Ordre du Saint-Esprit déposé sur le catafalque pour la Messe de Requiem pour le Roi - Martyr Louis XVI, église Saint-Eugène, Paris, le 21 janvier |
Le Saint Père Pie VI, dans son allocution
du 17 juin 1793, au sujet de l’assassinat de sa Majesté Très Chrétienne Louis
XVI de France, termina en s'adressant à la France avec des accents qui
ressemblent à ceux du saint Pape Jean Paul II au Bourget en 1980.
Ah
France ! Ah France ! Toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir
de toute la chrétienté et l'inébranlable appui de la foi ; toi qui par ton
zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le Siège
apostolique, ne marche pas à la suite des autres nations, mais les précède
toutes, que tu nous es contraire aujourd'hui ! De quel esprit d'hostilité
tu parais animée contre la véritable religion ! Combien la fureur que tu
lui témoignes surpasse déjà les excès de tous ceux qui se sont montrés jusqu'à
présent les persécuteurs les plus implacables ! Et cependant, tu ne peux
pas ignorer, quand même tu le voudrais, que la religion est la gardienne la
plus sûre, et le plus solide fondement des empires, puisqu'elle réprime
également, et les abus dans les princes qui gouvernent et les écarts de la
licence dans les sujets qui obéissent. Eh ! C'est pour cela même que tous
les factieux adversaires des prérogatives royales cherchent à les anéantir, en
s'efforçant de renverser d'abord la foi catholique.
Louis XIV, sa dernière nuit ; par Edward Matthew Ward |
Ah !
Encore une fois France ! Tu demandais toi-même auparavant un Roi
catholique ; tu disais que les lois fondamentales du Royaume ne
permettaient point de reconnaître un Roi qui ne fût catholique. Et voilà
maintenant que tu l'avais ce Roi catholique ; et c'est précisément parce
qu'il était catholique que tu viens de l'assassiner.
Ta
rage contre ce monarque s'est montrée telle, que son supplice même n'a pu
l'assouvir, ni l'apaiser. Tu as voulu la signaler encore après la mort sur ses
tristes dépouilles ; car tu as ordonné que son cadavre fût transporté et
inhumé, sans aucun appareil d'une honorable sépulture.
Ah ! Du moins on respecta encore la majesté royale dans Marie Stuart après la mort. Son corps fut embaumé, rapporté dans la citadelle et placé dans un dépôt pour le recevoir. On donna l'ordre à ses officiers et à ses domestiques de rester auprès du cercueil, avec toutes les marques de leurs dignités, jusqu'à ce qu'on eût destiné à cette princesse une sépulture convenable. Qu'as-tu gagné en te livrant à une animosité que tu n'as pu satisfaire, si ce n'est de t'attirer plus de honte, plus d'infamie, et de provoquer le ressentiment et l'indignation générale des souverains, beaucoup plus irrités contre toi qu'ils ne le furent jamais contre Elisabeth d'Angleterre.
Ah ! Du moins on respecta encore la majesté royale dans Marie Stuart après la mort. Son corps fut embaumé, rapporté dans la citadelle et placé dans un dépôt pour le recevoir. On donna l'ordre à ses officiers et à ses domestiques de rester auprès du cercueil, avec toutes les marques de leurs dignités, jusqu'à ce qu'on eût destiné à cette princesse une sépulture convenable. Qu'as-tu gagné en te livrant à une animosité que tu n'as pu satisfaire, si ce n'est de t'attirer plus de honte, plus d'infamie, et de provoquer le ressentiment et l'indignation générale des souverains, beaucoup plus irrités contre toi qu'ils ne le furent jamais contre Elisabeth d'Angleterre.
O jour de Triomphe pour Louis XVI, à qui Dieu a donné la patience dans les
tribulations, et la victoire au milieu de son supplice ~
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