jeudi 31 mars 2022

Fin du mois de S. Joseph. Qu'il ne cesse jamais de veiller sur nous!


Le matin du samedi 19 mars 1661, dans la chapelle du Louvre, le Roi Louis XIV consacre la France à Saint Joseph :

 

Après les vêpres, Bossuet célèbre les gloires du nouveau protecteur de la patrie, en présence d'Anne d' Autriche :


« Joseph a mérité les plus grands honneurs, parce qu'il n'a jamais été touché de l'honneur ; l'Eglise n'a rien de plus illustre, parce qu'elle n'a rien de plus caché. Je rends grâces au Roi d'avoir voulu honorer sa sainte mémoire avec une nouvelle solennité. Fasse le Dieu tout-puissant, que toujours, il révèle ainsi la vertu cachée ; mais qu'il ne se contente pas de l'honorer dans le ciel, qu'il la chérisse aussi sur la terre. Qu'à l'exemple des rois pieux, il aille quelquefois la forcer dans sa retraite… Si votre Majesté, Madame, inspire au Roi ces sages pensées, elle aura pour sa récompense la félicité ».




mardi 29 mars 2022

Joie du monde en ce temps ou joie céleste éternelle ? Il faut choisir


Imitation de Jésus-Christ, Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure, chap. 10. De la reconnaissance pour la grâce de Dieu

n.1. Pourquoi cherchez-vous le repos lorsque vous êtes né pour le travail ?

Disposez-vous à la patience plutôt qu'aux consolations, et à porter la croix plutôt qu'à goûter la joie. Quel est l'homme du siècle qui ne reçut volontiers les joies et les consolations spirituelles, s'il pouvait en jouir toujours ? Car les consolations spirituelles surpassent toutes les délices du monde et toutes les voluptés de la chair. Toutes les délices du monde sont ou honteuses ou vaines; les délices spirituelles sont seules douces et chastes, nées des vertus et répandues par Dieu dans les cœurs purs. Mais nul ne peut jouir toujours à son gré des consolations divines, parce que la tentation ne cesse jamais longtemps.

n.2. Une fausse liberté d'esprit et une grande confiance en soi-même forment un grand obstacle aux visites d'en-haut.

Dieu accorde à l'homme un grand bien en lui donnant la grâce de la consolation ; mais l'homme fait un grand mal quand il ne remercie pas Dieu de ce don et ne le lui rapporte pas tout entier. Si la grâce ne coule point abondamment sur nous, c'est que nous sommes ingrats envers son auteur, et que nous ne remontons point à sa source première. Car la grâce n'est jamais refusée à celui qui la reçoit avec gratitude, et Dieu ordinairement donne à l'humble ce qu'il ôte au superbe.

n.3. Je ne veux point de la consolation qui m'ôte la componction; je n'aspire point à la contemplation qui conduit à l'orgueil.

Car tout ce qui est élevé n'est pas saint; tout ce qui est doux n'est pas bon; tout désir n'est pas pur; tout ce qui est cher à l'homme n'est pas agréable à DieuJ'aime une grâce qui me rend plus humble, plus vigilant, plus prêt à me renoncer moi-même. 

La folie de l'idolâtrie et de l'amour du monde.

dimanche 27 mars 2022

4e dimanche de Carême : Dieu est partout présent alors aimons-Le et servons-Le partout où nous sommes, quoique nous fassions


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », chap.1

Il y a eu encore de certains chrétiens qui, étant peu instruits des vérités de notre sainte religion, n’ont pas bien entendu celle de la présence de Dieu en toutes choses car ils ont pensé que cet être suradorable n’était ici-bas, en cette terre, que comme le soleil y est par ses rayons et par ses influences, ou comme un grand monarque qui est partout dans son royaume par son autorité, par son pouvoir, par ses ministres qu’il envoie, et par ses ordres qu’il y donne.

Chose étonnante, un ecclésiastique, un confesseur même, fut dans cette erreur selon le témoignage de sainte Thérèse qui le consulta pour s’éclaircir sur ce sujet. Erreur qui se trouve encore présentement dans plusieurs par le défaut d’explication des vérités qu’on leur enseigne. On les a instruits dès leur jeunesse que Dieu est présent partout par son essence, par sa présence, par sa puissance, mais comme on leur apprend seulement ces choses de mémoire, ce sont pour eux des mots qu’ils répètent sans les entendre.

Abus qui règne de tous côtés et qui est cause qu’un grand nombre de personnes, particulièrement dans les campagnes qui vivent dans une ignorance grossière ; cependant, parce qu’ils savent répéter de mémoire la doctrine chrétienne, on les croit fort instruits, quoique souvent ils ignorent les fondements de la religion, ce que nous avons connu par notre propre expérience dans nos visites ; c’est à quoi il serait fort à désirer que l’on apportât le remède.

Sainte Claire portant le TS Sacrement

Il y a présentement assez de catéchismes, on apprend assez mot à mot ce qu’ils contiennent, mais ceux qui sont seulement enseignés de la sorte, à peine ont-ils une juste idée de Dieu. C’est ce qui nous a pressé de donner au public un traité sur ce sujet intitulé La Science sacrée du Catéchisme, dans lequel nous avons montré la manière dont les pasteurs doivent instruire.

Mais après avoir rapporté ces erreurs à l’égard de la présence de Dieu, écoutons le Saint Esprit qui nous déclare par le prophète Jérémie que Dieu remplit le ciel et la terre, et il est vrai qu’il n’y a aucune créature, quelque petite qu’elle soit, dans laquelle il ne se trouve. Il le faut bien dire puisqu’il est infiniment grand et que son immensité est essentiellement sans fin et sans terme. L être de Dieu est donc intimement présent dans tous les êtres.

On pourrait ici demander ce que l’on entend par cette intime présence. Pour y répondre, il faut savoir que la substance d’une chose est présente à l’autre quand il n’y a rien entre elles qui les sépare. Or c’est de cette manière que l’être de Dieu est présent dans tous les êtres. Il nous renferme en lui-même, il nous environne, il nous remplit, il nous est plus intime que nous-mêmes. Nous sommes en lui, nous vivons en lui, nous faisons toutes nos actions en lui. Ainsi le grand Apôtre enseigne qu’il n’est pas loin de chacun de nous car, c’est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes.

Ce n’est donc pas seulement une pensée pieuse ou la doctrine de quelques Pères, mais c’est une vérité de foi. Oh ! quelle est peu connue et qu’il y a peu de personnes qui en soient bien pénétrées. Qu’on aurait grand sujet de crier à un grand nombre de chrétiens ce que saint Jean-Baptiste reprochait aux Juifs en leur parlant de leur aveuglement à l’égard du Messie, notre bon Sauveur Jésus-Christ. Vous avez, au milieu de vous, celui que vous ne connaissez point, ou au moins que vous ne voyez point.

O mon Seigneur et mon Dieu, je vous le demande en toute humilité avec le pauvre aveugle dont il est parlé dans votre Evangile. Faites que je vous voie. Que je vous dise avec le Psalmiste : « Où irai-je pour me cacher de votre esprit, et où fuirai-je de devant votre face ? Si je monte dans le ciel, je vous y trouve ; si je descends jusqu’aux enfers, vous vous y trouvez présent. »

Comme les oiseaux qui volent changent de lieu mais volent toujours dans l’air et trouvent partout l’air, comme les poissons qui nagent dans les mers trouvent des eaux partout et en sont environnés de toutes parts ; de même changeons de lieu tant qu’il nous plaira, allons partout où nous voudrons, partout nous trouverons Dieu et Dieu, dit saint Augustin, sera plus dans nous que nous-mêmes.


vendredi 25 mars 2022

Solennité de l'Annonciation du Seigneur à Marie

Annonciation, par Renata Sedmakova

Salutation à Marie, de S. François d’Assise


Salut, Dame, reine sainte,
Sainte mère de Dieu, Marie,
Qui es vierge faite église

et choisie par le Père très saint du ciel,
toi qu’il consacra avec son très saint Fils bien-aimé
et l’Esprit-Saint Paraclet,

toi en qui furent et sont
toute plénitude de grâce et tout bien.

Salut, toi son palais ;
Salut, toi son tabernacle ;
Salut, toi sa maison.

Salut, toi son vêtement ;
Salut, toi sa servante ;
Salut, toi sa mère,

et vous toutes, saintes vertus,
qui, par la grâce et l’illumination de l’Esprit-Saint,
êtes répandues dans les cœurs des fidèles,
pour faire d’infidèles des fidèles envers Dieu.


"Voici l'humble servante du Seigneur. Qu'il me soit fait selon votre Parole."
Goya.

ACTE DE CONSÉCRATION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire

Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.

C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

Reçois donc, ô Mère, notre supplique.
Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.
Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.
Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.
Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.
Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.
Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.
Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.
Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.




jeudi 24 mars 2022

Saint Gabriel, Archange

Saint Michel et Saint Gabriel, archanges

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge,  accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était
Marie.

L’ange entra chez elle et dit : «Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi.»


dimanche 20 mars 2022

3e dimanche de Carême

Gethsémani

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,
« Dévotion aux neuf chœurs des anges », 1er traité 

C'est que le démon travaille à nous faire occuper de toute autre chose que ce que nous faisons. Si vous êtes dans oraison, il vous fera penser à quelque bonne action que vous avez à faire ; quand vous serez dans cette action il vous occupera d'une autre et ainsi vous pensez toujours à ce que vous ne faites pas et ne pensez jamais bien ou qu'à demi à ce que vous faites.

Or, chaque moment a sa bénédiction bien ce que vous faites et pour le bien faire ne pensez à autre chose. Le moment passé n'est pas à vous, le futur n'y est pas encore ; il n'y a donc que le présent.

Or voici la ruse du démon vous désoccupant du présent et vous tenant toujours en haleine pour l'avenir jamais, vous n'avez aucun moment à vous.




samedi 19 mars 2022

Solennité de S. Joseph, Epoux de Marie, Père adoptif du Seigneur, Protecteur de l'Eglise

Le recouvrement au Temple

Matines byzantines du dimanche après Noël, extraits du canon, odes 1 à 4

Du Christ tu fus le serviteur bienheureux, du Christ notre Dieu qui a pris chair, du Christ tu fus le père adoptif ; grâce au crédit que tu possèdes auprès de lui demande-lui la paix, la délivrance de tout mal pour ceux qui te célèbrent. 


Tu fus, Joseph, obéissant aux divins oracles et serviteur des œuvres étonnantes de Dieu ; comme époux de la Vierge Marie en toutes choses juste et vrai, tu reposes dans les demeures des Saints. 


Tu méritas de voir le Christ enfant, semblable à nous par sa forme, et tu fus son père au moins de nom ; grande est ta gloire en vérité, tu es considéré plus que tous ; c'est pourquoi nous te célébrons.


Avant les siècles, le Fils a resplendi ineffablement du Père et dans ces derniers temps, ô merveille, il a pris chair d'une Vierge, et tu devins, Joseph, son père de nom, le spectateur illustre et bienheureux du mystère terrifiant. 

La sainte Famille

Celui que les Anges tremblent de fixer dans le ciel comme Dieu que nul ne peut cerner, voici que la Vierge l'a enfanté et toi, Joseph, tu le tiens dans tes mains, sanctifié par son redoutable contact ; c'est pourquoi nous t'honorons. 


Le profond mystère non connu des âges de jadis, Joseph, te fut confié à cause de la pureté de ton cœur ; c'est ainsi que nous tous, nous avons été sauvés, nous qui glorifions dans la foi ta mémoire divine et porteuse de clarté.


L'esprit soumis aux préceptes divins, bienheureux Joseph, en toute pureté tu pris comme épouse entre toutes les femmes la seule pure, immaculée, lui conservant sa parfaite virginité pour lui permettre d'accueillir le Créateur. 


A Gabriel seulement dans le ciel, à toi seul, très-digne de nos chants, avec la seule Inépousée fut confié, bienheureux Joseph, le seul mystère redoutable à l'excès, celui qui mit en fuite et renversa l'unique auteur de la corruption, le prince des ténèbres. 


Etant pour le Créateur, bienheureux Joseph, un temple vivant et lumineux, par le soin des œuvres de Dieu tu méritas de recevoir au sortir du Temple saint la demeure sanctifiée, la seule entre les femmes bénie. 


Dissipant avec clarté tous les doutes de ton esprit, l'Invisible s'approcha de toi, te disant : Joseph, ne crains pas d'accueillir la pure Vierge Marie, car elle porte dans son sein celui qui porte l'univers dans sa divine puissance.


La douce mort de Joseph entre les bras de son Fils et Créateur

mercredi 16 mars 2022

Être avec le Christ à chaque instant

De Saint Cyrille de Jérusalem

Ne te réjouis pas de la Croix en temps de paix seulement ; garde la même foi en temps de persécution ; ne sois pas l'ami de Jésus seulement en temps de paix, pour devenir son ennemi en temps de guerre.

Tu reçois maintenant le Pardon de tes péchés et les Dons spirituels prodigués par ton Roi ; lorsque la guerre éclatera, combats vaillamment pour ton Roi. Jésus a été crucifié pour toi, Lui qui était sans péché ; et toi, tu ne seras pas crucifié pour Celui qui a été crucifié pour toi ? Ce n'est pas toi qui Lui as fait cette grâce, car tu L'as reçue le premier. Mais tu Lui rends grâce, pour payer ta dette à Celui qui a été crucifié à cause de toi sur le Golgotha.

dimanche 13 mars 2022

2e dimanche de Carême, prière de S. Ephrem pour le saint Carême

 Seigneur et Maître de nos vies, éloigne de nous

l'esprit de paresse,
de dissipation,
de domination
et de vain bavardage
.

Accorde à tes serviteurs

l'esprit de tempérance,
d'humilité,
de patience
et la charité qui ne finit pas
.

Oui, notre Seigneur et notre Roi,

donne-nous de voir nos fautes
et de ne point juger nos frères
,
et tu seras béni pour les siècles des siècles ! Amen.


mercredi 9 mars 2022

9, 11 et 12 mars : Quatre-Temps de printemps


Normes universelles de l’année liturgique et le calendrier

Aux Rogations et aux Quatre-temps, l’Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement.

Afin que les Rogations et les Quatre-temps puissent être adaptés aux divers besoins des lieux et des fidèles, il incombe aux Conférences des Évêques de régler leur ordonnance pour ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer.

Malheureusement, aujourd’hui, les Quatre-temps n’apparaissent plus officiellement dans le calendrier liturgique en forme ordinaire. Les prêtres peuvent cependant dire une messe pour des « intentions et circonstances diverses » : le missel romain comprend des messes spécifiques pour « le temps des semailles », « le travail des hommes », « après les récoltes » et « pour demander le beau temps ».  Et rien n'empêche les fidèles de faire pénitence, de bénir Dieu seul pour tout et de chanter ses louanges.



Saint Gélase Ier, Deprecatio Gelasi


Disons tous : « exaucez-nous, Seigneur ; Seigneur, ayez pitié ! » Du fond de nos âmes que consume la foi, voici que nous Vous invoquons Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit ; voici que nous Vous disons : « pitié, Seigneur, ayez pitié ! »

Pour l’Eglise Immaculée du Dieu vivant, nous supplions ici la Miséricorde infinie du Père céleste : Seigneur, ayez pitié ! Pour tous les Prêtres, pour tous les ministres de l’Eglise, pour tous les peuples adorateurs du vrai Dieu, c’est le Seigneur Jésus, c’est le Fils que nous voulons prier : pitié, Seigneur, encore une fois pitié ! Pour tous ceux qui prêchent dignement dans le monde la Parole de la Vérité, c’est le Saint-Esprit, c’est la Sagesse aux sept Dons que nous invoquons plus particulièrement : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux qui, en vue du Royaume céleste, s’imposent la chasteté du corps ou la chasteté de l’âme, pour tous ceux qui répandent leur sueur sous le poids des labeurs spirituels, nous nous adressons encore à l’Esprit-Saint, à l’éternel Donneur de tous les Dons spirituels : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour les princes chrétiens, pour tous ceux qui aiment la Justice et sont armés afin de la défendre, nous implorons la Toute Puissance de notre Dieu : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour obtenir une heureuse et douce température, le soleil ou la pluie en temps opportun, tout ce que l’on peut demander de joies légitimes durant les quelques heures de notre vie, pour obtenir enfin le cours prospère des affaires humaines, nous invoquons la Providence du Dieu qui gouverne le monde : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux dont l’âme est toute voisine d’une conversion à la Foi Chrétienne, pour ceux que la Grâce céleste consume déjà de ce désir, nous supplions la Bonté du Père Tout Puissant : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux qui sont tombés sur la route de la vie à cause de l’humaine fragilité, ou de la haine des démons jaloux, ou de quelque vaine frayeur comme on en a si souvent dans le siècle, pour tous ces malheureux nous invoquons la Tendresse du Dieu Rédempteur : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous les voyageurs qui souffrent en chemin, pour tous ceux qui sont victimes d’injustes violences et de la haine de leurs ennemis, nous implorons le Dieu Libérateur : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ceux qui se sont laissés décevoir par la fausseté du judaïsme ou par la perversité de l’hérésie, pour tous ceux qui sont la proie de la superstition des gentils, nous supplions la Vérité suprême : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ces travailleurs qui ont sans cesse la main aux œuvres de miséricorde ; pour tous ceux qui fraternellement viennent en aide à toutes les douleurs, nous invoquons le Père des Miséricordes : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ceux qui, d’un cœur pieux et avec une dévotion suppliante, fréquentent les saints parvis de nos églises, nous implorons le Dieu de la Gloire : pitié, seigneur, encore une fois pitié !

Pour la purification de nos âmes et de nos corps, pour le pardon de nos péchés, nous poussons un cri vers le Dieu Très Clément : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour le rafraichissement dans le Ciel de toutes les âmes des fidèles, pour le repos des Prêtres qui ont gouverné jusqu’à ce jour la sainte Église Catholique, nous implorons le Dieu de tous les esprits, le Juge de toutes choses : pitié, Seigneur, encore une fois pitié ! Et accordez-nous, Seigneur, oh ! accordez-nous : une chair qui soit morte au vice ; une âme qui vive, et qui vive de foi ; une chaste crainte, un véritable amour ; une vie heureuse et une douce mort, avec l’Ange de la paix à notre chevet, avec les consolations des Saints.

Enfin nous nous recommandons nous-mêmes, nous et tout ce qui est nôtre, tout ce que nous avons entrepris pour Dieu, tout ce que nous voulons continuer sous Sa protection, nous Vous le recommandons, nous le remettons entre les Mains de votre Providence, qui est aussi Miséricordieuse que toute Puissante. Disons tous : « exaucez-nous, Seigneur ; Seigneur, ayez pitié ! »





dimanche 6 mars 2022

1er dimanche de Carême : Dimanche des Tentations (déjouées)

Le tentateur vaincu, Autun

Homélie de S. Augustin sur le Psaume 60

Le Christ était tenté par le diable ; dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi sa mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.

Si c'est en lui que nous sommes tentés, c'est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire.


Vanité des vanités, disait l'Ecclésiaste, tout est vanité.


mercredi 2 mars 2022

Mercredi des Cendres : Jeûne, abstinence et pénitence

Saint Jean-Paul II, Homélie du Mercredi des cendres du 16 février 1983

Le carême marque le moment où il nous faut rentrer en nous-mêmes. C’est un temps d’intimité particulière avec Dieu dans le secret du cœur et de la conscience. C’est dans cette intimité intérieure avec Dieu que s’accomplit l’œuvre essentielle du carême : le travail de conversion.

Et dans ce secret intérieur, dans cette intimité avec Dieu dans la pleine vérité du cœur et de la conscience, résonnent des mots comme ceux du psaume de la liturgie d’aujourd’hui, l’une des confessions les plus profondes que l’homme ait jamais faite devant Dieu: «Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,* dans ta grande miséricorde, efface mes torts.* Lave-moi tout entier de ma faute,* et de mon péché, purifie-moi.* Oui, je reconnais mes torts,* j’ai toujours mon péché devant moi,* Contre toi, et toi seul, j’ai péché,* ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait» (Ps 50,1-6).

Ce sont des mots qui purifient, des mots qui transforment. Ils transforment l’homme de l’intérieur. Récitons-les souvent pendant le carême. Et surtout, essayons de renouveler cet esprit qui les anime, ce souffle intérieur qui a justement donné à ces mots une force de conversion. Car le carême est essentiellement une invitation à la conversion.

Les œuvres de piété dont parle l’Évangile d’aujourd’hui ouvrent la route à cette conversion. Exerçons-les autant qu’il est possible. Mais en premier lieu, cherchons à rencontrer Dieu intérieurement dans toute notre vie, dans tout ce dont elle est faite, pour arriver à cette conversion en profondeur dont est plein le psaume pénitentiel de la liturgie d’aujourd’hui.



 

mardi 1 mars 2022

Mardi gras et Carnaval



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Science et pratique du Chrétien »


Nous sommes à Jésus Christ dans le temps de la récréation aussi bien que dans le temps de l’Oraison, dans le temps de la promenade comme dans la retraite, dans le temps du carnaval comme dans le Carême ; quoique les exercices dont nous devons nous servir pour honorer Dieu soient différents.

L’Apôtre veut que les actions les plus viles, comme celle du boire et du manger, soient faites pour la gloire de Dieu.