Saints Mages, mosaïques de Ravennes, VIe s. |
Saint Alphonse-Marie de Liguori, Méditations pour l'octave de l'Épiphanie, n°1
« Ils
virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent
devant lui »
Les mages trouvent une pauvre jeune fille avec un
pauvre enfant couvert de pauvres langes... mais, en entrant dans cette grotte,
ils ressentent une joie qu'ils n'ont jamais éprouvée...
Le divin Enfant
prend un air joyeux : signe de la satisfaction affectueuse avec laquelle
il les accueille comme les premières conquêtes de son œuvre rédemptrice. Les saints rois regardent ensuite Marie,
qui ne parle pas ; elle se tient en silence ; mais son visage qui
reflète la joie et respire une douceur céleste, prouve qu'elle leur fait bon
accueil et qu'elle les remercie d'être venus les premiers reconnaître son Fils
pour ce qu'il est : leur souverain Maître... Enfant digne d'amour, je
te vois dans cette grotte, couché sur la paille, très pauvre et très méprisé ; mais la foi m'enseigne que tu es
mon Dieu descendu du ciel pour mon salut.
L'or pour le Roi des rois, l'encens pour Dieu le Verbe,
la myrrhe pour l'humanité offerte en sacrifice.
Je n'ai pas l'or de l'amour, puisque j'ai aimé les choses de ce monde ; je
n'ai aimé que mes caprices, au lieu de t'aimer toi, infiniment digne d'amour.
Je n'ai pas l'encens de la prière, puisque j'ai malheureusement vécu sans penser à toi.
Je n'ai pas la myrrhe de la mortification, puisque, pour ne m'être pas abstenu de plaisirs
misérables, j'ai tant de fois contristé ta bonté infinie.
Que
t'offrirai-je donc ? Mon Jésus, je
t'offre mon cœur, tout souillé, tout dénué qu'il est : accepte-le et
change-le, puisque tu es venu ici-bas laver dans ton sang nos cœurs
coupables et nous transformer ainsi de pécheurs en saints.
Donne-moi donc cet or, cet encens, cette myrrhe qui me
manquent.
Donne-moi l'or de ton saint amour ; donne-moi
l'encens, l'esprit de prière ; donne-moi la myrrhe, le désir et la force
de me mortifier en tout ce qui te déplaît... Ô Vierge sainte, tu as accueilli les pieux rois mages avec une vive affection
et tu les as comblés ; daigne aussi
m'accueillir et me consoler, moi qui viens, à leur exemple, faire visite et
m'offrir à ton Fils.
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