mardi 26 décembre 2017

Appelés à devenir des fils de Dieu par Notre Seigneur Jésus Christ

« Science et pratique du Chrétien », par le vénérable abbé Henri Marie Boudon

C’est de cette union que le divin amour nous élève en cinquième lieu à être des Dieux par participation. Je me sers des termes de la divine parole : « Je leur ai dit, dit le Saint Esprit par le Psalmiste : vous êtes des Dieux, vous êtes tous les enfants du Très haut. » Et saint Pierre ne nous enseigne-t-il pas que Dieu nous a fait de grandes et précieuses faveurs, qu’il avait mises pour nous rendre, par elles, participants de la nature divine, ce qui se fait en nous alliant avec lui par les unions les plus nobles qu’il contracte avec nous.

Alliance que saint Denys et saint Basile appellent « Déification », ou un état qui nous rend Dieux. Nous entrons par ce moyen en société avec les trois Personnes divines, comme nous le déclare le disciple de l’amour. Or cette alliance est comparée par le Fils de Dieu avec l’amitié qui est entre lui et son Père éternel au chapitre XVII de saint Jean, où il marque qu’il désire que les fidèles soient tous un entre eux et avec lui et son Père, car l’unité des Chrétiens entre eux, étant formée par le Saint Esprit ils sont, par lui-même ai aussi unis avec Dieu.

Mais, de plus, cet adorable Sauveur dit ces paroles : « Je leur ai donné la gloire que vous m’avez donnée afin qu’ils soient un comme nous sommes un. » ; c’est à dire un entre eux et un avec nous. Mais toutes ces grandeurs qui sont admirables sont destinées à tous les fidèles sans aucune réserve et aux personnes les plus abjectes selon le monde, les plus affligées, les plus méprisées, les plus rebutées, les plus pauvres, si elles sont et persévèrent d’être effectivement et véritablement Chrétiennes.

Mais ce qui est bien déplorable, c’est que la plupart des Chrétiens ne connaissent pas les faveurs singulières de leur état ; ils les ignorent parce qu’ils les méditent peu et, quand ils les méditent, ils en sont peu pénétrés, parce que leur esprit est peu susceptible de la divine lumière, à raison de ses impuretés ; et, lorsqu’ils en sont éclairés, leur cœur n’en est pas bien touché parce que leur attache aux choses de ce monde les en rend incapables ; et quand même ils en sont touchés, il y a peu de pratique parce qu’il y a peu de fidélité aux mouvements de la grâce ; et, qu’à peine s’est-on élevé par amour vers le Ciel et le Dieu du Ciel, qu’aussitôt presque même l’on retombe malheureusement en terre par l’amour de soi-même, du monde et des choses du monde.



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