5ème récit du Pèlerin Russe
3. Je
suis tout orgueil et égoïsme des sens.
Toutes
mes actions le confirment. Voyant quelque chose de bon en moi, je désire le
mettre en vue ou en faire mon orgueil devant d'autres ou en moi-même pour
m'admirer de ce bien.
Bien que j'affiche une humilité extérieure, je l'impute
cependant toute entière à mon propre mérite et me considère comme supérieur aux
autres, ou tout au moins pas plus mauvais qu'eux. Si je remarque une faute en
moi, j'essaie de l'excuser, de l
a cacher en disant "je suis fait
ainsi" ou "je ne suis pas à blâmer". Je me mets en colère contre
ceux qui ne me traitent pas avec respect et les juge incapables d'apprécier la
valeur des gens. Je me vante de mes dons ; mes échecs dans les entreprises,
je les considère comme une insulte personnelle. Je trouve du plaisir dans le
malheur de mes ennemis. Si je m'efforce à quelque chose de bien, c'est dans le
but d'en tirer de la gloire, une satisfaction spirituelle ou une consolation
terrestre. En un mot, je fais continuellement une idole de moi-même, et la sers
sans arrêt, cherchant en toute chose une nourriture pour mes passions et pour
mes convoitises.
Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur, aie pitié de moi, pécheur ! |
A
l'examen de tout cela, je vois que je suis orgueilleux, corrompu, incroyant,
sans amour pour Dieu et que je hais mon prochain.
Quel état pourrait être plus
coupable ? La condition des esprits des ténèbres est meilleure que la
mienne. Eux, bien qu'ils n'aiment pas Dieu, qu'ils haïssent les hommes et
vivent d'orgueil, du moins croient et tremblent. Mais moi ? Peut-il y avoir
un destin plus terrible que celui qui se présente à moi, et quelle sentence
sera plus sévère que celle qui jugera la vie insouciante et folle que je
reconnais en moi-même ?
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