A quelque distance de Karyès, la capitale du Mont
Athos, en direction du Monastère de Pantocrator, vivait un Hiéromoine vertueux
et son jeune disciple.
Un samedi soir, l'ancien partit pour assister à la
Vigile célébrée, comme chaque semaine, à l'église du Protaton, laissant seul
son disciple. Le soir venu, un moine inconnu frappa à la porte et le disciple
l'accueillit pour la nuit. Ils se retrouvèrent à l'aurore, pour chanter
l'Office de l'Orthros dans la chapelle. Mais lorsqu'ils parvinrent à la
neuvième ode, alors que le disciple entonnait l'hymne « Plus vénérable que les Chérubins » devant l'icône de la Mère de
Dieu, l'étranger la fit précéder des paroles suivantes : « Il est vraiment digne de Te proclamer, Mère de Dieu, toujours
bienheureuse et Tout-Immaculée, et Mère de notre Dieu... ».
Surpris d'entendre ce chant pour la première fois,
le disciple demanda à son hôte de l'écrire, et comme ils ne trouvaient pas de
papier, le moine grava profondément et sans peine, de son doigt, l'hymne sur
une plaque de pierre. Il ajouta : « Qu'à
partir de ce jour, tous les Orthodoxes chantent ainsi l'hymne à la Mère de Dieu
» avant de disparaître.
Entendant à son retour le récit de cette
apparition et voyant la plaque gravée, l'ancien comprit que le moine étranger
n'était autre que l'Archange Gabriel, et il alla faire part du miracle au
Prôtos de la Sainte Montagne et aux Anciens.
Ceux-ci envoyèrent la plaque au Patriarche et à
l'Empereur, afin que l'hymne soit diffusée dans tout le monde Orthodoxe, et ils
transfèrent l'Icône, devant laquelle avait eu lieu le miracle, dans l'église du
Protaton, où elle siège depuis lors, derrière l'Autel, comme Souveraine,
Higoumène et Protectrice de la Sainte Montagne. Cette icône de l'Axion Estin
est, avec la Portaïtissa, la plus célèbre des icônes miraculeuses du Mont
Athos, qui est « le Jardin de la Mère de
Dieu ».
Elle n'en est sortie qu'à trois reprises, pour
être vénérée par le peuple en 1963, 1985 et 1987, et elle reçut alors les
honneurs dus à un chef d'Etat. Le lundi de Pâques, elle est portée en
procession solennelle dans Karyès et ses environs, afin de sanctifier la nature
et de protéger les habitants de tout mal et calamité.
Ce récit fut rédigé en 1548, par le Prôtos
Séraphim, père spirituel de Saint Denys de l'Olympe.
Άξιον εστίν ως αληθώς
μακαρίζειν σε την Θεοτόκον,
την αειμακάριστον και παναμώμητον
και μητέρα του Θεού ημών.
Την τιμιωτέραν των Χερουβείμ
και ενδοξοτέραν ασυγκρίτως των Σεραφείμ
την αδιαφθόρως Θεόν Λόγον τεκούσαν,
την όντως Θεοτόκον,
Σε μεγαλύνομεν.
μακαρίζειν σε την Θεοτόκον,
την αειμακάριστον και παναμώμητον
και μητέρα του Θεού ημών.
Την τιμιωτέραν των Χερουβείμ
και ενδοξοτέραν ασυγκρίτως των Σεραφείμ
την αδιαφθόρως Θεόν Λόγον τεκούσαν,
την όντως Θεοτόκον,
Σε μεγαλύνομεν.
Axion estin os alèthos
makarizein se tèn Thoeotokon
tèn aeimakariston kai panamonèton
kai météra tou Théou mèon
tèn timiotéranon ton Kéroubein
kai endoxotéran asugkritos ton Séraphein
tèn adiphtoros Théon Logov tekousan
tèn ontos Théotokon
sé mégalunomén
"Il est digne
en vérité
de te célébrer, ô Mère de Dieu,
bienheureuse
et très pure et Mère de notre
Dieu.
Toi plus vénérable que les
Chérubins
et plus glorieuse incomparablement
que les Séraphins,
toi qui sans tache enfantas Dieu
le Verbe,
toi véritablement Mère de Dieu,
nous t'exaltons.
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