400 ans de la naissance de
Mgr François de Montmorency-Laval-Montigny,
grand-archidiacre d'Evreux (1648-1653)
et 1er évêque de Québec
à Montigny-sur-Avre (diocèse de Chartres)
le 30 avril 1623
Naissance du Saint de Montigny
La rivière
Avre, au bord de laquelle est construit le village de Montigny, marquait
autrefois la frontière entre le Duché de Normandie et la France, et maintenant
entre le diocèse de Chartres et celui d’Évreux. De cette période
subsistent des fortifications appelées « Les Fossés du Roi » dont
certaines parties se sont conservées jusqu’à nos jours.
C’est pour se
protéger des incursions des Français que Henri II Plantagenet, duc de
Normandie, fit construire, entre 1160 et 1170, ce rempart de terre, binôme
talus-fossé atteignant souvent 4 à 5 mètres de hauteur.
Cette ligne de défense, établie côté Normandie,
s’étendait depuis Le Mêle-sur-Sarthe, dans le Perche, jusqu’à Muzy en suivant
le cours de la Sarthe, puis celui de l’Avre. Et c’est précisément dans ce qui
était le parc de l’abbaye de l’Estrée, à Muzy dont Mgr François de
Laval allait devenir abbé commendataire, que se termine le Fossé du Roi. Les
châteaux de Verneuil ainsi que celui de Tillières constituaient les maillons de
la défense de la Normandie ; face à eux les châteaux du Thymerais
(Brezolles, La Ferté-Vidame, Senonches et Châteauneuf)) tenus par les puissants
barons de Châteauneuf-en-Thymerais fidèles aux rois de France, défendaient le
Royaume de France.
Créées en 1120 par
Henri Ier Beauclerc pour renforcer les défenses de la rivière d’Avre
au sud de son duché, Verneuil-sur-Avre et Tillières ont conservé de nombreux
vestiges de leur passé militaire : château, donjon, fossés, fortifications.
Le duché de Normandie
est dans les faits conquis par le roi de France, Philippe Auguste en 1204. Il
entre dans le domaine royal. Les souverains anglais continuent d’y prétendre
jusqu’au traité de Paris en 1259 mais ne conservent en fait que les îles
Anglo-Normandes comme ancienne part du duché. Le duché de Normandie survit
surtout par l’installation intermittente d’un duc à sa tête. En effet, le roi
de France confie parfois cette portion de son royaume à un membre proche de sa
famille. Celui-ci prête ensuite hommage au roi. Son caractère féodal sera
supprimé en 1469.
François vécut 8 années à Montigny. La canonisation
de saint François Xavier venant d’avoir lieu, François était un prénom très
répandu. Il fut le quatrième d’une famille de neuf enfants, fils de
Madame Michelle de Péricard, de noblesse normande, originaire de Saint-Etienne (près de Rouen) et de Hugues de Montmorency
Laval, seigneur du lieu. Il est l’héritier d’une des plus prestigieuses
familles françaises puisque sa famille porte pour le titre de premier baron de France,
c’est dire qu’il descend du premier compagnon du roi Clovis baptisé par saint
Remi en 496 à Reims. Le cri de guerre Dieu ayde au premier baron
chrestien, qui fut aussi la devise de cette lignée et que l’on retrouve
dans les armoiries de Mgr de Laval, perpétuait le souvenir de ce
glorieux événement. A l’Église et au Royaume, cette famille donna plusieurs
cardinaux, six connétables, douze maréchaux, quatre amiraux, un grand nombre de
généraux et d’officiers civils et militaires. Au XIIIe siècle, l'un
de ses ancêtres, Mathieu de Montmorency ayant épousé en secondes noces Emme de
Laval, de la noble famille de Laval, avec l'entente que ses enfants en
porteraient le nom et les armes, son fils Guy de Montmorency, né de ce second
mariage, laissa à la branche aînée issue du premier mariage de son père le nom
de Montmorency, pour prendre celui de Laval. Il devint sous ce nom le chef de
la branche cadette des Montmorency, à laquelle se rattachait Mgr de
Laval. Le prélat lui-même ne porta jamais le nom de Montmorency ; il signait
dans les registres ou ailleurs "François de Laval", comme appartenant
à la branche cadette.
Son frère Henri deviendra prieur de l’abbaye de la Croix-Saint-Leufroi et sa sœur Anne-Charlotte, supérieure des filles du Saint-Sacrement, à Nantes.
Le seigneur de Montigny et son épouse, tous deux d’une piété et d’une vertu éprouvées, ne possédaient point, malgré leur noblesse, de grandes richesses : le fief de Montigny, le plus important des quatre qu’ils détenaient, n’était à vrai dire qu’un gros bourg. La situation financière de la famille allait bientôt devenir assez précaire, et François allait devoir se consacrer un jour à son rétablissement.
[à suivre]
Société Henri-Marie Boudon
Sources :
Bulletin des saints
Anges ; Société
Henri-Marie Boudon
François de Laval et
son époque. Gilles Bureaux / Grand Séminaire de Québec.
https://www.françoisdelaval.com
Les Jésuites et la Nouvelle France : Desclée de Brouwer.
https://www.hgiguere.net
https://www.jesuits.global.com
https://www.histoire-et-civilisations.com
Histoire de
l’Église : Dom Charles Poulet, Beauchesne.
Le livre des merveilles : Mame/Plon.
Abbaye Saint-Joseph de Clairval : lettre du 16 juillet 2017.