Vous êtes devenu le grand pécheur! vous êtes transformé en péché.
Vous le portez sur vos épaules; c'est ainsi que vous nous en débarrassez.
Le soleil infini reste dans votre âme, dans toutes vos facultés. Il
y fait son œuvre de lumière. Vous êtes
pénétré de Dieu, et, en même temps, de l'extérieur il y a le poids du péché.
Vous l'avez porté pendant toutes les années de votre vie. Contradiction
mystérieuse!
Le péché
vous étreint, vous enveloppe.
En
souffriez-vous, ô Jésus? Probablement: mais vous le portiez victorieusement.
A cette heure, Dieu a donné à ce péché toute sa puissance de
destruction, d'obscurcissement. Vous êtes toujours le Verbe incarné; cependant le péché a reçu puissance pour vous
étreindre, pour vous envelopper. Il n'atteindra pas la divinité chez vous,
mais il atteindra l'humanité, les facultés, l'intelligence, l'âme.
Ce péché est ténèbres, ténèbres de l'enfer; il est haine, comme Dieu est amour. Il n'est pas infini, mais à notre
regard il parait indéfini. C'est le péché du monde; ce n'est pas le
péché d'une créature ou d'une époque, c'est le péché de tous les temps. Sainte
Thérèse de Jésus a vu celui du XVIe siècle; sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a
vu celui de notre temps, spécialement le péché de l'incrédulité.
O Jésus vous
portez le péché de toute l''humanité, celui de tous les peuples, de toutes les
races, l'obscurcissement volontaire, le refus de la lumière, celui de notre
temps produit par l'orgueil de l'esprit, celui de toute la vague athée,
celui de millions et de milliards d'hommes: le péché !
Les dons que vous avez reçus, la pénétration qui vous a été donnée,
vous permettent de le voir en détail.
Vous y découvrez le mien, celui de l'orgueil de mon intelligence.
Vous m'avez vu, ô Jésus, vous voyez ma bonne volonté, mon amour; et vous voyez
mon péché aussi.
Je le sens parfois, ce péché, spécialement ces tendances toujours
vivantes, ces forces qui me
désespèrent parfois, qui me font sentir ma pauvreté, ma misère.
Et tout ce
péché, le mien, celui des autres, celui dont je souffre autour de moi, celui de
notre pays, de toutes ces masses, de ces milliards d'âmes, ô Jésus, vous le
voyez, vous le portez.
Ce poids Jésus, vous le voyez, vous le portez. Ce poids immense pèse
sur votre âme; il y pèse lourdement, non pas seulement parce que le péché est
immense, mais parce que vous êtes saint,
vous êtes pur, parce que vous êtes la lumière, le Verbe qui spire l'amour.
Ô contradictions, oppositions inconcevables !
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Parce
domine, parce populo tuo,
ne
in æternum,
irascaris
nobis.
miserere
nostri Domine, miserere nostri.
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