Il la fit cette première communion, dès l’année suivante à l’âge de neuf ans, et ce fut alors que le torrent des faveurs célestes que les chutes dont nous venons de parler avaient arrêté pour un temps reprit chez lui son cours avec plus d’abondance et plus d’impétuosité qu’auparavant.
Il fit avec une nouvelle ferveur ses pieuses lectures et il y en eut une qui le porta à une action bien extraordinaire pour son âge. Ayant trouvé par hasard ou plutôt par une secrète disposition de la Providence un sermon à l’honneur de saint Jean l’Evangéliste qui traitait de la pureté de ce grand apôtre, son cœur en fut si touché, si attendri, qu’il conçut un violent désir d’imiter ce disciple bien-aimé de l’époux et du roi des vierges.
Depuis ce jour qu’il regarda sans cesse comme le plus beau de ses jours, Boudon conçut pour le saint évangéliste de la charité, une tendresse qui ne s’altéra jamais ou plutôt qui crût et se multiplia beaucoup plus que l’âge et les années. Il ne se lassait ni de célébrer ses grandeurs ni de publier les grâces qu’il croyait en avoir reçues : « Grand saint, disait-il dans ces mouvements rapides dont il semblait n’être pas maître, puisse le ciel accroître le nombre de vos serviteurs et les combler de ses plus douces bénédictions ! Que le Seigneur répande de plus en plus dans ton Eglise un instinct d’amour pour vos excellentes perfections, que votre Nom soit grand dans toutes les nations, qu’il soit célébré depuis un bout du monde jusqu’à l’autre. »
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