dimanche 6 novembre 2016

Prions pour tous les défunts, acte de Miséricorde et de charité pour eux


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie I

Sainte Madeleine de Pazzy, ayant vue les grandeurs de peines par une lumière surnaturelle qui lui fut donnée, s’écrie :

« O Dieu ! je n’ai plus de cœur de vivre en terre ni de avec les créatures après une vision si terrible. Pitié ! pitié ! Miséricorde ! miséricorde ! O Sang de Jésus, éteignez ces flammes, délivrez-en les pauvres âmes. Je ne suis pas étonnée après cela si saint François-Xavier, au milieu d’un monde d’affaires qui le pressaient de toutes parts, accablé sous les fatigues extrêmes de ses fonctions apostoliques en tant de royaumes de terres et de lieux, allait encore les nuits crier par les rues : Souvenez-vous de prier pour les âmes du purgatoire !

Certainement, dans ce sujet aussi bien que dans les autres, l’on remarque peu de foi dans les fidèles. Une chétive maison brûle, chacun crie, l’on sonne les cloches pour en avertir, tout le monde y court et des âmes à l’image d’un Dieu, rachetées par le prix infini de son Sang seront tourmentées dans des feux allumés par sa divine justice et l’on ne s’en met point en peine, ou si l’on s’y applique, on les oublie bientôt.

Mort d'Anne de Bretagne, reine de France
C’est une chose bien remarquable que la correction que reçut saint Bernard de son abbé, saint Etienne, dans cette occasion. Comme il y avait bien des années que le père du saint était mort, après s’être beaucoup appliqué devant Dieu tout le soulagement de son âme, il avait cessé d’y penser ; mais son pieux abbé lui en fit la correction, lui remontrant que les jugements de Dieu étaient des abîmes et que les âmes souffraient bien plus longtemps en purgatoire qu’il ne pensait.

Si l’on avait un degré de vive foi, que ne ferait-on pas ? Épargnerait-on les prières et les aumônes, les jeûnes et autres macérations corporelles et tous les autres exercices de piété pour ces pauvres âmes. N’aurait-on pas tout le soin possible de leur appliquer les indulgences qui se peuvent gagner pour elles ? Car c’est le grand remède puisque le Sang du Fils de Dieu, les mérites de sa sainte et douloureuse Passion, leur sont donnés par ce moyen. N’aurait-on pas soin de leur appliquer des communions, d’offrir et de faire offrir le très saint Sacrifice de la Messe pour elles ?

Bienheureux les miséricordieux, dit le Fils de Dieu, car ils obtiendront miséricorde (Math V,7). Mais quelles personnes en ont plus de besoin que ces âmes, et à raison de la grandeur des peines qu’elles endurent ; et parce qu’elles ne peuvent en aucune manière se soulager ni demander du secours à personne ?


"Ô mort ! Où est ta victoire ?"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire