D’une homélie pascale de
Saint Gaudence de Brescia
Le sacrifice céleste institué par le Christ est
vraiment l’héritage légué par son testament nouveau ; il nous l’a laissé la nuit où il allait être livré
pour être crucifié, comme un gage de sa
présence.
Il est le viatique de notre voyage, notre nourriture
sur le chemin de la vie, jusqu’à ce que nous soyons parvenus à celle-ci, en
quittant ce monde. C’est pourquoi le
Seigneur disait : Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon
sang, vous n’aurez pas la vie en vous.
Il a voulu que ses bienfaits demeurent parmi nous ; il a voulu que les âmes rachetées par son sang précieux soient toujours
sanctifiées à l’image de sa propre passion.
La Messe, Séminaire d'Ars, vitrail |
C’est pourquoi il donne l’ordre
à ses disciples fidèles, qu’il établit les premiers prêtres de son Église, de
célébrer sans fin ces mystères de la vie éternelle. Et il est nécessaire que tous
les prêtres, de toutes les Églises du monde, les célèbrent jusqu’à ce que le
Christ revienne du ciel. C’est ainsi que les prêtres eux-mêmes et tout le
peuple des fidèles devraient avoir chaque jour devant les yeux la
représentation de la passion du Christ ; en la tenant dans nos mains, en la
recevant dans notre bouche et notre cœur, nous garderions un souvenir
ineffaçable de notre rédemption.
Ensuite, il faut que le
pain soit fait avec la farine de nombreux grains de froment, mêlée à de l’eau,
et reçoive du feu son achèvement. On y trouve donc une image ressemblante du
corps du Christ, car nous savons qu’il
forme un seul corps avec la multitude des hommes, et qu’il a reçu son
achèvement du feu de l’Esprit Saint. ~
Le voici le pain des Anges |
De même, le vin de son sang
est tiré de plusieurs grappes, c’est-à-dire de raisins de la vigne plantée par
lui, écrasés sous le pressoir de la
croix ; versé dans le cœur des fidèles au moyen de grandes coupes, il y
bouillonne par sa propre vertu.
C’est là le sacrifice de la
Pâque, qui apporte le salut à tous ceux qui sont libérés de l’esclavage de l’Égypte
et de Pharaon, c’est-à-dire du démon. Recevez-le
en union avec nous, dans toute l’avidité d’un cœur religieux. Notre Seigneur
Jésus Christ lui-même, que nous croyons présent dans ses sacrements, nous
sanctifie en profondeur, et sa vertu sans prix demeure pour tous les siècles.
Séquence de la Fête-Dieu
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