lundi 30 mai 2022

Ste Jehanne d'Arc, Patronne secondaire de la France


Alfred de Musset, Jeanne d'Arc, Poésie posthumes

« Nous avez-vous abandonnés,

Anges gardiens de la patrie ?

Plaignez-nous si Dieu nous oublie ;

S'il se souvient de nous, venez !

J'ai cru sentir trembler la terre.

J'ai cru que le ciel répondait,

Et dans un rayon de lumière,

Du fond des bois une voix m'appelait.

Ce n'est pas une voix humaine :

Il m'a semblé qu'elle venait des cieux.

Mère du Christ, est-ce la tienne ?

As-tu pitié des pleurs qui coulent de mes yeux ?

Oui, l'Esprit-Saint m'éclaire !

Je sens d'un Dieu vengeur

La force et la colère

Descendre dans mon cœur.

– En guerre ! »




dimanche 29 mai 2022

Préparons-nous à la Pentecôte


Viens, Esprit Saint, 
et envoie du haut du ciel 
un rayon de ta lumière.

Viens, Père des pauvres, 
viens, dispensateur des dons, 
viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, 
hôte très doux de nos âmes, 
adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos; 
dans la fièvre, la fraîcheur; 
dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, 
viens remplir jusqu’à l’intime 
le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, 
il n’est rien en aucun homme, 
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, 
baigne ce qui est aride, 
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, 
réchauffe ce qui est froid, 
rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi 
et qui en toi se confient 
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, 
donne le salut final, 
donne la joie éternelle. Amen.

jeudi 26 mai 2022

Solennité de l'Ascension du Seigneur


Prière du Bréviaire mozarabe

Fils unique de Dieu, ô vous qui, vainqueur de la mort, avez passé de la terre au ciel; Fils de l'Homme dans votre nature extérieure, éblouissant d'éclat sur votre trône, objet continuel des louanges de toutes les milices célestes, ne permettez pas que nous nous laissions enchaîner par les liens coupables de ce monde, nous qui, dans les transports de notre foi, célébrons votre Ascension vers le Père. Faites que l'œil de notre cœur soit à jamais fixe là où vous êtes monté plein de gloire, après avoir été blessé ici-bas. Amen.

O notre Emmanuel! vous êtes donc enfin par-parvenu au terme de votre œuvre, et c'est aujourd'hui même que nous vous voyons entrer dans votre repos. Au commencement du monde, vous aviez employé six jours pour disposer toutes les parties de cet univers créé par votre puissance; après quoi vous rentrâtes dans votre repos. Plus tard, lorsque vous eûtes résolu de relever votre œuvre tombée par la malice de l'ange rebelle, votre amour vous fit passer, durant le cours de trente-trois années, par une succession sublime d'actes à l'aide desquels s'opéraient notre rédemption et notre rétablissement au degré de sainteté et de gloire dont nous étions déchus. Vous n'avez rien oublié, ô Jésus, de ce qui avait été arrêté éternellement dans les conseils de la glorieuse Trinité, de ce que les Prophètes avaient annoncé de vous. Votre triomphante Ascension met le sceau à la mission que vous avez daigné accomplir dans votre miséricorde. Pour la seconde fois vous entrez dans votre repos; mais vous y entrez avec la nature humaine appelée désormais aux honneurs divins. Déjà les justes de notre race que vous avez retirés des limbes prennent rang dans les chœurs angéliques, et en partant vous nous avez dit à nous-mêmes: «Je vais vous préparer une place

Confiants dans votre parole, ô Emmanuel, résolus à vous suivre dans tous vos mystères qui n'ont été accomplis que pour nous, à vous accompagner dans l'humilité de votre Bethlehem, dans la participation aux douleurs de votre Calvaire, dans la résurrection de votre Pâque, nous aspirons à imiter aussi, quand l'heure sera venue, votre triomphante Ascension. En attendant, nous nous unissons aux chœurs des saints Apôtres qui saluent votre arrivée, à nos Pères dont l'heureuse multitude vous accompagne et vous suit. Tenez vos regards divins fixés sur nous, ô divin Pasteur! le moment de la réunion n'est pas arrivé encore. Gardez vos brebis, et veillez à ce que pas une ne s'égare et ne manque au rendez-vous. Instruits désormais de la fin qui nous attend, fermes dans l'amour et la méditation des mystères qui nous ont conduits à celui d'aujourd'hui, nous l'adoptons en ce jour comme l'objet de notre attente, comme le terme de nos désirs. C'est le but que vous vous êtes proposé en venant en ce monde, descendant jusqu'à notre bassesse, pour nous enlever ensuite jusqu'à vos grandeurs, vous faisant homme afin de faire de nous des dieux. Mais jusqu'au moment qui nous réunira à vous, que ferions-nous ici-bas, si la Vertu du Très-Haut que vous nous avez promise ne descendait bientôt sur nous, si elle ne nous apportait la patience dans l'exil, la fidélité dans l'absence, l'amour seul capable de soutenir un cœur qui soupire après la possession?

Venez donc, ô divin Esprit! Ne nous laissez pas languir, afin que notre œil demeure fixé au ciel où Jésus règne et nous attend, et ne permettez pas que cet œil mortel soit tenté, dans sa lassitude, de s'abaisser sur un monde terrestre où Jésus ne se laissera plus voir.

mercredi 25 mai 2022

Vigiles de l'Ascension


Extraits des Vêpres de la liturgie byzantine

Lorsque tu fus arrivé, ô Christ, sur le mont des Oliviers, afin d’accomplir la volonté du Père, les Anges célestes furent dans l’étonnement, et les esprits infernaux frémirent. Les disciples éprouvaient un sentiment de bonheur mêlé de crainte, tandis que tu leur parlais. En face, à l’Orient, un nuage apparaissait semblable à un trône préparé ; le ciel dont les portes étaient ouvertes se montrait dans toute sa beauté ; et la terre allait apprendre comment Adam, après sa chute, pourra remonter encore. Mais tout à coup tes pieds s’élèvent dans les airs, comme si une main les soutenait, ô Christ ! Ta bouche répète des bénédictions aussi longtemps que ses accents se font entendre ; le nuage te reçoit, et bientôt le ciel lui-même. Telle est l’œuvre sublime que tu as opérée, Seigneur, pour accomplir le salut de nos âmes.


La nature d’Adam qui était tombée jusque dans les profondeurs de la terre, cette nature que tu as renouvelée, ô Dieu, tu l’élevés aujourd’hui avec toi au-dessus des Principautés et des Puissances. Dans ton amour pour elle, tu l’établis là même où tu résides ; dans ta compassion, tu te l’étais unie, tu avais souffert en elle, toi qui es impassible : et à cause de ses souffrances que tu as partagées, tu l’associes aujourd’hui à ta gloire. Les esprits célestes se sont écriés : « Quel est cet homme éclatant de beauté, et qui n’est pas seulement un homme, mais un Dieu-homme, ayant les deux natures ? » Cependant, d’autres Anges au vol rapide et vêtus de longues tuniques, descendaient vers les disciples et leur disaient : « Hommes de Galilée, Jésus, homme-Dieu, qui vient de vous quitter, reviendra Dieu-homme, pour juger les vivants et les morts, et pour faire part à ceux qui croient en lui du pardon et de sa grande miséricorde. »


Lorsque tu fus enlevé dans la gloire aux regards de tes disciples, ô Christ Dieu, un nuage reçut ton humanité, les portes du ciel s’élevèrent, le chœur des Anges tressaillit d’allégresse et les Vertus célestes criaient avec transport : « Princes, élevez vos portes, et le Roi de gloire entrera. » Cependant, tes disciples dans la stupeur disaient : « Ne vous séparez pas de nous, ô bon Pasteur, mais envoyez-nous votre Esprit très saint, pour diriger et affermir nos âmes. »

lundi 23 mai 2022

23, 24, 25 mai : Célébrons le temps béni des Rogations pour implorer la miséricorde divine et le pardon des péchés


Du Rituel du Diocèse d’Evreux

Demain Lundi, Mardi et Mercredi suivants qui sont les jours des Rogations, il y a, selon l'ancien usage de ce Diocèse, abstinence de viande.

Nous ferons ces trois jours les Processions ordinaires pour demander à Dieu sa bénédiction sur les fruits de la terre et pour demander à Dieu le secours de sa grâce dans nos différentes nécessités.


Debout ! Viens à notre aide, Seigneur ! Rachète-nous, au nom de ton amour. Dieu, nous avons entendu dire, et nos pères nous l’ont raconté. Gloire au Père. Debout !...

Seigneur ayez pitié. O Christ ayez pitié. Seigneur ayez pitié.

Notre Père des cieux, ayez pitié de nous

Ô Fils, Rédempteur du monde, "

Esprit de sainteté, "

Trinité sainte, un seul Dieu, "

Sainte Marie, priez pour nous.  

Sainte Mère de Dieu, "

Sainte Vierge des Vierges, "

Saint Michel, "

Saint Gabriel, "

Saint Raphaël, "

Tous les saints Anges et Archanges, "

Tous les chœurs des Esprits angéliques, "

Saint Jean-Baptiste, "

Saint Joseph, "

Tous les saints Patriarches et Prophètes, "

Saint Pierre, "

Saint Paul, "

Saint André, "

Saint Jacques, "

Saint Jean, "

Saint Thomas, "

Saint Jacques, "

Saint Philippe, "

Saint Barthélémy, "

Saint Mathieu, "

Saint Simon, "

Saint Thaddée, "

Saint Matthias, "

Saint Barnabé, "

Saint Luc, "

Saint Marc, "

Tous les saints Apôtres et Évangélistes, "

Tous les saints Disciples du Seigneur, "

Tous les saints Innocents, "

Saint Etienne, "

Saint Laurent, "

Saint Vincent, "

Saint Fabien et saint Sébastien, "

Saint Jean et saint Paul, "

Saint Côme et saint Damien, "

Saint Gervais et saint Protais, "

Tous les saints Martyrs, "

Saint Sylvestre, "

Saint Grégoire, "

Saint Ambroise, "

Saint Augustin, "

Saint Jérôme, "

Saint Martin, "

Saint Nicolas, "

Tous les saints Pontifes et Confesseurs, "

Tous les saints Docteurs, "

Saint Antoine, "

Saint Benoît, "

Saint Bernard, "

Saint Dominique, "

Saint François, "

Tous les saints Prêtres et Lévites, "

Tous les saints Moines et Ermites, "

Sainte Marie-Madeleine, "

Sainte Agathe, "

Sainte Lucie, "

Sainte Agnès, "

Sainte Cécile, "

Sainte Catherine, "

Sainte Anastasie, "

Toutes les saintes Vierges et Veuves, "

Tous les Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour nous

Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Seigneur

Soyez-nous propice, exaucez-nous, Seigneur

De tout mal, délivrez-nous, Seigneur.

De tout péché, "

De votre colère, "

D’une mort subite et imprévue, "

Des embûches du démon, "

De la colère, de la haine, et de toute mauvaise volonté, "

De l’esprit de fornication, "

De la foudre et de la tempête, "

Du fléau des tremblements de terre, "

De la peste, de la famine et de la guerre, "

De la mort éternelle, "

Par le mystère de votre sainte incarnation, "

Par votre Avènement, "

Par votre Nativité, "

Par votre Baptême et votre saint jeûne, "

Par votre Croix et votre Passion, "

Par votre mort et votre sépulture, "

Par votre sainte Résurrection, "

Par votre admirable Ascension, "

Par la venue du Saint Esprit Consolateur, "

Au jour du Jugement, "

Nous qui sommes pécheurs, nous vous en supplions, écoutez-nous.

Daignez nous pardonner, "

Daignez nous faire grâce, "

Daignez nous conduire à une véritable pénitence, "

Daignez gouverner et conserver votre sainte Église, "

Daignez maintenir dans votre sainte religion le Souverain Pontife et tous les ordres de la hiérarchie ecclésiastique, "

Daignez abaisser les ennemis de la sainte Église, "

Daignez établir une paix et une concorde véritable entre les rois et les princes chrétiens, "

Daignez accorder à tout le peuple chrétien la paix et l’unité, "

Daignez rappeler à l’unité de l’Église tous ceux qui sont dans l’erreur et conduire à la lumière de l’Évangile tous les infidèles, "

Daignez nous conserver et nous fortifier dans votre saint service, "

Daignez élever notre esprit et les désirs de notre cœur vers les biens célestes, "

Daignez récompenser tous nos bienfaiteurs en leur donnant le bonheur éternel, "

Daignez délivrer nos âmes de la damnation éternelle et celles de nos frères, de nos parents et de nos bienfaiteurs, "

Daignez nous donner les fruits de la terre et les conserver, "

Daignez accorder à tous les fidèles défunts le repos éternel, "

Daignez nous exaucer, "

O Fils de Dieu, "

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

O Christ, écoutez-nous. O Christ, exaucez-nous.

Seigneur ayez pitié. O Christ ayez pitié. Seigneur ayez pitié.

Notre Père…

Sauvez vos serviteurs. Qui espèrent en vous, mon Dieu.  Seigneur, soyez pour nous une tour forte. A la face de l’Ennemi.  Que l’Ennemi ne prévale en rien contre nous. Et que le fils d’iniquité ne puisse jamais nous nuire.  Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés. Et ne nous rétribuez pas selon nos iniquités.

Prions pour notre Pontife NQue le Seigneur le garde, lui donne une longue vie, le rende heureux sur la terre et ne l’abandonne pas à la puissance de ses ennemis.

Prions pour nos bienfaiteurs. Daignez, Seigneur, pour la gloire de votre Nom, accorder la vie éternelle à ceux qui nous font du bien. Amen.

Prions pour les fidèles défunts. Seigneur, donnez-leur le repos éternel, et que la lumière sans fin luise sur eux.  Qu’ils reposent en paix. Amen.

Prions pour nos frères absents. Mon Dieu, sauvez vos serviteurs qui espèrent en vous.  Seigneur, envoyez-leur le secours depuis votre saint lieu. Et de Sion, protégez-les.

Seigneur, exaucez ma prière. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

 Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit.

Prions. O Dieu, dont le propre est d’avoir toujours pitié et de pardonner, accueillez notre prière ; et que, par un effet de votre clémence et de votre miséricordieuse bonté, nous soyons délivrés des liens de nos péchés, ainsi que tous vos serviteurs.

Nous vous demandons, Seigneur, d’exaucer nos prières suppliantes et de nous remettre nos péchés dont nous vous faisons l’aveu ; en sorte que votre bonté nous accorde en même temps l’indulgence et la paix.

Seigneur, faites paraître sur nous, en toute clémence, votre ineffable miséricorde ; et, nous délivrant de tous nos péchés, délivrez-nous aussi des peines que nous méritons.

O Dieu, que les péchés offensent, et que la pénitence apaise : recevez en pitié les humbles prières de votre peuple suppliant, et détournez de nous les fléaux de votre colère, que nous méritons à cause de nos péchés.

Dieu éternel et tout-puissant, ayez pitié de votre serviteur, notre Pape N., et conduisez-le par votre bonté dans la voie du salut éternel, en lui faisant vouloir, par un don de votre grâce, tout ce qui vous est agréable, et le lui faisant accomplir de toutes ses forces.

O Dieu, qui êtes la source des saints désirs, des bons desseins et des actions justes, accordez à vos serviteurs cette paix que le monde ne peut donner, afin que nos cœurs s’attachent à vos commandements, et que, délivrés de la crainte de nos ennemis, nous vivions des jours tranquilles sous votre protection.

Seigneur, brûlez nos reins et nos cœurs au feu de l’Esprit Saint, pour que nous vous servions avec un corps chaste et que nous vous soyons agréables par la pureté de nos âmes.

Seigneur, qui êtes le Créateur et le Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs la rémission de tous leurs péchés ; afin qu’elles obtiennent, par nos pieuses supplications, le pardon qu’elles ont toujours désiré.

Nous vous prions, Seigneur, de prévenir toutes nos actions par votre inspiration, et de les conduire par votre grâce ; afin que toutes nos prières et toutes nos œuvres aient en vous leur commencement et leur fin.

Dieu éternel et tout-puissant, souverain Seigneur des vivants et des morts, qui faites miséricorde à tous ceux que vous connaissez devoir être du nombre de vos élus par leur foi et leurs bonnes œuvres, nous vous demandons en toute humilité que ceux pour qui nous vous adressons des prières, qu’ils soient encore retenus en ce monde par les liens de la chair, ou, que, déjà dépouillés de leurs corps, ils soient passés dans l’autre monde, qu’ils obtiennent de votre clémence et de votre bonté, par l’intercession de tous vos Saints, la rémission de tous leurs péchés.

Par Jésus-Christ votre Fils notre Seigneur, Lui qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, dans les siècles des siècles.  Amen.

Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit.

Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux nous exauce. Amen.

Et que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix.  Amen.



dimanche 22 mai 2022

Voici le jour du Seigneur, alléluia !


Saint Jacques de Saroug, extraits de l’Hexaméron (Homélies pour le premier et le deuxième jour)

Pendant que les anges, dans l'étonnement, n'osaient rien demander, l'ordre de Dieu a retenti : « Que la lumière soit ! » (Gn 1,3) Et la lumière a chassé les ténèbres... Ce fut le dimanche, le premier des jours, le premier-né d'entre ses frères, le jour porteur de mystères et de symboles. Dieu avait créé deux jumeaux qui ne se ressemblaient en rien : la nuit tout obscure, et le jour si clair. La nuit était l'aînée, mais le jour l'a chassée et a pris sa place

Ce premier jour, ce fondement de la création, ne s'est pas écoulé heure après heure ; la lumière ne s'est pas levée à l'Orient, pour se coucher à l'Occident... Elle n'a subi aucun changement, mais elle fut, selon ce qui est écrit : « Et la lumière fut ». Un jour est né ainsi, formé de nuit et de lumière ; le soir et le matin se sont succédés... Alors Dieu a retiré le premier jour et il a appelé le deuxième. Il a placé les soirs et les matins sur leurs gonds pour que tourne le grand portail qui, chaque jour, s'ouvre et se ferme.

vendredi 20 mai 2022

Marie, Médiatrice de toutes grâces



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Les secours de la divine Providence », chap. 7


Puisque Dieu dans l’ordre de divine providence nous communique ses dons et ses grâces par Marie, comme l’enseignent positivement les saints Pères, nous devons avoir recours à elle dans nos maux pour y trouver le remède.

dimanche 15 mai 2022

Canonisations à Rome de trois français


Saint César de Bus, priez pour nous !


Sainte Marie Rivier, priez pour nous !


Saint Charles de Foucauld, priez pour nous !

vendredi 13 mai 2022

Un nouveau recteur pour le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes

De Fatima à Lourdes, en passant par Notre-Dame d'Evreux


Le père Michel Daubanes, prêtre du diocèse d’Évreux, devient recteur du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, a annoncé mercredi 11 mai la Conférence des Évêques de France. Il succède à Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, qui achève son mandat de trois ans dans le sanctuaire marial.

Le 3 mai dernier, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a nommé, sur proposition de Mgr Jean-Marc Micas, évêque nommé de Tarbes et Lourdes - il sera ordonné évêque le dimanche 29 mai prochain et installé le lendemain à la cathédrale de Tarbes -, le père Michel Daubanes, recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, en accord avec Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Évreux. L’annonce a été faite mercredi 11 mai par la Conférence des Évêques de France.

Ordonné prêtre le 24 juin 2001 pour le diocèse d’Évreux, en Normandie, le père Michel Daubanes a été prêtre coopérateur puis administrateur de la paroisse Notre-Dame du Grand Sud à Évreux avant de devenir curé de la paroisse Notre-Dame de l’Alliance à Évreux de 2004 à 2014. Il était également jusqu’à présent, membre du Conseil Épiscopal du diocèse d’Evreux depuis 2004, vicaire général du diocèse et modérateur de la curie depuis 2006, aumônier du nouvel hôpital de Navarre à Évreux (hôpital psychiatrique) depuis 2014, membre de l’équipe provinciale de formation des futurs diacres permanents depuis 2018 et professeur d’exégèse biblique à l’Institut Normand de Sciences Religieuses depuis 2020.

Le père Michel Daubanes prendra ses fonctions à Lourdes le 1er septembre 2022 pour un mandat de 5 ans renouvelable 1 fois.

«Je souhaite au Père Daubanes autant de joies que j’en ai eues à être au service des pèlerins au sanctuaire de Lourdes. Une très belle mission l’attend avec des équipes formidables !», a tweeté peu après la nomination de son successeur Mons. Olivier Ribadeau-Dumas, dont le mandat de trois ans arrive à échéance. C'est le 1er octobre 2019 qu’il était arrivé à Lourdes, après avoir été nommé par Mgr Hérouard, délégué apostolique au sanctuaire, et évêque auxiliaire de Lille. Une nouvelle mission lui sera confiée par son diocèse d’origine, l’archidiocèse de Paris, à la rentrée de septembre 2022.


mercredi 11 mai 2022

A Lui la gloire pour les siècles sans fin. Amen. Alléluia

SB. Alexis II (+2008)

Discours du Patriarche Alexis II de toutes les Russies, Cathédrale Notre-Dame de Paris,
octobre 2007

 

Monseigneur André Vingt-Trois, Messeigneurs les Evêques, chers Pères, frères et sœurs,

 

Je voudrais, avant tout, vous exprimer ma gratitude, Monseigneur l’archevêque André Vingt-Trois, pour votre invitation à visiter votre cathédrale et à vénérer l’une des plus insignes reliques du monde chrétien – la Couronne d’épines de Notre Seigneur Jésus-Christ. Je vous remercie également de permettre aux chrétiens orthodoxes de prier ici régulièrement.

 

La mort et la résurrection du Sauveur nous ont ouvert les portes de la vie éternelle où, selon l’expression d’un antique chant liturgique, il « n’y a ni douleur, ni tristesse, ni gémissement ». Même si le monde qui nous entoure est plein d’idoles vaines et fausses, même s’il est rempli d’affliction, de désespoir et de chagrin, nous savons que les portes du Ciel nous sont ouvertes et nous appelons tout le monde à y entrer, en répondant à l’invitation de Dieu : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi ». Cet appel est adressé à chaque homme et à chaque peuple. Grâce soit rendue à Dieu qu’il ait été entendu par de nombreuses personnes au cours de l’histoire chrétienne de l’Europe. Des millions d’hommes et de femmes continuent à y répondre aujourd’hui encore.


SB. Alexis II et SER. Mons. Vingt-Trois,
alors Archevêque de Paris

Le temps est venu pour nous de joindre nos efforts pour faire face aux nouveaux défis du monde contemporain. Nous, les chrétiens, devons trouver la possibilité de témoigner ensemble de la Vérité de l’Évangile et des valeurs éthiques éternelles. Nous voyons en effet que la société contemporaine, perdant les repères éthiques et suivant de fausses valeurs, devient de plus en plus inhumaine et cruelle, engendre de multiples conflits et oppositions aussi bien entre des personnes, qu’entre des communautés et des peuples. C’est pourquoi, je m’adresse à vous aujourd’hui, chers frères et sœurs dans le Christ, avec une profonde inquiétude et avec la conscience de notre commune responsabilité devant Dieu pour la situation du monde contemporain.

 

Cette cathédrale est le véritable cœur de Paris et de toute la France. Au cours des siècles, ses murs antiques furent témoins de nombreuses tribulations historiques au cours desquelles il sembla que l’iniquité triomphait et que le mal l’emportait. Cependant, à chaque fois, la relique ici conservée manifesta la force de Dieu. J’espère de tout cœur que cette cathédrale sera non seulement le symbole du passé de votre pays et de votre peuple, mais aussi le symbole de leur avenir.

 

Ste Geneviève confiant Paris à Notre Dame

Profitant de l’hospitalité du vénérable archevêque de Paris, j’aimerais adresser quelques paroles aux évêques, prêtres et fidèles orthodoxes réunis ce soir pour prier ensemble devant la relique. Au XXe siècle la providence divine a amené en France des hommes de différents pays orthodoxes : de Russie, de Grèce, d’Ukraine, de Biélorussie, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Moldavie… L’histoire de cette émigration a fait que plusieurs diocèses et de multiples paroisses relevant de plusieurs Églises orthodoxes locales ont été créés. La diversité de la présence orthodoxe en France est une richesse particulière en même temps qu’une responsabilité.

 

C’est une richesse, parce que le lien canonique et spirituel avec les Églises mères permet à leurs fidèles vivant en Occident de grandir au sein de la Tradition orthodoxe, s’appuyant sur leur propre culture et leur langue. La diversité des traditions, leur échange mutuel, permet d’enrichir notre vie et notre ministère.

 

C’est une responsabilité, parce que vous êtes appelés à allier de façon créative les différentes traditions et à renforcer l’unité orthodoxe en France, sans négliger les particularités de telle ou telle partie du peuple orthodoxe de diverses origines vivant en ce pays.

 

Excellence, cher Monseigneur André Vingt-Trois, vénérables évêques et pasteurs, chers frères et sœurs, je suis sincèrement heureux que le Seigneur m’ait permis de visiter la France et de vous rencontrer aujourd’hui. Je vous souhaite à tous, mes très chers, de grandir « dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ : à lui la gloire maintenant et jusqu’au jour de l’éternité ».


Le Christ est ressuscité, alléluia

dimanche 8 mai 2022

Fête des apparitions de Saint Michel au Mont Gargan, à Rome et à Colosse

 


2e sermon pour la fête de Saint Michel, sur ces paroles : « Si quelqu'un est un sujet de scandale pour l'un de ces petits qui croient en moi » (Matt. XVIII, 6)

1. Mes frères, vous avez entendu en quels termes terribles l'Évangile tonne contre ceux qui scandalisent les faibles. La Vérité ne flatte personne, ne trompe personne, elle dit ouvertement : « Malheur à celui par qui le scandale arrive (Matt. XVIII, 7); il vaudrait mieux pour lui qu'il ne fût pas né (Matt. XXVI, 24); » sans doute il veut dire né une seconde fois, né à la vie, né au Saint-Esprit, pour être ensuite absorbé par la chair. Il vaudrait mieux pour lui, s'il en est un qui se trouve dans ce cas, qui suscite des scandales dans cette maison, dans cette communauté sainte, agréable à Dieu et aux anges, qui est heureuse et qui s'aime, qu'une meule, comme celle que les aines font mouvoir, soit attachée à son cou, qu'il échangent le joug si doux et le fardeau si léger du Sauveur, contre le poids accablant, pour ses épaules, des cupidités terrestres, et qu'il soit précipité de nos mains au fond de cette mer grande et spacieuse qui n’est autre que ce siècle pervers, car il serait moins funeste pour lui de périr dans le inonde que dans le monastère. Or, quiconque n'a point la charité ne peut que périr, quand même il aurait le courage de livrer son corps aux flammes (I Cor. XIII, 3). Si je m'exprime ainsi, mes frères, ce n'est pas que je n'ai point bonne opinion de vous, ou que je vois ce vice détestable régner parmi vous, mais c'est afin que vous soyez plus attentifs encore à persévérer et à croître dans cette charité, dans cette union et cette, paix où vous vous trouvez maintenant dans le Seigneur. Quelle est notre espérance, quelle est notre joie et notre couronne de gloire? N'est-ce point votre union, l'unanimité de vos sentiments, où je suis heureux de vous trouver remplis d'amour pour vos frères, et de vous voir appliquer, avant terri, à. conserver, les mis pour les autres, les dispositions d'une charité réciproque, qui fait le vrai bien de la perfection ? C'est en cela que tout le monde reconnaît, avec les saints anges eux-mêmes, que vous êtes les disciples du Christ, puisque vous vous aimez les uns les autres.

2. Si vous n'avez point oublié les trois causes que les anges ont de nous aimer et de prendre soin de nous, dont je vous ai entretenus dans ma précédente instruction, vous pouvez concevoir aisément tous les avantages qu'on recueille de la charité fraternelle; car il est bien facile de voir qu'aucune de ces causes ne favorise quiconque n'aime pas son prochain. En effet, quel motif les anges auront-ils de nous aimer pour Notre Seigneur Jésus-Christ, s'ils voient, le peu d'amour que nous avons les uns pour les autres, qu'il s'en faut bien que nous soyons ses disciples? Serons-nous aimés d'eux à cause de nous, c'est-à-dire à cause de la ressemblance de notre nature avec leur nature spirituelle, s'ils voient que nous n'aimons pas nous-mêmes ceux qui sont de la même nature que nous, que dis-je? s'il est évident pour eux, aux divisions qui subsistant entre nous, que bien loin d'être spirituels, nous ne sommes que charnels? Enfin, nous aimeront-ils pour eux, et dans l'espoir qu'un jour nous servirons à réparer les brèches de leur cité sainte, s'ils voient, ce qu'à Dieu ne plaise, que le ciment de la charité, qui peut seul nous unir et nous faire faire corps avec eux, nous manque? Comment pourront-ils espérer de voir les murs éternels de leur cité réédifiés avec nous pour pierres, s'ils savent, s'ils voient que nous ne sommes point des pierres vivantes qui puissent s'attacher les unes aux autres, mais plutôt que nous sommes comme des grains de sable que le vent enlève de la face de la terre, qu'un mot soulève comme un tourbillon, et que le souffle du plus léger soupçon emporte? Mais en voilà assez sur ces mots du Seigneur : «Si, quelqu'un scandalise un de ces petits (Matt. XVIII, 6).» Je suis convaincu que, désormais, vous, vous garderez de cette peste redoutable avec tous les soins possibles.

3. Mais, après cela, qui pourrait entendre, sans émotion, l'Évangile continuer: «Si votre œil vous scandalise arrachez-le? (Matt. XVIII, 6)» Est-ce qu'il nous est ordonné de nous, arracher cet œil corporel, de nous couper cette main ou ce pied matériels? Loin de nous, mes frères, une pensée aussi ridicule, un sens aussi charnel. En effet, après nous avoir mis en garde contre les scandales extérieurs, en termes assez durs, comme vous avez pu l'entendre, le Seigneur nous dit la conduite que nous devons avoir par rapport au scandale que nous souffrons au dedans de nous, dans celle loi de révolte que nous trouvons dans nos membres. Il connaît en effet, le limon dont il nous a formés, et sait bien qu'il ne nous est pas aussi facile d'éviter ce scandale. Or, une expérience quotidienne nous a appris que cette sorte de scandale peut se produire de trois manières. Il arrive quelquefois que l'œil intérieur de notre intention est simple et pur et serait mieux appelé, dans ce cas, l'œil de la grâce que notre œil à nous; mais c'est le nôtre, à proprement parler, qui nous scandalise, quand notre volonté nous suggère une intention moins pure qu'elle ne devrait; c'est de cet œil-là que le Seigneur nous donne le conseil «de l'arracher et de le jeter loin de nous (Ibidem, 9).» C'est ce qu'on fait en ne consentant point, en rejetant cette intention, en y résistant. C'est de la même manière qu'il faut entendre ce qui est dit de la main et du pied; car lorsque nous sommes appliqués à de bonnes œuvres et que notre volonté propre s'efforce de nous attirer à d'autres œuvres, c'est proprement notre main qui nous scandalise, il faut la couper, la rejeter loin de nous, ne point lui céder.

4. De même, quand nous désirons faire des progrès dans la sainteté, gravir les échelons de l'échelle qui apparut à Jacob, et, suivant le mot du Psalmiste, avancer de vertu en vertu (Psal. LXXXVIII, 8), souvent nous sommes scandalisés par notre pied, je veux dire par le pied de notre mollesse et de notre négligence, qui tend de préférence à reculer plutôt, et à descendre. Il faut le couper, afin que le pied de la grâce, qui demeure ferme dans le droit chemin, puisse courir sans obstacle, sans scandale, sans pierre d'achoppement. Pour ce qui est de ce que le Seigneur ajoute en disant: «Mieux vaut pour vous que vous entriez dans la vie n'ayant qu'un œil, qu'une main, qu'un pied, que d'en avoir deux et d'être précipités dans le feu de l'enfer (Matt. XVIII, 9)», cela s'adresse à ceux qui suivent indistinctement leur volonté, bonne ou mauvaise, et s'engagent dans deux voies en même temps, suivent tantôt la bonne, tantôt la mauvaise, selon les désirs changeants de leur cœur. Il vaudrait certainement mieux pour eut s'attacher en toutes choses à la grâce, et toutes les fois qu'ils rencontrent leur volonté propre, la couper et la rejeter loin d'eux. Mais après avoir passé bien du temps pour arriver à vaincre enfin notre volonté propre, et à la couper en suite comme un membre, il faut que notre âme apprenne non-seulement à ne point se laisser aller à l'orgueil, mais encore à demeurer soumise à Dieu, loin de tout scandale, et de toute contradiction. Alors il ne sera plus nécessaire de nous arracher un œil, car, en s'attachant à l'œil simple, il est devenu simple et pur lui-même; bien glus, au lieu d'être un œil différent, il ne forme plus qu'un seul et même œil avec le simple, selon ces paroles de l'Apôtre: «Quiconque s'attache au Seigneur ne fait plus qu'un seul et même esprit avec lui (I Cor. VI, 17).» Ce que j'ai dit de l'œil, je le dis de la main et du pied de la même manière. Quiconque a une volonté si bien unie d’affection et de désir avec la grâce, qu'il ne désire plus faire rien de mal, ni même rien de moins bon, ou moins bien que la grâce ne le lui inspire, est un homme parfait. Mais cette paix est le propre de la félicité; le retranchement des scandales, la victoire des tentations, est le propre de la force; l'une est le partage de la gloire, l'autre, le lot de la vertu.