mercredi 29 septembre 2010

Fête de S. Michel & de tous les saints Anges


L'Archiconfrérie des saints Anges célèbre aujourd'hui sa fête patronale, celle de S. Michel et de tous les neuf Choeurs célestes, ce qui explique que l'oraison du jour remercie Dieu pour le ministère de tous les saints Anges. Les confrères assisteront ce soir en l'église de Saint-Michel-des-Vignes à la Messe célébrée par M. l'abbé Legros, curé.

Cette fête, qui est liturgiquement la "Dédicace (de l'église) de S. Michel" du Mont-Gargan en 492 (le 29-septembre ayant déjà, auparavant, été la fête romaine de la dédicace d'une autre église michaëlique), fut élevée, avec celle de S. Joseph, au rang de 1re classe par le pape Benoît XV (12 déc. 1917) pour obtenir la protection de ces deux grands Saints sur l'Eglise et le monde alors déjà si tourmentés. Mais elle était déjà fête chômée depuis plus d'un millénaire en terre de Chrétienté, si bien que les juges ne reprenaient leur travail qu'à partir de la Saint-Michel. S. Charlemagne avait déjà fait représenter le premier des Séraphins sur ses étendarts. Il existe un Carême en l'honneur de S. Michel, qu'accomplissait d'ailleurs S. François d'Assise lorsqu'il reçut les sacrés stigmates sur le Mont Alverne (14 septembre 1224).

En ce grand jour angélique, qui oblige les Catholiques, ne serait-ce que deux fois l'an (avec le 2-octobre), à penser un peu plus à l'existence des "êtres invisibles" (Credo), faisons, nouons, renouons, affermissons nos amitiés avec les saints Anges !
"Ô aimables esprits ! Ma plus grande ambition sera toujours d'avoir le très-grand honneur de votre amitié. Je vous aime et vous veux aimer ; mais faites que je vous aime davantage" (Dévotion aux saints Anges, Exhortation à l'amour)
Sur son lit d'agonisant, le 20 mai 1702, M. Boudon rappelait à son correspondant, M. Thomas, la protection du grand archange - et de ses "confrères" - sur la France : 
"Cela me console dans ma solitude : tous les matins ne pouvant pas sortir de la chambre, je m'unis à Jésus-Christ sacrifié en autant de lieux que l'on célèbre le divin sacrifice de la messe, je l'offre à l'honneur de tout ce que je viens de vous marquer, priant le Père éternel de regarder son fils bien-aimé et les intérêts de son Église et d'en humilier les ennemis. Je prie tous ces saints et ces anges de s'unir tous ensemble pour demander l'avènement du royaume de Dieu sur tous ces hérétiques, je prie même saint Michel de venir au secours de la France, lui qui en est le protecteur particulier, et les autres six premiers princes d'aller partout et d'aller détruire les efforts des ennemis de Dieu et de sa sainte Mère partout. L'Écriture nous dit des sept premiers princes : Missi in omnem terram. Hélas ! si un seul ange dans l'armée de Sennachérib y fit un si grand carnage, que doivent faire tous ces esprits célestes ?" (Lettre 373)

Peut-être les dévots aux saints Anges sont-ils quelque peu fiers de leur être fidèles... Voici une autre leçon du grand-archidiacre d'Evreux :
"Tout (en l'amour des saints Anges pour les hommes) y est désintéressé. Car que reçoivent-ils des hommes ? Des ingratitudes inconcevables, des mépris offensants, des injures intolérables. Les infidèles ne les connaissent pas ; les hérétiques les connaissent, sans leur rendre les respects qui leur sont dus ; la plupart des gens de la campagne les ignorent, aussi bien que les infidèles. Souvent ceux qui en sont les mieux instruits sont plus méconnaissants. Ceux qui passent pour les aimer pensent quelquefois à eux, les honorent en de certaines rencontres ; et voilà où l'amour des hommes va, pour des esprits qui pensent sans cesse à eux, et qui sont toujours auprès d'eux" (Dévotion aux saints Anges, 2e motif)


A la France, aux pays qui lui sont consacrés et à toute l'Eglise universelle, dont il est le brillant Protecteur : sainte Fête de S. Michel !

samedi 25 septembre 2010

Quatre-Temps de septembre & Anniversaire boudonien...

La Sainte Eglise célébre aujourd'hui (mais également mercredi et vendredi derniers) les Quatre-Temps de septembre, jours de pénitence qui voient normalement s'accomplir, le samedi, les Ordinations. Voici le beau commentaire qu'en donne Dom Guéranger :
Pour la quatrième fois cette année, la sainte Eglise vient réclamer de ses fils le tribut de pénitence destiné dès l'origine du christianisme à consacrer les saisons. On trouvera aux mercredis de la troisième semaine de l'Avent et de la première du Carême, les données historiques qui concernent l'institution des Quatre-Temps ; nous avons rappelé dans ces mêmes jours les intentions qui doivent présider, chez les chrétiens, à l'accomplissement de cette tâche de leur service annuel.
L'hiver, le printemps et l'été, marqués à leur début par l'abstinence et le jeûne, ont vu tour à tour la bénédiction du ciel descendre sur les mois dont ils se composent ; l'automne recueille les fruits que la miséricorde divine, apaisée par les satisfactions des hommes pécheurs, a daigné faire germer du sein de la terre maudite. La semence précieuse confiée au sol dans le temps des frimas, a percé la glèbe dès les premiers beaux jours; quand Pâque s'est annoncé, elle a donné aux champs la gracieuse parure d'émeraude qui leur convenait pour s'associer au triomphe du Seigneur ; bientôt, image fidèle de ce qu'au même temps devaient être nos âmes sous les feux de l'Esprit-Saint, sa tige a grandi sous l'action de l'ardent soleil, l'épi jaunissant a promis cent pour un au laboureur, la moisson s'est accomplie dans la joie; et maintenant les gerbes entassées dans les greniers du père de famille invitent l'homme à faire monter sa pensée vers le Dieu de qui lui sont venus tous ces biens. Qu'il ne se dise pas, comme fit ce riche de l'Evangile après une récolte abondante : « Mon âme, te voilà beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, fais bonne chère ! » Et Dieu lui dit, ajoute l'Evangile : « Insensé ! cette nuit on va te redemander ton âme ; ce que tu as amassé, pour qui sera-ce ? » Pour nous, si nous voulons être véritablement riches selon Dieu et mériter son aide dans la conservation, non moins que dans la production des fruits de la terre, employons, au commencement de cette nouvelle saison, les mêmes moyens de pénitence qui nous ont été par trois fois déjà si utiles. C'est au reste un commandement formel de l'Eglise, obligeant, sous peine de péché grave, quiconque n'est pas dispensé légitimement de l'abstinence et du jeûne en ces trois jours.
Nous avons démontré précédemment la nécessité de l'initiative privée qui s'impose, sur le terrain de la pénitence, au chrétien désireux d'avancer dans les voies du salut. En cette matière pourtant, comme dans toutes les autres, l'œuvre privée n'atteint jamais au mérite et à l'efficacité de l'action publique; car l'Eglise revêt de sa dignité même, et de la puissance de propitiation qui s'attache aux démarches de l'Epouse, les actes de pénitence accomplis en son nom dans l'unité du corps social. Saint Léon aime à revenir sur cette donnée fondamentale de l'ascétisme chrétien, dans les discours qu'il adressait au peuple de Rome, à l'occasion de ce jeûne du septième mois. « Bien, dit-il, qu'il soit loisible à chacun de nous d'affliger son corps par des peines volontaires, et de refréner, tantôt plus doucement, tantôt plus sévèrement, les convoitises charnelles qui luttent contre l'esprit : il faut, néanmoins, qu'à certains jours, soit célébré par tous un jeûne général. La dévotion est plus efficace et plus sainte, alors que, dans les œuvres de la piété, l'Eglise entière s'unit d'un seul esprit et d'une seule âme. Tout ce qui revêt le caractère public est en effet préférable au privé, et l'on doit comprendre qu'un plus grand intérêt est en cause là où s'applique le zèle de tous. Que l'observance particulière du chrétien ne relâche donc rien de sa diligence ; que chacun, implorant le secours de la protection divine, se munisse, à part soi, de la céleste armure contre les embûches des esprits de malice. Mais le soldat de l'Eglise, bien qu'il puisse se comporter vaillamment dans les combats singuliers, luttera toutefois plus sûrement et plus heureusement à son rang officiel dans l'armée du salut; qu'il soutienne donc, en la compagnie de ses frères, et sous le commandement de l'invincible roi, la guerre universelle. »
Une autre année, en ces mêmes jours, le saint pape et docteur insistait plus énergiquement encore et plus longuement sur ces considérations, qu'on ne saurait trop rappeler aux tendances individualistes de la piété moderne. Nous ne pouvons lui emprunter que quelques-unes de ses pensées, renvoyant le lecteur au recueil de ses admirables discours. « L'observance réglée d'en haut, déclare-t-il, l'emporte toujours sur les pratiques d'initiative privée, quelles qu'elles puissent être; la loi publique rend l'action plus sacrée que ne peut faire un règlement particulier. L'exercice de mortification que chacun s'impose d'après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l'utilité d'une partie et d'un membre ; le jeûne qu'entreprend l'Eglise universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c'est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l'unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l'armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés et la défense la même en tous lieux. Voici donc qu'aujourd'hui, mes bien-aimés, le jeûne solennel du septième mois nous invite à nous ranger sous la puissance de cette invincible unité. Elevons vers Dieu nos cœurs; dérobons quelque chose de la vie présente pour accroître nos biens éternels. La rémission plénière des péchés s'obtient sans peine, quand toute l'Eglise se réunit dans une seule prière et une seule confession. Si le Seigneur promet d'octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l'accord d'un même esprit? C'est une grande chose devant le Seigneur, un spectacle infiniment précieux, quand tout le peuple de Jésus-Christ s'applique ensemble aux mêmes offices, et que, sans distinction de sexe et de conditions, tous les ordres agissent d'un même cœur. S'éloigner du mal et faire le bien, apparaît comme l'unique pensée de tous également ; Dieu est glorifié dans les œuvres de ses serviteurs ; l'aumône abonde ; personne ne cherche que les intérêts d'autrui, non les siens. Par cette grâce de Dieu qui fait tout en tous, le fruit est commun et commun le mérite; car l'affection de tous peut être la même, malgré la disproportion des facultés, et ceux qui ont moins à donner s'égalent aux plus riches par l'allégresse qu'ils ressentent des largesses d'autrui. Rien de désordonné dans un tel peuple ; aucune dissemblance, là où tous les membres du corps entier ne conspirent qu'à faire preuve d'une même vigueur d'amour. Alors l'excellence des parties rejaillit sur le tout et fait sa beauté. Embrassons donc, mes bien-aimés, cette bienheureuse solidité de l'unité sacrée,et entrons dans ce jeûne solennel avec la ferme résolution d'une volonté concordante. »
N'oublions point dans nos prières et nos jeûnes, en ces jours, les nouveaux prêtres et les autres ministres de l'Eglise qui vont recevoir samedi l'imposition des mains. L'Ordination de septembre n'est pas généralement la plus nombreuse de celles que le Pontife accomplit dans le cours de l'année. L'auguste fonction à laquelle le peuple chrétien doit ses pères et ses guides dans les sentiers de la vie, offre cependant un intérêt particulier à cette époque de l'année, qui répond mieux qu'aucune autre à l'état présent du monde, incliné comme il l'est vers sa ruine. L'année penche, elle aussi, à son déclin. L'astre vainqueur, que nous avions vu s'élever au temps de Noël comme un géant, pour triompher des frimas et restreindre l'empire des ténèbres, s'abaisse maintenant, comme épuisé, vers l'horizon; chaque jour le voit s'éloigner du zénith glorieux où nous admirâmes son éclat incomparable, à l'heure de l'Ascension de notre Emmanuel ; ses feux ont perdu leur ardeur ; et si le temps pendant lequel il répand sa lumière égale encore la durée des ombres, son disque déjà pâlissant annonce l'arrivée des longues nuits où la nature, dépouillée de ses derniers ornements sous l'effort des tempêtes, paraît s'ensevelir pour jamais dans le linceul glacé qui l'étreint. Ainsi le monde, illuminé jadis par l'Homme-Dieu et réchauffé par l'Esprit-Saint, voit en nos temps se refroidir la charité, diminuer la lumière et les feux du Soleil de justice. Chaque révolution arrache à l'Eglise des joyaux qu'elle ne retrouve plus après l'orage; les bourrasques se multiplient cependant, et la tempête devient l'état normal des sociétés. L'erreur domine, et fait la loi ; l'iniquité abonde. Quand viendra le fils de l'homme, disait le Seigneur, pensez-vous qu'il trouve encore de la foi sur la terre ?
Levez donc vos têtes, enfants de Dieu ; car votre rédemption est proche. Mais d'ici l'heure pourtant où les cieux et la terre, renouvelés pour le règne éternel, s'épanouiront dans l'enivrante lumière de l'Agneau victorieux, des jours plus mauvais encore doivent s'écouler où les élus eux-mêmes seraient séduits, s'il était possible. Combien il importe qu'en ces temps malheureux, les pasteurs du troupeau soient à la hauteur de leur vocation dangereuse et sublime ! Jeûnons donc et prions; si multipliées que soient déjà les pertes subies dans les rangs des chrétiens autrefois fidèles aux pratiques de la pénitence, ne défaillons pas. Serrés dans notre petit nombre autour de l'Eglise, implorons l'Epoux : qu'il daigne multiplier ses dons sur ceux qu'il appelle à l'honneur plus redoutable que jamais du sacerdoce; qu'il leur infuse sa divine prudence pour déjouer les embûches, son zèle indompté à la poursuite des âmes ingrates, sa persévérance jusqu'à la mort à maintenir, sans réticence et sans compromis, la plénitude de la vérité confiée par lui au monde et dont la garde intacte doit être, au dernier jour, le témoignage de la fidélité de l'Epouse.
Et l'un des nouveaux ordonnés nous tient à coeur, puisqu'il s'agit du vénérable Henri-Marie Boudon, qui le samedi 19 septembre 1653 recevait, des mains de Mgr Boutault, les Ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolyte) ainsi que le Sous-Diaconat, par lequel il s'engageait au bréviaire et au célibat, et faisait par le fait-même (cf. S. Thomas d'Aquin) voeu de chasteté. Cela eut lieu à Evreux, sans aucun doute à la cathédrale.

jeudi 23 septembre 2010

Saint Padre Pio


Nous célébrons aujourd'hui la fête de S. Pie de Pietrelcina, né Francisco Forgione (1887-1968). L'église de son enfance était consacrée à Notre-Dame-des-Anges, il y était très souvent, et il vécut toute sa vie non loin du Mont Gargan, à San-Giovanni-Rotondo.

L'occasion pour nous de méditer les paroles de l'évêque d'Ars, Mgr Guy Bagnard, à l'occasion de la dernière fête du S. Curé d'Ars, parfait modèle du héros de ce jour.
« No­tre épo­que n’est cer­tes pas dans la tour­mente ré­vo­lu­tion­naire, mais bien des pi­liers sur les­quels elle re­pose sont fis­su­rés et me­na­cent de s’ef­fon­drer. Ain­si, par exem­ple : la dif­fu­sion d’une cul­ture de mort à tra­vers des lois qui rui­nent le ma­riage, dé­trui­sent la fa­mille, re­jet­tent la vie ; une laï­ci­té om­bra­geuse qui cher­che à di­ri­ger les con­scien­ces ; des vio­len­ces in­édi­tes dans les éco­les ; une jeu­nesse sans re­pè­res, à la mer­ci des slo­gans du mo­ment ; le fos­sé gran­dis­sant en­tre ri­ches et pau­vres, etc.
Comme hier, Jean-Ma­rie Vian­ney au­rait au­jourd’hui les yeux grand ou­verts sur ce monde. Il n’igno­re­rait rien des événe­ments qui font l’ac­tua­li­té de no­tre quo­ti­dien. Mais il nous in­di­que­rait le même che­min que ce­lui qu’il a pris : la sain­te­té. Il nous di­rait :
- soyez en vé­ri­té avec vous-mê­mes : ap­pe­lez le Bien et le Mal par leur nom, sans con­ces­sion, comme le Pape Be­noît XVI s’em­ploie au­jourd’hui à faire le mé­nage dans l’Eglise.



- Ne vous con­ten­tez pas d’une vie moyenne ; soyez des évan­gé­li­sa­teurs qui ne crai­gnent pas d’an­non­cer la Foi. Pour cela, ai­mez les hum­bles com­men­ce­ments, en vous sou­ve­nant de la pa­ra­bole du grain de sé­ne­vé : tout ce qui com­mence de­meure pe­tit, caché et si­len­cieux ; ce n’est pas ce qui brille qui a les pro­mes­ses de l’ave­nir.



- Soyez fi­dè­les à faire du di­man­che une ren­con­tre avec Dieu.



- Ai­dez les prê­tres à de­ve­nir tou­jours plus de saints prê­tres.



- Soyez joyeux de voir un de vos en­fants choi­sir la voie du sa­cer­doce ou de la vie con­sa­crée.

- Sur­tout, ayez une foi in­ébran­la­ble en la puis­sance de la grâce qui peut, à cha­que ins­tant, faire ad­ve­nir l’inat­ten­du. Voyez en­core ce que di­sait Jean-Ma­rie Vian­ney : « Vien­dra un temps où les hom­mes se­ront si fa­ti­gués des hom­mes qu’on ne pour­ra plus leur par­ler de Dieu sans qu’ils se met­tent à pleu­rer. »

Le Jour de Dieu sera tou­jours de­vant nous ! »

mardi 21 septembre 2010

Neuvaine préparatoire à la Fête de S. Michel et de tous les 9 Choeurs des saints Anges (20-28 septembre)


Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio ; contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium. Imperet illi Deus, supplices deprecamur : tuque, Princeps militiae Caelestis, satanam aliosque spiritus malignos, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo, divina virtute in infernum detrude. Amen.

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre protecteur contre les méchancetés et les embûches du démon. Que Dieu lui commande, nous vous en supplions. Et vous, prince de la milice céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Ainsi soit-il.

vendredi 10 septembre 2010

Fête de saint Aubert


La Normandie célèbre aujourd'hui l'évêque qui eut l'insigne honneur de recevoir l'apparition de saint Michel Archange lui-même. La relique de son crâne, visitée l'an dernier par les pèlerins de l'Archiconfrérie, se trouve au trésor de la basilique Saint-Gervais-Saint-Protais à Avranches.

Au temps du roi Childebert IV (695-711), cet évêque d’Avranches reçut, lors d'une vision, de l’archange Michel l’ordre d’entreprendre la construction d'une église sur l’île de marée rocheuse à l’embouchure du Couesnon. Ce rocher escarpé s'élevait, aride et solitaire, dans une baie formée par la réunion des côtes de la Normandie et de la Bretagne. En 709, il perdit son appellation de « Mont Tombe » pour prendre celui de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer à la suite de l’édification et de la dédicace par Aubert de l'église dédiée à l’archange saint Michel. Lors de ce songe, Aubert reçut trois fois l'ordre de faire ériger sur le Mont Tombe une église en son honneur. Vu l'état de cette pointe rocheuse, à peine rattachée au continent, couverte de broussailles et de ronces, il jugea cela impossible et pensa à un tour du malin. Ce n'est que la troisième fois qu'il obéit après que l'archange, afin de mettre fin à ces hésitations, appuya fortement le doigt sur son front et y laissa une empreinte. Aubert se réveilla avec un creux sur le front et comprit la véracité de l'ordre du saint. Ce crâne, aussi appelé « chef de saint Aubert » est conservé aujourd'hui dans le trésor de la basilique Saint-Gervais-et-Saint-Protais d'Avranches et porte les traces d'un tel stigmate.

Des événements providentiels le guidèrent dans sa tâche : un rond de rosée, un matin de septembre, lui indiqua la forme de l'oratoire, un taureau attaché en montra l'emplacement. Une source fut trouvée, un puits creusé. Il fallut encore arracher une pierre cultuelle païenne. Aubert envoya des moines chercher au sanctuaire du Mont Gargano en Italie, dédié à saint Michel, des reliques du lieu. Puis, le 16 octobre 709, l'évêque fit la dédicace de l'église et y installa un chapitre de douze chanoines. Le Mont Saint-Michel était né. Quant à l'évêque d'Avranches, il s'éteignit en 725.
Ô Dieu, qui entre d'autres dons de Votre grâce, avez daigné donner au bienheureux Aubert une visite angélique, accordez-nous, nous Vous en prions, de mériter par ses mérites et son intercession, de jouir de la compagnie des saints Anges. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.