Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Exhortation sur la sainte Vierge »
Ce précieux et très digne cœur est roi parce qu’il
est le cœur de la mère de Dieu.
Ç’a été, lui dit l’un de ses plus grands dévots
dont je ne vous cache pas le nom (il se nomme le dévot du cœur de la
bienheureuse Vierge, sa dévotion particulière étant assez connue par le bel
office qu’il a composé en son honneur), ç’a a été, donc, dit ce dévot
personnage, ce cœur qui a été le
principe de la vie humaine et sensible de l’Enfant Jésus pendant qu’il reposait
dans ses sacrées entrailles puisque, pendant que l’enfant est dans le sein
de sa mère, le cœur de la mère est
tellement la source de la vie de l’enfant aussi bien que la sienne propre,
que la vie de l’enfant n’en dépend pas moins que celle de la mère, ainsi ce cœur a été le principe de la vie
humainement divine et divinement humaine de Jésus Dieu.
Marie, Reine du Saint Rosaire |
Ç’a été
sur ce cœur que le divin Enfant Jésus a pris tant de fois son repos, qui par sa
chaleur naturelle a formé et produit le très pur lait dont il a été nourri, qui
a donné un cœur au Verbe éternel qui sera éternellement l’objet des adorations
et des louanges des esprits bienheureux et ensuite de ces opérations
admirables : on ne peut pas lui dénier la qualité de roi.
Saint Athanase le soutient fortement et dit
puisque celui qui est de la Vierge est
Dieu et roi tout ensemble, celle qui l’a portée, mérite en toute vérité et en
toute propriété les titres de reine. Tous les saints Pères sont de cet
avis, et saint Anthelme particulièrement, assure que ce cœur auguste par le
droit qu’il a commande au ciel et en la terre.
Mais l’argument qui me semble le plus pressant et
qui conclut c’est l’union ; on peut
même dire l’unité de ce cœur au cœur de Jésus. L’on rapporte des premiers
Chrétiens qu’ils n’avaient qu’un cœur et
qu’une âme, à plus forte raison peut-on dire la même chose de Jésus, fils de
Marie, et de Marie Mère de Jésus.
On le disait des premiers fidèles parce qu’ils
n’avaient qu’un même esprit, mêmes
désirs, mêmes sentiments, mêmes desseins et mêmes affections, mais nous le
devons dire de Jésus et de Marie qui, à plus juste raison, avaient mêmes
inclinations et mêmes volontés ; et si saint Paul a pu dire avec
vérité que ce n’était plus lui qui vivait mais Jésus qui vivait en lui.
"Sous votre protection, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu..." Antienne la plus ancienne en l'honneur de la Vierge Marie qui date du IVe siècle. |
Ô Dieu d’amour ! que pouvons-nous dire de la
précieuse Vierge Marie et qu’est-ce que cette Mère du bel Amour pourrait dire
là-dessus. Oh ! qu’il est vrai que
Marie ne vivait pas mais Jésus dans Marie. Jésus était l’esprit de son esprit,
l’âme de son âme ; elle, cœur de son cœur, sachez que c’est une vérité
aussi solide que pieuse que le cœur de Marie est le cœur de Jésus tellement
que, si le cœur de Jésus est roi du ciel et de la terre, il faut nécessairement
que le chaste cœur de Marie possède la même qualité.
Il n y a
nul moyen de séparer la puissance et la douceur du fils de celles de la mère,
c’est une même chair, un même esprit et un même amour de tous les deux ~
Allez donc, brave cœur, allez cœur aimable, anéantissez-vous à la bonne heure, changez-vous et transformez-vous en cœur
glorieux de Jésus, jouissez de ses mêmes grandeurs et de son autorité royale,
soyez tout puissant au ciel et en la terre, vivez et régnez partout et en tout.
~ O digne
et très précieux cœur auprès duquel tous les cœurs ne sont rien !
O grand cœur qui avez compris celui que le ciel et
la terre ne peuvent comprendre !
O cœur vraiment royal, c’est par vous que les rois
règnent, que les justes vivent !
Cœur à qui toute puissance a été donné au ciel et
sur la terre, devant qui toutes les grandeurs royales du monde ne sont qu’un
beau rien !
Hélas ! nous vous demandons pardon de nos
trahisons, de nos discordes, de nos séditions.
Marie, Salus populi Romani, Salut du peuple romain, Basilique Sainte-Marie Majeure |
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