Saint François de Montmorency Laval, fresque de Marius Dubois, dans la chapelle de l'Immaculée Conception, sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec |
Les pèlerins, se dirigeant sur
les pas de Saint François de Laval et Sainte Marie de l'incarnation, débutaient
leur pèlerinage dimanche le 5 octobre 2014.
La consécration épiscopale du futur saint Evêque, bas relief, église Saint-Germain des Près |
Au cours de leur deuxième journée de pèlerinage,
ils se sont rendirent à l'église de Saint-Germain des prés de Paris, lieux
historique où Mgr de Laval fut consacré Evêque et Claude, le fils de Mère Marie
de l'Incarnation a vécu comme moine. C’est le Nonce apostolique qui prononça l’homélie.
Le
7 octobre, les pèlerins découvraient Montigny-sur-Avre, lieu où saint François
de Laval est né. Après une réception tenue au château de l'endroit, le groupe partit
pour Chartres, pour célébrer les Vêpres chantées par la Communauté du chemin neuf.
La Cardinal Lacroix accueillit au Prytanée |
Le 8 octobre les pèlerins continuaient leur périple jusqu’à La Flèche, lieu de formation de saint François de Laval et à l'abbaye de Solesmes, avec ses 1000 ans de tradition. Saint François de Laval a étudié 10 ans (1631-1641) au collège des jésuites de La Flèche, l'ancêtre du Prytanée. C'est donc dans l'église de l'école militaire qu'une messe a été célébrée à la mémoire du saint, présidée par l'Archevêque du Québec, le Cardinal Lacroix, fier de rendre hommage à son illustre prédécesseur, en présence de plusieurs évêques français et canadiens dont NNSS. Mgr Yves Le Saux, Evêque du Mans, Mgr Emmanuel Delmas, Evêque d’Angers, Mgr Armand Maillard, Archevêque de Bourges, et Mgr Luc Bouchard, Evêque de Trois-Rivières.
A l’abbaye Saint-Pierre
de Solesmes, en l'absence du Révérendissime Père Abbé, Dom Philippe Dupont, en
voyage au Brésil, le Cardinal Lacroix fut reçu par Dom Thierry Barbeau,
supérieur de la communauté.
Le 9 octobre, les pèlerins se
rendaient à Tours, ville où Mère Marie de l'Incarnation est née, est entrée
chez les Ursulines et a mis de l'avant son projet missionnaire.
Dimanche 12 octobre, les pèlerins canadiens arrivaient à Rome où le
Cardinal Lacroix concélébrait avec le Pape François une messe solennelle
d’action de grâce pour la canonisation de l’ancien élève des jésuites.
Saint François de Laval, né dans une grande famille de l’aristocratie
française, fut, en 1674, le premier évêque de Québec et fonda le séminaire de
la ville où il mourut en 1708. Sœur Marie de l’Incarnation, née Marie
Guyart en 1599 à Tours (Indre-et-Loire) est la fondatrice du couvent des
ursulines de Québec.
A Saint-Pierre de Solesmes |
Leurs canonisations ont été effectuées selon la procédure de la
canonisation équipollente, c’est-à-dire après une enquête de la section
historique de la Congrégation des causes des saints sur des bienheureux au
culte déjà ancien et reconnu, sans qu’un miracle contemporain
ne soit requis, mais simplement sur base des récits dignes de foi de miracles
advenus avant ou après la mort du futur saint.
Cette procédure, relativement rare dans l’Église, avait été utilisée en
1931 pour saint Albert le Grand, en 1943 pour sainte Marguerite de Hongrie
(1943), en 2012 pour sainte Hildegarde de Bingen (2012), et par le pape
François pour le jésuite français Pierre Favre.
Messe
d’action de grâce pour la canonisation de saint François de Laval et de sainte
Marie de l’Incarnation.
Dimanche, 12 octobre 2014
Nous avons écouté la prophétie
d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les
visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu,
indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur
cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent
aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.
Les missionnaires sont ceux qui, dociles à
l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que
nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins »
– dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les
bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).
Les missionnaires ont accueilli cet
appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du
monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si
l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi
bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le
sécularisme mondain.
Les missionnaires ont tourné leur regard
vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée
pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su
vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la
faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4,
12-13). Et avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de
“sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui
appelle. Telle est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… Et pour
ensuite finir loin de la maison, loin de sa propre patrie ; tant de fois
tués, assassinés ! Comme c’est arrivé, ces derniers jours, à tant de nos
frères et sœurs.
La mission évangélisatrice de l’Église est
essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu,
révélé aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les
missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole
aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour
inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.
C’est ainsi que furent saint François de
Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour,
chers pèlerins canadiens, deux conseils : ce sont des extraits de la
Lettre aux Hébreux, mais en pensant aux missionnaires, ils feront
beaucoup de bien à vos communautés.
Le premier est celui-ci, voici ce que
dit la parole de Dieu : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont
dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur
l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7).
La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons
l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire,
nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent
la vie !
Le second est celui-là :
« Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la
lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances…
Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement
récompensés. Car l’endurance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre
hommage à qui a souffert pour nous porter l’Évangile signifie livrer nous aussi
la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie
de chaque jour. Et cela porte du fruit. La mémoire de ceux qui nous ont
précédé, de ceux qui ont fondé notre Eglise. Quelle Eglise féconde que celle du
Québec ! Féconde de tant de missionnaires, qui sont allés partout. Le
monde a été rempli de missionnaires canadiens, comme eux deux. Maintenant un
conseil : que cette mémoire ne vous amène pas à abandonner la franchise.
N’abandonnez pas le courage ! Peut-être… Non, non, pas de peut-être :
c’est vrai ! Le diable est envieux et ne tolère pas qu’une terre soit
aussi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne
sur cette route de la fécondité, de donner au monde
tant de missionnaires. Et ces deux-là qui ont – pour ainsi dire – fondé
l’Eglise du Québec, qu’ils nous aident comme intercesseurs, que la graine
qu’ils ont semée pousse et donne du fruit avec de nouveaux hommes et femmes
courageuses, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur.
Aujourd’hui on doit demander cela pour votre patrie ! Et eux, depuis le
ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons
et saints missionnaires.
En cela se trouve la joie et le mot
d’ordre de votre pèlerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires
de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin
vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur
tous les visages … ».
« Exultons, réjouissons-nous :
il nous a sauvés » (Is 25, 9).
« Merci pour ces deux nouveaux
saints et modèles missionnaires »
Armoiries du Cardinal Lacroix |
Très Saint Père,
Au terme de cette célébration
eucharistique et avant de recevoir votre bénédiction apostolique,
permettez-moi, en mon nom personnel et au nom des fidèles du Québec et du
Canada, de vous remercier du fond du cœur pour le grand cadeau que vous nous
avez fait de deux nouveaux saints : Saint François de Laval et Sainte Marie de
l’Incarnation.
J’ai accompagné un groupe de pèlerins en
France, sur les pas de ces deux géants de la foi et de la vie missionnaire.
Notre pèlerinage s’est poursuivi jusqu’à Rome pour être avec vous, le
Successeur de Pierre, pour vous redire notre communion profonde et notre désir
de répondre à l’appel missionnaire pour évangéliser le monde de notre temps.
Merci, Très Saint Père, de nous avoir
donné ces modèles de sainteté et de vie apostolique. La vie de Saint François
de Laval et de Sainte Marie de l’Incarnation nous parle beaucoup aujourd’hui et
nous invite à imiter leur courage, leur persévérance ainsi que leur zèle
apostolique. Comme eux, nous voulons être tout abandonné à Dieu, dans la
confiance, et engagés sur les chemins de la mission pour que nos frères et
sœurs humains rencontrent Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, Jésus
Christ.
Notre pèlerinage ne se termine pas ici à
Rome. Nous le poursuivrons, avec l’aide de Dieu, chez-nous, au Québec, et
partout où le Seigneur aura besoin de nous. Nous désirons être encore davantage
des disciples-missionnaires au cœur du monde.
Avec vous, nous croyons que « l’Évangile
remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, n. 1). Saint François
de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que
Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les
missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament
avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile.
Merci, Très Saint Père, de nous avoir accueilli aujourd’hui. Daignez bénir nos familles, nos communautés chrétiennes, nos diocèses et notre pays. Nous prions beaucoup pour vous et pour votre mission.
Merci, Très Saint Père, de nous avoir accueilli aujourd’hui. Daignez bénir nos familles, nos communautés chrétiennes, nos diocèses et notre pays. Nous prions beaucoup pour vous et pour votre mission.
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