Ses maux devinrent bientôt si compliqués et sa faiblesse si grande qu’il fut presque toujours obligé depuis de
se servir de M. Chanoine toutes les fois qu’il avait à communiquer avec ses
amis. Il semblait que Dieu ne voulait laisser aucune partie de son corps sans souffrance de même que dans le
temps de ses peines de cœur il ne lui avait laissé aucune affection qui ne fût
cruellement blessée. La poitrine s’attaqua à la suite d’une vomique et il lui
resta une toux violente et continuelle, ses pieds enflés ne lui permettaient
plus de marcher qu’avec peine ; il eut un rhumatisme au bras et l’humeur
portée sur les yeux et sur les oreilles lui causa des fluxions douloureuses,
son estomac ne pouvait plus digérer rien de solide et on le soutint longtemps
seulement avec du potage et de la pâte d’abricots.
Toutes ces privations le remplissaient de
joie et lui semblaient la plus heureuse préparation à la mort qu’il pût obtenir
de Dieu. Il regardait
comme une faveur de la Providence de souffrir par nécessité les mortifications
corporelles qu’il aurait aimé à lui offrir de toute la bonne volonté de son
cœur. Il écrivait dans cette cruelle position à M Bosguérard :
Les derniers mois de l’année 1701 et tout l’hiver de 1702 se passèrent ainsi dans une alternative de mieux et de rechutes qui continuaient d’affaiblir ses forces et d’aggraver le danger de son infirmité. Souvent les accidents revenaient plusieurs fois dans un jour et recommençaient encore pendant la nuit. Il se trouvait à chaque crise en danger de mort et n’en sortait que dans un accablement extrême. Cependant il put encore, jusqu’au commencement du printemps, aller par intervalles célébrer la messe à la cathédrale.