Danse macabre |
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Le triomphe de la Croix »
partie I
Les jours ordinaires se passent et, nous l’avons
déjà dit, dans un profond oubli de ces
vérités. La plupart des hommes pensent à Dieu en tant de choses différentes
qui les occupent, l’on en parle peu dans les conversations mais, dans le temps
même que l’on y pense ou que l’on y doit penser, hélas ! Comment y
pense-t-on ?
Je dis que l’on doit y penser car, combien de personnes ne rêvent qu’à la terre
et aux créatures de la terre, et à leurs affaires de la terre, et à des
bagatelles même dans les heures de leurs prières ! Eh bien ! je
yeux qu’il y ait des gens qui soient fidèles à assister au saint sacrifice de
la messe, aux offices divins tous les jours de dimanche et de fête, et même les
autres jours qui ne sont pas d’obligation ; je veux qu’ils y récitent
leurs heures ou d’autres prières, je veux qu’ils n’aient jamais manqué durant
toute leur vie à ces devoirs ; mais je demande : combien y en a-t-il de ces gens-là, même qui se soient appliqués aux
affaires de Dieu, aux affaires éternelles, avec autant d’attention comme
ceux qui plaident et font à un misérable procès, comme un avare à amasser du
bien, comme un voluptueux à se procurer du plaisir, comme un ambitieux à se
procurer de l’honneur !
Vanité des vanités, tout est vanités |
Oh !
combien de personnes paraîtront devant Dieu à leur mort qui, après des quarante
et des soixante années, se trouveront n’avoir jamais pensé avec autant de soin
et d’ardeur, à l’interminable éternité où elles entrent pour n’en sortir
jamais, comme elles ont fait durant tout le cours de leur vie, durant tous les
jours, les semaines, les mois et les années qui s’en sont écoulés à de chétives
choses temporelles ! Je vois bien certes l’empressement de
l’homme quand il s’agit ou de gagner ou de perdre un peu de bien temporel ;
je vois bien comme il s’en occupe, comme il y rêve, comme il en parle mais, ô
malheur épouvantable, quelle application donne-t-on pour arriver à la
bienheureuse jouissance de Dieu ou ne pas tomber en sa disgrâce et porter son
ire pour un jamais !
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