sein l'expansion de l'erreur représentée par Calvin, et la révolte d'une partie de sa noblesse, un moment appuyée de la royauté. L'élan national la sauva ; on la vit, confédérée dans une sainte ligue, mettre sa foi plus haut que tout, plus haut même que la fidélité à ses souverains, et ne consentir à en reconnaître l'héritier légitime qu'après que lui-même eut prêté serment au Dieu de Clovis, de Charlemagne et de saint Louis.



Pour ne pas perdre le sens du bien ni son bon sens, regardons la fleur de lys

lundi 14 janvier 2019

Fête de la naissance et du Baptême du vénérable abbé Henri Marie Boudon, ami des Anges et des Esprits bienheureux


« Vie de Boudon », par Collet


Le quatorzième jour de janvier, qui était celui de son baptême, était pour lui une fête annuelle en l’honneur de son fidèle gardien.

Ce jour-là, il l’honorait par autant d’actes de vertus qu’il avait vécu d’années. Il célébrait les divins mystères pour remercier Dieu de l’avoir mis sous la protection d’un des ministres de son amour. Il le remerciait lui-même des charitables soins qu’il avait jusqu’alors pris de sa personne. Il ne pensait qu’avec une joie pleine de reconnaissance qu’il avait le bonheur d’être sous la protection d’un de ces soldats du Dieu des armées, et qu’à celui-là s’en joignaient des légions d’autres, toujours prêts à combattre en faveur de ceux qui doivent posséder l’héritage du salut.

C’est à la suite de ces réflexions, qui jamais ne furent oisives chez lui, qu’il s’écriait :

« Ô mon âme, quelle consolation pour vous ! Après une si grande faveur, pourquoi êtes-vous triste, pourquoi vous laissez-vous aller au trouble et à l’inquiétude ? Un seul de ces princes suffirait pour relever votre courage abattu et voilà qu’au lieu d’un, vous en avez un nombre innombrable toujours disposés à vous défendre. »

« Non, poursuivait-il, je ne saurais penser aux saints anges que je n’en reçoive de la force. Le Psalmiste, après avoir dit que Dieu leur a donné ordre de nous garder dans toutes nos voies, assure qu’en conséquence nous marcherons sur l’aspic et sur le basilic, et que terrassés sous nos pieds, le lion et le dragon ne pourront nous nuire. »

« Il faut donc, concluait le saint archidiacre, ou ne savoir plus raisonner ou tomber d’accord que rien n’est plus juste que la dévotion aux saints anges. Il faut les aimer à quelque prix que ce soit. »

« Aimables esprits, ma plus grande ambition sera toujours d’avoir le très grand honneur de votre sainte amitié. Je vous aime, je veux vous aimer, faites que je vous aime encore davantage. Je n’ai rien qui m’intéresse plus que mon cœur, et ce cœur je vous le remets entre les mains pour le présenter au pur amour et pour l’aimer comme vous aimez-vous-mêmes. Je n’ai rien de plus précieux que ma vie ; et cette vie, je la consacre à votre gloire pour l’honneur de Dieu. Je n’ai rien de plus étendu que mes désirs ; ah ! ces désirs sont tout à vous. Je voudrais que toute la terre retentit de vos louanges, que partout il y eût des temples consacrés sous votre nom à la majesté divine et des congrégations établies pour glorifier Dieu des grâces qu’il vous a accordées. »




dimanche 13 janvier 2019

Fête du Baptême du Seigneur - Le Christ Jésus se met librement au rang des pécheurs pour aller à la recherche de la brebis perdue que nous sommes

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Science et pratique du chrétien »

Le Prêtre lui a demandé par trois fois s’il ne renonçait pas au diable et à ses pompes, c’est à dire aux choses vaines du monde corrompu, dont le diable est appelé le Prince, par le Fils de Dieu même, et l’entrée ne lui en a été accordée par le saint Baptême qu’après y avoir renoncé.

C’est pour lors que l’habit du vieil homme lui a été ôté et qu’il a été revêtu glorieusement de l’homme nouveau, c’est à dire de Jésus-Christ. Grâce inestimable marquée par la robe ou le vêtement blanc que lui a donné le Prêtre dans la cérémonie du Baptême en lui disant ces paroles : « Recevez cette robe blanche et portez-la devant le tribunal de Jésus Christ. »

Or cette grâce est commune à tous les Chrétiens, comme nous l’enseigne le Saint Esprit par l’Apôtre écrivant aux Galates au chapitre troisième : « Vous qui avez reçu le Baptême de Jésus Christ, dit l’homme Apostolique, vous avez été tous revêtus de Jésus Christ. » Ainsi tous les Chrétiens sans aucune exception ont pris ce saint habit de la religion chrétienne et cet habit est pour tous les fidèles de tout âge, de tout sexe, de tout état et de toute dignité.

Baptême du Christ, par Francesco Albani
Or tous les fidèles ayant été ainsi reçus en la sainte religion chrétienne, et en ayant pris l’habit tous en même temps, ont contracté l’obligation d’en garder les lois et les règles. Il me prendrait ici envie de crier à tous les Chrétiens comme l’Apôtre aux Corinthiens : « Considérez votre vocation, prenez garde et estimez convenablement l’état auquel vous êtes appelés. » Je veux que vous ne soyez pas de l’institut de saint Augustin, de saint Benoît, de saint François ou de quelque autre Ordre régulier mais ce que vous avez de commun avec les personnes qui en sont c’est que vous êtes de la religion Chrétienne dont un Dieu homme est le fondateur.


samedi 12 janvier 2019

Préparons-nous à la fête du Baptême du Seigneur. L'humilité de Dieu s'est manifestée dans notre chair


Sermon de Saint Pierre Chrysologue pour l’Epiphanie

~ Aujourd’hui, le Christ, qui va laver le péché du monde, est entré dans le Jourdain. Jean lui-même atteste qu’il est venu pour cela : Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde
Aujourd’hui, le serviteur s’empare du Seigneur ; l’homme, de Dieu ; Jean, du Christ ; il s’en empare pour recevoir le pardon, non pour le donner.
Aujourd’hui, comme dit le Prophète : La voix du Seigneur domine les eaux. Que dit cette voix ? Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. ~ 
Aujourd’hui, l’Esprit Saint survole les eaux sous l’apparence d’une colombe. De même qu’une autre avait annoncé à Noé que le déluge du monde se retirait, c’est ainsi qu’en voyant cette colombe, on apprenait que le naufrage inéluctable du monde avait cessé. Elle n’apportait pas, comme celle d’autrefois, un rameau d’olivier, mais elle répandit sur la tête de notre chef toute la richesse d’une onction nouvelle, pour accomplir la prédiction du Prophète : Dieu, ton Dieu, t’a consacré d’une onction de joie, comme aucun de tes semblables. ~

Aujourd’hui, le Christ fait commencer les signes du ciel en changeant l’eau en vin. ~ Mais l’eau devait être changée pour le sacrement du sang, lorsque le Christ verserait des coupes de vin à ceux qui boiraient au vase de son corps, afin que s’accomplît cette prophétie : La coupe qui me donne l’ivresse, elle est incomparable !


Les noces de Cana, en Galilée, fresque de Saint-Sauveur de Tsalendjikha - Géorgie


vendredi 11 janvier 2019

R.I.P



Normandie : un prêtre bénit des croix dédiées à la mémoire des Gilets Jaunes décédés pendant le mouvement

À la Croix du Parc à Mauquenchy devant l’oratoire Saint-Blaise, les Gilets jaunes ont fait bénir et ont disposé ce 8 janvier des croix, en mémoire des victimes du mouvement social.

Désormais, le pays de Bray a un lieu pour se souvenir des victimes du mouvement des Gilets jaunes. Le groupe des Gilets jaunes de Mauquenchy a demandé à l’abbé Savarin, curé de la paroisse de Neufchâtel-en-Bray de bénir 11 croix en mémoire de ceux qui sont décédés en manifestant.

Une action qui fait suite à l’enlèvement des croix qu’ils avaient placées sur le rond-point et qui avaient été enlevées lors du démantèlement de leur  nouvelle construction sur le domaine public, vendredi 4 janvier.

Les croix ont été placées sur un terrain jouxtant le rond-point. Propriété du Département, l’espace est loué à l’hippodrome de Mauquenchy par un bail de longue durée.

Avant de bénir les croix, l’abbé Savarin a rappelé le sens de cet acte :
"Se souvenir c’est important, et nous avons besoin de lieux pour cela. Les cimetières sont des lieux où l’on vient se recueillir mais aussi se rappeler de ce que nous avons vécu avec telle ou telle personne. De même nous avons tous aperçu sur le bord des routes ces petites croix pour témoigner qu’une personne a eu ici un accident mortel. Les croix témoignent que des hommes et des femmes sont morts pendant les actions menées sur les ronds-points pour réclamer plus de justice sociale. Certaines portaient un gilet jaune, d’autres non. La mort d’un être humain est toujours une tragédie et l’expression d’un échec."

Et de distiller un message d’apaisement avant d’inviter le groupe à disposer les croix  sur le terrain bordant l’oratoire Saint-Blaise : 
"Se souvenir, ce n’est pas non plus enfermer le passé. Car enfermer le passé c’est laisser la rancune triompher, ou oublier d’être présent dans ce monde. Ce qui est passé, nous devons nous en souvenir non pour le momifier, mais pour vivre le présent et construire le futur."

Les croix ont été disposées après la bénédiction sur un terrain privé qui surplombe le rond-point de Mauquenchy. 

(©MGD/L’Eclaireur-La Dépêche)