dimanche 14 février 2021

Adorons Dieu de tout notre cœur

Du Cardinal Joseph Ratzinger –
Benoît XVI

Certains milieux, qui exercent une influence notable, essaient de nous convaincre que nous n'avons pas besoin de nous agenouiller. Ils disent que ce geste ne correspond pas à notre culture. ~En fait, l'acte de s'agenouiller caractéristique des chrétiens ne se pose pas comme une forme d'inculturation dans des coutumes existantes, mais, au contraire, est une expression de la culture chrétienne qui transforme la culture existante à partir d'une connaissance et d'une expérience de Dieu nouvelles et plus profondes. 

L'acte de s'agenouiller ne provient pas d'une quelconque culture, mais de la Bible et de son expérience de Dieu. L'importance centrale que l'agenouillement a dans la Bible peut être déduite du fait que rien que dans le Nouveau Testament, le mot proskynein apparaît 59 fois, dont 24 dans l'Apocalypse, le livre de la liturgie céleste, qui est présenté à l'Eglise comme modèle et critère pour sa liturgie ~ L'agenouillement n'est pas seulement un geste chrétien, c'est un geste christologique. L'étape la plus importante sur la théologie de l'agenouillement est et reste pour moi le grand hymne christologique de la lettre aux Philippiens 2,6-11.~ 

La croix est devenue le signe universel de la présence de Dieu, et tout ce que nous avons entendu jusqu'à présent sur la croix historique et cosmique, doit trouver ici son vrai sens.

La liturgie chrétienne est précisément à cause de cela liturgie cosmique, par le fait qu'elle plie les genoux devant le Seigneur crucifié et élevé. C'est cela qui est le centre de la vraie "culture" - la culture de la vérité. L'humble geste avec lequel nous tombons aux pieds du Seigneur, nous met sur le vrai chemin de la vie, en harmonie avec le cosmos tout entier.

On pourrait dire encore beaucoup, comme, par exemple, ~le récit tiré des Sentences des Pères du désert, selon lequel le diable fut contraint par Dieu de se présenter à un certain 'abbas' (Père) Apollo, et son aspect était noir, horrible à voir, avec des membres effroyablement maigres et, surtout, il n'avait pas de genoux. L'incapacité à se mettre à genoux apparaît comme l'essence même du diabolique.


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