L'arrivée à Bethléem de Marie et de Joseph |
De la solennité de la Nativité du Sauveur
par Dom Guéranger, in « L’année liturgique »
Honorons
donc le sommeil de Jésus enfant ; rendons nos hommages au nouveau-né dans
cet état de repos volontaire,
et songeons aux fatigues qui l’attendent au réveil.
Il
grandira, cet enfant ; il deviendra un homme, il marchera, à travers tous
les labeurs, à la recherche de nos âmes, pauvres brebis égarées. Que du moins, dans ces premières heures
de sa vie mortelle, son sommeil ne soit pas troublé ; que la pensée de nos péchés n’agite pas son cœur ; que Marie
jouisse en paix du bonheur de contempler le repos de cet Enfant qui doit plus
tard lui causer tant de larmes. Le jour viendra assez tôt où il
dira : Les renards ont leurs tanières, les oiseaux du ciel ont
leurs nids ; et le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête.
Pierre de Celles dit admirablement, dans
son quatrième Sermon sur la Nativité du Seigneur :
Le Christ a eu trois endroits où reposer sa tête. D’abord, le sein de son Père éternel. Il dit « Je suis dans le Père et
le Père est en moi ». Quel repos plus
délectable que cette complaisance du Père dans le Fils, et du Fils dans le
Père ? Dans une mutuelle et ineffable dilection, ils sont heureux par l’union.
Mais, tout en conservant ce lieu de repos
éternel, le Fils de Dieu en a cherché un
second au sein de la Vierge. Il l’a couverte de l’ombre de l’Esprit-Saint, et il a pris en elle un long sommeil,
pendant que se formait en elle son corps humain. La très pure Vierge n’a
point troublé le sommeil de son Fils ; elle a tenu toutes les puissances
de son âme dans un silence digne du ciel, et ravie en elle-même, elle entendait des mystères qu’il n’est pas
donné à l’homme de répéter.
Le troisième lieu du repos du Christ est en l’homme. Il est dans un cœur purifié par la foi, dilaté par la charité, élevé par la
contemplation, renouvelé par l’Esprit-
Saint. Un tel cœur offrira au Christ, non pas une demeure terrestre, mais une
habitation toute céleste, et
l’Enfant qui nous est né ne refusera pas d’y prendre son repos.
Gloria in excelcis Deo ! |
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