mardi 29 septembre 2020

Solennité des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël et des neuf chœurs des Esprits bienheureux


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,

« Dévotion aux neuf chœur des Anges », 2nd traité, 1ère pratique, Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés

Les archanges des royaumes et des provinces doivent encore faire le sujet de vos dévotions ; comme aussi ceux des villes et villages où vous demeurez, et par où vous passez. C'était la dévotion du saint homme, le P. Le Fèvre, premier compagnon de saint Ignace ; et saint François de Sales en fait une honorable mention, en son livre de l'Introduction à la vie dévote. Saint François Xavier, allant aux Indes, fit ses dévotions au saint archange de ces pays ; et étant encore à Rome, il fut visité et exhorté puissamment de passer en ces terres étrangères par un ange habillé en Indien. Ce Macédonien, qui parut à saint Paul, et qui le pressait d'aller en Macédoine, pour y prêcher l'Évangile était sans doute l'archange de ce pays-là !

Nous avons dit ci-devant, qu'il y avait des anges qui prennent soin des cieux, du soleil, du feu, de l'air, des eaux, de la terre, et même des autres créatures qui sont dans le monde. Et l'angélique Docteur tient que Dieu se sert du ministère des esprits du ciel, pour tout ce qu'il fait ordinairement ici-bas en terre. C'est par eux que les fléaux de sa divine justice sont détournés, que les embrasements et les incendies s'éteignent, que les inondations cessent, que la peste s'apaise, que l'air se purifie, que les terres deviennent fertiles, et enfin que toutes sortes de biens nous arrivent, et que nous sommes préservés d'une infinité de maux ; et souvent tout cela sans que nous nous en apercevions, sans que nous sachions les obligations que nous en avons aux saints anges.

Prenons donc aujourd'hui une bonne résolution de les en remercier quelquefois, et de les invoquer et faire invoquer par des prières publiques et particulières, en temps de famine, de guerre, ou de peste, dans les autres maladies et besoins, pour la sécheresse et la pluie, pour les grains de la terre, et en toutes sortes de nécessités. Nous avons aussi dit que c'étaient les protecteurs à qui nous devons avoir recours en toutes choses, et les plus puissants que le ciel nous ait donnés pour détruire toute la puissance de nos adversaires.

Nos églises ont des anges qui les gardent, et les autels mêmes ; et ils se rendent à grandes troupes auprès des tabernacles, où repose le très-saint Sacrement de l'autel, pour y faire la cour à leur souverain. Plusieurs saints les ont vus rendre leurs adorations à leur grand Roi et au nôtre. Un saint ermite apprit de la bouche même d'un ange, qu'il gardait un autel, et qu'il n'en était point parti depuis sa consécration. C'est à ces anges que nous devons souvent avoir recours, afin qu'ils suppléent à nos négligences, à nos tiédeurs, et à notre peu de respect devant le Dieu d'infinie majesté, au très saint sacrement, afin qu'ils apaisent sa colère justement irritée, pour tant d'irrévérences qui se commettent en nos églises, afin qu'ils ouvrent les yeux à la plupart des Chrétiens qui font si peu d'attention à la vénération qui est due à nos temples. Il est bon de s'unir à ces esprits célestes, à leurs respects, à leurs amours ; et, à l'imitation du Psalmiste, chanter les louanges de Dieu en leur présence.

Ô mon Seigneur et mon Dieu, souffrez ici que mon cœur se répande et soupire devant votre majesté, sur le déplorable aveuglement que l'on remarque parmi votre peuple, qui est le peuple de lumière. Est-ce donc vous, ô Dieu infiniment adorable ! qui êtes caché avec toutes vos grandeurs sous le voile des espèces de la divine Eucharistie ? Est-ce votre corps, votre sang, votre âme, votre divinité, qui est réellement et véritablement au très-saint sacrement de l'autel ? Reste-t-il encore quelque peu de foi pour ces vérités si indubitables ?

Mais est-ce une illusion ce que nous voyons, ce que nous touchons, ce que nous apercevons si souvent dans le traitement que vous recevez des hommes en cet auguste mystère ? Les cheveux dressent, et il n'y a partie dans tout le corps qui ne tremble de frayeur, quand l'on considère les abominables profanations que font les sorciers, de ce sacrement d'amour, et les impiétés horribles des hérétiques, à l'égard de ce mystère adorable. Mais qui pourra jamais concevoir les irrévérences des fidèles, des personnes qui croient et qui craignent, et qui se disent prêts de mourir pour cette vérité ; que vous êtes, ô mon Dieu, ô adorable Jésus, très présent en la divine Eucharistie. Anges du firmament, quel spectacle est-ce pour vous que la vue d’un tel aveuglement ? Ah ! Qu’il faut bien dire que votre patience prend ces mesures de celle de ce débonnaire Sauveur, pour souffrir de telles irrévérences ! Non, il le faut dire à la face du ciel et de la terre, on ne peut en revenir ; il n'est pas possible, il faut se perdre d'étonnement lorsque l'on considère des ténèbres si effroyables. Ô mon Dieu ! Ô mon Dieu ! Vivons-nous dans un pays catholique ? Nos églises et nos autels sont-ils entre les mains des fidèles ? Ces peuples qui s'y rendent en foule, ont-ils quelque reste de foi ? Sommes-nous enchantés dans la découverte que nous faisons de ce qui se passe ; et si ce sont des vérités, pouvons-nous vivre ? Est-il possible que nous puissions rester dans un lieu où notre Maître est si étrangement traité ?

Écoutez, Chrétiens, mais écoutez-le bien : C'est une chose hors de doute, que sous la moindre petite parcelle du très saint sacrement de l'autel, le grand Dieu des éternités y est très véritablement ; tous les catholiques en demeurent d'accord. Mais quels soins apporte-t-on pour empêcher les profanations qui en peuvent arriver ? Oh ! Combien de prêtres, peu instruits des saintes rubriques, ou peu appliqués aux soins du corps adorable d'un Dieu, ne font presque point d'attention pour recueillir soigneusement les parcelles qui peuvent rester sur la patène ou sur le corporal ! La plupart des autels portatifs sont si petits, que l'on ne peut pas retirer le saint calice un peu à côté ou en arrière pour avancer la patène sur le corporal, et pouvoir lever ledit corporal, et en faire tomber les parcelles qui y restent sur la patène, en sorte que très souvent le corps du Fils de Dieu y demeure, et tombe par terre, ou bien est porté à l'eau, quand il les faut blanchir. Combien trouve-t-on de corporaux troués, ou dans une saleté qui fait bondir le cœur ? L'expérience fait voir dans les maisons religieuses, où l'on se sert à la grille d'une patène quand l'on communie, ou de quelque taffetas rouge ou vert, parce que la couleur du linge ne permet pas de voir les parcelles de la sainte hostie, qui sont de la même couleur ; l'expérience, dis-je, fait connaître que souvent plusieurs parcelles se détachent insensiblement du très saint sacrement, et que par suite, dans les lieux où il n'y a qu'une nappe ordinaire, elles tombent, ou sur cette nappe, ou par terre, à moins que le prêtre ne veille extraordinairement à porter le ciboire de telle manière, qu'il soit toujours au-dessous de la sainte hostie, ce qui n'est pas presque possible en plusieurs occasions. Si elles tombent sur la nappe, elles tombent aussi par terre ; car à chaque fois que l'on communie, on laisse aller la nappe, et l'on n'y fait pas davantage de réflexion ; ensuite on la plie, on ne la regarde pas, et quand on le ferait, les petites parcelles qui sont presque imperceptibles, ne se pourraient pas voir, à raison de la couleur blanche du linge. Voilà donc le corps d'un Dieu foulé aux pieds, et quelquefois sous les souliers d'une chétive créature.

Combien de tabernacles pleins d'araignées ou de poussière, et si peu fermés, que l'on ne voudrait pas en sa maison avoir des armoires si peu sûres et si sales pour y renfermer les moindres choses !

Combien de prêtres en laissent-ils la clef dans l'église, sans être enfermée sous quelque autre clef, que l'on doit emporter, si l'on n'emporte pas celle du tabernacle ?

Et combien de profanations arrive-t-il de ce peu de soin ? Nous parlons des choses que nous savons.

Combien de ciboires, honteusement couverts de méchants haillons, pour y mettre la divinité, le corps et le sang de l'adorable Jésus ? Cependant les Chrétiens savent et voient ces choses, et presque personne ne pense à y apporter remède. L'on entend, hé mon Dieu ! Combien de fois l'ai-je entendu ? combien de fois me l'a-t-on dit ? Il n'y a point d'argent pour avoir même un peu de linge pour faire des corporaux ou purificatoires ! Les plus pauvres paysans en trouveront pour leur avoir des chemises et des collets ; mais pour vous, mon Dieu, vous n'avez pas ce crédit.

Ô Messieurs et Mesdames, qui avez tant de beau linge, tant de beaux meubles, tant de vaisselle d'argent, et qui en avez quelquefois pour les plus bas usages, que direz-vous au jour du jugement ? Pasteurs qui avez le soin de ce corps adorable, que lui direz-vous ? Sera-ce une excuse pour vous, de dire en ce jour redoutable, que l'Église n'avait pas d'argent pour avoir des corporaux, pour avoir quelque petit ciboire ou calice ? L'épargne d'un festin, de quelque repas, ou quelque autre dépense, y serait plus que suffisante ; je dis pour des calices et des ciboires ; car deux écus, ou moins, vous suffiraient pour avoir des corporaux, qui quelquefois sont si étroits, que le prêtre, après la consécration, à peine peut-il y tenir les mains. On verra dans la chapelle d'un gentilhomme un calice d'étain ; dans celle de plusieurs ecclésiastiques, qui en ont de bons revenus, la même chose, et presque point de corporaux ou d'ornements pour le saint autel. Mais est-il bien possible que ces choses que nous avançons soient véritables ? Y a-t-il encore quelque foi du très saint sacrement parmi les Chrétiens ? Nos cœurs peuvent-ils bien subsister après cela, sans se feindre de douleur ? Qui me donnera une voix de tonnerre, pour crier par toute la terre aux enfants des hommes, et leur reprocher leur dureté et leur insensibilité ?



dimanche 27 septembre 2020

Saluons nos saints Anges

Sainte Gertude, premier Exercice

Saint Ange gardien

Salut, saint ange de Dieu, gardien de mon âme et de mon corps.

Par le très doux Cœur de Jésus-Christ, Fils de Dieu, pour l’amour de Celui qui nous a créés, toi et moi, pour l’amour de Celui qui qui, au baptême, m’a confiée à toi, reçois-moi en la garde de ta très fidèle paternité. Puissé-je, aidée par toi, traverser sur une chaussée immaculée le torrent de cette vie, jusqu’au jour où, avec toi dans la joie, je serai admise à contempler cette face melliflue que tu vois, cette exquise beauté de la Divinité impériale, dont la douceur surpasse toute suavité.

vendredi 25 septembre 2020

Je vous salue Marie

Notre Dame du Mont Carmel

Prière de saint Jean de Damas

Je vous salue, Marie, dont le nom semble indiquer l'abondance infinie des louanges que vous méritez. Car quelque innombrables que soient les éloges que l'on puisse faire de vous, jamais on ne parviendra à exprimer ce qui convient à votre dignité.

Je vous salue, grande reine, qui avez obtenu de dominer, par l'autorité maternelle, le dominateur de l'univers ; assurer que tout vous est soumis, ce n'est pas s'éloigner beaucoup de la vérité.

Je vous salue, buisson environné de flammes, qui ne portent aucun préjudice et aucune atteinte à sa tige miraculeuse ; ainsi inaccessible au péché, vous avez, par votre enfantement divin, rouvert aux mortels l'accès du royaume céleste.

Je vous salue, arche sacrée, sanctuaire construit par la main de Dieu, où le créateur du siècle nouveau a déposé ses trésors, et d'où est sorti Jésus le nouveau Noé qui a rempli de sainteté le monde de ces derniers temps.

Je vous salue, tige sacrée, rameau planté par le Seigneur lui-même, vous qui seule féconde entre toutes les vierges, avez fait sans aucun secours humain germer comme une belle Fleur, un fils tout-puissant qui est le maître de l'univers.

Je vous salue, urne fabriquée de l'or le plus pur, vase séparé de tout autre vase, d'où le monde entier reçoit le don de la manne céleste, je veux dire le pain de vie, cuit aux saintes ardeurs de la divinité.

Je vous salue, tabernacle élevé par la puissance de Dieu, nouvelle création, Ciel nouveau mille fois supérieur à la voûte du firmament, d'où est sorti le Très-Haut pour habiter en personne avec les hommes, et d'où a découlé sur la terre, l'éternelle propitiation.

Je vous salue encensoir d'or, mais d'un or tout spirituel, qui portant en vous un charbon divin, exhalez les doux parfums de l'esprit et dissipez l'odeur infecte de la corruption mondaine...

Je vous salue, temple du Seigneur, séjour de pureté, vous dont David a dit : « Seigneur, votre temple est saint et admirable par sa justice » ; vous à qui Jésus-Christ a emprunté le tabernacle de son corps pour faire des mortels le tabernacle du Dieu vivant. Je vous salue, source expiatrice, fontaine abondante en eaux célestes, ruisseau qui roulez des flots de sainteté, et d'où surgit le Saint des saints, qui efface les péchés du genre humain. Je vous salue, lieu ineffable où repose le Seigneur, terre que ses pieds ont doucement foulée, qui avez attaché à un lieu, en le revêtant de la chair, celui qui était libre de tout lieu, qui avez rendu composé celui qui était simple, temporel celui qui était éternel, borné celui qui ne connaissait point de bornes...

Je vous salue, porte tournée à l'orient, d'où s'élance le soleil levant de la vie, dont les rayons diminuent pour l'homme le triste couchant de la mort.

Je vous salue, trône glorieux dont le faîte s'élève jusqu'aux nues, siège animé, où prend place le roi du ciel, et où il goûte un repos plus doux que dans les célestes intelligences elles-mêmes.

Je vous salue, vrai chérubin, âme embrasée d'ardeurs, riche en sentiments divins qui sont comme autant d'yeux pour vous, centre de clarté, qui lancez des traits multipliés de grâce, et dont la libéralité transmet aux hommes la lumière qui ne se couche jamais.

Je vous salue, mère étrangère aux douceurs du mariage, seule immaculée parmi les mères, qui avez obtenu les joies de la maternité, en conservant les privilèges de la virginité ; prodige singulier, prodige nouveau qui surpasse tous les miracles.

Je vous salue, vierge féconde, seule mère parmi les vierges, qui avez gardé le trésor de la virginité en recevant les consolations de la maternité, merveille qui, par la grandeur de l'étonnement qu'elle inspire, éclipse toutes les autres merveilles. Je vous salue, sceau royal, qui avez formé de votre substance le roi de l'univers qui naît de vous dans un petit corps semblable à celui de sa mère ; car c'est une loi invariable, que telle est la mère, tel doit être le fils.

Notre Dame du Puy

Je vous salue, livre scellé, étranger à toutes les pensées des passions, où se laisse entrevoir, mais seulement à l'œil virginal, celui qui est l'arbitre de la loi divine. Je vous salue, volume pur et incorruptible, où est gravé le nouveau mystère, où le verbe exempt de toute forme a pris un corps dessiné d'après la forme et les couleurs humaines, en se rendant semblable à nous sous tous les rapports, excepté sous celui du péché.

Je vous salue, fontaine scellée, source d'innocence d'où a découlé, sans porter atteinte aux sceaux de la virginité, Jésus le ruisseau de la vie, qui par la participation de ses biens, nous a rappelés à l'immortalité et ramenés à ce paradis qui ne vieillit jamais.

Je vous salue, jardin fermé, bosquet fertile, mais où la virginité n'a jamais donné aucun accès, et dont l'odeur est comme celle d'un champ en plein rapport, qu'a béni le Seigneur à qui vous avez communiqué la vie.

Je vous salue, rose incorruptible, dont le parfum est si suave qu'on ne saurait en exprimer la douceur ; le Seigneur l'a senti, et il est venu se reposer en elle, il a germé d'elle comme une fleur qui a réduit au néant la vaine odeur du monde...

Je vous salue, ô lys, dont le Fils Jésus revêt de splendeur les lys de nos campagnes, ô parterre odoriférant, où ce divin Sauveur a, sans culture et sans travail mortel, revêtu cette robe éclatante qui fait pâlir les ornements d'un Salomon.

Je vous salue, céleste aromate dont les gouttes embaumées exhalent une odeur si douce à celui qui a dit dans le Cantique des Cantiques : « Mon nard a donné son odeur ».

Je vous salue, fille auguste, jeune prêtresse du Dieu vivant, dont la pureté excite les désirs, et dont la parure attire l'admiration du Seigneur, comme il le témoigne dans le même livre par ces paroles : « Que vos pas sont beaux, que votre chaussure est brillante, fille d'Aminadab ».

Je vous salue, illustre sœur, amour suprême de ce noble frère dont vous partagez le titre et la beauté, et qui vous dit encore : « Vous avez blessé mon cœur, ô ma sœur, ô mon épouse, vous avez blessé mon cœur ».

Je vous salue, chaste épouse, dont l'Esprit-Saint a présidé les noces, et dont l'époux est Jésus-Christ même qui chante dans les Cantique des Cantiques : « Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il n’y a point de tache en vous ; venez, ô mon épouse, venez du Liban ».

Je vous salue, or très pur, éprouvé par le feu du Saint Esprit dans le creuset du siècle, et que la rouille de la malice n'a jamais souillé, or mystérieux dont se composaient le chandelier, la table et tous les autres objets qui, selon les prescriptions de la loi, faits de ce précieux métal, représentaient, dans un sens allégorique et nullement ambigu, votre personne sacrée sous des noms divers et multipliés.

Je vous salue, bois incorruptible, qui n'avez jamais admis en vous de vers rongeur, vous qui avez fourni la matière pour élever à Dieu un tribunal et un autel spirituels formés, non d'un bois impérissable, mais de votre sein immaculé.

Je vous salue, pourpre royale, qui de votre sang virginal avez tissé un vêtement écarlate au Dieu qui a dit : « Les plis de votre Me sont comme la pourpre qui a été liée et teinte dans les canaux du roi ; que vous êtes belle ! que vous êtes aimable ! »

Je vous salue, lien fortement filé, qui renfermez dans vos nœuds les hautes pensées et les sentiments sublimes, qui ne mollissez jamais, et jamais ne cédez aux attaques de la séduction... ; pourpre sacrée, or précieux qui se confondent dans un même tissu, pour former l'éphod du Pontife suprême des vertus célestes...

Je vous salue, nuée légère, qui, comme à l'autel, avez caché le pain de vie, et sur laquelle s'est assis le Seigneur, ainsi qu'Isaïe l'a prophétisé.

Je vous salue, vierge sans tache, honneur de la sainte intégrité, qui avez enfanté le Verbe Immaculé, et fait luire la splendeur de la virginité qui abrège la durée du monde, en multipliant les élus.

Je vous salue, modèle de pureté, qui pouvez seule vous glorifier d'avoir un cœur sans souillure, montagne vraiment agréable à Dieu, du haut de laquelle est communiqué au nouvel Israël une sainteté plus excellente et plus durable que l'ancienne.

Je vous salue, toison de Gédéon, symbole de victoire, de laquelle a coulé en figure la rosée immortelle, qui a tenu ce langage : « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde... » Je vous salue, nuée lumineuse, qui couvra de l'ombre de votre intercession le nouvel Israël dans la solitude de cette vie, et du fond de laquelle ont retenti les décrets de la grâce...

Je vous salue, chandelier d'or, vase solide de la virginité, dont l'inspiration du Saint-Esprit est la mèche mystérieuse, et dont l'huile est le corps sacré emprunté à votre chair immaculée, heureuse combinaison d'où procède la lumière qui ne connaît pas de couchant, et qui allumé par votre saint ministère a brillé sur les peuples assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour les conduire à la vie éternelle.

Je vous salue, pleine de grâce ; que peut-il y avoir, et quant au nom et quant à la réalité, de plus consolant, de plus gracieux que vous, par qui est venu au monde Jésus-Christ la joie immortelle, le remède à la tristesse attirée par Adam sur nos têtes.

Voile de la Vierge, cathédrale de Chartres

Je vous salue, paradis de délices, jardin plus fortuné que l'Éden, où a germé la plante verdoyante de toute vertu, et brillé l'arbre de la vie ; car c'est par le saint commerce que vous avez eu avec Dieu, que nous sommes rappelés à la vie primitive, malgré les menaces du glaive flamboyant dont parle l'Écriture, et qui cède et fuit devant vous.

Je vous salue, cité du grand Roi, pour emprunter les oracles de David, cité célèbre et glorieuse, où s'ouvre le palais des cieux, où les habitants de la terre inscrits comme citoyens, tressaillent d'une joie perpétuelle, et dont l'esprit enfin et la langue de tous font de grandes et admirables peintures en Jésus-Christ duquel vous m'obtiendrez grâce pour la faute que j'ai commise en osant, malgré ma misère et mon peu de talent pour la parole, essayer de chanter vos louanges innombrables. A lui soit, comme il convient, gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Saint Séraphin de Sarov implorant la Mère de Dieu

mercredi 23 septembre 2020

Prenons les moyens nécessaires pour faire la bien


De Saint Jean de Kronstadt

Notre négligence, notre imprudence, et notre paresse concernant notre salut sont vraiment étonnantes ; car combien nombreux sont les moyens, les facultés, et les commodités qui nous sont accordés pour ce salut par le tout-compatissant et Seigneur à la grande miséricorde ! Premièrement : notre soif naturelle pour le salut, la paix et la béatitude de l'âme ;

La lumière de la compréhension et le désir de notre volonté pour tout ce qui est vrai, bon, beau, pur, exalté ;

L'abondance de la grâce qui nous est donnée pour le salut, qui coule comme des rivières au sein de l'Église et désaltèrent les âmes assoiffées de salut ;

La proximité et la bienveillance du Seigneur pour nous sauver à chaque fois et à chaque instant ;

« L'Esprit lui-même intercède par des soupirs qui ne peuvent être prononcés » (Rm VIII. 26), l'assistance et la coopération de nos anges gardiens pour notre salut, le service divin journalier dans l'Eglise, les Mystères salutaires, des prières, et l'intercession de la Mère de Dieu et tous les Saints.

Il est incroyable de voir comment avec tout cela on peut encore périr, et non pas être tous sauvés. Certes, il y a beaucoup de choses qui entravent notre salut : tentations provenant de notre chair trop passionnée, du monde adultère et pécheur, du diable qui a mis partout des pièges pour notre destruction, la corruption de notre nature, notre conception et notre naissance non exemptes de péché ; les inclinations et les habitudes du péché.

Cependant, bien plus importants sont les moyens de salut que les voies de la perdition. « Car bien plus grand est Celui qui est en vous (le Christ), que celui qui est dans le monde (le diable) » (I Jean IV. 4), et tous les saints ont vaincu toutes les épreuves et ont été sauvés. Mais que faisons-nous ? Nous somnolons et nous dormons ! Remplis de honte, de péché, de douleur, de tristesse ! Le péché gagne sur nous d’autant qu'il a lui-même été profondément enterré en nous et a pris son ascendant sur nous, dans nos cœurs, dans notre chair passionnée, et il s'est fait une forteresse de nos propres passions, de notre amour-propre, de la concupiscence, de l'amour de l'honneur, de la fierté, de l'amour des biens, de l'incontinence, de l'auto-suffisance, du peu de foi, de l'incrédulité, de la libre-pensée, de l'hypocrisie, de la partialité, de la paresse, et par ces passions, comme avec des armes puissantes, il nous tire vers le bas et nous emmène en captivité, nous coupe et nous éloigne du Christ, notre vie véritable.

C'est pourquoi celui qui désire le salut doit creuser, plonger au fond de son cœur, et construire ses fondations sur le roc, qui est le Christ le Sauveur, sur une foi forte et inébranlable en lui, sur l'espérance en lui, et sur rien ni personne d'autre, sur un amour fort pour Lui et son prochain.

 

dimanche 20 septembre 2020

Prière à l'Ange gardien

Anges à la Croix

Saint Ange de Dieu, préposé à la garde de mon âme misérable et de ma vie de passion, ne m'abandonne pas, moi pécheur, et ne t'éloigne pas de moi à cause de mon intempérance.

Ne laisse pas de place au démon malin pour s'emparer de moi par l'ascendant de ce corps mortel (fatigué ou malade).

Fortifie mon bras fatigué, et conduis-moi dans la voie du Salut.

Oui, ô Saint Ange de Dieu, gardien de mon âme et de mon corps, pardonne-moi tout ce par quoi je t'ai offensé tous les jours de ma vie.

Protège-moi en ce jour et préserve-moi contre toute tentation du malin, afin que par aucun péché je ne n'attriste Dieu.

Prie pour moi le Seigneur afin qu'Il m'affermisse dans Son amour et fasse de moi un serviteur digne de Sa miséricorde.

Que par ta sainte intercession le Seigneur Dieu m'accorde une profonde humilité, un véritable repentir et  une profonde componction.

Et lors de mon départ vers la Lumière Incréée, vers le Père, le Fils et le saint Esprit, Trinité Sainte, Consubstantiel et Indivisible, vers la Mère de Dieu Toute Pure et Toute Immaculée, soit mon guide véritable et mon avocat généreux. Amen.


jeudi 17 septembre 2020

Marie, Terreur des démons

O Marie, conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à vous !

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie II

Cependant pour l’ordinaire il (le démon) le molestait sous la forme d’un serpent qui s’entortillait sur son corps, entre ses vêtements et sa chair. Aussi ce démon disait que le nom d’Isacaron lui avait été donné par de certains peuples étrangers et qu’il signifiait en leur langue serpent tortu.

Cette vexation diabolique sous une forme si monstrueuse et en la manière qu’elle se faisait, causait une horreur naturelle au Père (Seurin) et lui donnait un étrange tourment, d’autant plus qu’elle lui dura une année entière ou davantage, sans presque aucune relâche.

Ce fut la nuit du dix-neuvième de janvier que commença cette obsession secrète qui l’affligea sensiblement par des tentations extraordinaires contre la pureté.

 

C’est ce qui le pressa de se mettre tout de nouveau sous la protection de la très sainte Vierge. Il fut inspiré de s’en représenter la figure dans son imagination, l’y regardant comme tenant son Fils entre ses bras et, dès la première fois qu’il se fut formé cette image sainte, il en ressentit bientôt les effets.

O aimable Vierge, qu’il fait bon avoir recours à vous ! Car l’opération du démon diminua et, en peu de temps, elle fut entièrement amortie.


Tapisserie de l'Apocalyspe, Angers. Les saints Anges combattant le démon

mardi 15 septembre 2020

Notre-Dame des douleurs

Saint Anselme, De l’exercice de la Vierge, I 5.

 

Piéta, Sainte-Marguerite, Paris

Ta peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu’une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l’on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de ta douleur. Elle a été si grande et si immense, qu’elle a crucifié toutes tes entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de ton cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que tu n’aurais jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l’esprit de vie de ton aimable Fils, pour lequel tu souffrais de si grands tourments, ne t’avait soutenue et fortifiée par sa puissance infinie.

 

lundi 14 septembre 2020

Solennité de la Croix glorieuse de Notre Seigneur Jésus-Christ

Synaxaire « La vie des Saints de l'Eglise Orthodoxe », par le Hiéromoine Macaire de Simonos Pètra, tome 1


Tropaire, t. 4
Comme tu as orné de splendeur * le céleste firmament, * sur terre aussi tu pares de beauté * la sainte demeure de ta gloire, Seigneur. * Pour les siècles des siècles affermis-la * et par les prières de la Mère de Dieu * agrée les incessantes supplications * qu'en ce temple nous faisons monter jusqu'à toi, * Seigneur, notre vie et l'universelle résurrection.

Tropaire, t. 2
Nous t'offrons, Seigneur, le talisman de la vivifiante Croix * que malgré notre indignité tu nous donnas dans ta bonté; * sauvegarde notre pays et tout le peuple chrétien * par les prières de la Mère de Dieu, seul Ami des hommes.

Lucernaire, t. 6
L'ancienne Loi prescrivait * d'observer la dédicace, et faisait bien; * mais il est préférable d'observer, * par la Dédicace, le renouveau; * car les îles, au dire d'Isaïe, * doivent se renouveler devant Dieu; * par ces îles entendons les Eglises des Gentils * qui viennent d'être fondées * et se consolident pour Dieu; * c'est pourquoi nous aussi, * fêtant la Dédicace, célébrons le renouveau.

Frères, opérez le renouveau * et, rejetant le vieil homme, vivez * dans une vie nouvelle, en refrénant tout ce qui procure la mort; * corrigeons tous nos membres et détestons * la nourriture prise à l'arbre pour notre malheur, * nous souvenant de nos antiques fautes pour les fuir; * c'est ainsi que l'homme est renouvelé, * ainsi est observé le jour du Renouveau.

Ô Christ et Verbe éternel, * telle un donjon tu as placé * ton Eglise, que tu fondas * sur la roche de la foi * et qui demeure, par conséquent, * inébranlable pour les siècles, te possédant, * toi qui pour elle en ces derniers temps * t'es fait homme sans changement. * Aussi, dans l'action de grâces, nous te chantons: * avant les siècles, maintenant et toujours * tu es notre Roi; Seigneur, gloire à toi.

Suivant l'exemple de ta bonté, * les ignorants se révélèrent sensés; * après ta mort, descendu par loi de nature au tombeau, * bienheureux Corneille, tu en fis * la source des miracles coulant à flots * pour guérir les malades, les affligés * et chasser les esprits pernicieux, * par grâce de l'Esprit saint, Pontife inspiré.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

En ce jour fut rendu visible le bois de la Croix, * en ce jour furent détruits les complots des impies, * en ce jour les empereurs des croyants * firent triompher notre foi; * et, si jadis par l'arbre Adam fut déchu, * par l'arbre de la Croix maintenant * les démons sont frappés de terreur. * Gloire à toi, Seigneur tout-puissant, gloire à toi.

Kondakion, t. 4

L'Eglise s'est montrée comme un ciel aux mille feux * illuminant l'ensemble des croyants; * nous y chantons: Seigneur, affermis ce temple saint. 

Ikos
Le Verbe ayant vécu parmi nous selon la chair, * le fils du tonnerre en l'Ecriture nous dit: * Nous avons vu clairement la gloire du Fils, * celle qu'il tient du Père par grâce de vérité. * A tous les fidèles qui l'ont reçu * il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu; * et nous qui sommes nés de nouveau * non par la volonté du sang ni de la chair, * mais tirons notre croissance de l'Esprit saint, * dans la maison de prière bâtie de nos mains * nous chantons: Seigneur, affermis ce temple saint.

Exapostilaire t. 2

Le Seigneur élevé sur la croix au Golgotha * accomplit notre salut et renouvela l'entière création; * déposé au tombeau vivifiant, le troisième jour * il ressuscita comme Dieu; * et nous tous, avec les chœurs des Anges nous célébrons * la Dédicace de sa lumineuse et vénérable Résurrection.

Au milieu de la terre il accomplit le salut par la Croix, * le Seigneur Dieu qui voulut prendre chair pour le renouveau du monde entier; * déposé au tombeau, le troisième jour * il est ressuscité, et désormais * comme arrhes de la vie nous avons sa divine Résurrection, * dont nous célébrons la Dédicace avec les Anges de Dieu.

Ô Vierge, dans l'allégresse nous te disons: Réjouis-toi, * qui délivres Adam et Eve de l'antique malédiction; * réjouis-toi, par qui la nature des mortels * fut élevée à la gloire céleste de ton Fils et ton Dieu; * réjouis-toi, Mère de Dieu et Vierge Marie, car devant elle, grâce à toi, * se prosternent les Anges en tout temps dans les cieux.

 

Comme sainte Hélène venait de découvrir le saint Sépulcre ainsi que les instruments de la Passion [14 sept.], saint Constantin le Grand — qui désirait rendre grâce à Dieu de l’heureuse conclusion du Concile de Nicée — ordonna à l’évêque de Jérusalem, saint Macaire [16 août], d’élever sans retard et aux frais de l’État, sur les lieux de la Rédemption du monde, un édifice qui serait le plus splendide possible. Après avoir isolé le Saint-Sépulcre de la colline dans laquelle il avait été creusé, on orna richement la grotte, qui devait être recouverte, par la suite, d’un édifice en rotonde : l’Anastasis. On construisit ensuite, séparée du Tombeau par un atrium avec portiques et colonnades, une vaste basilique à cinq nefs, nommée le Martyrion, décorée somptueusement de colonnes de marbres, de mosaïques et de plafonds dorés, dans laquelle était conservée la relique de la sainte Croix. Entre l’Anastasis et le Martyrion, au sud-ouest, se dressait le rocher du Golgotha, sur lequel on avait planté une croix que l’on vénérait en accédant à la plate-forme par un escalier à rampe d’argent.

Lorsque, au bout de dix ans de travaux (325-335), l’église fut achevée, l’empereur envoya un représentant au Concile, réuni à Tyr, pour inviter tous les évêques qui s’y trouvaient à se rendre à Jérusalem, afin de procéder à la consécration. La dédicace de la basilique eut lieu à l’occasion du trentième anniversaire du règne de saint Constantin, le 13 septembre 335, au milieu de somptueuses manifestations et de grandes réjouissances populaires. Par la suite, on institua la commémoration annuelle de cet événement dans tout l’Empire, pour remplacer la fête païenne de Jupiter Capitolin. Ce temple élevé à la gloire de la Résurrection du Sauveur était si beau, ce lieu si vénérable, qu’il devint le symbole de la victoire du christianisme et le modèle de toute église. Comme le terme grec pour désigner la consécration d’une église signifie littéralement « renouvellement » (enkainia), les saints Pères ont profité de cette célébration pour célébrer, dans l’office de ce jour, le renouvellement de toute la création sensible, accompli par la résurrection du Christ.

L'ange au tombeau du Christ annonçant la Résurrection, par Benjamin Gerritsz


samedi 12 septembre 2020

Fête du Saint Nom de Marie, terreur des démons

Prière à la Mère de Dieu de Saint Nicolas de Jichtra

Des vagues de passion perturbent mon esprit, une grande tristesse et une grande angoisse ont submergé mon âme. 

Embaume mon âme dans la paix de ton fils, ô Très Sainte, et par Sa Grâce éloigne tout doute et tout désespoir. 

Calme la tempête de mes péchés, qui, comme un ver de feu, me brûle, et éteins en moi sa flamme.

Remplis mon cœur de joie, ô Très Pure, et disperse le brouillard de mes iniquités, qui me trouble. 

Illumine-moi de la Lumière de Ton Fils. 

Impuissante est mon âme, et tout m'est ardu, même la prière. 

Me voici, froid comme une pierre, ma bouche murmurant des prières, tandis que mon cœur reste immobile, car il est étouffé dans l'angoisse. 

Fais fondre la glace qui entoure mon âme et réchauffe mon cœur de ton amour.

Je me fie pas à la protection humaine, mais je me prosterne devant Toi, ô Très Pure souveraine Mère de Dieu, ne me rejette pas, mais prête l'oreille à la prière de ton serviteur. 

La tristesse m'a vaincu; je ne puis plus supporter les attaques démoniaques.

Je n'ai nulle protection; il n'est nul refuge pour le misérable que je suis, et dans ce combat, je suis toujours blessé ne bénéficiant d'aucune protection, il n'existe pas de refuge pour moi, pauvre homme, et dans cette bataille, je suis à jamais blessé. 

Je n'ai d'autre consolation que toi, ô Souveraine. 

Ô espérance et protection de tous les croyants, ne rejette pas ma prière. Amen!

Ô Très Sainte Mère du Christ, Très Pure, Très Sainte Génitrice de Dieu, Satan me bat comme les vagues de la mer contre un navire, me poursuivant le jour et me tourmentant la nuit. 

Je n'ai pas de paix; en turbulence est mon âme, mon esprit tremble. 

Entends-moi, ô Très Sainte et aide-moi. 

Intercède devant le cher Seigneur, afin qu'Il aie pitié de moi et me pardonne les péchés que j'ai commis. 

Ô Très Sainte Mère de Jésus, ta grâce est grande, elle est le plus puissant adversaire des pouvoirs de l'Hadès. 

Tu es capable de sauver même le plus grand des pécheurs qui, ayant été jeté dans les profondeurs de l'enfer par les puissances impures, ferait appel à toi. 

Ainsi, sauve-moi, car vois, Satan me fera trébucher et détruira ma foi, mais j'ai confiance dans le Seigneur. 

Je te magnifie, toi Qui es plus Sainte que les Chérubins et les Séraphins.

 


mardi 8 septembre 2020

Nativité de la Très Sainte Vierge Marie

Homélie de Saint André de Crète, extrait

Aujourd'hui comme pour des noces, l'Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu.


Nativité de Notre Dame

Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état primitif. Aujourd'hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère, née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force.


Aujourd'hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.