lundi 31 mai 2021

Fête de la Visitation


Sermon de Saint Ambroise de Milan sur l’Evangile de S. Luc,
« Heureuse, toi qui as cru »

Lorsque l’ange annonce à Marie le mystère de sa maternité virginale, il lui apprend, pour éclairer sa foi par un exemple, qu’une femme âgée et stérile a conçu, ce qui fait comprendre que Dieu peut accomplir tout ce qu’il a décidé. Dès que Marie l’eut appris, elle partit vers la montagne de Judée. Ce n’était de sa part ni incrédulité en la prophétie, ni incertitude sur cette annonce, ni doute sur l’exemple proposé. Elle partait dans l’allégresse de son désir, pour l’accomplissement d’un service, avec l’empressement de sa joie.

Elle qui était maintenant remplie de Dieu, où pouvait-elle se rendre avec empressement, sinon vers les hauteurs ? La grâce du Saint-Esprit ne connaît pas les hésitations ni les retards. L’arrivée de Marie et la présence du Seigneur manifestent aussitôt leurs bienfaits, car, au moment même où Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle, et elle fut remplie de l’Esprit Saint. ~ Élisabeth est comblée après avoir conçu, Marie, avant d’avoir conçu. Heureuse, lui dit Élisabeth, toi qui as cru. Heureux, vous aussi qui avez entendu et qui avez cru ; car toute âme qui croit conçoit et engendre le Verbe et le reconnaît à ses œuvres.

Que l’âme de Marie soit en chacun de vous, pour qu’elle exalte le Seigneur ; que l’esprit de Marie soit en chacun de vous, pour qu’il exulte en Dieu. S’il n’y a, selon la chair, qu’une seule mère du Christ, tous engendrent le Christ selon la foi. Car toute âme reçoit le Verbe de Dieu, pourvu qu’elle soit irréprochable et préservée des vices en gardant la chasteté dans une pureté intégrale. Toute âme qui peut vivre ainsi exalte le Seigneur, comme l’âme de Marie a exalté le Seigneur, et comme son esprit a exulté en Dieu son Sauveur.

En effet, le Seigneur est exalté, comme vous l’avez lu ailleurs : Exaltez le Seigneur avec moi. Certes, la parole humaine ne peut faire grandir le Seigneur, mais c’est en nous qu’il est exalté ; en effet, le Christ est l’image de Dieu. Par conséquent, si l’âme agit de façon juste et religieuse, elle exalte cette image de Dieu, à la ressemblance de qui elle a été créée ; et par conséquent, en exaltant cette image, elle s’élève par une certaine participation à sa sublimité.

La Visitation, par Giovanni Francesco da Rimini

dimanche 30 mai 2021

Sainte Jehanne d'Arc, Patronne secondaire de la France, priez pour nous !

Ihesus - Maria

Du Cardinal Pie, Evêque de Poitiers

Souffrez qu’en face des autels, je proclame ces grands principes qui seront toujours compris en France : que c’est la justice qui élève les nations, et que c’est le péché qui les fait descendre dans l’abîme ; qu’il est une Providence sur les peuples, et qu’en particulier il est une Providence pour la France ; Providence qui ne lui a jamais manqué, et qui n’est jamais plus près de se manifester avec éclat que quand tout semble perdu et désespéré ; que le plus riche patrimoine de notre nation, la première de nos gloires et la première de nos nécessités sociales, c’est notre sainte religion catholique, et qu’un Français ne peut abdiquer sa foi sans répudier tout le passé, sans sacrifier tout l’avenir de son pays.

 

S. Michel prépare le coeur de la sainte

(…) Jehanne d’Arc est de Dieu ; elle est l’envoyée de Dieu ; elle n’a cessé de le dire. Et quel Français se sentirait le triste courage de nier le témoignage des paroles de Jehanne, si magnifiquement confirmé par le témoignage de ses oeuvres et par le témoignage de sa vie et de sa mort? Et cela pour ne pas vouloir reconnaître cette vérité si consolante, savoir : que Dieu aime la France et qu’au besoin il la sauve par des miracles.

 

« Prince de Bourgogne, écrivait Jehanne à l’ennemi de son Roi, je vous fais asçavoir de par le Roy du Ciel, pour votre bien et votre honneur, que vous ne gaignerez point bataille à l’encontre des loyaulx Françoys et tous ceux qui guerroyent contre le Roy Jhésus, Roy du Ciel et de tout le monde ; s’il vous plaît aguerroyer, allez sur le Sarrazin.« 

 

Jehanne et son étendard

Vous l’entendez, Messieurs, le saint royaume de France, le royaume des loyaux Français, c’est le royaume de Dieu-même ; les ennemis de la France, ce sont les ennemis de Jésus. Oui, Dieu aime la France, parce que Dieu aime son Eglise, rapporte tout à son Eglise, à cette Eglise qui traverse les siècles, sauvant les âmes et recrutant les légions de l’éternité ; Dieu, dis-je, aime la France, parce qu’il aime son Eglise, et que la France, dans tous les temps, a beaucoup fait pour l’Eglise de Dieu. Et nous, Messieurs, si nous aimons notre pays, si nous aimons la France, et certes nous l’aimons tous, aimons notre Dieu, aimons notre foi, aimons l’Eglise notre Mère, la nourrice de nos pères et la nôtre.

 

Le Français, on vous le dira du couchant à l’aurore, son nom est CHRETIEN, son surnom CATHOLIQUE. C’est à ce titre que la France est grande parmi les nations ; c’est à ce prix que Dieu la protège, et qu’il la maintient heureuse et libre. Et si vous voulez savoir en un seul mot toute la philosophie de son histoire, la voici : « Et non fuit qui insultaret populo isti, nisi quando recessit a cultu Domini Dei sui : et il ne s’est trouvé personne qui insultât ce peuple, sinon quand il s’est éloigné du Seigneur son Dieu » (Judith V, 17).




samedi 29 mai 2021

Dimanche de la Très Sainte Trinité : Gloire au PERE et au FILS et au SAINT ESPRIT, un seul DIEU


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La dévotion à la Très Sainte Trinité »

Le peuple choisi et privilégié de tant de grâces particulières n’avait pas la connaissance du Mystère de la suradorable Trinité ; il n’y en avait que quelques-uns et en très petit nombre à qui Dieu l’avait révélé.

C’est la grâce spéciale du Christianisme : c’est dans sa loi toute d’amour que l’on a commencé d’entendre : le Verbe était au commencement et le Verbe était Dieu. Il y a trois témoins qui rendent témoignage dans le Ciel : le Père, le Verbe et le Saint Esprit ; et ces trois sont une même chose : c’est dans la foi de cette vérité divine d’un Dieu en trois Personnes, dit saint Augustin, que Je suis Chrétien.



mercredi 26 mai 2021

26, 28 et 29 mai, Quatre-Temps d'été : prions, sanctifions-nous, faisons pénitence et rendons gloire à Dieu seul par dessus tout et en toute chose


Normes universelles de l’année liturgique et le calendrier
 :

Aux Rogations et aux Quatre-temps, l’Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement.

Afin que les Rogations et les Quatre-temps puissent être adaptés aux divers besoins des lieux et des fidèles, il incombe aux Conférences des Évêques de régler leur ordonnance pour ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer.


La magnifique campagne normande

Malheureusement, aujourd’hui, les Quatre-temps n’apparaissent plus officiellement dans le calendrier liturgique en forme ordinaire, mais ils existent toujours dans la forme extraordinaire du rite romain.

Les prêtres peuvent cependant dire une messe pour des « intentions et circonstances diverses » : le missel romain comprend des messes spécifiques pour « le temps des semailles », « le travail des hommes », « après les récoltes » et « pour demander le beau temps ». Et rien n'empêche les fidèles de faire pénitence, de bénir Dieu seul pour tout et de chanter ses louanges.


champs de lin et coquelicots

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’adoration perpétuelle de la divine Providence » chap. 2

C’est la divine Providence qui nous éclaire par le soleil, qui fait les jours par ses lumières et les nuits par ses absences, qui fait par cet astre les années et les mois et par la lune les quatre saisons de l’année : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne ; qui soutient toute la grande machine de la terre, qui retient la mer dans ses bornes, qui donne la vertu aux plantes et aux semences, qui donne aux fruits la couleur, l’odeur et le goût ; qui d’un grain de blé pourri dans la terre en produit cinquante ou soixante.

C’est elle qui nous échauffe par le feu, qui nous rafraichit par le moyen de l’air, qui fait tomber la pluie, qui donne la nourriture à tous les animaux, qui nous donne notre boire, nos vêtements, nos maisons, nos lits… tous les biens naturels, temporels, moraux et spirituels.


dimanche 23 mai 2021

Pentecôte


Prière à l'Esprit Saint du Pape Jean XXIII

Ô Saint Esprit, achevez en nous l'oeuvre commencée par Jésus ; donnez force et constance à la prière que nous faisons au nom du monde entier ; hâtez pour chacun de nous l'heure où nous accéderons à une profonde vie intérieure ; donnez son élan à notre apostolat, qui veut atteindre tous les hommes et tous les peuples, tous ceux qui sont rachetés par le Sang du Christ et tout son héritage.

Mortifiez en nous notre présomption naturelle et élevez-nous jusqu'à la sainte humilité, la vraie crainte de Dieu, le courage généreux.

Qu'aucune attache terrestre ne nous empêche de faire honneur à notre vocation ; qu'aucun intérêt, par lâcheté de notre part, ne lèse les exigences de la justice ; qu'aucun calcul ne réduise l'immensité de la charité aux étroitesses de nos petits égoïsmes.

Que tout soit grand en nous : la recherche et le culte de la vérité, la promptitude de notre sacrifice, jusqu'à la croix et la mort ; et enfin, que tout corresponde à la dernière prière du Fils à son Père céleste et à cette effusion de grâces que le Père et le Fils veulent répandre par vous, Esprit d'amour, sur l'Église et sur ses institutions, sur chaque âme et chaque peuple.

Amen, amen, alléluia, alléluia



mercredi 19 mai 2021

Préparons-nous à la Pentecôte


Saint Bonaventure, « L’arbre de vie », n.49

Ô Jésus, par Vous, le Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, nous prions le Père très clément de nous accorder de ses trésors la grâce aux sept formes de l’Esprit qui reposa en toute plénitude sur Vous :

Esprit de sagesse, dis-je, pour goûter le fruit de l’arbre de vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceur ; don d’intelligence qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de votre sainte doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour votre éternelle Majesté. 

C’est là, en effet, ce que vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que vous nous enseignâtes ; aussi, maintenant, nous vous demandons par votre Croix de nous les obtenir pour la gloire de Votre nom très saint, auquel soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles. Ainsi soit-il.


dimanche 16 mai 2021

Hymne à l'Immaculée

Te dícimus præcónio,
Intácta Mater Núminis,
Nostris benígna láudibus
Tuam repénde grátiam.

Sontes Adámi pósteri,
Infécta proles gígnimur ;
Labis patérnæ néscia
Tu sola, Virgo, créderis.

Caput dracónis ínvidi
Tu cónteris vestígio,
Et sola glóriam refers
Intaminátæ oríginis.

O gentis humánæ decus,
Quæ tollis Hevæ oppróbrium,
Tu nos tuére súpplices,
Tu nos labántes érige.

Serpéntis antíqui potens
Astus retúnde et ímpetus,
Ut Cǽlitum perénnibus
Per te fruámur gáudiis.

Jesu tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula. Amen.

Nous vous célébrons dans nos chants, Immaculée Mère de Dieu ; répondez avec bonté à nos louanges, en nous donnant votre grâce.

Postérité coupable d’Adam, nous sommes engendrés enfants de corruption ; vous seule, ô Vierge, n’avez point connu la tache de notre premier père : la foi nous l’enseigne.

Votre pied écrase la tête du dragon jaloux, et seule vous avez la gloire d’une origine sans souillure.

Honneur du genre humain, vous qui effacez l’opprobre d’Ève, protégez-nous, nous vous en supplions et relevez-nous dans nos chutes.

Vierge puissante, confondez les ruses et les attaques de l’antique serpent, afin que, grâce à vous, nous partagions les joies éternelles des habitants des cieux.

Gloire soit à vous, ô Jésus, qui êtes né de la Vierge, ainsi qu’au Père et à l’Esprit vivificateur, dans les siècles éternels. Amen.

 

jeudi 13 mai 2021

Ascension du Seigneur au plus haut des Cieux


Extraits d’une homélie de Saint Jean Chrysostome

Le Christ montant au ciel, offrit à son Père les prémices de notre nature ; et son Père attacha du prix à cette offrande, parce que d’une part un être si digne la lui offrait, et que d’autre part ce qui lui était offert n’était souillé par aucune tache. Il reçut cette offrande de ses propres mains, il voulut la faire participer à son trône, et qui plus est, l’y placer à sa droite. Apprenons quel est celui qui s’est entendu adresser ces paroles : « Asseyez-vous à ma droite » ; apprenons quelle est la nature à laquelle Dieu a dit : « Entrez en participation de mon trône. » Cette nature est celle qui avait entendu ces autres paroles : « Tu es terre et tu retourneras en terre. »


N’aurait-il pas suffi, en effet, à sa gloire, de pénétrer dans les cieux, d’y prendre rang parmi les Anges ? Mais non, elle a traversé les cieux ; elle est montée au-dessus des Chérubins, elle s’est élevée plus haut que les Séraphins ; elle ne s’est pas arrêtée avant d’avoir atteint le trône du Seigneur. Considérez par quel espace immense le ciel est séparé de la terre, combien à plus forte raison la terre est éloignée des enfers, combien le ciel lui-même est séparé du ciel plus élevé, quelle distance il y a de ce ciel plus élevé jusqu’aux Anges, et aussi jusqu’aux Puissances supérieures et jusqu’au trône même du Seigneur. Notre nature a été élevée au-dessus de tout cela, de façon que l’homme, qui était tenu dans un lieu si bas qu’il ne pouvait descendre davantage, s’est vu élever à une place si haute qu’il ne pouvait monter au-delà.


Montrant ces vérités, saint Paul disait : « Celui qui est descendu, c’est celui-là même qui est monté. » Et encore : « Il est descendu dans les parties inférieures de la terre, et il est monté au-dessus de tous les cieux. » Apprenez donc qui est monté de la sorte et quelle est la nature qui a été élevée. Je m’arrête volontiers sur ce point, afin qu’en nous rappelant la bassesse de la nature humaine, nous apprenions à connaître avec la plus profonde admiration la divine clémence, qui a donné généreusement à notre nature le plus haut degré d’honneur et une si grande gloire ; car c’est la nature humaine qui a mérité d’être placée aujourd’hui au-dessus de toutes choses. Aujourd’hui, les Anges et les Archanges ont vu notre nature sur le trône du Seigneur, resplendissant d’une gloire immortelle.



lundi 10 mai 2021

10, 11, 12 mai, chantons la litanie des Saints et implorons Dieu notre Père en ce temps des Rogations


Dom Guéranger, sur les Rogations

Une autre fin des Rogations est d'attirer la bénédiction de Dieu sur les moissons et les fruits de la terre ; c'est la demande du pain quotidien qu'il s'agit de présenter solennellement à la majesté divine. «Tous les êtres, dit le Psalmiste, élèvent avec espoir leurs yeux vers vous, Seigneur, et vous leur donnez leur nourriture en la saison convenable ; vous ouvrez la main, et vous répandez votre bénédiction sur tout ce qui respire.» Appuyée sur ces touchantes paroles, la sainte Eglise supplie le Seigneur de donner, cette année encore, aux habitants de la terre la nourriture dont ils ont besoin. Elle confesse qu'ils en sont indignes par leurs offenses; reconnaissons avec elle les droits de la divine justice sur nous, et conjurons-la de se laisser vaincre par la miséricorde. Les fléaux qui pourraient arrêter tout court les espérances orgueilleuses de l'homme sont dans la main de Dieu; il ne lui en coûterait pas un effort pour anéantir tant de belles spéculations: un dérangement dans l'atmosphère suffirait pour mettre les peuples aux abois. La science économique a beau faire: bon gré, mal gré, il lui faut compter avec Dieu. Elle parle de lui rarement; il semble consentir à se voir oublié; mais «il ne dort pas, celui qui garde Israël.» Qu'il retienne sa main bienfaisante, et nos travaux agricoles, dont nous sommes si fiers, nos cultures, à l'aide desquelles nous nous vantons d'avoir rendu la famine impossible, sont aussitôt frappés de stérilité. Une maladie dont la source demeurera inconnue fondra tout à coup, nous l'avons vu, sur les produits de la terre; et ce serait assez pour affamer les peuples, assez pour amener les plus terribles perturbations dans un ordre social qui s'est affranchi de la loi chrétienne, et n'a plus d'autre raison de tenir debout que la compassion divine.

Et cependant, si le Seigneur daigne cette année encore octroyer fécondité et protection aux moissons que nos mains ont semées, il sera vrai de dire qu'il aura donné la nourriture à ceux qui l'oublient, à ceux qui le blasphèment, comme à ceux qui pensent à lui et l'honorent. Les aveugles et les pervers, abusant de cette longanimité, en profiteront pour proclamer toujours plus haut l'inviolabilité des lois de la nature; Dieu se taira encore, et il les nourrira. Pourquoi donc n'éclate-t-il pas? pourquoi contient-il son indignation? C'est que son Eglise a prié, c'est qu'il a reconnu sur la terre les dix justes, c'est-à-dire le contingent si faible dont il se contente dans son adorable bonté. Il laissera donc parler et écrire ces savants économistes qu'il lui serait si aisé de confondre. Grâce à cette patience, il adviendra que plusieurs se lasseront de courir ainsi les voies de l'absurde; une circonstance inattendue leur dessillera les yeux, et un jour ils croiront et prieront avec nous. D'autres s'enfonceront toujours plus avant dans leurs ténèbres; ils défieront la justice divine jusqu'à la fin, et mériteront que s'accomplisse sur eux ce terrible oracle: «Le Seigneur a fait toutes choses pour lui-même, et l'impie pour le jour mauvais.»

Pour nous qui nous faisons gloire de la simplicité de notre foi, qui attendons tout de Dieu et rien de nous-mêmes, qui nous reconnaissons pécheurs et indignes de ses dons, nous implorerons, durant ces trois jours, le pain de sa pitié, et nous dirons avec la sainte Eglise: «Daignez donner et conserver les fruits de la terre: Seigneur, nous vous en supplions, exaucez-nous!» Qu'il daigne exaucer cette fois encore le cri de notre détresse! Dans un an nous reviendrons lui adresser la même demande. Marchant sous l'étendard de la croix, nous parcourrons encore les mêmes sentiers, faisant retentir les airs des mêmes Litanies, et notre confiance se fortifiera de plus en plus, à la pensée que, par toute la chrétienté, la sainte Eglise conduit ses enfants dans cette marche aussi solennelle qu'elle est suppliante. Depuis quatorze siècles, le Seigneur est accoutumé à recevoir les vœux de ses fidèles à cette époque de l'année; nous ne voudrons plus désormais atténuer les hommages qui lui sont dus, et nous ferons nos efforts pour suppléer, par l'ardeur de nos prières, à l'indifférence et à la mollesse qui s'unissent trop souvent, pour faire disparaître de nos mœurs tant de signes de catholicité qui furent chers à nos pères.



samedi 8 mai 2021

Fête des apparitions de S. Michel Archange au Mont Gargan et à Rome


Apparitions à Rome sur le mausolée
d'Hadrien qui deviendra "le château S. Ange"
au temps de S. Grégoire le Grand


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’Homme de Dieu », partie II, chap.6

Ces vues sont bien capables de donner un grand amour pour saint Michel et pour le reste des anges à tous ceux qui aiment Jésus puisque ce sont les premiers qui ont pris et qui ont soutenu son parti avec tant de zèle.

J’avoue en mon particulier que le zèle de ces sublimes esprits pour mon adorable Maître m’emporte et me ravit le cœur, que je suis fortement et tendrement touché d’amour pour saint Michel et pour toutes ses troupes glorieuses.

Ah ! comment aimer en vérité Jésus sans avoir de l’amour pour ses admirables esprits qui ont renoncé à leur propre amour pour n’en avoir que pour lui ? Je sais des personnes qui dans ces vues ne peuvent se lasser de témoigner aux saints anges la part qu’elles prennent à leurs victoires, les joies qu’elles ressentent de leur bonheur pour leur adhérence à l’Homme-Dieu (Jésus).

Je sais des personnes qui dans vues ne peuvent se lasser de témoigner aux saints anges la part qu’elles prennent aux victoires, les joies qu’elles ressentent du bonheur pour leur adhérence à l’Homme-Dieu.

Aimable Esprit que la Providence d’un Dieu a député à ma garde, les pensées manquent et je n’ai point de paroles pour pouvoir assez vous exprimer la joie de cœur pour la grâce qui vous a été donnée de tenir invisiblement le parti du roi Jésus, et entrer ensuite dans la gloire que vous possédez si heureusement.

Ah ! que mon esprit se trouve doucement satisfait quand il pense que vous jouissez d’un contentement achevé ! Certainement il me semble que toutes mes inclinations se portent avec vigueur pour vos saints intérêts qui me seront toujours plus chers que je ne puis dire. Jouissez, jouissez donc à jamais de ces plaisirs incompréhensibles qui vous inondent si glorieusement, que le Dieu d’amour et de bonté qui vous les donne augmente votre gloire accidentelle par tous les moyens qui lui sont connus et dont il voudra se servir, et particulièrement par l’obéissance fidèle que je dois rendre à votre angélique conduite. Mais surtout obtenez-moi quelque part à l’amour, à l’adoration, au zèle, à la fidélité que vous avez eus pour Jésus, que rien ne me sépare de son pur amour, que je vive et que je meure dans une entière et dernière fidélité à ses divins intérêts.

Ah ! faites que je l’aime ; ah ! que je l’aime avec vous pour toujours et durant toute l’éternité !


jeudi 6 mai 2021

Saint François de Montmorency-Laval et le vénérable abbé Boudon


« Vie nouvelle de Henri Marie Boudon », par S. Exc. R. Mgr Matthieu, Archevêque de Besançon

Il se disposa à entrer dans le sacerdoce et à prendre possession de sa nouvelle dignité. Il était nécessaire, pour qu’il pût être reçu, qu’il fût gradué dans une université : il choisit celle de Bourges où il prit le bonnet de docteur le 7 octobre 1653.

Il se prépara ensuite à recevoir la tonsure, tandis que l’abbé de Laval lui obtenait à Rome un extra tempora et une dispense des interstices. Ce fut le nonce du Pape qui lui conféra, le 4 novembre 1653, ce premier degré de la cléricature, dans l’église de la congrégation de la sainte Vierge du noviciat des jésuites.

« Ce jour où l’on célèbre la fête de Saint Charles Borromée est devenu pour moi, écrivait Boudon, la fête de Dieu seul ; car y étant fait clerc, je veux dire sort, comme l’explique saint Jérôme, j’y ai pris Dieu pour mon sort et mon partage. C’est pour lors que j’ai dit en face de la sainte Eglise, entre les mains du nonce de Sa Sainteté, dans la maison de la Reine des saints, que le Seigneur était la part de mon héritage : Dominus pars haereditatis meae ; or c’est une part et une portion qui doit suffire entièrement, après l’avoir prise il n’y a plus rien à prendre ni à espérer. Dès lors je n’ai dû avoir rien que Dieu seul ! »

Le respect et la constance avec lesquels Boudon porta toujours depuis l’habit ecclésiastique prouvèrent avec quelle vénération il reçut ces livrées de l’Eglise. Il n’était que trop commun alors de voir des prêtres paraître dans le monde en habit séculier, comme s’il eût été des temps et des lieux où il convenait qu’ils se dépouillassent des marques de leur caractère sacré !

Boudon ne cessa point de montrer, par son extérieur comme par ses paroles, que ce caractère faisait toute sa gloire et qu’il n’en voulait point d’autre dans ce monde.


mardi 4 mai 2021

Notre Dame de la Paix

Saint Pie X dans son testament

Si vous voulez que la paix règne dans vos familles et dans votre patrie, récitez tous les jours le chapelet avec les vôtres : le Rosaire est le parfait résumé de l’Évangile et il donne la paix à tous ceux qui le récitent… Aimez le Rosaire, récitez-le tous les jours.



dimanche 2 mai 2021

Mois de Marie


Extraits de l'office de Vêpres orthodoxes du Vendredi de la semaine du Renouveau

Merveille inouïe, ce que le Maître des cieux en toi, ô Vierge immaculée, a commencé d’accomplir; car du ciel il est tombé comme pluie en ton sein, divine Épouse, faisant de toi la Source d’où jaillissent tous les biens, d’où s’épanche en abondance le flux des bienfaits, des guérisons, pour ceux dont l’âme a besoin d’être affermie ou sollicitent la guérison de leur corps dans les flots de la grâce. 

Ô Vierge, tu fais sourdre le flot des guérisons sur les fidèles qui accourent en tout temps à ta source, Épouse de Dieu; comme un don généreux et abondant, sur les malades tu répands les remèdes guérisseurs; tu rendis la vue aux aveugles s’approchant de toi, tu redressas de nombreux estropiés et pansas les blessures de tant de cœurs brisés; des hydropiques, des asthmatiques tu as guéri les maux; celui qui était mort, tu l’as vivifié par une triple effusion.

Ô Source, qui pourrait dire ton pouvoir souverain, tes miracles, cet inépuisable trésor, tes interventions surnaturelles pour nous guérir? Sublimes bienfaits que tu répands sur nous tous, car tu n’écartes pas seulement les graves maladies de ceux qui accourent avec ardeur auprès de toi, mais de leurs âmes tu laves aussi les passions, leur conférant ta pureté, toi qui procures au monde la grâce du salut. 

Réjouis-toi, Source vivifiante submergeant, comme flot de la mer, de tes miracles l’entier univers; spirituel Océan surpassant l’abondance du Nil en l’effusion de la grâce de Dieu; nouvelle fontaine de Siloé faisant sourdre comme du rocher l’eau des miracles étonnants; toi qui possèdes la vertu du Jourdain, tu es en outre la manne du salut, riche et abondante pour qui se trouve dans le besoin, Vierge et Mère du Christ, qui répands sur le monde la grâce du salut. 

Fidèles, en des chants sublimes célébrons la céleste Nuée, la Vierge qui sur terre a fait pleuvoir, comme l’eau du ciel, le Christ source-de-vie, eau vive, flot divin, jaillissant et faisant sourdre l’immortalité, ambroisie et céleste nectar qui ne s’épuise pas lorsqu’on en boit, mais désaltère les âmes consumées par la soif; ceux qui en boivent sobrement de leur propre sein font jaillir les flots divins qui répandent sur tous l’inépuisable ondée de la grâce de Dieu.  

Amis de la fête, faisons retentir les sonneries de trompe au milieu de nos chants, dans l’exultation et les danses de joie; près des flots intarissables de la vivifiante Source que se rassemblent les princes et les rois pour puiser à la source la grâce abondamment ! Elle a sauvé maint empereur, son contact a fait lever les malades de leur lit; venez tous, fidèles et pasteurs, buvons à la Nuée porteuse de pluie, puisons à la source le flot du salut: il procure la délivrance des maladies, la force au milieu des dangers, le rafraîchissement à ceux qui ont soif; les aveugles y recouvrent la vue, les sourds y trouvent l’ouïe, les patients, la guérison; ceux qui souffrent mille morts y découvrent la vie et nous tous, la source qui verse à tout croyant en tout lieu les ondes du salut; aussi, battant des mains, nous chantons: Vierge pure dont la Source répand l’eau vive en un flot qui ne tarit, pour tes serviteurs intercède sans répit. 

Tropaire de la Source vivifiante, ton 1 

Ton temple, ô Mère de Dieu, est devenu le Paradis, faisant sourdre l’intarissable flot des guérisons, et nous fidèles, comme à la Source vivifiante nous puisons la santé et l’éternelle vie, car tu intercèdes auprès de celui qui est né de toi, le Christ notre Sauveur, pour le salut de nos âmes.

Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a triomphé de la mort, il nous délivre du tombeau pour nous donner la vie.



samedi 1 mai 2021

S. Joseph artisan, priez pour nous, l'Eglise et la France


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Exhortation sur Saint Joseph

Avançons dans ces solitudes divines, nous voyons saint Joseph avec Jésus et Marie, seuls dans la crèche où ils demeurent quarante jours, parce que selon la loi, les femmes ne devaient point sortir du lit où elles avaient enfanté qu’après quarante jours pour les garçons.

Voilà l’oraison de saint Joseph, non pas de quarante heures, mais de quarante jours ! (…) Avançons toujours dans ces chemins écartés de ceux où courent et marchent les mondains, voyons notre grand Saint, plus retiré que jamais, mais par ce moyen, plus caché avec Jésus en Dieu.

Il demeure environ sept ans en Egypte dans un pays étranger, méconnu de tout le monde, hors de toute sa parenté et dans un besoin de toutes choses. Mon Dieu que j’adore, que j’admire et que j’aime votre conduite ! Contemple ô mon âme ces divins ermites, ces adorables solitaires, et apprends que les plus grands amis de Dieu, ceux qui sont destinés à la plus haute gloire du ciel, ce sont ceux qui sont les plus cachés au monde, qui sont plus pauvres, que personne n’estime, qui n’ont pas beaucoup d’amis, qui ne font pas parler d’eux.

Apprends de là à ne te produire point, et imprime fortement cette vérité dans ton esprit, que, quand tu te verras abandonnée, perdue de réputation, que l’on ne te regardera pas, que Dieu t’enverra une grande pauvreté, ah !, ce sera pour toi que tu pourras concevoir quelque espérance que tu es aimée de Dieu. Mais au reste, si en ce temps-là tu ne fonds d’amour pour ton Dieu, si lu ne chantes le Te Deum, si tu ne bénis la grande Marie et son époux, si tu n’invites tous les anges et saints à remercier Dieu, si le plus grand de tes étonnements n’est pas de voir que tu es entièrement indigne de tes faveurs ; je pleure sur toi, ton aveuglement n’est pas petit.

Poursuivons toujours dans ces voies solitaires. Saint Joseph est revenu à Nazareth et là, demeure caché avec Jésus et Marie, faisant le métier de charpentier. Mais Dieu veut qu’il y soit tellement caché, et le favorise d’une solitude si parfaite, qu’il y finit sa vie de sorte que voilà la vie de saint Joseph : solitude continuelle ; Joseph solitaire au commencement de sa vie ; Joseph solitaire au milieu ; Joseph solitaire dans sa consommation.



Saint mois de Marie ! 

Que nos âmes demeurent blanches et pures comme ce muguet,
odorantes de bonnes actions de foi, d'espérance et de charité,
embaumant l'Evangile de Jésus-Christ.

DIEU SEUL ! DIEU SEUL ! DIEU SEUL !