Le Baptême du Christ par Navarrete el Mudo |
Saint Augustin, Sermon
293, 6e sermon pour la Nativité de Jean Baptiste
Quelle sera la
gloire du juge, si la gloire du héraut est si grande ?
Quel sera celui
qui doit venir comme la voie (Jn 14,6), si tel est celui qui prépare la
voie ? (Mt 3,3)... L'Église considère
la naissance de Jean comme particulièrement sacrée ; on ne trouve
aucun des saints qui nous ont précédés dont nous célébrons solennellement la
naissance, nous ne célébrons que celle de Jean et celle du Christ... Jean naît
d'une vieille femme stérile ; le Christ naît d'une jeune fille vierge.
L'âge des parents n'était plus favorable à la naissance de Jean ; la
naissance du Christ a lieu sans l'union des sexes. L'un est prédit par un ange ; l'autre conçu par la voix de
l'ange... La naissance de Jean rencontre l'incrédulité, et son père devient
muet ; Marie croit à celle du Christ, et elle le conçoit par la foi...
Jean apparaît
donc comme une frontière placée entre
les deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau. Qu'il forme une sorte de
frontière, le Seigneur lui-même l'atteste lorsqu'il dit : « La Loi et les prophètes ont duré jusqu'à
Jean » (Lc 16,16). Jean représente donc à la fois ce qui est ancien,
comme ce qui est nouveau. Parce qu'il
représente les temps anciens, il naît de deux vieillards ; parce qu'il
représente les temps nouveaux, il se révèle prophète dès le sein de sa mère
(Lc 1,41)... Il apparaît déjà comme le précurseur du Christ, avant même qu'ils
se voient. Ces choses-là sont divines et elles dépassent la capacité de la
faiblesse humaine.
Enfin sa
naissance a lieu, il reçoit son nom, et la langue de son père est déliée. Il
faut rattacher ces événements à leur symbolisme profond.
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