Saint Jean Chrysostome, 12e homélie, in "Œuvres complètes" Tome III (Homélies sur les Statues,
au peuple d’Antioche), Trad. M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie,
éditeurs, 1864.
L’abeille
vous enseignera l’amour du travail, plus l’amour du beau et de l’honnête,
et l’amour du prochain. Oui, l’abeille
travaille et se donne de la peine, et c’est moins pour elle que pour nous ;
or, c’est surtout le propre du chrétien de rechercher l’intérêt des autres
plutôt que le sien.
L’abeille parcourt
les prés, voltige tout le jour sur les fleurs pour composer un aliment qui n’est
pas pour elle ; fais de même, ô homme ! Si tu amasses de l’argent, que ce
soit pour en faire part à ton prochain ; si tu possèdes les trésors de la
doctrine, n’enfouis pas tes talents,
mais fais-en profiter les indigents ; en un mot, mes frères, quelque avantage que vous possédiez en
propre, faites en profiter ceux qui en sont privés par eux-mêmes. Pourquoi
l’abeille jouit-elle d’une estime plus grande que d’autres animaux ? Ne le
voyez-vous pas ? C’est moins parce qu’elle travaille que parce qu’elle travaille pour les autres.
L’araignée
aussi travaille, et file délicatement, et les toiles dont elle
tapisse nos murailles surpassent l’art de la femme la plus adroite ; néanmoins,
c’est un insecte peu noble, parce que
son ouvrage n’est d’aucune utilité pour nous. Tels sont tous ceux qui ne
travaillent que pour eux-mêmes.
Imitez la
simplicité de la colombe, imitez l’attachement de l’âne et du bœuf pour leur
maître, imitez la sécurité et la confiance des oiseaux. Oui, il y a beaucoup à
gagner aux exemples des animaux pour la correction des mœurs.
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