dimanche 1 décembre 2013

1er dimanche de l'Avent : Préparons-nous à la Nativité du Sauveur (1/7)

Parmi les écrits, nombreux, du vénérable abbé Henri Marie Boudon, l’exhortation pour la veille de Noël fait partie des plus beaux. Il nous décrit les grandeurs de Dieu : tout puissant, plein d’amour et de bonté, Créateur de tout l’univers, qui n’a besoin de rien, ni de la terre, ni du ciel, ni des anges, ni de nous. Et pourtant, ce Dieu d’Amour a tout créé ! Comment avons-nous répondu à cet amour infini : par le péché, la désobéissance, l’orgueil, le mensonge, et tant d’autres horreurs.

Nous nous préparons à la célébration de la Nativité. Oh, bien des images d’Epinal surgissent dans nos esprits, des saveurs, des couleurs, des chants. Tout cela est bien beau, mais ne risquons-nous pas de passer à côté de l’essentiel ?

Ce n’est pas un petit enfant comme les autres qui sera couché dans l’humble crèche de Bethléem. C’est ce Dieu d’Amour, dont l’amour fut bafoué, qui vient à notre rencontre. Dieu ! tout simplement. L’accueillerons-nous pour ce qu’Il est ? Notre Créateur et Rédempteur, notre Seigneur et notre Roi ? Les mots de notre foi sont devenus des coquilles vides de sens parce que nous n’y prêtons pas suffisamment attention.

Voilà pourquoi, pour ces prochaines semaines de l’Avent et de Noël, votre blogue vous proposera l’ensemble de cette exhortation. Prenons le temps de la lire, jour après jour, dimanche après dimanche. Méditons-là devant nos crèches, devant le Tabernacle où notre Seigneur repose en vérité. Ainsi, Noël prendra tout son sens et Jésus Enfant trouvera, enfin, le seul lieu véritable de son repos, nos cœurs.

Saint Avent à tous.


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon,

« Exhortation pour la veille de Noël sur le mystère de la naissance du Sauveur » (1/7)
                                                              
L’amour, toujours grand en ses victoires, mais aujourd’hui tout-puissant dans ses triomphes, ayant par la plus glorieuse de ses conquêtes assujetti à ses lois celui qui les donne à tous, et qui n’en reçoit de personne ; cet amour, dis-je, triomphant, rendant le Verbe incréé muet et la parole éternelle sans voix, fait que j’ai de la peine à vous entretenir

Si un Dieu, dans les excès de son amour, en montre la grandeur en gardant le silence, faut-il que l’homme, par ses discours, donne des témoignages de la faiblesse de ses affections ? Les grandes choses ont cela de propre qu’elles ne se peuvent exprimer, aussi voyons-nous que dans les mouvements extraordinaires de joie ou de tristesse, nos langues se trouvent arrêtées sans pouvoir dire un seul mot, mais particulièrement cela se remarque dans les personnes puissamment emportées par l’amour, et il est vrai : qui aime bien parle peu ou point du tout.

C’est une vérité qui se fait voir dans tout son lustre dans le mystère amoureux de l’enfance d’un Dieu que la bienheureuse Eglise, notre bonne mère, nous propose aujourd’hui.

Un Dieu aime et aime les hommes mais les aime jusqu’à tel point que l’amour le met dans un état où il ne peut parler.
Voilà des transports admirables d’un Dieu qui mériterait bien que je m’arrêtasse ici tout court et, qu’après vous avoir fait faire réflexion sur cette vérité, que je viens de vous proposer, nous demeurassions tous, dans le silence adorant, avec respect les précieux amours de ce Dieu.

Enfant pour les hommes, il faut que je vous avoue que parmi ces sentiments, c’est avec honte et confusion que je vous parle.
L’on a vu des hommes apostoliques se rencontrant dans des pays barbares, dont la langue leur était inconnue, exposer des tableaux : un Dieu incarné leur faisant entendre par quelques signes ce que signifiait cette image dont la seule vue tirait des soupirs des cœurs et des larmes des yeux de ces pauvres gens ; et moi qui ai affaire avec des âmes chrétiennes, ne dois-je pas me contenter d’avoir mis devant les yeux de votre esprit un Dieu Enfant que vous connaissez par la foi ?

Une personne qui aime n’a que faire des discours pour se porter à l’objet aimé ; aussitôt qu’elle l’aperçoit, elle s’unit intimement à lui. Sa seule vue lui dérobe le cœur et emporte toutes ses affections. Mais puisqu’il faut que je parle, continuez, vous-autres, Messieurs, dans ce silence où je vous vois, et respectez par-là celui qui garde la Parole éternelle revêtue du corps d’un petit enfant.



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