Christ en gloire entouré de la Vierge Marie et des saints Apôtres, monastère de l'Emmanuel, Bethléem |
Sermon de Saint Léon le Grand pour l’Ascension, sur ce qui s'est passé entre la Résurrection et
l'Ascension.
Les jours qui s'écoulèrent entre la
résurrection du Seigneur et son ascension, mes bien-aimés, n'ont pas été dépourvus d'événements
: de grands mystères y ont reçu leur
confirmation, de grandes vérités y ont été révélées.
C'est
alors que la crainte d'une mort amère est écartée, et que l'immortalité, non seulement de l'âme mais aussi de la chair, est
manifestée. C'est alors que, par le souffle du Seigneur, le Saint-Esprit est communiqué à tous les
Apôtres ; et le bienheureux Apôtre
Pierre, après avoir reçu les clefs du Royaume, se voit confier, de préférence
aux autres, la garde du bercail du Seigneur.
Retable, l'Ascension, Tolède |
En
ces jours-là, le Seigneur se joint à
deux disciples et les accompagne en chemin ; et, afin de dissiper en nous
toute l'obscurité du doute, il reproche à ces hommes apeurés leur lenteur à
comprendre. Les cœurs qu'il éclaire
voient s'allumer en eux la flamme de la foi; ils étaient tièdes, et ils deviennent
brûlants lorsque le Seigneur leur fait comprendre les Écritures. À la
fraction du pain, les yeux des convives s'ouvrent. Ils ont un bonheur bien plus
grand, eux qui voient se manifester la glorification de leur nature humaine,
que nos premiers parents qui conçoivent de la honte pour leur désobéissance.~
Pendant tout ce temps qui s'est écoulé
entre la résurrection du Seigneur et son ascension, voilà, mes bien-aimés, de
quoi la providence divine s'est occupée, voilà ce qu'elle a enseigné, voilà ce qu'elle a fait comprendre aux
yeux et aux cœurs de ses amis : on reconnaîtrait que le Seigneur Jésus
était vraiment ressuscité, lui qui vraiment était né, avait souffert et était
mort vraiment.
Aussi
les bienheureux Apôtres et tous les disciples que la mort de la croix avait
apeurés et qui doutaient de la foi en la résurrection furent-ils raffermis par
l'évidence de la vérité ; si bien que, lorsque
le Seigneur partit vers les hauteurs des cieux, ils ne furent affectés d'aucune
tristesse, mais comblés d'une grande joie.
Certes,
c'était pour eux un motif puissant et indicible de se réjouir puisque, devant
le groupe des Apôtres, la nature humaine
recevait une dignité supérieure à celle de toutes les créatures célestes ; elle
allait dépasser les chœurs des anges et monter plus haut que les archanges ;
les êtres les plus sublimes ne pourraient mesurer son degré d'élévation, car
elle allait être admise à trôner auprès du Père éternel en étant associée à sa
gloire, puisque la nature divine lui était unie dans la personne du Fils.
Viens, Esprit Saint ! Renouvelle la face de la terre. |
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