Salut ! Ô Lis céleste, Rose épanouie,
mère de l'humilité, Reine des anges, Sanctuaire de la divinité. En cette vallée de larmes, donnez-nous le
courage, venez à notre secours, vous
que le ciel nous offrit pour avocate au
milieu de nos crimes.
Tendre
Vierge, vous êtes incomparable, car vous
avez mérité d'entendre la voix de l'Ange, et de concevoir le Fils de Dieu sous
le souffle sacré de l'Esprit Saint. Vierge avant d'avoir conçu, vous l'êtes
encore après. Refuge vraiment unique, hélas ! dans cette vie si inconstante,
daignez consoler ceux qui vous servent.
La terre est dans l'étonnement en vous voyant
Vierge et Mère à la fois.
Notre fragilité ne peut comprendre des merveilles d'une puissance aussi
magnifique. Il faut que notre foi s'élève jusqu'aux célestes hauteurs ; et là
elle confesse dans la vérité que vous êtes la Mère du Christ, qu'en vous la divinité s'est revêtue de notre
chair.
Chapelle de la Portioncule, Basilique Notre-Dame des Anges, Assise |
O
Mère ! vous avez engendré un fils par excellence ; née dans le temps, vous avez
mis au jour celui qui fut votre Père ; simple étoile, vous avez produit le
soleil; faible créature vous avez donné la vie à celui qui est incréé ; petit
ruisseau, vous avez fait jaillir la fontaine qui vous alimente ; vase fragile,
vous avez formé le potier qui vous créa, et vous êtes demeurée toujours vierge, toujours immaculée ; et par
vous, Mère du Christ, la vie que nous avions perdue, nous l'avons recouvrée.
Oh !
qu'elles sont glorieuses ces entrailles qui devinrent le temple sacré du
Seigneur ! Qu'elles sont saintes ces mamelles qu'il daigna sucer !
Qu'il est suave ce lait dont il voulut être nourri ! Mère vraiment digne d'un salut de grâce, vous qui régnez au plus haut
des cieux, délivrez-nous de la malédiction de la mort éternelle; délivrez-nous
de tout malheur.
Rose pure, rose d'innocence, rose nouvelle et
sans épine, rose épanouie et féconde, rose devenue pour nous un bienfait de
Dieu, vous avez été établie Reine des cieux ; il n'est personne qui puisse jamais vous être comparé; vous
êtes le salut du coupable, vous êtes le soutien de toutes nos entreprises.
La
loi vous a montrée en ses figures; les pages saintes du Testament ancien vous
ont annoncée par de nombreuses énigmes, et l'alliance nouvelle vous a rendue
grande entre toutes les femmes; elle vous a élevée au-dessus de toute créature.
Avant l'origine du monde le Seigneur vous a
choisie, alors que dans sa sagesse il
jetait les fondements du ciel. Dès ce jour il arrêta, dans le secret de ses
pensées, de combler par vous, Vierge et Mère, l'abîme ouvert par le péché de
notre premier père.
Réjouissez-vous, ô Vierge ! ô Mère !
réjouissez-vous. C'est par vous que le monde
voit ses ruines se réparer. Mêlez les
accents de votre joie à ceux dont le ciel retentit. C'est à vous que la gloire
est donnée de payer à Dieu sans réserve le prix de notre rançon; à vous qu'il a
été accordé de délivrer l'homme des malheurs de la ruse infernale dont il fut
la victime ; et cette gloire est au-dessus de tout éloge.
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