La première hiérarchie est composée des séraphins, des chérubins et des trônes ; elle reçoit immédiatement les lumières de Dieu, et c'est par elle qu'elles sont communiquées aux deux autres hiérarchies.
Les
séraphins excellent dans le pur amour de Dieu seul ; aussi leur nom ne
veut dire qu'incendie, ardeur.
Tous les anges sont admirables dans le divin amour ; mais les séraphins y
sont incomparables. Tous ces esprits angéliques aiment grandement, mais l'amour
des séraphins dit une ferveur d'amour sans comparaison (l'on excepte toujours
la très sacrée Vierge, la reine du saint amour). L'amour séraphique, dit un amour excessif, qui brûle et porte des
incendies partout où il se rencontre. Le grand saint Denis en rapporte huit
propriétés, qu'il compare à celles du feu.
Le feu est toujours dans le mouvement, les esprits des séraphins sont continuellement
dans une tendance ineffable vers Dieu.
Le feu agit toujours : les séraphins
sont toujours occupés de Dieu seul,
sans jamais s'occuper, non pas même pendant le moindre instant, d'eux-mêmes, ni
d'aucune chose créée.
Le feu est inflexible ; l'amour des séraphins est immuable, rien ne
petit lui contrarier.Séraphin embrasé d'amour entouré
de Trônes
Le feu a beaucoup de chaleur ; l'amour des séraphins est tout plein
d'ardeur.
Le feu, demeurant feu, ne perd jamais sa
lumière ; la force de l'amour
séraphique demeure toujours en son entier.
Le feu est pénétrant ; l'amour des séraphins ne se contente pas
d'une union commune avec Dieu, mais ils désirent la plus intime et la plus
étroite.
Le feu, non-seulement pénètre ce qui est
combustible, mais il le pénètre en toutes ses parties ; l'amour séraphique se plonge, se perd et
s'abîme en la divinité, par une glorieuse transformation.
Le feu échauffe et purge ; les séraphins portent l'amour et la clarté dans tous les chœurs des anges inférieurs.
On attribue spécialement aux chérubins la science, comme l'on fait l'amour aux séraphins : ils ne sont pas seulement appelés les savants de la belle science du ciel, mais saint Grégoire assure qu'ils en ont la plénitude. La divine lumière leur donne des connaissances admirables, et les saintes clartés dont ils sont remplis, rejaillissent avec abondance sur les autres hiérarchies. Ils sont représentés chez le prophète Ézéchiel sous une figure sensible, qui a des yeux de toutes parts, parce que ces esprits sont tout de lumière et de clarté.
Les trônes sont appelés de la sorte, par
rapport aux trônes des souverains de la terre ; parce que comme les trônes
matériels sont élevés de terre, de même ces
trônes célestes sont dans une élévation très sublime, proche de la gloire de la
majesté de Dieu ; avec cette différence, que les grands de la terre
sont assis, se tiennent fermes, et se reposent dans leurs trônes ; mais au
contraire, les trônes du ciel prennent
leur fermeté et tout leur repos du souverain du paradis. On ne laisse pas
de dire, assure saint Bernard, que Dieu
est assis sur ces esprits de paix ; et c'est pourquoi on les appelle
trônes ; mais Dieu, ajoute ce Père, n'y serait pas assis, s'ils ne
l'étaient eux-mêmes : de là vient cette paix incompréhensible qu'ils
possèdent, qui surpasse tout ce que l'on en peut penser. Il faut dire de plus,
que comme les rois se font porter quelquefois dans leur chaise royale, de même
Dieu, en quelque manière, porte son esprit par ces anges, et le communique aux
anges inférieurs, et aux hommes : comme les rois donnent leurs jugements
sur leurs trônes, c'est aussi du milieu de ces trônes que Dieu prononce ses
ordres ; c'est là où les dominations les apprennent, c'est là où ses
divins jugements et ses conseils se manifestent.
Chérubin attentif à la parole de Dieu |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire