Mais il a plu à Dieu de susciter en nos jours en son Église une très sainte congrégation de missionnaires ; instituée par le révérend P. Jean Eudes, l'un des plus zélés et fervents serviteurs de notre auguste princesse, qui est toute dévouée et consacrée en l'honneur de cet aimable cœur. Ces dignes missionnaires, très recommandables pour la pureté de leur doctrine, et leur zèle incroyable pour le salut des âmes, prêchant l'Évangile avec une vertu sans pareille dans les villes et campagnes, y établissant à même temps la dévotion solide du cœur virginal de Marie : ils procurent que l'on y érige une association ou confrérie en son honneur par la permission de nos seigneurs les prélats, ayant dressé à cette fin de beaux statuts et d'excellents règlements : ils obtiennent le pouvoir d'en faire la fête tous les ans le 8 de février ; et comme leur amour est grand, ils inspirent quantité de moyens pour bénir et louer cet aimable cœur. Ils ont fait bâtir un magnifique temple sous l'invocation de ce saint cœur en la ville de Coutances en Normandie, où l'on en célèbre la fête tous les ans, comme il a été dit, le 8° jour de février, avec une octave solennelle. Ils en font mémoire dans l'office comme de patron, et leur zèle a reçu tant de bénédictions du ciel, que cette dévotion, malgré toutes les oppositions de l'enfer et de la terre, et même de quelques gens de bien, commence à se répandre en grand nombre de lieux de différentes provinces.
L'office de ce sacré cœur composé par le révérend P.
Jean Eudes, que nous avons loué ci-dessus, remplit les langues, dit un grand
archevêque, du miel et du lait de la sainte épouse ; et le cœur de la
tendresse des plus saintes affections, et il l'appelle un recueil, et comme une
empreinte de toutes les suavités que les saintes lettres et les saints Pères
ont laissées à l'Église, tirées avec tant de pureté que les vérités de notre
foi ni les pratiques des bonnes mœurs n'y courent aucun hasard, mais y peuvent
être goûtées comme en leur source. L'on peut dire avec vérité que c'est un
office des plus dévots que nous ayons, et qu'il semble que la sainte Vierge en
ait inspiré la douceur ; il est bien difficile de le lire avec attention
sans avoir le cœur saintement attendri. Grand nombre de prélats ont reçu cette
dévotion en leurs diocèses, en ont approuvé l'office, et permis aux prêtres de
le faire et d'en célébrer la fête le jour que nous avons marqué. Il s'en fait
une grande solennité en la célèbre abbaye de Montmartre, par la singulière
piété, de la princesse qui en est la très digne abbesse. La même dévotion se
pratique chez les religieuses Bénédictines du Saint-Sacrement de Paris, qui
étant toutes dédiées à l'amour de Jésus au très-saint Sacrement, ne respirent
que la gloire de la Mère de cet adorable Dieu-Homme, qu'elles honorent comme
leur abbesse, ayant mis leur maison, leurs personnes, tout ce qu'elles ont,
tout ce qu'elles font, sous la direction et dépendance très particulière de la
glorieuse Mère de Dieu, par les soins de leur vertueuse et zélée supérieure,
l'une des plus fidèles esclaves de notre auguste maîtresse.
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