Permettez-moi, ô Vierge
immaculée, Reine du saint Rosaire,
de vous prendre aujourd'hui pour ma mère, ma patronne, mon asile, mon refuge et
ma protection; je veux vous donner mon cœur, mon âme, tout mon être, et après
Dieu vous aimer par-dessus toute chose. Heureux celui qui vous consacre son
amour! N'êtes-vous pas, ô Vierge bénie! plus belle que les Anges, plus belle
que l'astre des nuits, plus brillante que le soleil? Ne surpassez-vous pas le
lis en splendeur? N'êtes-vous pas un jardin de délices, une fleur parfumée, une
blanche colombe, la bien-aimée de Jésus, la fille chérie, la mère sans tâche,
l'épouse choisie entre mille? Qui pourrait donc vous refuser son cœur? Je vous
donne le mien, car vous êtes belle, enrichie de toutes les grâces, comblée de
toutes les perfections. Je vous le donne encore, ô Marie! parce que la
reconnaissance m'en impose le pressant devoir.
Vierge sainte, le monde
vous doit la vie de la grâce; vous êtes la nouvelle Eve; en vous le genre
humain trouve sa joie, sa paix, sa réparation, son salut, sa consolation, son
espoir. Il voit justement en vous le rappel des exilés, le retour des bannis,
la mère des orphelins, la lumière de ceux qui sont plongés dans les ténèbres,
le port très sûr de ceux qui sont battus par la tempête. Et moi spécialement, ô
Mère de bonté! j'ai contracté à votre égard une dette d'amour que toute
l'ardeur des Séraphins serait incapable d'acquitter. Vous avez toujours eu
votre cœur ouvert pour moi, vous m'avez retiré de l'abîme; vous m'avez défendu
constamment contre les attaques réitérées de l'enfer; vous avez été ma force,
mon courage, mon guide, mon soutien dans le désert de la vie, mon étoile parmi
les écueils de cette mer orageuse du monde, si fertile en naufrages. N'est-il
pas juste, aimable Reine du saint Rosaire, de vous aimer, de vous bénir et
d'être vos chevaliers pour vous glorifier sans cesse?
Je me dévoue donc à
votre service et vous promets une fidélité inviolable. Mourir, et mille fois
mourir plutôt que de trahir la foi de mon serment. O Reine du saint Rosaire,
prenez possession de tout mon être, et commandez-y en souveraine! bannissez de
mon corps et de mon âme tout ce qui vous déplaît; sanctifiez mon cœur,
redressez ses inclinations perverses et purifiez ses intentions! Oui,
désormais, je veux suivre vos inspirations, vivre sous votre regard maternel,
et n'agir que pour vous plaire; vos désirs seront mes désirs, vos joies seront
mes joies, vos douleurs seront mes douleurs , car vous êtes toute mienne, et je
suis vôtre pour l'éternité!
O Mère bien-aimée!
Veuillez me permettre de vous demander en ce moment spécialement trois choses:
1° Un cœur bien pur,
pour bien vous aimer et bien aimé Jésus;
2° Un jour qui vous
soit consacré pour mourir entre vos bras, en prononçant des actes parfaits
d'amour;
3° La grâce de faire
partie du chœur privilégié, qui dans le ciel, aux pieds de votre trône, doit à
jamais chanter vos louanges.
Je vous demande plus
que je ne donne; mais, Vierge sainte, n'êtes-vous pas infiniment riche et
puissante? Les pécheurs convertis par vous ne forment-ils pas dans le ciel
votre plus belle couronne? Sauver mon âme sera donc un nouveau diamant ajouté à
votre diadème? Et puis, divine Reine du saint Rosaire, la place d'un chevalier
de votre garde royale n'est-elle pas à vos pieds, dans le ciel comme sur la
terre? Vous me protégerez donc durant cette vie, vous m'assisterez à l'heure de
ma mort, vous recueillerez mon âme au dernier soupir, et vous l'introduirez
dans les tabernacles éternels, où elle vous aimera et vous louera à tout
jamais, en union avec les Anges et les Saints. Amen.
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