samedi 29 septembre 2012

29 septembre - Solennité des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël

Samedi 29 septembre
Solennité des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël 
16h, rendez-vous à la chapelle de la Mère de Dieu de la cathédrale d'Evreux, puis périple vers la chapelle des Saint Anges, ensuite vénération des reliques de saint Taurin dans son abbatiale (1600e anniversaire oblige), puis montée vers la statue de saint Michel sur la colline de Saint-Michel des Vignes. 

Dimanche 30 septembre
15 h 30 église de la Madeleine à Verneuil-sur-Avre, conférence sur le thème "Les noms et fonctions des Saints Anges et ce qu'ils disent de notre vocation chrétienne"
16 h 30 / 17h, Salut du Très Saint Sacrement

Lundi 1er octobre :
Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
11h, Pèlerinage et Messe dans la Crypte de la Basilique de Lisieux puis pique-nique
Après-midi, vénération des reliques de Sainte Thérèse et de ses bienheureux parents, Louis et Zélie Martin, chapelet pour la France et les familles. 

 


Saint Michel Archange, 

confortez nous dans la foi !



Tapisserie des cerfs, XVe, Rouen.
Saint Michel Archange terrassant le démon. 

Quels rapports entre Saint Michel, Prince des armées célestes, et l’Année de la Foi que proclame solennellement Notre Saint Père le Pape Benoît XVI ? A première vue, aucun… 


Mais à y regarder de plus près, on découvre que Saint Michel est le premier, dans l’ordre de la création, à proclamer fièrement sa foi, et même, à soutenir celle des autres.


En effet, le Pape, dans sa bulle "Porta fidei" qui promulgue cette année de grâces et de renouveau pour toute l’Eglise, écrit : L'Année de la Foi est une invitation à une conversion authentique et renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde (n.6).


Saint Michel, notre grand Archange, fut bien dans cette position critique de témoignage alors que Satan s’opposait à Dieu et à sa plus belle création, l’Homme. Quand Saint Michel crie à la face de tous les Esprits bienheureux sont fameux « Quis ut Deus ? » – Qui est comme Dieu ? – c’est bien la première profession de foi de l’histoire de ce monde. Rappelez-vous. Comme l’enseigne le Pape Saint Grégoire le Grand, Satan s’est retourné contre Dieu. Il renie l’acte créateur et sa dépendance d’amour avec Dieu. A force de s’admirer, il s’idolâtre. Et comme si cela ne suffisait pas, il se coupe de Dieu et veux faire tomber les autres anges : c’est ce que l’Eglise appelle le péché des Anges.


Un acte de foi, c’est le contraire de l’action du démon. C’est reconnaître notre Créateur comme un Dieu d’amour et de bonté. C’est un acte filial, remplit de tendresse et de reconnaissance pour notre Créateur. C’est se reconnaître pour ce que nous sommes : des tout-petits dans la main du Père.


Enluminure, la chute des Anges,
Livre d'heures
de Vincent de Beauvais
Mais c’est aussi ne pas être égoïste en gardant pour nous la Bonne Nouvelle ! Un acte de foi, c’est proclamer avec joie ce grand mystère, avec étonnement et admiration. Comme l’écrit le Saint Père : C’est l’amour du Christ qui remplit nos cœurs et nous pousse à évangéliser. (…)  L'engagement missionnaire des croyants, qui ne peut jamais manquer, puise force et vigueur dans la redécouverte quotidienne de son amour. En effet, la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d'un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie (n.7).


En ce début de l’Année de la Foi, tournons nos cœurs vers Saint Michel et tous les bons Anges. 


Qu’ils nous apprennent à garder intacte notre admiration d’enfants de Dieu pour notre Père céleste et à cultiver l’amitié sainte avec Notre Seigneur Jésus-Christ, Fils Bien Aimé du Père, qui se donne à nous dans sa Parole et ses Sacrements. 
Comme eux, prions, chantons, louons, proclamons et servons dans la joie la Trinité Sainte.
Approfondissons ce don de Dieu par la lecture de l’Evangile, du Catéchisme (si abordable qu’on oublie de le consulter, lui qui prend la poussière dans nos bibliothèques…), des enseignements des Papes et des Saints. 
Soyons attentifs, tout au long de l’année liturgique à leur exemple : l’annonce à Marie, aux bergers, aux saintes femmes ; la louange et l’acclamation de la nuit de Noël ; le soutien des pauvres et des affligés comme à Gethsémani. Bref ! Soyons des chrétiens tout angéliques, remplis de foi et de charité.

Sainte année… de la Foi !

abbé Nicolas Van der Maelen

Les Esprits  bienheureux chantent la gloire de Dieu et servent sa Majesté dans la joie.

Oraison aux neuf chœurs des Anges, du vénérable abbé H.M. Boudon

            Esprits bienheureux de la cour céleste, défenseurs invincibles de l'intérêt de Dieu, après avoir adoré, loué, béni et remercié ce Dieu de toute bonté, des grâces incomparables qu'il vous a faites, après vous avoir fait une protestation sincère du meilleur de nos cœurs que nous y prenons toute la part possible, nous réjouissant de vos joies et de la gloire inénarrable que vous possédez ; 
Après vous avoir conjurés de recevoir bénignement la résolution inviolable que nous prenons de vous avoir le reste de nos jours une dévotion très spéciale, et d'en procurer par toutes les voies qui seront en notre pouvoir l'établissement et l'augmentation partout où nous le pourrons ; 
Nous implorons le secours de toutes vos troupes glorieuses, pour l'avancement du règne de l'adorable Jésus et de l'aimable Marie, sur tous les infidèles, hérétiques, schismatiques, sur toutes les personnes véritablement soumises à la sainte religion catholique, apostolique et romaine, et particulièrement sur le Souverain Pontife, qui en est l'unique chef visible en terre, et sur tous les autres prélats ; 
Afin que tous les peuples faisant profession d'une même foi, s'attachant à la pureté de ses maximes, menant une vie conforme à ses règles, les sacrés intérêts de Dieu seul vivent et règnent de siècle en siècle dans tous les cœurs.

            C'est la grâce, ô redoutables princes de la milice céleste, que nous demandons au Père des miséricordes par vos puissantes intercessions ; 
C'est la consolation que nous demandons au Dieu de toute consolation, que son nom soit sanctifié, que son règne arrive, que sa volonté se fasse en la terre comme au ciel, que l'empire du péché et des démons soit détruit, que l'Évangile soit annoncé à toutes les nations, qu'il soit reçu par toute la terre, que le saint nom de Dieu y soit honoré et glorifié, que tous les esprits y louent le Seigneur, l'y adorent, l'y aiment et soient dans une entière et parfaite soumission à ses divines volontés. 

            Venez donc, anges, archanges, accourez à l'établissement des intérêts de Dieu dans les royaumes et provinces, dans les villes et campagnes, dans toutes les personnes qui y habitent ; sacrées principautés, gouvernez les cœurs, soyez-en les maîtres, pour les assujettir à l'empire de Jésus et de Marie : admirables puissances, confondez les démons qui s'y opposent ; ruinez les desseins de l'enfer et la malice de tous les sorciers et magicien, et autres ennemis de Dieu ; divines vertus, faites marcher les âmes dans les solides voies du divin amour ; glorieuses dominations, découvrez, pour ce sujet, aux hommes la volonté divine sur eux : aimables trônes, établissez dans le plus intime de leurs cœurs la paix que Notre-Seigneur nous a laissée ; chérubins, princes de la science du ciel, communiquez-en les belles lumières en notre terre ; et vous, séraphins, princes du pur amour, faites que les hommes ne vivent que de ses flammes, afin que Dieu seul soit le digne souverain et le maître absolu de tout ce que nous sommes, et de tout ce que nous faisons. Ainsi soit-il, ainsi soit-il. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.

La dernière lettre de l'alphabet grec, "Oméga", enluminée et soutenue par les Anges.
C'est Notre Seigneur, dans le livre de l'Apocalypse, qui se définit Lui-même comme
"l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin" de toute chose.
Qu'il en soit ainsi dans toute notre vie. 


mardi 18 septembre 2012

Neuvaine à Saint Michel Archange : préparons-nous !


Ne pas oublier : 
29 septembre, solennité des saints Archanges ; 
30 septembre, conférence sur les saints Anges à Verneuil s/Avre ;
1er octobre, fête de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et pèlerinage à Lisieux : veuillez consultez l'article posté du 13 septembre dernier.






Du 20 au 28 septembre, préparons-nous à célébrer la solennité des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël en priant cette neuvaine. 

Au témoignage du grand archidiacre d'Évreux, M. Boudon, le plus ardent apôtre des saints Anges au XVIIe siècle, cette pratique de dévotion obtient "des grâces extraordinaires". Par elle, il a vu arriver "des choses merveilleuses... et la puissance des démons ruinée en des choses d'importance"Il atteste, en outre, que c'est un moyen très efficace pour obtenir les secours du Ciel dans les calamités publiques et dans les besoins particuliers. 

En ces temps troublés où le monde et ceux qui le dirigent semblent avoir perdu la raison, il ne serait pas négligeable de prier et de faire prier pour notre pays, pour la famille, pour la défense de l'homme - la plus belle création divine - depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelles. Nous pouvons aussi la prier spécialement pour le succès de l'Année de la Foi qui s'ouvre bientôt.

La Neuvaine à saint Michel et aux neuf chœurs des Anges peut-être faite en tout temps, en commun ou en particulier. Aucune formule n'est prescrite. Nous proposons, simplement, les prières ci-après. On peut, si on le préfère, en adopter d'autres. Aux conditions ordinaires, une indulgence plénière peut être reçue au cours de la neuvaine (jour au choix), ou dans les huit jours suivants (vble. Pape Pie IX, 26 novembre 1876).

Chaque jour : Réciter le Confiteor, formuler votre demande, puis on peut dire 3 Notre Père3 Je vous salue Marie3 Gloria Patri et terminer par la prière suivante (selon les jours)...


Vitrail, église Saint-Martin de Biscarosse.
Saint Michel et tous les Anges terrassant
les démons et leurs acolytes damnés.
   Premier jour (en l'honneur des Séraphins) 
Prince très glorieux de la Milice céleste, Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat contre les princes et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants répandus dans l'air.  Venez au secours des hommes que Dieu a faits à l'image de Sa propre Nature, et rachetés à grand prix de la tyrannie du démon. Amen. 
(Exorcisme de Léon XIII)

   Deuxième jour (en l'honneur des Chérubins) 
Saint Michel, Prince de la Milice des Anges, je vous invoque, exaucez-moi. Je vous supplie de prendre mon âme, au dernier jour, sous votre très sainte garde et de la conduire au lieu de rafraîchissement, de la paix et du repos, où les âmes des saints attendent dans la joie ineffable le jugement à venir et la gloire de la résurrection glorieuse. Que je parle ou me taise, que je veille, que je marche ou me repose, gardez-moi dans l'accomplissement de toutes mes œuvres, dans tous les actes de ma vie. Préservez-moi des tentations des démons et des peines de l'enfer. Amen. 
(D'après un manuscrit du XVe siècle)

      Troisième jour (en l'honneur des Trônes) 
Grand défenseur du peuple chrétien, Saint Michel Archange, pour remplir dignement la mission qui vous a été confiée de défendre l'Église, terrassez l'hérésie, exterminez les schismes et confondez l'incrédulité. Multipliez vos victoires sur les monstres infernaux qui veulent détruire notre foi. Que l'Église de Jésus-Christ accueille de nouveaux fidèles et s'agrège des royaumes entiers afin qu'elle puisse peupler le Ciel d'âmes élues, pour la plus grande gloire du divin Rédempteur, à qui vous-même devez vos triomphes, vos mérites et votre éternelle félicité. Amen. 
(Prière de Léon XIII)

   Quatrième jour (en l'honneur des Dominations) 
Ô vous, qui êtes le prince et le Porte-Étendard des bons Anges, assistez-moi toujours dans votre bonté et sauvez-moi. Des légions de l'Ange des ténèbres préservez-moi, afin que, sous votre conduite, je partage la lumière des bons Anges. Devant le trône du Juge Suprême, soyez mon défenseur, plaidez ma cause et conjurez la colère du Juste Vengeur. Que, par vous, à mes travaux, à mon repos, à mes jours et à mes nuits soit donnée la prospérité ; que ma pensée soit toujours prête pour les oeuvres de Dieu. Amen. 
(Hymne du XIIe siècle)

   Cinquième jour (en l'honneur des Puissances) 
Saint Michel Archange, vous que la sainte Église vénère comme son gardien et protecteur, à vous le Seigneur a confié la mission d'introduire dans la céleste félicité les âmes rachetées. Priez donc le Dieu de paix d'écraser Satan sous nos pieds afin qu'il ne puisse plus retenir les hommes dans ses chaînes et nuire à l'Église. Présentez au Très-Haut nos prières, afin que, sans tarder, le Seigneur nous fasse miséricorde. Vous-même, saisissez le dragon, l'antique serpent, qui est le diable et Satan, et jetez-le enchaîné dans l'abîme, pour qu'il ne séduise plus les nations. Amen. 
(Exorcisme de Léon XIII)

   Sixième jour (en l'honneur des Vertus) 
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour du redoutable jugement. Prince très glorieux, souvenez-vous de nous, partout et toujours. Quand vous combattiez le dragon, on entendit dans le ciel la voix de ceux qui disaient : "Salut, honneur et gloire au Dieu Tout-Puissant !" La mer se souleva, la terre trembla, quand vous descendîtes du Ciel, venez au secours du peuple de Dieu. Amen. 
(Traduit d'un Répons de Coutances)

   Septième jour (en l'honneur des Principautés) 
Ô Saint Michel, Prince trois fois saint de la Milice sacrée, chargé par Dieu d'organiser et conduire les phalanges angéliques, très digne de tout culte, de toute louange et de tout éloge : éclairez mes sens intérieurs, fortifiez mon pauvre cœur agité par les tempêtes de cette vie, élevez vers les hauteurs de la céleste sagesse mon esprit incliné vers les choses de la terre ; affermissez mes pas chancelants et ne permettez pas que j'abandonne le sentier qui conduit aux Cieux; guérissez les plaies de mon âme; faites disparaître la trace de toutes les souffrances qu'engendrent en moi mes misères et mes malheurs. Amen. 
(Prière de saint Sophrone)

   Huitième jour (en l'honneur des Archanges) 
Archange Saint Michel, qui avez pour mission de recueillir nos prières, de diriger nos combats et de peser nos âmes, je rends hommage à votre beauté, - si semblable à celle de Dieu, qu'après son Verbe éternel aucun autre esprit céleste ne vous est comparable, - à votre pouvoir sans limites en faveur de ceux qui vous sont dévots ; à votre volonté, harmonieusement unie à celle du Cœur Sacré de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, pour le bien de l'homme*. Défendez-moi contre les ennemis de mon âme et de mon corps. Rendez-moi sensible au réconfort de votre assistance invisible et les effets de votre vigilante tendresse. Amen. 
(*vble. Philomène de Sainte-Colombe)

   Neuvième jour (en l'honneur des Anges) 
Glorieux Archange Saint Michel, grand zélateur de la gloire de Dieu et protecteur de l'Église universelle, vous à qui le Tout-Puissant a confié la mission de recevoir les âmes à la sortie du corps pour les présenter au très juste Juge ; daignez me secourir dans mon dernier combat. Accompagné de mon bon Ange gardien, venez à mon aide et chassez loin de moi tous les esprits infernaux. Ne permettez pas qu'ils m'épouvantent alors. Fortifiez-moi dans la Foi, l'Espérance et la Charité, afin que mon âme, portée par vous à son juge, soit introduite aussitôt au lieu du repos, pour y régner éternellement avec son Rédempteur, dans la société des Esprits bienheureux. Amen. 
(D'après une antique formule de prière)

IHS
Iesus Hominum Salvator - Jésus, Sauveur des hommes,
souviens-Toi de nous et de la France !

samedi 15 septembre 2012

15 septembre - Notre Dame des 7 Douleurs

Et n'oubliez pas de regarder le rendez-vous pour la Conférence sur les S. Anges le 30 septembre prochain ainsi que le pèlerinage à Lisieux, le 1er octobre (article posté le 13 septembre). 



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, "Les saintes voies de la Croix", livre premier, chap.8, Les croix sont le paradis de la terre 


Notre Seigneur mis au tombeau, entouré de sa Mère, Notre-Dame des douleurs,
de quelques disciples et des saints Anges.

Oraison à la Reine de toutes les plus saintes lumières de la grâce

Sainte Vierge, vous êtes comme une divine aurore dans le point du jour de votre conception immaculée, toute pure et toute sainte ; vous êtes comme une belle lune dans le progrès de votre vie admirable ; vous êtes encore choisie comme soleil, non seulement parce que vous êtes toute couverte du soleil de justice et que vous êtes toute pénétrée des lumières de la grâce et des ardeurs ineffables de son pur amour, mais encore parce que, comme c'est le soleil visible qui donne le jour au monde sublunaire, de même c'est pour vous que le soleil visible communique ses clartés à tout le monde de la grâce. 

Ô sainte Vierge, obtenez donc à mon esprit, et à tous, qui est tout à vous, aussi bien que tout le reste que je puis avoir, quelque participation spéciale aux lumières de votre Fils bien-aimé, qui nous fasse concevoir toujours une très haute estime de la croix, pour avoir ensuite un véritable amour qui nous serve à nous unir à la très sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Dieu seul. Ainsi soit-il.






vendredi 14 septembre 2012

14 septembre - Solennité de la Croix glorieuse de NS. Jésus-Christ

Crucifix  du Vendredi Saint de la  Basilique du Saint Sépulcre de Jérusalem
Voilà une solennité de l'Eglise bien paradoxale !

La Croix est un supplice abominable, le pire que l'Antiquité est produit pour faire souffrir dans leur corps et dans leur âme les suppliciés. Après avoir été étendu sur le bois qu'il devait porté, le condamné entièrement nu (pour le faire souffrir de la dérision de la populace déchaînée), était cloué sur la Croix. Bras étendu, il respirait péniblement au point de suffoquer. Pour respirer, il devait pousser sur ses pieds transpercés afin de survivre encore un peu, mais dans quelles souffrances... Et la cruauté humaine n'ayant pas de limites, perdant son sang, il subissait une grave déshydratation, la peine de la soif. 
Voilà ce que nous avons fait subir à Notre Seigneur, doux et humble de coeur ! Et que lui avons nous offert quand Il disait : "J'ai soif" ? Du vinaigre!


Et pourtant, cette Croix est bien glorieuse. Elle est le bois du Salut, irrigué de la sève précieuse du Sang sauveur. Elle est la Porte du Ciel, le Chemin de la Vie qui révèle les coeurs. Comme nous y invite Notre Roi, "Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive". Pensons-y quand nous faisons ce si beau signe sur notre corps - marque de notre dignité chèrement acquise par Notre divin Sauveur - et quand nous prions devant cette Croix glorieuse qui - j'espère - orne nos maisons comme nos églises


Écoutons le vénérable abbé Henri Marie Boudon : 

Les outrages, par le Caravage
" Allons mon âme, jusqu'à l'origine du monde ; descendons ensuite de siècle en siècle jusqu'à nos derniers jours. Considérons avec attention ce qui s'est passé dans la loi de nature, dans la loi écrite, et dans la loi de grâce ; et nous verrons bien clairement que la voie de la croix a toujours été le grand chemin royal des élus.

Si je vois un Abel qui est agréable à Dieu, je vois en même temps un Caïn qui le persécute. Il faut qu'un Abraham soit dans la dernière épreuve par l'ordre qu'on lui donne de sacrifier son fils unique. Job sera réduit sur un fumier, dans un délaissement extrême, méprisé de ses amis, moqué de sa propre femme, et dépouillé de tous ses biens et de ses enfants. Moïse a un Pharaon pour l'exercer. David a un Absalon son enfant. Elie a une Jésabel. Tobie perd la vue, et est dans le danger de perdre la vie. Saint Jean-Baptiste a un Hérode qui le fera mourir. Tous les apôtres et disciples sont des gens de croixS'il se rencontre même de petits innocents, la faiblesse de leur âge ne les exemptera pas de ce chemin rigoureux. Parce qu'ils appartiennent particulièrement à Dieu, ils seront tous baignés dans leur sang, et il leur en coûtera la vie, qu'ils ne font presque que de recevoir. En un mot, l'Église chante que tous les saints ont bien souffert

Enfin, mon âme, regarde comme le roi de tous les saints celui qui est la voie, la vie et le modèle de toutes les âmes qui seront sauvées, marche à pas de géant, ou pour mieux dire, cours dans cette voie, depuis le premier moment de sa divine conception, jusqu'au dernier moment de sa vieConsidérez comme la très sainte Vierge, sa bénie mère, lui tient compagnie ; saint Jean l'Évangéliste, son cher favori : sainte Madeleine, sa fidèle amante ; et pour le dire en peu de paroles, tous ceux qu'il a le plus favorisés de son amour. Souvenez-vous, comme l'Écriture l'enseigne (Apoc. VII, 14), que ceux qui ont été agréables à Dieu, ont passé par beaucoup de tribulations, qu'ils ont été faits ses amis par ses épreuves.

"L'invention" (c'est à dire la découverte)
de la Sainte Croix par sainte Hélène, à Jérusalem
Grande sûreté donc pour tous ceux qui vont par ce chemin, puisque c'est le grand chemin royal du salut : celui qui y marche, est bien en assurance. Ô âme, qui que tu sois, pourquoi t'affliges-tu dans cette voie de la croix ? Il me semble que j'entends tous les bienheureux, qui savent si bien les routes certaines de la glorieuse éternité, te crier : Ne craignez point, vous êtes bien, vous allez bien, vous tenez le grand chemin royal du ciel
("Les saintes voies de la Croix", livre premier, chap.3, La voie de la Croix est le grand chemin royal de la bienheureuse éternité

On a bien recherché en quel lieu du monde est le paradis terrestre, et fort inutilement. Sans tant de recherches, le voilà tout trouvé. Il ne faut pas aller loin pour faire une si heureuse découverte. Avez-vous trouvé à souffrir, vous avez trouvé le paradis de la terre. Cette proposition peut-être semblera de prime abord surprenante, mais elle n'en est pas moins assurée. Il n'y a personne qui puisse nier qu'il n'y a point d'autre véritable paradis que Dieu seul, et que c'est dans sa seule union que l'âme trouve sa parfaite félicité. C'est une vérité constante pour le ciel et pour la terre, avec néanmoins cette différence, que l'union avec Dieu dans le ciel est dans son terme ; qu'elle n'augmente plus et est exempte de toute peine ; et, qu'au contraire, l'union avec Dieu en cette vie peut augmenter et croître de plus en plus ; ce qui ne se fait pas sans difficulté, à raison des obstacles que nous y avons. Or, comme les croix sont le grand moyen qui éloigne de nous les empêchements à l'union divine, nous retirant de l'être créé pour nous unir à l'incréé, on peut bien dire qu'elles sont le paradis de ce monde, puisque, par elles, nous sommes unis à Dieu seul, notre centre et notre fin. "
("Les saintes voies de la Croix", livre premier, chap.8, Les croix sont le paradis de la terre)


Statue reliquaire du Bx. Bartolomeo Longo, Pompéi


C'est aussi aujourd'hui une grande solennité pour l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Que cette solennité ne nous fasse pas oublier la Croix que portent douloureusement nos frères chrétiens du Proche et Moyen Orient, comme de toutes les régions du monde où ils sont persécutés. Prions aussi pour Notre Saint Père le Pape Benoît XVI qui est au Liban. Et que la prière du Chevalier nous soutienne, comme elle soutenait la foi du Bienheureux Bartolomeo Longo, fondateur du Sanctuaire de la Bienheureuse Marie - Reine du Saint Rosaire, à Pompéi :

Seigneur, par Tes cinq plaies que nous portons sur nos insignes, nous Te prions. Donne-nous la force d'aimer tous les êtres du monde que Ton Père a créés et, encore plus que les autres, nos ennemis.
Délivre notre esprit et notre coeur du péché, de la partialité, de l'égoïsme et de la lâcheté pour que nous soyons dignes de Ton sacrifice.
Fais descendre sur nous, Chevaliers et Dames du Saint Sépulcre, Ton Esprit, afin qu'il fasse de nous des ambassadeurs convaincus et sincères de paix et d'amour parmi nos frères et, en particulier, parmi ceux qui pensent ne pas croire en Toi. Donne-nous la Foi pour affronter toutes les souffrances de la vie quotidienne et pour mériter un jour de parvenir humblement, mais sans crainte, devant Toi. Amen.

Armoiries de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Comme celles de France, ce sont les Anges qui supportent l'écu couronné du heaume
des Chevaliers et de la Sainte Couronne d'épines. 



jeudi 13 septembre 2012

CATÉCHÈSE SUR LES ANGES ET PETIT PÈLERINAGE A LISIEUX





Chers amis, 
ouvrez vous agendas et prenez note ! 







L'Archiconfrérie vous propose, pour solenniser la fin du mois de S. Michel, le 30 septembre à 15h30, à la Paroisse de Verneuil-sur-Avre, une conférence donné par M. l'abbé Nicolas Van der Maelen, sur le thème :


"Les noms et les fonctions des Anges : 
ce qu'ils révèlent de notre vocation chrétienne"



La conférence sera suivie par un Salut du Saint-Sacrement où nous ne manquerons pas de prier pour nous, nos familles, nos Paroisses et notre pays, ainsi que, bien sûr, pour le renouveau de l'Eglise en cette Année de la Foi qui va débuter. 



Basilique de Lisieux, chapelle de la crypte : Sainte Thérèse en gloire au milieu des Anges.


Et parce que Dieu n'est jamais avare de bienfaits, le lendemain, 1er octobre - fête de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, nous vous convions à passer la journée à Lisieux.

Programme indicatif : 

Messe à la Basilique Sainte-Thérèse
en l'honneur de la petite Thérèse, co-Patronne de la France ;

Pique-nique ;

Chapelet et vénération des reliques de Sainte Thérèse ainsi que de ses parents, les bienheureux Louis et Zélie Martin.



Ces festivités sont ouvertes à tous, alors il convient de faire de la publicité autour de nous. Pour aider à l'organisation, et pour tout renseignement, merci d'envoyer vos inscriptions à Société Henri-Marie Boudon < ogermaravillas@wanadoo.fr >







mercredi 12 septembre 2012

12 septembre - Saint Nom de Marie


Et le Nom de la Vierge était Marie... Avec les Anges et tous les Saints, proclamons les merveilles de cette Vierge bénie, fille parfaite du Père éternel, Mère du Verbe incarné, Temple du Saint Esprit, en redisant avec foi et amour filial : Je vous salue MARIE...

Annonciation, par Murillo, Musée du Prado à Madrid.
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La Dévotion à l’Immaculée Mère de Dieu » ; 5Pratique , Honorer la très sainte Vierge par différents exercices de piété :


Cette Mère admirable a bien voulu révéler elle-même à sainte Brigitte, comme elle l’assure dans ses Révélations, que les Anges se réjouissent en entendant son Nom, que les Diables tremblent et s’enfuient, que les âmes qui sont dans le Purgatoire en reçoivent du soulagement, que les Anges Gardiens redoublent leurs soins.


Cela se doit entendre quand il est bien invoqué. Ô Nom précieux, ô Nom sacré et Nom aimable, Nom admirable, Nom de douceur, de consolation et de paix, Nom de protection ; je désire vous révérer tous les jours de ma vie. Servez-moi toujours de refuge et d’asile, particulièrement à l’heure de ma mort.


Ô mon bon Ange, esprit céleste, au milieu de tous les soins assidus que vous prenez de tout ce qui me regarde avec des bontés inexplicables, redoublés ces soins pour me donner de plus en plus de la vénération et de l’amour pour le très doux Nom de Marie, pour la gloire du Divin Nom de Jésus, par lequel et dans lequel le Nom de Marie est grand au ciel et en la terre ; le tout se terminant à la très adorable Trinité qui est la fin de toutes choses.





vendredi 7 septembre 2012

8 septembre - Nativité de la Très Sainte Vierge Marie


Nativité de la Vierge Marie, détail.

Homélie de Saint Jean Damascène pour la nativité de la Vierge Marie


Puisque la Vierge Mère de Dieu devait naître de sainte Anne, la nature n’a pas osé anticiper sur la grâce : la nature demeura stérile jusqu’à ce que la grâce eût porté son fruit. Il fallait qu’elle naquît la première, celle qui devait enfanter le premier-né antérieur à toute créature, en qui tout subsiste.

Joachim et Anne, heureux votre couple ! Toute la création est votre débitrice. C’est par vous, en effet, qu’elle a offert au Créateur le don supérieur à tous les dons une mère toute sainte, seule digne de celui qui l’a créée.
Sainte Anne apprenant
à la Vierge Marie à lire

Réjouis-toi, Anne, la stérile, toi qui n’enfantais pas ; éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs. Réjouis-toi, Joachim : par ta fille un enfant nous est né, un fils nous a été donné. On proclame son nom : Messager du grand dessein de Dieu, qui est le salut de tout l’univers, Dieu fort. Oui, cet enfant est Dieu.

Joachim et Anne, heureux votre couple, et parfaitement pur ! On vous a reconnus grâce à votre fruit, selon cette parole du Seigneur : Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Vous avez eu une conduite agréable à Dieu et digne de celle que vous avez engendrée. A cause de votre vie chaste et sainte, vous avez produit le joyau de la virginité, celle qui devait être vierge avant l’enfantement, vierge en mettant au monde, vierge après la naissance ; la seule toujours vierge d’esprit, d’âme et de corps.

Joachim et Anne, couple très chaste ! En observant la chasteté, cette loi de la nature, vous avez mérité ce qui dépasse la nature : vous avez engendré pour le monde celle qui sera, sans connaître d’époux, la Mère de Dieu. En menant une vie pieuse et sainte dans la nature humaine, vous avez engendré une fille supérieure aux anges, qui est maintenant la Souveraine des anges

Enfant très gracieuse et très douce ! Fille d’Adam et Mère de Dieu ! Heureux ton père et ta mère ! Heureux les bras qui t’ont portée ! Heureuses les lèvres qui, seules, ont reçu tes chastes baisers pour que tu demeures toujours parfaitement vierge. 


Acclamez Dieu, terre entière, sonnez, dansez, jouez. Elevez la voix, élevez-la, ne craignez pas.

La sainte Famille en compagnie des saints Zacharie, Elisabeth et Jean-Baptiste,
sous le regard des anges de la Passion.


lundi 3 septembre 2012

3 et 4 septembre - Saint Grégoire le Grand et 1er mardi du mois de Saint Michel Archange


Saint Grégoire le Grand, par Goya
Nous reprenons la bonne habitude des "1ers mardi du mois" et celui-ci n'est pas le moindre, car c'est celui du mois de septembre.
Ce mois est traditionnellement consacré au Prince des armées angéliques. Écoutons S. Grégoire le Grand et ses magnifiques enseignements sur les esprits bienheureux. 


 Extraits de l'Homélie 34

Elle fut prononcée par le Pape S. Grégoire le Grand, dans la basilique des bienheureux Jean et Paul, le 29 septembre 591, samedi des Quatre-Temps, qui tombait, cette année-là, le jour de la Saint-Michel.



10. Puisque nous avons donné quelques mots d’explication sur les noms des anges, il nous reste maintenant à commenter brièvement les termes utilisés pour désigner leurs fonctions.

Par les Vertus, on désigne les esprits par lesquels s’opèrent le plus souvent les signes et les miracles.

Par les Puissances, on désigne ceux qui ont reçu, dans leur ordre, plus de pouvoir que les autres pour soumettre les forces adverses à leur autorité, limiter leur puissance et empêcher ainsi qu’elles ne tentent les cœurs des hommes autant qu’elles le voudraient.

Par les Principautés, on désigne ceux qui commandent aux autres bons esprits angéliques eux-mêmes, qui distribuent à ceux qui leur sont soumis les ordres de tout ce qu’ils doivent faire, et qui les dirigent dans l’accomplissement des missions divines.

Par les Dominations, on désigne les esprits qui dépassent de loin la puissance des Principautés. Car avoir la principauté consiste à tenir le premier rang dans un groupe, tandis que dominer, c’est également avoir chacun des autres sous son autorité. On appelle donc Dominations les troupes des anges qui, par leur puissance admirable, ont le pas sur les autres, du fait que ceux-ci sont tenus de se soumettre à eux par l’obéissance.

Ange à l'orgue. Détail d'un vitrail de l'abbatiale
Saint-Taurin, Evreux.
Par les Trônes, on désigne les milices que préside toujours le Dieu tout-puissant pour exercer la justice en étant assis devant  elles.  Puisque  le  mot  grec  «trône» signifie «siège» en latin, on nomme Trônes de Dieu les esprits qui sont comblés par la grâce divine avec une telle abondance que le Seigneur siège en eux et se sert d’eux pour prononcer ses jugements. C’est pourquoi le psalmiste affirme : «Tu sièges sur un Trône, ô toi qui juges avec équité.» (Ps 9,5).

Chérubin veut dire «plénitude de la science». Les troupes plus élevées sont appelées Chérubins, car ce sont des esprits d’autant plus parfaitement remplis de la science de Dieu qu’ils contemplent sa gloire de plus près ; à leur mesure de créatures, ils ont une connaissance de toutes choses d’autant plus complète qu’ils s’approchent davantage de la vision de leur Créateur, en vertu de leur dignité.

On appelle enfin Séraphins les milices des saints esprits qui brûlent d’un amour incomparable du fait de la proximité singulière où ils se trouvent vis-à-vis de leur Créateur. Séraphin signifie en effet «ardent et brûlant». Ils sont à ce point unis à Dieu qu’aucun autre esprit ne se place entre eux et lui. Ils sont donc d’autant plus embrasés qu’ils le voient de plus près. La flamme dont ils brûlent est assurément celle de l’amour, car leur amour est d’autant plus ardent qu’ils contemplent la gloire de la divinité avec un regard plus pénétrant.


         11. Mais à quoi bon avoir dit ces quelques mots au sujet des esprits angéliques, si nous ne prenons pas la peine de les faire tourner à notre progrès par une réflexion adaptée ? La cité céleste se compose en effet des anges et des hommes, et nous croyons qu’y monteront autant de représentants du genre humain qu’il y est demeuré d’anges élus, ainsi qu’il est écrit : «Il a fixé les limites des peuples d’après le nombre des anges de Dieu.» (Dt 32,8). Il nous faut donc tirer profit pour notre vie des distinctions qui existent entre les habitants de la cité d’en haut, afin de nous enflammer nous-mêmes d’une sainte ardeur à croître dans la vertu. Car s’il est vrai que le nombre des hommes destinés à monter au Ciel est égal à celui des anges qui y sont demeurés, ces mêmes hommes qui retournent à la patrie céleste se doivent d’imiter en quelque chose les milices qu’ils rejoignent là-haut

Les diverses manières de vivre des hommes correspondent bien, en effet, à chacun des ordres des milices célestes, et nous recevons une place dans leurs rangs d’après la similitude de notre manière de vivre avec la leur. 

Ange à la cornemuse. Détail d'un vitrail,
abbatiale Saint-Taurin, Evreux.
Il en est beaucoup qui ne comprennent que d’humbles vérités, mais ne cessent de les annoncer à leurs frères avec bonté: de tels hommes courent rejoindre la troupe des AngesD’autres, fortifiés par les dons de la largesse divine, sont capables de comprendre et d’annoncer les mystères célestes les plus élevés : où les placer, sinon au nombre des Archanges ? D’autres encore réalisent des choses admirables et opèrent des miracles d’une grande puissance : quel est le rang et la place qui leur conviennent, sinon ceux des Vertus d’en haut ? 

Certains obligent les esprits malins à fuir hors du corps des possédés, et les chassent par la vertu de leur prière et de la puissance qui leur a été donnée : avec qui obtiennent-ils de jouir du fruit de leurs mérites, sinon avec les Puissances célestes ?
Il en est qui surpassent, par les vertus qu’ils ont reçues, les mérites des autres élus; meilleurs que les bons eux-mêmes, ils exercent une principauté jusque sur leurs frères élus : en quel groupe prennent-ils rang, sinon parmi les Principautés ?
D’autres dominent si bien en eux tous les vices et tous les désirs, que leur pureté leur donne droit à être appelés des dieux parmi les hommes, comme le Seigneur l’a dit à Moïse : « Vois : je t’ai constitué le dieu de Pharaon » (Ex 7,1) : à laquelle des milices courent-ils se joindre, sinon à celle des Dominations ?

D’autres encore mettent un soin vigilant à se dominer eux-mêmes et une attention toujours en éveil à s’examiner : ne se départant jamais de la crainte de Dieu, ils obtiennent en récompense de leurs vertus le pouvoir de bien juger également les autres. Le Seigneur, tenant à la disposition de leur esprit la contemplation de sa divinité, préside en eux comme de son trône, et il examine par eux les actes d’autrui, réglant toutes choses avec un ordre admirable du haut de son siège. Que sont donc de tels hommes, sinon les Trônes de leur Créateur ? Et où les inscrire, sinon au nombre des Sièges célestes ? Et puisque c’est par eux que la sainte Eglise est régie, même les élus sont habituellement jugés par eux pour leurs actes de faiblesse.

Certains sont remplis d’un tel amour de Dieu et du prochain qu’on les nomme à bon droit Chérubins. Si en effet, comme nous l’avons déjà affirmé, Chérubin veut dire «plénitude de science», et si, comme nous le savons par le témoignage de Paul, « la charité est la plénitude de la Loi » (Rm 13,10), tous les hommes qui aiment Dieu et leur prochain avec une plénitude dépassant celle des autres ont mérité d’être mis au nombre des Chérubins.

Anges musiciens.
Il en est enfin qui sont enflammés par la contemplation des choses d’en haut et aspirent de tout leur désir à leur Créateur ; ils ne souhaitent plus rien en ce monde, ils se nourrissent du seul amour de l’éternité, rejettent tous les biens terrestres, s’élèvent par l’esprit au-dessus de tout ce qui passe ; ils aiment et ils brûlent, et ils prennent leur repos dans cette brûlure même ; ils brûlent en aimant, ils embrasent les autres en leur parlant, et font aussitôt brûler de l’amour de Dieu ceux qu’ils touchent par leurs paroles. Que dire de tels hommes, sinon qu’ils sont des Séraphins ? Leur cœur, changé en feu, éclaire et brûle, puisque tout en tournant les yeux des âmes vers les lumières d’en haut, ils les purifient de la rouille de leurs vices en les faisant pleurer de componction. Oui, ceux que l’amour de leur Créateur enflamme à ce point ont bien reçu vocation à prendre place parmi les Séraphins.