Hélas, Monsieur, étant
encore bien jeune je demandais &
redemandais, je criais après le divin amour, sans bien entendre la grandeur de
cette grâce.
Ma grande fête
était celle de la Pentecôte, sans en connaitre la raison. Celle de Pâques même
ne me touchait pas comme celle-là. Je vois bien présentement où me portait
l’attrait de ma grâce. Quand je fais
réflexion sur tous les attraits que le Dieu de l’amour m’a donnés & sur le
peu d’usage que j’en ai fait, quand de plus je considère que ce Dieu dont les
miséricordes sont sans nombre ne s’est jamais rebuté de mes horribles
ingratitudes & qu’il a augmenté ses grâces à mesure que j’ai multiplié mes
infidélités sans exagérer ; je me vois la plus ingrate créature qui fut
jamais & au-dessous de Judas.
Ah ! qu’il
est donc grand temps, ne m’en restant presque plus, de ne plus vivre que du pur amour de Jésus. Qui me fera la grâce de mourir à force de l’aimer ? Autrefois
je disais à la Reine du saint Amour, l’admirable Mère de Dieu : J’attends
le coup de la mort de votre virginale main. Ah ! qu’elle grâce de mourir
de la sorte ! Priez, Monsieur, que je commence à aimer Dieu seul de la bonne manière à n’aimer que lui seul.
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