Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,
Venez, adorons la Source de tout Amour, Jésus, Fils de Dieu ! |
Exinanivit
semetipsum.
(NB. Il s'anéantit Lui-même)
Messieurs ! Messieurs ! Que devenons-nous à ces paroles de l’Evangile ? O vérité épouvantable ! O cœurs des hommes ! Si les ténèbres que causent les péchés n’empêchaient pas les lumières divines, que vous seriez étonnés !
(NB. Il s'anéantit Lui-même)
Messieurs ! Messieurs ! Que devenons-nous à ces paroles de l’Evangile ? O vérité épouvantable ! O cœurs des hommes ! Si les ténèbres que causent les péchés n’empêchaient pas les lumières divines, que vous seriez étonnés !
Amour, qu’il faut bien dire que tes forces
sont prodigieuses puisque c’est toi seul agit et cause toutes ces merveilles. Vere, vere de Deo triumphat amor, dit le
dévot saint Bernard ; Vraiment,
vraiment l’amour triomphe de Dieu et le rend son esclave ! Et il apparaît dans le mystère de son enfance si puissant, et occupe si fortement celui que rien ne peut occuper, qu’il semble qu’il abandonne tout autre soin, tout
autre exercice et soi-même encore, pour nourrir uniquement son amour et
l’entretenir.
Là-dessus je me souviens d’une excellente
remarque du bienheureux prélat de Genève dans son livre De l’Amour divin qu’il a tiré de Platon. L’Amour, dit ce
saint Evêque, quand il est plus véhément, porte si impétueusement l’âme à la
chose aimée qu’elle manque à toute autre chose. Platon a dit que l’amour était pauvre, déchiré, nu, déchu, chétif, sans
maison, couchant dehors sur la dure, toujours indigent. O Théotime, je sais
bien que Platon parlait ainsi de l’amour charnel, vil et mondain, mais
néanmoins ces propriétés ne laissent pas de se trouver dans l’amour céleste et
divin.
O
Dieu ! que cette vérité est éclatante dans la naissance de notre petit roi
et, divinement, je vois l’amour pauvre parce qu’il faut tout quitter pour la
chose aimée. Le ciel - empyrée, avec toutes ses illustres beautés et ses trésors
inappréciables, toute la glorieuse compagnie des courtisans du paradis, n’est
pas capable d’arrêter ce divin amant ; il abandonne tout, il
quitte tout pour sa bien-aimée nature humaine.
Il est sans maison, n’ayant pu trouver où loger et demeurant dans une étable ouverte de tous côtés, il est chétif, pâle et défait, étant exposé aux injures de l’air dans une saison froide, au milieu de la nuit il est nu, déchaussé et mal vêtu, celui qui couvre tout le monde, qui donne même des robes aux lis des champs, n’ayant que de pauvres langes pour se garantir du froid il couche dehors sur la dure ayant pour tout lit un peu de paille et la terre, enfin il est comme un gueux ayant une pauvre mère, un pauvre équipage, et un appareil si pauvre que tout ce qui apparaissait, paraissait non seulement être très pauvre et très fragile, mais aussi tout mendié et emprunté des bêtes !
O mystère de très grand respect, disait le
dévot Louis de Grenade, ô secret qui se
peut mieux penser que dire, et qui s’explique plus facilement par le silence et
l’admiration que par les paroles.
Lorenzo Lotto, l'Archange Gabriel à l'Annonciation |
Quelle personne fut jamais réduite à une
si extrême pauvreté et, qu’à défaut de couvert, elle ait été contrainte de poser
son enfant dans une crèche ! Quelle
conjecture si éloignée qu’un Dieu et une crèche ! Quoi de plus abject
qu’une crèche ? Quoi de plus relevé que Dieu ?
Giovanni Battista Salvi, La Très Sainte Vierge Marie, reflet sans tâche de la sainteté de Dieu, Mère et Modèle des chrétiens. |
Voilà où l’amour que vous nous portez, ô
mon cher amant, vous a mis ; voilà
où l’amour a mis ce Dieu de vérité.
Pour nous, Messieurs, où nous mettra l’amour que nous aurons pour lui ; nous autres, quelles seront nos extases ? Voilà ce que Dieu a fait pour nous mon âme, que seras-tu pour lui ?
Pour nous, Messieurs, où nous mettra l’amour que nous aurons pour lui ; nous autres, quelles seront nos extases ? Voilà ce que Dieu a fait pour nous mon âme, que seras-tu pour lui ?
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