lundi 29 juin 2020

Martyres des saints Pierre et Paul

François Perrier, les adieux des saints Pierre et Paul allant vers le lieu de leur martyre.

Saint Jean Chrysostome

Voulez-vous vous échapper ? Restez dans l'Eglise, et elle ne te trahit pas. L'Église a une clôture : si vous êtes à l'intérieur de cette clôture, vous ne serez pas attrapé par un loup ; et aussitôt que vous en sortirez, vous serez enlevé par une bête sauvage. 
Ne quittez pas l'Église : il n'y a rien au monde plus fort qu'elle. C'est ton espoir, en elle se trouve ton salut.


vendredi 26 juin 2020

Prions pour les futurs prêtres qui seront bientôt ordonnés pour être les hommes de Dieu seul !



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « De la sainteté de l’état ecclésiastique »
 
L’habit séculier dont le tonsuré se dépouille et l’habit ecclésiastique dont il est revêtu marque encore qu’il doit renoncer à tous les ajustements des habits du monde.

Les cheveux qu’on lui coupe lui doivent apprendre le dégagement du siècle et qu’il doit retrancher toutes les superfluités de la vie. La couronne qu’on lui donne représente la Couronne d’épines de Notre Seigneur et lui enseigne qu’il doit fouler aux pieds toutes les pompes de la terre, étant élevé à une dignité qui le met incomparablement au-dessus de toutes les grandeurs du siècle et qui le doit faire un grand roi par l’assujettissement de toutes les passions.

Le cierge qu’on lui met en main lui doit faire connaître qu’il faut qu’il soit la lumière des peuples par les exemples d’une sainte vie.

Le surplis dont il est revêtu lui enseigne qu’il doit mener une vie toute nouvelle et toute céleste, se revêtant en même temps du nouvel homme qui a été créé dans la justice et dans la sainteté de la vérité.

mercredi 24 juin 2020

Nativité de Saint Jean Baptiste, le Précurseur

Convertissez-vous et croyez à l'Evangile

Saint Grégoire le Grand, Homélies sur les Évangiles, n.6

Pourquoi, une fois emprisonné, Jean le Baptiste envoie-t-il ses disciples demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? », comme s'il ne connaissait pas celui qu'il avait montré ~ ?

Cette question trouve vite sa réponse si l'on examine le temps et l'ordre dans lesquels se sont déroulés les faits.
Sur les rives du Jourdain, Jean a affirmé que Jésus était le Rédempteur du monde (Jn 1,29) ; une fois emprisonné, il demande pourtant s'il est bien celui qui doit venir. Ce n'est pas qu'il doute que Jésus soit le Rédempteur du monde, mais il cherche à savoir si celui qui était venu en personne dans le monde va aussi descendre en personne dans les prisons du séjour des morts. Car celui que Jean a déjà annoncé au monde en tant que précurseur, il le précède encore aux enfers par sa mort. C'est comme s'il disait clairement : « De même que tu as daigné naître pour les hommes, fais-nous savoir si tu daigneras aussi mourir pour eux, de sorte que, précurseur de ta naissance, je le devienne aussi de ta mort et que j'annonce au séjour des morts que tu vas venir, comme j'ai déjà annoncé au monde que tu étais venu ». C'est pour cela que la réponse du Seigneur traite de l'abaissement de sa mort aussitôt après avoir énuméré les miracles opérés par sa puissance : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »

Tiepolo, Saint Jean Baptiste prêchant
À la vue de tant de signes et de si grands prodiges, personne n'avait sujet de trébucher, mais bien plutôt d'admirer. Il s'éleva cependant une grave occasion de scandale dans l'esprit de ceux qui ne croyaient pas lorsqu'ils le virent mourir, même après tant de miracles. D'où le mot de Paul : « Nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1Co 1,23). ~ Quand donc le Seigneur dit : « Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi », ne veut-il pas désigner clairement l'abjection et l'abaissement de sa mort ? C'est comme s'il disait ouvertement : « Il est vrai que je fais des choses admirables, mais je ne refuse pas pour autant de souffrir des choses ignominieuses. Puisque je vais suivre Jean le Baptiste en mourant, que les hommes se gardent bien de mépriser en moi la mort, eux qui vénèrent en moi les miracles ».


lundi 22 juin 2020

Credo !



Extraits du « Rituel du diocèse d'Evreux » publié par l'autorité de 

Mgr. Pierre-Jules-César de Rochechouart, Evêque d’Evreux


Ce que vous devez croire est contenu dans le Symbole des Apôtres que nous allons réciter : pendant que nous le réciterons, formez-en de nouveau un Acte de foi dans vos cœurs :
« Je crois en Dieu le Père tout puissant, Créateur du Ciel et de la Terre.
Et en Jésus Christ son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant d’où il viendra juger les vivants et les morts
Je crois au Saint-Esprit, la sainte Eglise Catholique, la Communion des Saints, la Rémission des péchés, la Résurrection de la Chair, la Vie éternelle. Ainsi soit-il. »

Vous êtes aussi obligez de savoir que Jésus-Christ a institué dans son Eglise sept Sacrements pour la sanctification des Fidèles : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Extrême Onction, l’Ordre, le Mariage.
Le Baptême qui nous régénère en Jésus-Christ, en nous donnant la vie spirituelle de la grâce et qui nous fait enfants de Dieu et de l’Eglise ; il est nécessaire pour le salut et il imprime caractère, ce qui fait qu’on ne peut le recevoir plus d’une fois.
La Confirmation qui nous donne le Saint Esprit avec l’abondance de ses grâces pour nous rendre parfaits Chrétiens et nous donner des forces pour confesser la foi de Jésus-Christ même au péril de notre vie ; ce Sacrement imprime aussi un caractère. C’est à dire qu’on ne peut le recevoir deux fois.
L’Eucharistie qui contient réellement et en vérité le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin, ce Sacrement institué pour la nourriture de nos âmes est aussi un sacrifice de propitiation pour les vivants et pours les morts.
Le triomphe de l'Eglise, Murillo
La Pénitence qui remet les péchés commis après le Baptême.
L’Extrême onction qui est établie pour le soulagement spirituel et corporel des Malades.
L’Ordre qui donne le pouvoir de faire les fonctions sacrées et la grâce de les exercer saintement.
Enfin le Mariage qui donne la grâce pour sanctifier la société légitime de l’homme et de la femme.




samedi 20 juin 2020

Cœur immaculé de Marie


Sermon de Saint Laurent Justinien

Lorsque Marie confrontait en elle-même tout ce qu’elle avait appris pour l’avoir lu, entendu ou vu, comme elle grandissait dans la foi, comme elle progressait en mérite, comme elle était éclairée par la sagesse, comme elle s’enflammait de plus en plus du feu de l’amour ! En revivant la révélation des mystères célestes qui lui avait été proposée, elle était comblée de joie, merveilleusement fécondée par l’Esprit, et elle s’élançait vers Dieu tout en demeurant dans l’humilité. De tels progrès dans la grâce divine élèvent jusqu’aux sommets et transfigurent de gloire en gloire.

Heureuse, certes, l’âme de la bienheureuse Vierge : habitée par l’Esprit et par son enseignement, elle obéissait toujours et en toutes choses aux ordres du Verbe. Elle n’était pas guidée par son sentiment personnel, pas sa propre décision ; mais ce que la sagesse suggérait intérieurement à sa foi, elle l’accomplissait extérieurement pas son corps. Il convenait bien à la divine Sagesse, qui bâtissait, pour y habiter, la demeure de l’Église, il lui convenait d’employer Marie la toute sainte pour procurer l’observance de la loi, la purification de l’âme, l’idéal de l’humilité et le sacrifice spirituel.

Imite-la, âme fidèle. Pour te purifier spirituellement et pouvoir te délivrer de la maladie du péché, entre dans le temple de ton cœur. Dieu y regarde toute affection plus que notre ouvrage, en tout ce que nous faisons. Aussi nous pouvons, par le désir de la contemplation, nous jeter en Dieu pour ne penser qu’à lui ; ou bien nous pouvons chercher notre équilibre par le progrès des vertus et des activités profitables à notre prochain ; en tout cela n’ayons pas d’autre mobile que l’amour de Christ. Voilà quel est le sacrifice spirituel de purification qui est agréable à Dieu. Il ne s’accomplit pas dans un temple matériel, mais dans le temple de notre cœur où le Christ Seigneur fait avec joie son entrée.



vendredi 19 juin 2020

Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, par le R.P Lavocat, sj.


Le culte du Sacré-Cœur est, de toute évidence, en relation directe et intime avec l’Incarnation, avec l’apparition en notre monde d’un Homme-Dieu: il en est une conséquence logique. De ce fait on peut déjà augurer une certaine complexité de la dévotion au Sacré-Cœur.

L’objet de cette dévotion se présente en effet comme assez complexe: il apparaît cependant que l’élément premier en est le cœur matériel et organique du Christ. Ce Cœur, partie de son humanité, a droit à nos adorations en raison de l’union substantielle de l’humanité du Christ au Verbe divin.

Mais le culte rendu au Cœur ne s’arrête pas à lui: il va jusqu’à la personne même du Christ: en adorant le Cœur de Jésus, c’est sa personne que nous adorons, comme en baisant la main de quelqu’un, c’est à ce quelqu’un que nous rendons hommage. De cette première façon le culte dépasse déjà le cœur de chair lui-même. Il le dépasse encore en ce que, adorant le cœur du Christ, nous adorons ce qu’il symbolise pour nous: l’amour de Jésus.

Deux éléments constituent donc la dévotion: l’un sensible, matériel: le cœur de chair; l’autre spirituel : l’amour qu’il symbolise.
Si le culte ne doit pas s’arrêter au premier élément comme tel, il n’est cependant pas autorisé à l’oublier pour ne retenir que le second. En un mot, le cœur de chair est bien l’objet du culte, non pas en lui-même, ni pour lui-même.

« En lui-même et pour lui-même, le cœur de chair du Christ, comme aussi bien toutes les perfections créées du Christ, aurait droit à un culte de dulie, ou plutôt, si l’on veut, d’hyperdulie. C’est le culte que nous rendons au Cœur très pur de la sainte Vierge. Mais l’Eglise, pour éviter les erreurs possibles, n’a pas consacré l’usage ou la pratique officielle de ce culte, qui demeure seulement implicite en son esprit. Le danger serait, en effet, de s’en tenir à cette vénération et à ce culte inférieurs du Christ, et de ne plus considérer en lui que l’homme et d’oublier le Dieu. En réalité, envers le Christ, Dieu Incarné, le culte premier et essentiel est latreutique, c’est-à-dire d’adoration, et le culte de dulie n’est qu’accessoire et complémentaire. »  (P. Bainvel, sj.)
 
Mais en tant que symbole, emblème de l’amour de Jésus, de ses excellences intimes, de ce qu’il a fait et souffert pour nous. Nos hommages ne s’adressent ni à l’amour en lui-même, ni au cœur en lui-même, mais au cœur aimant, ou bien encore à l’amour de Jésus sous la figure de son cœur de chair, comme s’exprimait sainte Marguerite Marie.

Si le culte ne s’arrête pas au cœur de chair, il ne s’arrête pas non plus à l’amour, entendu au sens étroit du mot. Toute notre vie, en effet, affective, intellectuelle et morale, a son retentissement dans notre cœur. Impossible dès lors d’honorer le cœur vivant du Christ sans honorer du même coup la vie intime de Jésus, qui nous conduira encore comme naturellement à la personne même de Jésus.

De sorte que la dévotion au Sacré-Cœur se présente comme la dévotion à Jésus se montrant à nous, en nous montrant son cœur dans sa vie intime et ses sentiments les plus personnels. Ainsi se justifient ces modalités du culte du Sacré-Cœur : Cœur méconnu et outragé, Cœur agonisant, Cœur eucharistique, insistant sur certains aspects de la vie et de la personne du Christ qui mettent en un plus saisissant relief son amour et son amabilité. En définitive, l’objet principal et unificateur, en lequel se résument tous les autres, du culte du Sacré-Cœur est l’amour, l’amour de Jésus, son amour créé, humain.

Mais est-ce  son amour pour les hommes ou son amour pour Dieu?
Premièrement et sans aucun doute, c’est son amour pour les hommes, puis son amour pour Dieu, source du premier, et envisagé comme l’un des sentiments les plus parfaits qui animent son Cœur.
La dévotion au Sacré-Cœur peut-elle aller plus loin et , s’appuyant sur ce fait que le Christ est un Homme-Dieu, que son humanité est substantiellement unie à sa divinité, s’étendre à l’Amour incréé, donc proprement divin du Christ ?
Oui, dans la mesure où le cœur de chair symbolise l’Amour incréé, considéré dans la personne du Verbe incarné comme cause de l’Incarnation et de la Rédemption.
C’est donc en tant que l’amour créé dépend de l’Amour incréé, et le suppose, qu’il peut le symboliser et le signifier, bien qu’indirectement. Or, d’une part, l’Amour divin est la source et fait la perfection de l’amour humain du Christ; et d’autre part, toute l’humanité du Christ, son corps, son âme, et donc son amour, sont instruments de la grâce et de notre sanctification entre les mains de Dieu, de l’Amour incréé.

Cœur de Jésus, blessé par notre péché, ayez pitié de nous.
La dévotion au Sacré-Cœur a donc bien le droit de remonter jusqu’à l’amour divin par la vertu duquel nous sommes reliés physiquement dans notre sanctification au Cœur de chair et à l’amour humain et divin, de Jésus.

Or l’amour incréé de Jésus, qu’est-ce sinon l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit ?
Ainsi le culte du Sacré-Cœur, dévotion sensible s’il en fut, nous achemine et nous introduit jusqu’au sein même de l’ineffable Trinité d’Amour. Réalisation magnifique des paroles du Christ : « Je suis la voie ; ... Personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler. »

dimanche 14 juin 2020

Solennité du Très Saint Sacrement - Fête-Dieu



D’une homélie pascale de Saint Gaudence de Brescia

Le sacrifice céleste institué par le Christ est vraiment l’héritage légué par son testament nouveau ; il nous l’a laissé la nuit où il allait être livré pour être crucifié, comme un gage de sa présence.

Il est le viatique de notre voyage, notre nourriture sur le chemin de la vie, jusqu’à ce que nous soyons parvenus à celle-ci, en quittant ce monde. C’est pourquoi le Seigneur disait : Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Il a voulu que ses bienfaits demeurent parmi nous ; il a voulu que les âmes rachetées par son sang précieux soient toujours sanctifiées à l’image de sa propre passion.

La Messe, Séminaire d'Ars, vitrail
C’est pourquoi il donne l’ordre à ses disciples fidèles, qu’il établit les premiers prêtres de son Église, de célébrer sans fin ces mystères de la vie éternelle. Et il est nécessaire que tous les prêtres, de toutes les Églises du monde, les célèbrent jusqu’à ce que le Christ revienne du ciel. C’est ainsi que les prêtres eux-mêmes et tout le peuple des fidèles devraient avoir chaque jour devant les yeux la représentation de la passion du Christ ; en la tenant dans nos mains, en la recevant dans notre bouche et notre cœur, nous garderions un souvenir ineffaçable de notre rédemption.

Ensuite, il faut que le pain soit fait avec la farine de nombreux grains de froment, mêlée à de l’eau, et reçoive du feu son achèvement. On y trouve donc une image ressemblante du corps du Christ, car nous savons qu’il forme un seul corps avec la multitude des hommes, et qu’il a reçu son achèvement du feu de l’Esprit Saint. ~

Le voici le pain des Anges
De même, le vin de son sang est tiré de plusieurs grappes, c’est-à-dire de raisins de la vigne plantée par lui, écrasés sous le pressoir de la croix ; versé dans le cœur des fidèles au moyen de grandes coupes, il y bouillonne par sa propre vertu.

C’est là le sacrifice de la Pâque, qui apporte le salut à tous ceux qui sont libérés de l’esclavage de l’Égypte et de Pharaon, c’est-à-dire du démon. Recevez-le en union avec nous, dans toute l’avidité d’un cœur religieux. Notre Seigneur Jésus Christ lui-même, que nous croyons présent dans ses sacrements, nous sanctifie en profondeur, et sa vertu sans prix demeure pour tous les siècles.



Séquence de la Fête-Dieu




jeudi 11 juin 2020

Rien n'est plus grand que la sainte Messe




Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « De la dévotion à la Très Sainte Trinité », 2e traité, 1ère pratique

Comme la très sainte Trinité est dignement honorée par le divin Sacrifice de la Messe et qu’il n’y a rien qui la glorifie si hautement dans tout ce que l’on peut faire pour sa gloire, c’est la première pratique que nous donnons.

Elle est si glorieuse à ces Personnes suradorables qu’il n’y a rien, ni dans le Ciel ni sur la terre, qui en approche. Tout le culte qui leur a été rendu et tout celui qu’on leur rendra pendant toute l’éternité n’égale point l’honneur qu’elles reçoivent dans le Sacrifice d’une seule Messe ; elles en sont plus honorées que par toutes les adorations, les amours, les louanges de l’admirable Mère de Dieu et de tous les neuf Chœurs des Anges et de tous les Saints.

Quand toutes les créatures s’offriraient en holocauste, quand elles détruiraient toutes leur être par la seule puissance de Dieu, ce ne serait, pour parler le langage de l’Ecriture, que comme une goutte de rosée qui aurait été consumée, ce ne serait que des néants en la présence d’une majesté infinie ; mais par le Sacrifice de Jésus-Christ qu’il continue durant tous les siècles sur nos Autels, l’être sur-infini de Dieu, est autant glorifié qu’il le peut être, son infinité étant honorée, par une hostie infinie.

Dieu y trouve toutes les reconnaissances qui sont dues pour tous ses bienfaits, toutes les satisfactions que peut demander sa divine Justice. Tous ceux, donc, qui étant possédés vraiment du Saint Esprit, ne chercheront que les seuls intérêts de Dieu seul en trois Personnes (connaissant qu’il n’y a que la Personne du Verbe incarné qui le connaisse et qui l’aime assez pour lui rendre dans son humanité tous les honneurs qui lui sont dus), ils auront un soin très particulier, ou de célébrer s’ils sont Prêtres, ou s’ils ne le sont pas de faire célébrer, la sainte Messe en l’honneur de la glorieuse Trinité !

Mais tous, et très particulièrement les Prêtres, se souviendront d’entrer ainsi : séparé parfaitement des créatures dans l’esprit de sacrifice et d’anéantissement, dans l’union du culte religieux que les grâces pour son amour sainteté qui notre bon Sauveur y rend à la très sainte Trinité. Tous offriront le Sacrifice de la Messe abîmés dans le respect, pénétrés d’une divine frayeur de la grandeur des Mystères redoutables.

Si la pitoyable expérience où nous sommes ne nous apprenait les irrévérences d’un grand nombre de Chrétiens envers ces divins Mystères, il ne serait pas possible de se les persuader. O aveuglement ! ô dureté du cœur de l’homme et de l’homme chrétien ! Croire qu’un Dieu incarné réside véritablement sur nos Autels, croire qu’il s’y immole autant de fois que l’on y célèbre le très saint Sacrifice de la Messe, et ne pas y demeurer anéanti avec lui devant une majesté infinie ; comment cela se peut-il être ? Comment n’y être pas appliqué avec les sentiments les plus religieux ? Comment s’y ennuyer d’une demi-heure qu’il y faut donner ?

Mais, ô l’horreur des horreurs, comment profaner le Sacrifice d’un homme - Dieu et sa présence corporelle sur nos Autels par des postures peu respectueuses, par des mouvements indécents, par des entretiens avec de chétives créatures, les préférant - ce qui est épouvantable seulement à penser - à la conversation avec un Dieu ?

C’est ce qui nous a obligés, pressés de douleur d’en donner un traité au public sous le titre des horreurs des profanations des Eglises ! L’excès de ces horreurs en va jusques là, que d’amener des chiens dans la maison de Dieu, qui y servent de distraction à ceux qui les mènent, et aux autres, et on ne considère pas l’outrage qui en arrive à Dieu ! On ne compte pour rien de distraire de l’application qui est due à sa grandeur suradorable, en cela servant aux démons qui n’oublient rien pour en désoccuper.



mardi 9 juin 2020

La vie trinitaire commence dans notre âme, jardin tout irrigué de la présence de Dieu seul


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu présent partout »

Ce seul Dieu en trois personnes est dans la terre aussi bien que dans le Ciel.

En quelque lieu que nous puissions être, le Père Éternel y engendre son Fils, et le Père et le Fils y produisent le Saint Esprit.

Ainsi de cette manière le Paradis est en notre terre, ou notre terre devient un Paradis.

dimanche 7 juin 2020

Gloire au Dieu unique et trois fois Saint - le Père et le Fils et le Saint Esprit

L'adorable et très sainte Trinité,
par Luca Rossetti, église de San Gaudenzio, Ivrea

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La dévotion à la Très Sainte Trinité »

Dès lors que les démons prévoient que Dieu sera hautement glorifié dans une œuvre, ils n’oublient rien pour la contrarier. C’est pourquoi, comme la très sainte Trinité est le commencement, le centre et la fin de tous les mystères, que c’est le plus haut Mystère de la plus grande gloire de Dieu, il n’y en a point qui ait été plus contredit.

Il l’a été par les savants qui ne l’ont pu comprendre par leurs raisonnements ; par les libertins qui veulent juger de toutes choses selon la portée de leur petit esprit ; des démons, parce qu’ils sont les ennemis de la gloire de Dieu. Jamais l’enfer ne s’est élevé contre aucun Mystère avec des troupes plus nombreuses.


vendredi 5 juin 2020

Dieu de miséricorde et de bonté


Dernières paroles de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, ocd., in « Carnet jaune », 3 juillet 1897, 2

Je lui confiais mes pensées de tristesse et de découragement après une faute.

« ... Vous ne faites pas comme moi. Quand j’ai commis une faute qui me rend triste, je sais bien que cette tristesse est la conséquence de mon infidélité.

Mais, croyez-vous que j’en reste là ?! Oh ! non, pas si sotte ! Je m’empresse de dire au bon Dieu : Mon Dieu, je sais que ce sentiment de tristesse, je l’ai mérité, mais laissez-moi vous l’offrir tout de même, comme une épreuve que vous m’envoyez par amour.

Je regrette mon péché, mais je suis contente d’avoir cette souffrance à vous offrir. »


jeudi 4 juin 2020

Allez par le monde entier proclamer la bonne Nouvelle par toutes les nations

La Pentecôte, par Louis Galloche

« Vie de Boudon », par Collet


C’est ainsi que Boudon sanctifia une grande partie de la France et même une portion considérable des états voisins, car il est certain que non seulement il a fait des missions dans la Gascogne, dans le Périgord, dans la Bretagne, dans le Poitou, dans le Maine, dans l’Anjou, province qui, presque au sortir de l’enfance, nous apprit à respecter son nom, mais encore dans les Pays Bas, dans la Lorraine et dans la Bavière.


mercredi 3 juin 2020

Homélie en l'honneur de Dieu - l'Esprit Saint


Par un vent violent, aux Apôtres le Christ sous les langues de feu donne le Saint Esprit.

Cette fête aussi, nous l'avons héritée des Hébreux et de leurs livres. De même qu'ils célèbrent leur Pentecôte pour honorer le chiffre sept et parce que cinquante jours après la Pâque ils ont reçu la Loi, de même nous aussi, en fêtant les cinquante jours après la Pâque, nous recevons le très-Saint Esprit, qui donne la loi nouvelle, mène à l'entière vérité et accomplit la volonté de Dieu.

Il faut savoir que les anciens Hébreux avaient trois fêtes : la Pâque, la Pentecôte et la Scénopégie (fête des tabernacles). La Pâque, ils la faisaient en souvenir de la traversée de la mer Rouge. La Pâque signifie Passage. Une telle fête préfigurait la nôtre : le passage, la montée du ténébreux péché au Paradis.

La Pentecôte, ils la célébraient en souvenir de ce qu'ils avaient souffert dans le désert, se rappelant comment ils avaient été conduits, par de multiples épreuves, à la terre de la promesse, car c'est alors qu'ils avaient goûté les fruits, le froment et le vin. Elle montrait déjà le malheur de notre incrédulité et notre entrée dans l'Eglise : c'est alors que nous aussi, nous avons communié au corps et au sang du Maître. Les uns disent que pour cette raison la Pentecôte fut célébrée chez les Hébreux. Les autres disent que c'est en l'honneur des cinquante jours où Moïse a jeûné avant de recevoir la Loi écrite par Dieu. En ce cas, on fait aussi mémoire du sacrifice offert au veau d'or et des autres actions accomplies par Moïse lorsqu'il monta sur la montagne et qu'il en descendit. D'autres sont d'avis que la Pentecôte a été imaginée par les Hébreux en l'honneur du chiffre sept, comme il a été dit : car, multiplié par sept, il donne cinquante moins un. Cette cinquantaine ne se respecte pas seulement par rapport aux jours, mais encore aux années : de là est né chez eux le Jubilé, qui a lieu après sept fois sept ans. Alors, ils laissent la terre sans semences, ils accordent du repos aux animaux et ils obligent les acheteurs à libérer leurs esclaves.


La troisième fête, c'est la Scénopégie, fêtée après la récolte des fruits, c'est-à-dire cinq mois après la fête de Pâques. On la célèbre en souvenir du jour où Moïse planta pour la première fois la Tente qu'il avait contemplée dans la nuée sur le mont Sinaï et qui avait été fabriquée par l'architecte Béséléel. Eux aussi, ils font des tentes, des tabernacles, ils vivent dans les champs et, rendant grâces à Dieu, ils récoltent les fruits de leurs peines. C'est là également que David semble avoir écrit ses psaumes (8, 80, 83) sur «Les pressoirs» (la gitthienne). Ce tabernacle est l'image de notre résurrection des morts, lorsqu'ayant détruit notre demeure corporelle et planté une habitation nouvelle, nous jouirons des fruits de nos peines, jubilant dans les demeures éternelles.

Il faut savoir que ce même jour, alors qu'on célébrait la Pentecôte, l'Esprit Saint descendit sur les Disciples. Puis il a semblé bon aux Saints Pères de diviser en deux cette fête, vu la grandeur de l'Esprit très-Saint et vivifiant, l'un de la sainte Trinité, principe de vie. Voici pourquoi nous aussi, nous parlerons demain de la descente de l'Esprit Saint.


lundi 1 juin 2020

Octave d'action de grâces au Saint Esprit - Marie, Mère de l'Eglise

De la Pentecôte à la Trinité, l'Eglise se tourne vers le Père et remercie pour le Don des dons, l'Esprit d'amour et de vérité, le divin Paraclet qui est comme l'âme de l'Eglise, le Principe même de notre sainteté. 

Avec sainte Marie, Mère de l'Eglise, prions pour tout le peuple chrétien répandu de par le monde entier. Que la Trinité Sainte nous fasse miséricorde et nous donne la grâce de vivre pleinement notre foi pour devenir des saints selon le Cœur de Jésus notre Roi.

Magnificat du ton royal - Notre-Dame de Paris


Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !