mercredi 29 novembre 2017

Neuvaine à l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, du 29 novembre au 7 décembre

Tous les jours, au moins une dizaine de chapelet, suivie de la prière suivante ou d’une autre prière à sa convenance et de l’invocation : 
« O Marie, conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à vous » (3 fois). 


Confession ; communion le jour du 8 décembre ou un jour de l’octave.
 Prière proposée :
Très Sainte Vierge Marie, Reine des Anges et des Saints, Médiatrice de toutes grâces, nous trouvons refuge et protection auprès de votre Cœur immaculé, car vous êtes notre Mère.
Accordez-nous, comme vous l’avez promis aux trois pastoureaux de Fatima, de savoir offrir chaque jour notre vie pour le salut des pécheurs.
Que votre amour maternel touche les cœurs endurcis par le péché pour que tous les hommes, sauvés par le Sang de votre Fils versé sur la Croix, trouvent le chemin de l’amour, de la pénitence et de la réconciliation avec Dieu et avec leurs frères.
Alors, nous pourrons chanter tous ensemble et d’un seul cœur le triomphe de votre maternelle Miséricorde. Ainsi soit-il

+ Robert, cardinal Sarah
au Vatican, le 25 mars 2017

Son Éminence Révérendissime Robert Cardinal Sarah donnant la bénédiction du Très Saint Sacrement

lundi 27 novembre 2017

Notre Dame de la Médaille miraculeuse, priez pour nous

Médaille miraculeuse. Né méprisons pas
les dons de Dieu et de sa sainte Mère !
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La gloire de la sainte Trinité », 4e pratique

Il faut ici remarquer l’aveuglement de quantité de personnes qui sont chargées de médailles bénites qui sont associées à des confréries à qui le Souverain Pontife a accordé plusieurs indulgences qui peuvent être appliquées aux défunts et qui les ignorent au lieu d’en faire un saint usage.

~ On donnera, dit saint Augustin conformément à l’Evangile, à celui qui aura bien usé des dons de Dieu, celui qui ne les fait pas profiter sera châtié. Le serviteur de l’Evangile qui avait caché son talent en terre fut jeté dehors dans les ténèbres ; prenons donc garde à ne pas rendre inutile le prix du sang du Sauveur de tous les hommes.

Manuel (enchiridion) des Indulgences
Pour ce sujet, ceux qui ont des médailles bénites ou qui sont associés dans quelque sainte confrérie doivent s’instruire des indulgences qu’elles peuvent gagner pour les âmes des personnes décédées. Le Pape Innocent XI a donné le pouvoir de leur appliquer toutes les indulgences des médailles ordinaires.

Il y en a pour tous les dimanches, les fêtes des apôtres, les fêtes de Notre-Seigneur de sa sainte Mère, et même pour tous les jours, en faisant les choses marquées. Il faut avoir le petit livre qui en parle. Il y a plusieurs jours de l’année, dans la plupart des grandes associations, où il y a délivrance d’une âme du purgatoire et où l’on peut leur appliquer les indulgences que l’on gagne pour elles dans les stations de Rome, que le Pape accorde à ces associations.



dimanche 26 novembre 2017

Ô Christ - Roi de l'Univers - aie pitié de nous !


De Dom de Mauléon

Autrefois, cette royauté universelle du Christ était proclamée à tout venant par le crucifix dont les bras s’étendaient sur les écoles, les tribunaux, les assemblées publiques.

Le Christ-Roi, en effet, se confond avec le Christ crucifié, et le trône de notre Souverain n’est que la croix sur laquelle il est mort.

Sa présence rappelait aux maitres la nécessité d’accorder leur enseignement avec la vérité éternelle, et l’obligation où ils seront un jour de rendre compte au Verbe de ce qu’ils auront dit. Elle rappelait aux juges la redoutable éventualité du Jugement général, où toutes leurs sentences seront révisées par Celui qui sonde les reins et les Cœurs. Elle rappelait aux législateurs leur devoir de travailler sans cesse en fonction de l’Ordre éternel fixé par Dieu, et avec le souci constant de conduire les hommes sur le chemin du salut.

Ainsi le Christ, silencieusement, du haut de cette croix à laquelle il s’est laissé clouer pour l’amour de nous, diffusait un rayonnement de justice et de miséricorde sur le gouvernement des peuples, et sa présence était pour tous une garantie de paix.


Mais hélas! on a enlevé le crucifix des tribunaux et des Parlements, comme on l’a enlevé des écoles et des hôpitaux. Au mépris de toute justice, au mépris de l’évidence, on a fait du Christ un ennemi de la société humaine. On a oublié  qu’après avoir dit " Rendez à Dieu ce qui est à Dieu", il avait dit aussi " Rendez à César ce qui est à César", et que sa doctrine était le seul fondement possible de l’autorité.

On a repris contre lui la politique des Princes de sa nation, telle que le Psalmiste l’avait annonée dix siècles à l’avance : " Les rois de la terre se sont dressés, et les princes se sont concertés contre le Seigneur Dieu, et pour faire périr son Christ. Brisons - ont ils dit - les liens dont ils veulent nous enlacer, et rejetons loin de nous le joug de leur loi. " Ps. II 2,3) On l’a fait entendre à nouveau, sans songer aux conséquences qu’avait entrainées pour les juifs ce solennel reniement.

Dieu, en effet, semble vouloir les prendre au mot, lorsque, devant Pilate, insensibles aux traitements odieux subis par l’homme qui, depuis trente-trois ans, les comblait de bienfaits, ils proclamèrent à l’envi : "Non habemus regem nisi Caesarem, nous n’avons d’autre roi que César." (Jean XIX.15) Puisque vous voulez César, ô Juifs, vous aurez César.

"Voici que le Seigneur a  été rempli de colère contre son peuple, avait dit, dans l’une de ses visions, le prophète Isaïe... Et il a fait signe au peuple qui domine les extrémités de la terre - (c’est à dire au peuple romain) - et voici qu’une armée composée de toutes les nations s’avance à marches forcées. Nul ne peine, nul n’est fatigué parmi ces soldats: ils ne prendront ni le temps ni de dormir, ni de sommeiller, ni de défaire le baudrier de leurs reins. Les courroies de leurs chaussures ne se corrompt pas. Leurs flèches sont perçantes et tous leurs arcs sont bandés. Les sabots de leurs chevaux sont durs comme la pierre et les roues de leurs chars ressemblent au bruit de la tempête. Le rugissement de cette armée est semblable à celui des lions, elle rugira comme les petits des lions. Elle frémira, elle saisira sa proie, elle l’embrassera étroitement et personne ne sera capable de la lui enlever. (Is. V 26-29)

Voici qu’ils font venir en effet, ces soldats romains les plus redoutables alors de l’univers. Avant un demi-siècle ils seront sous vos murs et le siège de Jérusalem dépassera en horreur les horreurs de tous les temps. Mais quand enfin, ajoutant la guerre civile à la guerre du dehors, vous vous entre-tuerez vous-même dans la ville encerclée; quand la famine atteignant ses dernières limites, conduira une mère à manger son propre enfant; quand le nombre des Juifs crucifiés par Titus ne permettra plus, les arbres manquant de faire des croix; quand le flot des Romains, pénétrant dans la ville après un suprême assaut, aura massacré au hasard les enfant et les femmes, les riches et les pauvres, les prêtres et le peuple; quand la gloire de la Judée, le Temple magnifique par Salomon, ne sera plus qu’un brasier immense; quand de la cité sainte il ne restera pas pierre sur pierre; quand la dure main de César, s’abaissant sur vous de tout son poids, aura transformé en désert la terre où vous vivez.. alors, mais alors seulement, vous pourrez dire en vérité : "Non habemus regem nisi Caesarem, nous n’avons pas d’autre roi que César…"

Tragique leçon, qui montre bien le sort auquel s’exposent les peuples lorsqu’ils ne veulent pas accepter la royauté du Fils de Dieu.

Ils se condamnent eux-mêmes aux plus dures oppressions : en raison du besoin absolu où se trouvent les hommes d’avoir un chef pour gouverner la marche de leur société, ceux qui repoussent le Christ se livrent nécessairement à César.

César : entendez par là tout pouvoir - monocéphate ou polycéphate, peu importe - tout pouvoir qui, cessant de se considérer comme un intermédiaire entre l’homme et Dieu, se prend lui-même comme fin et absorbe à son profit la force de la nation ; vrai César en effet - comme le dit le mot - qui tue dès sa naissance la mère dont il reçoit la vie.

A qui veut éviter un sort semblable, un seul moyen se présente : celui que propose le Souverain Pontife, le retour au Monarque dont "le joug est suave et le fardeau léger", au Roi de la paix, au Christ Jésus.



samedi 25 novembre 2017

Préparons-nous à la fête de la Médaille miraculeuse

Notre Dame tenant le globe terrestre dans ses mains.
"A la fin, mon Cœur immaculé triomphera"
O Marie conçue sans péché,
Mère de Dieu et Mère des hommes,
disciple du Christ Jésus,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et toutes les générations
vous proclament bienheureuse.

Modèle de consécration à Dieu,
que sainte Catherine Labouré,
qui venait de perdre sa maman,
a choisi pour Mère,
à mon tour je vous choisis pour Mère
afin de me consacrer à Dieu notre Père.

Debout au pied de la Croix,
votre Cœur immaculé
a été transpercé de douleur comme d’un glaive,
et votre Cœur est uni au Cœur de votre Fils.


Sainte Catherine à genoux devant la Vierge Marie,
dans son couvent de la rue du Bac
Puisque la grâce jaillit du Cœur sacré de Jésus, sur nous tous,
en passant par vos mains, acceptez mon être tout entier,
disposez de moi, corps et âme, pour marcher à la suite du Christ

et recevoir la lumière et la force de l’Esprit Saint.

En signe de cette consécration, je porterai la sainte Médaille avec confiance
pour que le Dieu d’Amour, Père, Fils et Saint Esprit,

règne dans mon cœur de baptisé et dans tous les cœurs.
A Lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

(Imprimatur du Vicaire épiscopal de Paris – juin 2005)


jeudi 23 novembre 2017

Monsieur Boudon, un exemple de sainteté pour notre temps

Vitrail du Jeudi Saint. Le disciple bien-aimé Saint Jean,
saint Apôtre préféré du vénérable abbé Boudon, plongé
dans la contemplation et l'adoration du Bien-Aimé
« La Vie de M. Henri Marie Boudon, Grand Archidiacre d’Evreux », par M. ***, tome 1er


Les dispositions que le grand Archidiacre avait apportées au Sacerdoce firent descendre sur lui la plénitude de l’Esprit de Jésus-Christ.

Il célébra sa première Messe avec une piété capable de toucher les cœurs les plus endurcis. Mais sa ferveur ne fut pas une de ces lueurs passagères que la nouveauté de l’action fait naître et que l’habitude à bientôt fait évanouir.

Boudon, pendant plus de quarante-deux ans qu’il a vécu depuis son Ordination, n’a jamais manqué, hors les cas de maladie, d’offrir le Sacrifice de la nouvelle Alliance et, chaque jour, le vit plus respectueux, plus attentif, plus pénétré que le jour précédent. Plût à Dieu qu’un si bel éloge lui fût moins propre ou qu’il le partageât avec un plus grand nombre de Ministres.

Icône contemporaine du miracle eucharistique de Bolséna
Sa conscience était si pure que, de l’aveu d’un de ses Directeurs, d’une candeur admirable et d’une piété exemplaire à qui il se confessa chaque semaine pendant dix ou douze ans de suite lorsqu’il résidait à Evreux ; à peine trouvait-on de l’absoudre après l’avoir entendu. Il ne portait au sacré Tribunal que quelques-unes de fautes dont la vertu la plus pure n’est pas exempte. Avec cela il donnait des marques si vives de contrition, il criait miséricorde d’une manière si pressante, qu’il communiquait à ceux qui en étaient témoins une partie de la douleur dont il était pénétré.

A cette pureté de conscience qui ne fit que croître avec les années se joignait une attention si continuelle à la présence de Dieu qu’il ne le perdait de vue ni le jour ni la nuit. De-là naissait en lui un amour actuel qui n’était presque jamais interrompu.

« Aimons Dieu, s’écriait-il, et quoi qu’il nous en coute, quoi qu’il nous arrive, aimons toujours Dieu seul. Ne soyons pas assez malheureux pour partager nos cœurs et nos affections ! Que tout l’être créé en sorte, que Dieu seul les remplisse sans aucune exception. Ce Dieu si grand, si bon, nous doit bien suffire.
O mon Dieu, disait-il encore, et cela presque à toutes les heures du jour, souvent même les genoux en terre lorsqu’il était seul ; O sainte et suradorable Trinité, Père, Fils et Saint Esprit ; ô mon Tout, comme vous remplissez toutes choses ; vous êtes ici plus présent que je ne le suis moi-même. Ah je vous y adore ; je vous y aime ; je vous y demande pardon ; je vous y remercie ; je vous y glorifie de tout mon cœur ! »

Ces actes répétés à l’infini et toujours avec les plus vifs sentiments d’anéantissement et de respect nourrissaient sur l’autel intérieur un feu à qui tous les moments du jour donnaient un nouveau degré de force et de vivacité.


Coeur Sacré de Jésus, je vous offre mon coeur !
Possédez-le pour le temps et pour l'éternité.


mardi 21 novembre 2017

Fête de la Présentation de Notre Dame au Temple

Icône de la chapelle de la nativité
de Notre Dame. Eglise Sainte-Anne de Jérusalem

Extraits du protévangile de Saint Jacques, origine de la fête de la Présentation de Notre-Dame au Temple.
Cet apocryphe chrétien appartient à la Tradition de l'Eglise. Certains apocryphes ont été reconnus, dès les 2e et 3e siècles, hérétiques et faux. D'autres appartiennent à la Tradition. Reconnus justes dans leurs affirmations, ils n'appartiennent cependant pas au corpus scripturaire de la Bible. L'Eglise s'appuie sur eux aussi dans sa définition du dogme et dans sa lex orandi, ses prières et ses fêtes.


VI.2. Quand l'enfant eut un an, Joachim donna un grand festin où il convia les grands prêtres, les prêtres, les scribes, les Anciens et tout le peuple d'Israël. Il présenta l'enfant aux prêtres qui la bénirent : "Dieu de nos pères, disaient-ils, bénis cette enfant, et donne-lui un nom illustre à jamais, dans toutes les générations." Et tout le peuple s'écria : "Qu'il en soit ainsi ! Amen !" Et ils la présentèrent aux grands-prêtres, et ceux-ci la bénirent, disant : "Dieu des hauteurs, abaisse ton regard sur cette petite fille et bénis-la d'une bénédiction suprême, qui surpasse toute bénédiction."

Icône d'une sainte Famille. Saint Joachim, Sainte Anne et
la Vierge Marie, future Mère de Dieu
VI.3. Et sa mère l'emporta dans le sanctuaire de sa chambre et elle lui donna le sein. Anne éleva un chant au Seigneur Dieu : "Je chanterai un cantique sacré au Seigneur mon Dieu, parce qu'il m'a visitée et m'a enlevé l'outrage de mes ennemis. Et le Seigneur mon Dieu m'a donné un fruit de sa justice, unique et considérable devant sa face. Qui annoncera aux fils de Ruben qu'Anne donne le sein ? Écoutez, écoutez, ô les douze tribus d'Israël : Anne donne le sein !" Et elle reposa l'enfant dans le sanctuaire de sa chambre, sortit et servit ses hôtes. Quand le banquet fut achevé, ils descendirent joyeux et ils glorifièrent le Dieu d'Israël.

VII.1. Les mois se succédèrent : l'enfant atteignit deux ans. Joachim dit : "Menons-la au temple du Seigneur, pour accomplir la promesse que nous avons faite. Sinon le Maître s'irriterait contre nous et rejetterait notre offrande." Mais Anne répondit : "Attendons sa troisième année, de peur qu'elle ne réclame son père ou sa mère." Joachim opina : "Attendons."

Simon Vouet,  La Présentation de l'Enfant Jésus au Temple.
Marie, nouvelle Eve, prépare le chemin de son Fils.
VII.2. L'enfant eut trois ans. Joachim dit : "Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas et son cœur ne sera pas retenu captif hors du temple du Seigneur." L'ordre fut suivi, et elles montèrent au temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit et dit : "Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d'Israël."

VII.3. Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle. Et ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d'Israël l'aima.

VIII.1. Ses parents descendirent, émerveillés, louant et glorifiant le Dieu souverain qui ne les avait pas dédaignés. Et Marie demeurait dans le temple du Seigneur, telle une colombe, et elle recevait sa nourriture de la main d'un ange.


dimanche 19 novembre 2017

Prière à Notre Dame du Purgatoire


Notre-Dame Libératrice
Prends en pitié tous nos frères défunts,
spécialement ceux qui ont le plus besoin
de la miséricorde du Seigneur.

Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés
afin que s’achève en eux
l’œuvre de l’amour qui purifie.
Détail. Chapelle des Âmes du Purgatoire.
Paroisse Sainte-Marguerite.

Que notre prière, unie à celle de toute l’Église,
leur obtienne la joie qui surpasse tout désir
et apporte ici-bas consolation et réconfort
à nos frères éprouvés ou désemparés.

Mère de l’Église, aide-nous, pèlerins de la terre,
à mieux vivre chaque jour
notre passage vers la résurrection.
Guéris-nous de toute blessure du cœur et de l’âme.

Fais de nous des témoins de l’Invisible,
déjà tendus vers les biens que l’œil ne peut voir,

des apôtres de l’espérance
semblables aux veilleurs de l’aube.
Détail. Chapelle des Âmes du Purgatoire.
Paroisse Sainte-Marguerite.

Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints,
rassemble-nous tous un jour,
pour la Pâque éternelle,
dans la communion du Père avec Jésus, le Fils,
dans l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles. Amen.


Notre-Dame de Montligeon, priez pour les âmes du purgatoire.

vendredi 17 novembre 2017

Memento mori - Prions pour tous nos frères défunts

Du staretz Jean de Valaam, Mes pensées, 1956

Aujourd'hui je suis allé au cimetière. Il faisait beau et la route était sèche. J'ai fait le tour de toutes les tombes et lu les inscriptions qui y étaient gravées qui était mort, quand, combien d'années chacun avait passé au monastère et à quel âge chacun était mort.

Il y a maintenant 154 moines qui reposent au cimetière du Nouveau Valaam. Je les connaissais tous. A présent leurs corps reposent dans ces tombes car la loi de la mort est une loi inexorable. Nous savons où et quand nous sommes nés, mais où et quand nous mourons, il ne nous appartient pas de le savoir. L'homme vient de la terre et il y doit retourner. Mais son esprit vient de Dieu et il retournera auprès de Dieu.

Où êtes-vous maintenant nobles Pères ?
Quelle sorte de vie menez-vous ?

Saint Sisoës se lamentant devant les restes d'Alexandre le Grand
Je crois fermement que vous n'êtes pas morts. Vous êtes seulement partis pour un autre monde invisible. Mais les morts restent sourds à mes paroles ! Où ils sont et quelle vie ils mènent est un grand mystère. Le saint apôtre Paul dit que "nous marchons par la foi et non par la vue". Notre fraternité a décliné vers la vieillesse. La plupart d'entre nous marchent avec un bâton. Quelques tombes sont déjà creusées et il y des cercueils en réserve.

Bientôt, très bientôt, mon corps terrestre sera étendu dans un de ces cercueils, descendu dans le froid tombeau et recouvert de sable. Ils feront un petit tas au sommet de la tombe et y mettront une croix. Peut-être y aura-t-il quelque bonne personne qui écrira mon nom sur une plaque et la fixera à la croix.

Nobles Pères qui demeurez, je vous en supplie, lorsque vous viendrez à ma tombe, priez pour mon âme pécheresse.



mardi 14 novembre 2017

Être chrétien aujourd'hui, devenir un saint

Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix...
D’une homélie contemporaine pour le 3ème dimanche de Saint Matthieu et la commémoration de Saint Joseph de Damas dans l’Église orthodoxe

Il y en a qui pensent que le chemin du Christ est une béquille pour les faibles, une source de soutien pour les mauviettes, les lâches et les perdants pour se sentir mieux dans leur misérable condition. Bien sûr, cette attitude reflète seulement la faiblesse de ceux qui sont spirituellement aveugles, qui sont asservis à leur propre désir de puissance et qui refusent de montrer de la pitié envers leur prochain dans leurs souffrances. Au lieu d’embrasser les ténèbres en adorant les faux dieux de la domination et de la vengeance, les chrétiens fidèles s’ouvrent à la force divine qui peut faire de nos défis les plus amers des points d’entrée dans la béatitude du Royaume.

Il va sans dire que nous connaissons tous trop bien la douleur, le chagrin et le manque de paix. Les attaques terroristes dans notre propre pays et à l’étranger, les guerres sans fin, les meurtres et autres formes de violence et d’injustice, les conflits raciaux et politiques, les souffrances de nos frères et sœurs du Moyen-Orient et d’ailleurs persécutés pour leur foi et contraints de quitter leur patrie, notre propre perte d’êtres chers et d’autres problèmes personnels difficiles nous tentent aujourd’hui de permettre aux ténèbres de s’emparer des âmes.

Il est facile et souvent tentant de remplir nos cœurs de haine, de peur et de désespoir en acceptant le mensonge selon lequel nous trouverons le salut en damnant les autres, en rendant le mal pour le mal et en abandonnant l’espoir. Mais le faire reviendrait à se détourner de la victoire sur la mort et le péché que le Christ a accomplie à travers Sa Croix et Son tombeau vide. C’est aussi répudier le pouvoir transformateur du Saint-Esprit répandu à la Pentecôte, dont les fruits sont "amour, joie, paix, patience, gentillesse, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi." Comme l’écrivait saint Paul: "La loi n’est pas contre. Et ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs." (Galates 5: 22-24)

Afin de crucifier notre corruption et d’ouvrir les yeux de nos âmes à la Lumière rayonnante du Christ au milieu de toutes les tentations qui nous assaillent, nous devons avoir la détermination obstinée des soldats, des athlètes et des fermiers. Saint Paul a utilisé ces exemples avec saint Timothée parce qu’ils ont tous des entreprises très exigeantes qui exigent une discipline, un sacrifice et une persévérance quotidiens. Personne ne peut réussir dans ces vocations en se laissant aller, en cédant à des désirs égocentriques ou en s’abandonnant à la peur. Il a dit à Timothée de "participer à la souffrance comme un bon soldat du Christ Jésus." Ce n’est pas parce qu’il plaît à Dieu de souffrir, mais parce que vivre une vie chrétienne fidèle exige que nous luttions pour la guérison de nos âmes et au service de notre prochain, d’autant plus que nous résistons aux tentations qui menacent de nous consumer. Il y aura une certaine douleur, car nous devons prendre nos croix dans l’obéissance à la voie de notre Seigneur. Notre foi exige d’être fidèle chaque jour, quel qu’en soit le coût.

Icône de la parabole des vierges sages et des vierges folles.
Un jour la porte sera fermée et il sera trop tard !
Aujourd’hui, nous commémorons Saint Joseph de Damas, un prêtre qui a été martyrisé lors des émeutes anti-chrétiennes de 1860. Au milieu des attaques violentes par des foules qui ont tué 2.500 personnes, il a sauté de toit en toit pour entendre les confessions et donner la Communion aux personnes âgées et malades qui ne pouvaient pas quitter leur foyer. Il leur a raconté la vie des martyrs en préparation à ce qui allait advenir. Après que la cathédrale où les chrétiens s’étaient rassemblés ait été brûlée avec ceux qui étaient pris au piège à l’intérieur, saint Joseph erra dans les rues à la recherche d’autres personnes à qui il pourrait administrer les sacrements. Il a consommé ce qui restait du Corps et du Sang du Seigneur avant qu’une foule ne le mette à mort avec des haches, après quoi son corps a été traîné dans les rues et jeté dans la décharge de la ville.

Sans doute, les persécuteurs vicieux se sentaient puissants ce jour-là, mais ils étaient en réalité les plus faibles de tous, asservis à leurs passions et complètement aveugles à l’humanité fondamentale de leur prochain, sans parler de la voie miséricordieuse du Seigneur. Le Christ a dit : "L’œil est la lampe du corps. Donc, si ton œil est sain, tout ton corps sera plein de lumière; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera rempli de ténèbres. Si donc la lumière en vous est ténèbres, comme les ténèbres sont grandes !" L’exemple de saint Joseph de Damas brille par son lumineux contraste avec les âmes obscurcies qui se sont précipitées pour le tuer, lui et tant d’autres. Il n’a pas essayé de fuir une mort certaine ou de ne penser qu’à lui-même ou à sa famille. Il "partage la souffrance en tant que bon soldat du Christ Jésus" alors qu’il exerçait son ministère de son mieux auprès de Son peuple. Lui, comme tous les martyrs, brille de lumière comme une icône de la grande force que le Seigneur fournit pour nous soutenir à travers les plus grands défis de la vie, même à travers la mort elle-même.

La plupart des chrétiens ne deviennent pas des martyrs dans le sens d’être littéralement tués pour leur foi. Cependant, le Christ nous appelle tous à mourir à notre tendance à embrasser les ténèbres du péché et de la passion au lieu de Sa sainte Lumière. Nous pouvons tous le faire en réponse aux défis et aux tentations apparemment minimes auxquels nous sommes confrontés quotidiennement. Que nous le reconnaissions ou non, nous affrontons tous les jours de notre vie une version plus subtile de l’épreuve à laquelle sont confrontés les martyrs. A savoir, refuserons-nous d’abandonner notre Seigneur ? Comme le Sauveur l’a dit, "Personne ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il sera dévoué à l’un et méprisera l’autre. Tu ne peux pas servir Dieu et Mammon."

Jésus nous appelle à porter la croix,
par Thomas de Coloswar
Le Christ nous dit ici qu’adorer l’argent, la richesse et les possessions est une forme d’idolâtrie qui nous détourne de Son service. Non, ce n’est pas une tentation seulement ressentie par des gens extrêmement riches, car il dit alors : "Ne vous inquiétez pas de votre vie, de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez; ni à propos de votre corps, de ce que vous allez mettre." Nous adorons un faux dieu chaque fois que nos âmes sont si obscurcies que nous ne faisons plus confiance à la miséricorde du Seigneur pour nous soutenir à travers la vie, mais devenons plutôt obsédés par le fait de nous établir et de nous protéger nous-mêmes selon nos propres termes et par nos propres méthodes. Ce n’est pas un chemin vers la paix, mais seulement vers l’inquiétude et la peur. Comme le Seigneur l’a enseigné: "Qui d’entre vous, en étant anxieux, peut ajouter une coudée à sa taille ?" Il est Celui qui a vaincu la mort, mais nous nous inquiétons encore comme si tout était à notre portée, comme si nous pouvions résoudre tous nos problèmes et ceux de nos familles et du monde. C’est simplement une illusion qui nous attire parce que les yeux de nos âmes ne sont pas encore pleinement illuminés par la Lumière du Christ. Et céder à cela ne mène qu’à l’idolâtrie, à l’anxiété et à la déception.

Le Christ a dit : "Ne vous inquiétez pas, en disant: que mangerons-nous ? Ou que boirons-nous ? Ou que ferons-nous ? Les païens cherchent toutes ces choses; et votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Mais cherchez d’abord Son royaume et Sa justice, et toutes ces choses seront aussi les vôtres." Aucun d’entre nous ne peut prédire ou contrôler pleinement ce qui arrivera dans le monde, dans nos familles ou dans nos propres vies. Mais nous savons que si nous purifions nos cœurs et nos âmes avec la détermination inébranlable des soldats, des athlètes et des fermiers, nous obtiendrons la clarté et la force spirituelles nécessaires pour servir le Christ à travers tous les défis auxquels nous et nos proches seront confrontés

Nous éviterons la tentation attrayante de nous abandonner dans la faiblesse à nos passions, nos angoisses et nos peurs quand nous rejetons les pensées et les désirs qui nous encouragent à placer notre engagement envers n’importe qui ou n’importe quoi avant notre engagement envers le Seigneur

Quand nous considérons saint Joseph de Damas et tous les martyrs, nous nous souviendrons que le chemin que nous suivons n’est pas celui de répondre en nature à ceux qui nous menacent ou qui sont submergés par la peur, mais de voir courageusement le Royaume de Dieu et Sa justice. C’est ainsi que, même au milieu de toutes les ténèbres qui nous entourent, nous pouvons devenir rayonnants de la gloire divine et remplis de Lumière sainte comme signe du salut du monde.



samedi 11 novembre 2017

Saint Martin de Tours, priez pour nous et pour la France !



La mort de Saint Martin de Tours, Apôtre des Gaules
« Vie de Saint Martin de Tours » par Sulpice Sévère

XXI. — C’est un fait constant que Martin vit souvent des anges s’entretenir, ensemble devant lui. Il voyait aussi le démon si clairement, qu’il le distinguait toujours par quelque signe sensible, soit qu’il voulut se renfermer dans sa propre substance, soit qu’il prît les formes diverses que revêt l’esprit de malice. Aussi, le diable, ne pouvant dissimuler sa présence, ni le tromper, l’accablait-il souvent d’outrages.
Un jour, tenant une corne de bœuf ensanglantée, il entra précipitamment dans sa cellule avec de grands cris, lui montrant sa main dégouttante de sang ; et, faisant éclater la joie que lui causait le crime qu’il venait de commettre, il dit : « Martin, qu’est devenue ta puissance ? je viens de tuer l’un des tiens. » Aussitôt Martin, rassemblant les frères, leur raconte ce que vient de lui apprendre le démon, et leur ordonne d’aller examiner soigneusement dans chaque cellule quel est celui que ce malheur vient de frapper. Ils reviennent, et lui disent qu’aucun des moines ne manque, mais qu’un paysan, qu’on a loué pour transporter du bois sur un chariot, est parti pour la forêt. Il ordonne donc à quelques frères d’aller à sa rencontre. Étant partis, ils le trouvent, presque inanimé, non, loin du monastère. Sur le point d’expirer, il leur découvre la cause de sa mort et de ses blessures. « Pendant que, près de mes bœufs, je renouais le joug, dont les liens s’étaient relâchés, l’un d’eux, dégageant sa, tète, m’a donné un coup de corne dans l’aine. » Peu de temps après il expira ; il aura su sans doute par quel secret jugement le Seigneur, avait donné au démon une telle puissance : Ce qu’il y avait de merveilleux en Martin, c’est qu’il prédit aux frères non seulement l’événement que nous venons de rapporter, mais encore beaucoup d’autres du même genre.

Tombeau de Saint Martin, abritant les reliques retrouvées après la
profanation des révolutionnaires.
XXII. — Le démon, usant de mille artifices pour tromper le saint homme, se présentait fréquemment à lui sous les formes les plus variées, quelquefois sous celle de Jupiter, la plupart du temps sous celle de Mercure, et même souvent de Vénus ou de Minerve. Martin luttait intrépidement contre lui, soutenu par le signe de la croix et la prière. On entendait très souvent dans sa cellule une troupe de démons l’insulter grossièrement ; mais, sachant que tout cela n’était qu’illusion et mensonge, il ne s’en inquiétait nullement.
Quelques-uns des frères attestent qu’ils ont entendu le démon reprocher à Martin, d’une manière injurieuse, d’avoir introduit dans le monastère des frères qui avaient perdu la grâce du baptême en tombant dans diverses erreurs, de les avoir reçus après leur conversion ; et en même temps le malin esprit énumérait leurs crimes.
Martin, lui résistant toujours, répondait que les anciennes fautes sont effacées par une vie meilleure, et que, comptant sur la miséricorde du Seigneur, l’Église doit absoudre ceux qui renoncent à leurs péchés. Le démon osa le contredire, prétendit que les pécheurs ne peuvent obtenir leur pardon, et que le Seigneur n’a aucune indulgence, pour ceux qui une fois sont tombés. Alors Martin s’écria : « Si toi-même, misérable que tu es, tu cessais de tenter les hommes et si tu faisais pénitence de tes crimes, même en ce moment que le jour du jugement est proche, me confiant dans le Seigneur Jésus, je te promettrais miséricorde. »
Un poilu de la guerre de 1914
Oh ! quelle sainte présomption de la miséricorde du Seigneur ! Si ces paroles de Martin ne peuvent faire autorité en cela ; elles montrent du moins la bonté de son cœur. Puisque j’ai commencé à parler du diable et de ses artifices, quoique je semble m’éloigner ici de mon sujet, il ne sera cependant pas hors de propos de raconter le fait suivant, parce qu’il nous aidera à mieux connaître la puissance de Martin, et qu’il est bon de conserver la mémoire d’un fait si digne d’admiration, qui nous fera tenir sur nos gardes, si jamais quelque chose de pareil nous arrivait.

Prière du Pape Benoît XVI
pour les soldats morts au combat


O Dieu notre Père, source inépuisable de vie et de paix, accueillez dans vos bras miséricordieux les soldats morts durant la guerre qui, ici, a fait rage, les soldats morts de chaque guerre qui a ensanglanté la terre. Accordez leur de jouir de la lumière sans déclin, qu’ils ont entrevue dans la foi et désirée durant leur pèlerinage terrestre.

Vous, qui en Jésus Christ, votre Fils, avez offert à l’humanité souffrante le plus haut témoignage de votre amour, et qui à travers sa Croix avez racheté le monde de la domination du péché et de la mort, donnez à tous ceux qui souffrent encore à cause de guerres fratricides la force de l’espérance invincible, le courage d’actions quotidiennes de paix, une confiance laborieuse dans la civilisation de l’amour.

Répandez votre Esprit-Saint Paraclet sur les hommes d’aujourd’hui, afin qu’ils comprennent que la paix est plus précieuse que tout trésor corruptible, et travaillent tous ensemble infatigablement pour préparer aux nouvelles générations un monde où règnent la justice et la paix.

Amen.

Les bleuets pour la France. Les marguerites pour la Belgique. Les coquelicots pour le Royaume Uni.