Francesco Penni, le baptême de Constantin par le Pape Saint Sylvestre, préfiguration du baptême de la France, fille aînée de l'Eglise. |
"Que le
présent testament que j'ai écrit pour être gardé respectueusement intact par
mes successeurs les Évêques de Reims, mes Frères, soit aussi défendu, protégé,
partout, envers et contre tous, par mes très chers fils, les Rois de France,
par moi consacrés au Seigneur, à leur baptême, par un don gratuit de
Jésus-Christ et la grâce du Saint-Esprit.
Le Saint Esprit peine bien avec nous... ! Ayons pitié de Lui. |
"Qu'en
tout et toujours, il garde la perpétuité de sa force et l'inviolabilité de sa
durée.
"Mais, par
égard seulement pour cette race royale qu'avec tous mes frères et co-évêques de
la Germanie, de la Gaule et de la Neustrie, j'ai choisi délibérément pour
régner jusqu'à la fin des temps, au sommet de la majesté royale, pour l'honneur
de la Sainte Eglise et la défense des humbles.
"Par égard
pour cette race que j'ai baptisée, que j'ai reçue dans mes bras, ruisselante
des eaux du baptême ; cette race que j'ai marquée des sept dons du
Saint-Esprit, que j'ai ointe de l'onction des Rois, par le Saint-Chrême du même
Saint-Esprit,
"J'ai
ordonné ce qui suit :
1 - Malédictions
"Si, un
jour, cette race royale que j'ai tant de fois consacrée au Seigneur, rendant le
mal pour le bien, lui devenait hostile, envahissait ses églises, les
détruisait, les dévastait
"que le
coupable soit averti une première fois par tous les évêques réunis du diocèse
de Reims
"une
deuxième fois par les Eglises réunies de Reims et de Trêves
"une
troisième fois par un Tribunal de trois ou quatre Archevêques des Gaules
"Si à la
septième monition il persiste dans son crime, trêve à l'indulgence ! Place
à la menace.
"S'il est
rebelle à tout, qu'il soit séparé du Corps de l'Eglise, par la formule même
inspirée aux Évêques par l'Esprit-Saint ; parce qu'il a persécuté
l'indulgent, le pauvre au cœur contrit ; parce qu'il ne s'est point
souvenu de la miséricorde ; parce qu'il a aimé la malédiction, elle lui
arrivera et n'a point voulu la bénédiction, elle s'éloignera.
"Et tout
ce que l'Eglise a l'habitude de chanter de Judas le traître et des mauvais
évêques, que toutes les Eglises le chantent de ce roi infidèle.
"Parce que
le Seigneur a dit : "Tout ce que vous avez fait au plus petit des
miens, c'est à moi que vous l'avez fait, et tout ce que vous ne leur avez pas
fait, c'est à mol que vous ne l'avez pas fait."
"Qu'à la
malédiction finale on remplace seulement, comme il convient à la personne, le
mot épiscopat par le mot royauté.
"Si les
archevêques de Reims, mes successeurs, négligent ce devoir que je leur
prescris, qu'ils reçoivent pour eux la malédiction destinée au prince
coupable : que leurs jours soient abrégés et qu'un autre occupe leur
siège."
"Si
Notre-Seigneur Jésus-Christ daigne écouter les prières que je répands tous les
jours en sa présence, spécialement pour la persévérance de cette race royale,
suivant mes recommandations dans le bon gouvernement de son royaume et le
respect de la hiérarchie de la Sainte Eglise de Dieu,
"Qu'aux
bénédictions de l'Esprit-Saint déjà répandues sur la tête royale, s'ajoute la
plénitude des bénédictions divines.
"Que de
cette race sortent des Rois et des Empereurs qui, confirmés dans la vérité et
la justice pour le présent et pour l'avenir, suivant la volonté du Seigneur,
pour l'extension de la Sainte Eglise puissent régner et augmenter tous les
jours leur puissance et méritent ainsi de s'asseoir sur le Trône de David, dans
la céleste Jérusalem, où ils régneront éternellement avec le Seigneur. Ainsi
soit-il."
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