le 17 décembre 1876
Très Saint-Père
Je n’aurais jamais osé prendre la plume pour écrire à Votre Sainteté, moi, pauvre petite Sœur, si notre digne évêque, Mgr de Ladoue, ne m'eût encouragée. (…)
J’ai craint, tout d’abord, d’être trop indiscrète ; puis il m’est venu à la pensée que Notre Seigneur aime à être importuné aussi bien par le petit que par le grand, par le pauvre que par le riche, qu’il se donne à chacun de nous sans distinction. Cette pensée m’a donné du courage, aussi je ne crains plus ; je viens à vous, très Saint-Père, comme une pauvre petite enfant au plus tendre des Pères, pleine d’abandon et de confiance. Que pourrai-je faire, très Saint-Père, pour vous témoigner mon amour filial ? Je ne puis que continuer ce que j’ai fait jusqu’à présent, c’est-à-dire souffrir et prier. (…)
Je prie tous les jours le Cœur Sacré de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, de vous conserver encore longtemps au milieu de nous puisque vous les faites si bien connaître et aimer. J’ai la douce confiance que ces Cœurs Sacrés daigneront exaucer ce vœu qui est le plus cher à mon cœur.
Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception |
Il me semble, lorsque je prie selon les intentions de Votre Sainteté, que du ciel la très Sainte Vierge doit souvent jeter son regard maternel sur vous, très Saint-Père, parce que vous l’avez proclamée Immaculée. J’aime à croire que vous êtes tout particulièrement aimé de cette bonne Mère puisque, quatre ans après, elle vint elle-même sur la terre dire : « Je suis l’Immaculée Conception. »
Je ne savais pas ce que cela voulait dire, je n’avais plus entendu ce mot. Depuis, en réfléchissant, je me dis bien souvent : que la Très Sainte Vierge est bonne. On dirait qu’elle est venue confirmer la parole de notre Saint-Père. C’est ce qui me fait croire qu’elle doit vous protéger tout particulièrement. J’espère que cette bonne Mère aura pitié de ses enfants, et qu’elle daignera mettre encore une fois son pied sur la tête du maudit serpent, et donner ainsi un terme aux cruelles épreuves de la Sainte Église et aux douleurs de son Auguste et Bien-Aimé Pontife.
Je baise très humblement vos pieds et je suis, avec le plus profond respect, Très Saint-Père,
De Votre Sainteté, La très humble et très soumise fille.
Sœur Marie-Bernard SOUBIROUS
Vénérable abbé Henri Marie Boudon, " Dieu partout présent ", 2e dédicace
A la glorieuse Vierge, toujours Vierge, immaculée en sa très sainte Conception,
vraie Mère de Dieu.
Grande Reine, la profession que je fais d’être à vous autant que l’ordre de Dieu me le permet ne souffre pas qu’aucun de mes ouvrages, que la divine Providence me fait donner au public, y paraisse sans que dans votre dépendance, et sous votre protection maternelle.
Je viens donc offrir celui-ci à votre précieux cœur comme tous les autres ; cœur sacré à qui on peut appliquer avec encore plus de justice qu’à celui de l’Epouse des Cantiques, qui veillait lors même que vous preniez le sommeil nécessaire à votre saint corps : car ses pensées étaient toujours en la présence de Dieu.
Vous avez toujours été revêtue du Soleil, toute environnée et éclairée du Saint Esprit. Votre demeure a été dans la lumière, et les ténèbres du péché n’ont jamais approchées de vous.
O ma sainte Dame, c’est pour cela que mon cœur se réjouit, et que ma langue chante de joie de ce que vous avez toujours eu le Seigneur présent devant vous ! Obtenez-moi la grâce du don de cette divine présence, afin que mes yeux, étant éclairés, ils ne s’endorment jamais dans ce sommeil de la mort qui ôte le souvenir de Dieu présent partout.
O ma très bonne, très miséricordieuse, et très fidèle Mère, commandez à ceux qui liront ce petit Traité, des clartés célestes qui leur découvrent que Dieu, remplissant toutes choses, il est plus intime qu’à nous-mêmes, et qu’ensuite nous ayons incessamment en tout lieu le respect que nous devons à sa grandeur infinie.
Ainsi soit-il. Ainsi soit-il. Ainsi soit-il.
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