Extraits d’une homélie du
pseudo – Jean Chrysostome
pseudo – Jean Chrysostome
pour la fête de la Nativité du Sauveur (2/3)
(…) O grâce qui surpasse tout langage ! Le Fils unique, qui est
avant tous les siècles, que le sens du toucher ne peut atteindre, qui est
simple, incorporel, a revêtu un corps mortel et visible comme le mien ! Et pour quelle cause, sinon pour que son
aspect nous enseigne, et qu’ainsi enseignés il nous conduise par la main vers
les choses invisibles ? Parce que les hommes ont plus de confiance dans ce
que leurs yeux voient que dans ce que leurs oreilles entendent, et qu’ils
hésitent lorsqu’ils n’ont point vu, il a voulu parler aux yeux par le moyen de
son corps, de telle sorte que tout prétexte fût enlevé à l’incrédulité.
(…) Que dirai-je donc ou comment parlerai-je ? Ce mystère me frappe d’admiration. L’Ancien des
jours devient enfant ; Celui qui est assis sur un trône élevé et
inaccessible repose dans la crèche ; Celui que le sens du toucher ne
peut connaître, qui est simple, sans composition de parties et qui n’a point de
corps est touché par des mains humaines ; Celui qui brise les liens de l’iniquité
est retenu dans les liens que forment ses langes, parce qu’il l’a ainsi voulu.
Bassano, l'annonce des Anges aux bergers |
(…) La synagogue gardait
la promesse écrite ; l’Eglise possède l’objet de la promesse. L’une a possédé
le livre et l’autre les trésors promis par ce livre ; l’une a su teindre
la laine et l’autre a revêtu la robe de pourpre qui en a été tissue. La Judée l’a enfanté ; la terre
entière l’a reçu. La synagogue l’a nourri et élevé ; l’Eglise le
possède et recueille les fruits de sa présence. Celle-là eut le cep de la
vigne et près de moi sont les fruits mûrs de la vérité. Celle-là a vendangé les
raisins ; mais les nations boivent le breuvage mystique. Celle-là a semé
le grain du froment dans la Judée ; mais les nations ont moissonné avec la
faux la moisson de la foi. Les nations ont recueilli avec piété
la rose, tandis que l’épine de l’incrédulité est demeurée parmi les
Juifs. Le petit s’est envolé et les
insensés restent assis auprès du nid demeuré vide. Les Juifs interprètent la
lettre, qui est semblable à la feuille, et les nations recueillent le fruit de
l’Esprit.
(…) Il naît aujourd’hui
d’une vierge (…) Le Seigneur n’a point voulu se construire un autre temple, ni
se revêtir d’un corps formé d’une autre manière, pour faire connaître qu’il ne
méprisait pas le limon d’Adam. Et, parce
que l’homme trompé était devenu l’instrument de Satan, il a fallu qu’il prît
comme un temple animé celui-là même qui avait été séduit, afin que par cette
union avec son Créateur, il l’arrachât à l’union et au service de Satan.
Et, toutefois, se faisant homme, le Christ n’est pas mis au monde comme un
homme, mais comme un Dieu, parce que s’il était issu, comme l’un de nous, d’un
mariage ordinaire, la foule n’eût pas voulu croire en lui.
(…) Dis-moi donc, ô juif, si la Vierge a enfanté ou non ? Si elle a enfanté, reconnais la merveille de cet enfantement. Mais si elle n’a point enfanté, pourquoi as-tu trompé Hérode ? C’est toi-même qui as répondu lorsqu’il demandait où devait naître le Christ : « A Bethléem, dans la terre de Juda. » (Matth. II, 5.) Est-ce que je connaissais cette bourgade ou ce lieu ? Est-ce que j’étais informé de la dignité de Celui qui venait de naître ? Est-ce que ce n’est pas Isaïe qui fait mention de lui comme d’un Dieu ? «Elle enfantera un fils - dit-il – et on l’appellera Emmanuel. » (Isaïe, VII, 14.) « Et toi, - dit-il – Bethléem, maison de paix, tu n’es pas la dernière entre les principales villes de Juda ; car c’est de toi que sortira le chef qui gouvernera mon peuple d’Israël.» (Mich. V, 2 ; Matth. 2, 6.). Le prophète a dit avec raison : De toi, car c’est de vous qu’il est sorti, pour être donné au monde.
(…) Il était de toute éternité comme Dieu, gouvernant le monde. Aujourd’hui,
il se manifeste comme homme afin de gouverner son peuple, mais comme Dieu il
sauve toute la terre.
Vierge à l'Enfant, Chalons |
(…) Dis-moi donc, ô juif, si la Vierge a enfanté ou non ? Si elle a enfanté, reconnais la merveille de cet enfantement. Mais si elle n’a point enfanté, pourquoi as-tu trompé Hérode ? C’est toi-même qui as répondu lorsqu’il demandait où devait naître le Christ : « A Bethléem, dans la terre de Juda. » (Matth. II, 5.) Est-ce que je connaissais cette bourgade ou ce lieu ? Est-ce que j’étais informé de la dignité de Celui qui venait de naître ? Est-ce que ce n’est pas Isaïe qui fait mention de lui comme d’un Dieu ? «Elle enfantera un fils - dit-il – et on l’appellera Emmanuel. » (Isaïe, VII, 14.) « Et toi, - dit-il – Bethléem, maison de paix, tu n’es pas la dernière entre les principales villes de Juda ; car c’est de toi que sortira le chef qui gouvernera mon peuple d’Israël.» (Mich. V, 2 ; Matth. 2, 6.). Le prophète a dit avec raison : De toi, car c’est de vous qu’il est sorti, pour être donné au monde.
Les Anges à la Crèche, mosaïques de la Basilique du Mont Thabor |
(…) Venez donc et
célébrons cette fête ; venez et que ce soit pour nous un jour de
solennité. Que la manière de célébrer
cette fête soit extraordinaire, puisque le récit de cette naissance est
extraordinaire.
Aujourd’hui, le lien antique est brisé, le diable est couvert de confusion, les démons se sont enfuis, la mort est détruite, le paradis est ouvert, la malédiction est effacée, le péché a été banni, l’erreur a été vaincue, la vérité est revenue, et la parole de la piété est répandue et propagée en tous lieux.
Aujourd’hui, le lien antique est brisé, le diable est couvert de confusion, les démons se sont enfuis, la mort est détruite, le paradis est ouvert, la malédiction est effacée, le péché a été banni, l’erreur a été vaincue, la vérité est revenue, et la parole de la piété est répandue et propagée en tous lieux.
HIC VERBUM CARO FACTUM EST ICI, à Bethléem, le Verbe s'est fait chair et s'est donné à adorer à tous les peuples. Basilique de la Nativité, sous l'Autel de la mangeoire. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire