Le Père et le Fils nous donnent le Saint Esprit, leur Lien d'Amour, leur Unité |
Commentaire de Dom Pius Parsch sur la demande :
Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium, et tui amóris
in eis ignem accénde
Viens, Esprit Saint, remplis le cœur des fidèles, et brûle les au
feu de ton amour
D’ordinaire, l’Église se sert
des paroles de la Sainte Écriture. On dirait qu’elle redoute de s’adresser à
Dieu avec ses propres paroles. Quand elle le fait cependant, elle emploie les
termes les plus riches de sens. De même que le cristal de roche acquiert, par
le travail séculaire de la nature, du brillant et du poli, de même ces textes
de l’Église où elle a déposé ce qu’il y a de plus fervent dans son amour, ses
désirs, sa prière et sa foi, ont été élaborés au cours des siècles. C’est le
cas pour cette prière si simple et si profonde : « Viens, Saint-Esprit,
remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour ! »
Toutes les fois que cette prière est chantée ou récitée, l’Église nous ordonne
de nous agenouiller.
a)
Veni, viens. Ce mot a une histoire. Avant la naissance du
Christ, il était dans la bouche du peuple juif. Le Rédempteur s’appelait :
« Celui qui doit venir ». C’est pourquoi le Baptiste
demande : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous
en attendre un autre ? » Les chrétiens adoptèrent ce petit
mot et en firent l’expression de leur désir de la parousie. Les anges avaient
déjà dit du Seigneur monté aux cieux : « Il viendra de nouveau... » Dans la primitive Église, on
terminait chaque prière par ce vœu ardent : « Maranatha », c’est-à-dire, viens, Seigneur. Il n’est pas
étonnant que l’Église ait introduit ce mot dans sa liturgie. Rappelons-nous les
grandes antiennes O de l’Avent. Nous
comprenons que l’Église se serve du même mot pour implorer la descente du
Saint-Esprit. — Ici, se pose une question : Le Saint-Esprit n’est-il donc
pas parmi nous ? A quoi bon, dès lors, implorer sa venue ? Oui,
il est parmi nous et, pourtant, il faut qu’il vienne à nous. Autrefois, le
Baptiste pouvait dire aux sanhédrites : « Il y a au milieu de vous quelqu’un que vous ne connaissez pas ».
On peut en dire autant du Saint-Esprit. Il
demeure dans l’Église, dans l’âme, et, pourtant, nous ne le connaissons
pas : nous empêchons son action. La force est là, mais elle est liée, elle
dort. Le petit mot « Veni »
veut donc dire : Déploie ta
puissance, brise les entraves que la volonté humaine met à ton action.
b) Saint-Esprit.
Examinons le nom du Saint-Esprit. Le Christ l’appelle volontiers Paraclet. Ce mot se traduit de deux
façons : avocat ou consolateur. Cependant, le Seigneur l’appelle deux
fois Saint-Esprit. La Séquence donne une série de surnoms : père des pauvres, distributeur des dons,
lumière des cœurs. On le nomme aussi, volontiers, le doigt de la main droite de Dieu. Mais son nom ministériel
est : Saint-Esprit. Ce nom est pour nous une exhortation à être saints et
spirituels. Nous ne pouvons porter le
Saint-Esprit en nous que si nous tendons à la sainteté, que si nous sommes des
hommes spirituels, et non des hommes charnels.
c) Remplis
les cœurs de tes fidèles. Nous trouvons déjà ce mot :
remplir, dans le récit de la fête : « ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint ». Nos cœurs et nos âmes doivent être comme
des coupes dans lesquelles le Saint-Esprit verse le vin précieux de ses dons et
qu’il remplit jusqu’au bord. Ne soyons pas des, coupes vides. Si nos cœurs sont remplis d’amour-propre,
de présomption, d’égoïsme, le Saint-Esprit ne pourra verser son vin précieux.
d)
Quel est ce vin précieux ? La dernière phrase nous le dira : « Allume en eux le feu de ton amour ». C’est donc l’amour qui est le don du
Saint-Esprit : le saint amour de Dieu et du prochain. Le Christ dit du
Saint-Esprit : « Il prendra du
mien ». La charité est le précepte du Christ ; maintenant, c’est
celui du Saint-Esprit : de ton amour. Cet
amour est un feu, c’est pourquoi le Saint-Esprit est apparu dans le feu ;
nous serons baptisés dans l’Esprit-Saint et dans le feu. Le feu brille, chauffe,
brûle et purifie. Que le Saint-Esprit daigne aujourd’hui être ce feu, qu’il chasse les ténèbres de nos cœurs,
qu’il en réchauffe la froideur, qu’il brûle tout ce qui est vain et coupable,
qu’il purifie notre âme, afin qu’elle soit de l’or pur pour la couronne du
Christ !
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