dimanche 31 décembre 2017

Sainte Famille de Nazareth, priez pour nous et nos familles

La Nativité, fresque du monastère de l'Emmanuel, Bethléem

Nous sommes en 1940, en Allemagne, dans un camp de prisonniers français. Des prêtres prisonniers demandent à Sartre, prisonnier depuis quelques mois avec eux, de rédiger une petite méditation pour la veillée de Noël. Sartre, l’athée, accepte. Et offre à ses condisciples ces quelques lignes magnifiques. Comment douter que la grâce soit venue le visiter à ce moment-là.

Rembrandt, Vierge à l'Enfant
« Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche. La voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. L’artiste a mis tout son amour dans ce dessin, vous le trouverez peut-être naïf, mais écoutez. Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi.

La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : « Mon petit » !

Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense : «Dieu est là , et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant, parce que toutes les mères sont ainsi arrêtées par moment, par ce fragment de leur chair qu’est leur enfant, et elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent les pensées étrangères.

Mais aucun n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa mère, car Il est Dieu et Il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer. Et c’est une rude épreuve pour une mère d’avoir crainte de soi et de sa condition humaine devant son fils. Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments rapides et glissants où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant ! Cette chair divine est ma chair, Il est fait de moi, Il a mes yeux et cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne. Il me ressemble, Il est Dieu et Il me ressemble ».

Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essayerais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.

Et Joseph. Joseph ? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer. Il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu. Combien déjà elle est du côté de Dieu. Car Dieu est venu dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté, et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera d’apprendre à accepter. Joseph ne sait que dire de lui-même : il adore et il est heureux d’adorer ».


Jean-Paul SARTRE



Et aujourd'hui, avec toute l'Eglise, nous chanterons le Te Deum en action de grâce pour tous les bienfaits de notre Dieu ! Recevons la grâce de son indulgence plénière (Confession, absolution, Messe et communion, prières pour le Pape et l'Eglise et Te Deum !)

Te Deum laudamus:
te Dominum confitemur.
Te aeternum patrem,
omnis terra veneratur.
Tibi omnes angeli,
tibi caeli et universae potestates:
tibi cherubim et seraphim,
incessabili voce proclamant:
« Sanctus, Sanctus, Sanctus
Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt caeli et terra
maiestatis gloriae tuae. »
Te gloriosus Apostolorum chorus,
te prophetarum laudabilis numerus,
te martyrum candidatus laudat exercitus.
Te per orbem terrarum
sancta confitetur Ecclesia,
Patrem immensae maiestatis;
venerandum tuum verum et unicum Filium;
Sanctum quoque Paraclitum Spiritum.
Tu rex gloriae, Christe.
Tu Patris sempiternus es Filius.
Tu, ad liberandum suscepturus hominem,
non horruisti Virginis uterum.
Tu, devicto mortis aculeo,
aperuisti credentibus regna caelorum.
Tu ad dexteram Dei sedes,
in gloria Patris.
Iudex crederis esse venturus.
Te ergo quaesumus, tuis famulis subveni,
quos pretioso sanguine redemisti.
Aeterna fac
cum sanctis tuis in gloria numerari.
Salvum fac populum tuum, Domine,
et benedic hereditati tuae.
Et rege eos,
et extolle illos usque in aeternum.
Per singulos dies benedicimus te;
et laudamus nomen tuum in saeculum,
et in saeculum saeculi.
Dignare, Domine, die isto
sine peccato nos custodire.
Miserere nostri, Domine,
miserere nostri.

Fiat misericordia tua, Domine, super nos,
quemadmodum speravimus in te.
In te, Domine, speravi:
non confundar in aeternum.


jeudi 28 décembre 2017

Saints Innocents

De saint Païssios le Nouveau

L’avortement est un terrible péché. C’est un meurtre, et bien entendu un très grand meurtre, que de tuer des enfants non-baptisés. Les parents doivent comprendre que la vie commence dès l’instant de la conception.



Du 2e Concile du Vatican, Gaudium et Spes

Le massacre des saints Innocents. De nouveaux Hérodes
se lèvent pour attenter à la vie. Prions pour leur conversion !
n.27 : De plus, tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l’esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu’elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s’y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l’honneur du Créateur.
La fuite en Egypte

n.51 : En effet, Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables.


mardi 26 décembre 2017

Appelés à devenir des fils de Dieu par Notre Seigneur Jésus Christ

« Science et pratique du Chrétien », par le vénérable abbé Henri Marie Boudon

C’est de cette union que le divin amour nous élève en cinquième lieu à être des Dieux par participation. Je me sers des termes de la divine parole : « Je leur ai dit, dit le Saint Esprit par le Psalmiste : vous êtes des Dieux, vous êtes tous les enfants du Très haut. » Et saint Pierre ne nous enseigne-t-il pas que Dieu nous a fait de grandes et précieuses faveurs, qu’il avait mises pour nous rendre, par elles, participants de la nature divine, ce qui se fait en nous alliant avec lui par les unions les plus nobles qu’il contracte avec nous.

Alliance que saint Denys et saint Basile appellent « Déification », ou un état qui nous rend Dieux. Nous entrons par ce moyen en société avec les trois Personnes divines, comme nous le déclare le disciple de l’amour. Or cette alliance est comparée par le Fils de Dieu avec l’amitié qui est entre lui et son Père éternel au chapitre XVII de saint Jean, où il marque qu’il désire que les fidèles soient tous un entre eux et avec lui et son Père, car l’unité des Chrétiens entre eux, étant formée par le Saint Esprit ils sont, par lui-même ai aussi unis avec Dieu.

Mais, de plus, cet adorable Sauveur dit ces paroles : « Je leur ai donné la gloire que vous m’avez donnée afin qu’ils soient un comme nous sommes un. » ; c’est à dire un entre eux et un avec nous. Mais toutes ces grandeurs qui sont admirables sont destinées à tous les fidèles sans aucune réserve et aux personnes les plus abjectes selon le monde, les plus affligées, les plus méprisées, les plus rebutées, les plus pauvres, si elles sont et persévèrent d’être effectivement et véritablement Chrétiennes.

Mais ce qui est bien déplorable, c’est que la plupart des Chrétiens ne connaissent pas les faveurs singulières de leur état ; ils les ignorent parce qu’ils les méditent peu et, quand ils les méditent, ils en sont peu pénétrés, parce que leur esprit est peu susceptible de la divine lumière, à raison de ses impuretés ; et, lorsqu’ils en sont éclairés, leur cœur n’en est pas bien touché parce que leur attache aux choses de ce monde les en rend incapables ; et quand même ils en sont touchés, il y a peu de pratique parce qu’il y a peu de fidélité aux mouvements de la grâce ; et, qu’à peine s’est-on élevé par amour vers le Ciel et le Dieu du Ciel, qu’aussitôt presque même l’on retombe malheureusement en terre par l’amour de soi-même, du monde et des choses du monde.



lundi 25 décembre 2017

C'est Noël ! Il est né le divin Enfant. Venez, adorons-Le !

L'Archiconfrérie du Très Saint Sacrement de l'Autel et des Saints Anges vous souhaite, ainsi qu'à tous les vôtres, une sainte et joyeuse fête de Noël.

Le Fils de Dieu vient sur la terre afin de partager toutes nos joies et nos peines, pour nous offrir sa vie divine et transfigurer nos vies.

Avec la Vierge Mère et Saint Joseph, adorons le Verbe fait chair.

Puisse chacun d'entre nous et tous les hommes que Dieu aime accueillir ce grand mystère, dans le silence de la prière et l'action de grâce.

Très saintes fêtes de la Nativité du Sauveur !




Charles Péguy, extraits d’Eve, Gallimard, 1913



Chaque poutre du toit était comme un vousseau.
Les ombres de la nuit baignaient la tête ronde.
Tout était juste alors et le maître du monde
Etait un jeune enfant sous un maigre cerceau.

Et ce sang qui devait un jour sur le Calvaire
Tomber comme une ardente et tragique rosée
N'était dans cette heureuse et paisible misère
Qu'un filet transparent sous la lèvre rosée.

Sous le regard de l'âne et le regard du bœuf
Cet enfant reposait dans la pure lumière.
Et dans le jour doré de la vieille chaumière
S'éclairait son regard incroyablement neuf.

Et ces laborieux et ces deux gros fidèles
Possédaient cet enfant que nous n'avons pas eu.
Et ces industrieux et ces deux haridelles
Gardaient ce fils de Dieu que nous avons vendu.

Et les pauvres moutons eussent donné leur laine
Avant que nous n'eussions donné notre tunique.
Et ces deux gros pandours donnaient vraiment leur peine.
Et nous qu'avons-nous mis aux pieds du fils unique ?
 
Ainsi l'enfant dormait sous ce double museau,
Comme un prince du sang gardé par des nourrices.
Et ces amusements et ses jeunes caprices
Reposaient dans le creux de ce pauvre berceau.

L'âne ne savait pas par quel chemin de palmes
Un jour il porterait jusqu'en Jérusalem
Dans la foule à genoux et dans les matins calmes
L'enfant alors éclos aux murs de Bethléem...



dimanche 24 décembre 2017

4e dimanche de l'Avent : Venez, venez, venez !


Extraits de l'Anthologie des Grecs :


" On inscrivit un jour à Bethléhem avec le vieillard Joseph, comme issue de la race de David, Marie qui portait en son sein virginal un fruit divin. Le temps d'enfanter était arrivé; et il n'y avait plus de place en l'hôtellerie une grotte restait pour auguste palais à la vierge Reine.

Voici venir tout à l'heure l'accomplissement de la mystique promesse du Prophète : "Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principautés, toi qui la première ornes la divine grotte : de toi me viendra le chef des Nations, né selon la chair d'une tendre Vierge, le Christ Dieu qui régira son nouveau peuple d'Israël". Donnons-lui nos louanges.

Celui-ci est notre Dieu, né d'une Vierge et conversant parmi les hommes ; nous n'en connaîtrons point d'autre ; le Fils unique gisant dans une pauvre étable apparaît sous la forme d'un mortel, et le Seigneur de gloire est enveloppé de langes : l'Etoile invite les Mages à le venir adorer ; et nous, disons en nos chants: Ô Trinité sainte ! Sauvez nos âmes.

Venez, Fidèles, livrons-nous à de divins transports ; venez voir un Dieu descendre vers nous du haut du ciel en Bethléem : élevons nos âmes en haut ; pour la myrrhe apportons les vertus de notre vie ; ornons-en d'avance son entrée en ce monde, et disons : Gloire au plus haut des cieux, à Dieu qui est un en trois personnes, lequel daigne manifester aux hommes sa grande miséricorde ! car, Ô Christ ! Vous avez racheté Adam et relevé l'œuvre de vos mains, Ô ami des hommes !

Ecoutez, Ô cieux ! Terre, prête l'oreille ; que l'univers s'ébranle jusque dans ses fondements, et que tout ce qu'il renferme soit saisi de frayeur. Le Dieu auteur de la chair prend lui-même une forme, et Celui qui de sa main créatrice corrobora toute créature, par une miséricordieuse compassion, parait revêtu d'un corps. Ô abîme des richesses de la sagesse et science de Dieu ! Combien ses jugements sont incompréhensibles, combien ses voies impénétrables !

Venez, peuples chrétiens, voyons le prodige qui dépasse toute pensée, qui frappe d'étonnement toute imagination ; et pieusement prosternés, chantons avec foi des hymnes de louange. Aujourd'hui la Vierge vient à Bethléem mettre au monde le Seigneur ; les chœurs des Anges la précèdent ; Joseph son époux la voit et s'écrie : " Quel prodige aperçois-je en toi, Ô Vierge ! Comment pourras-tu enfanter, tendre génisse qui ne connus point le joug ?"

Aujourd'hui naît d'une Vierge Celui dont la main contient toute créature ; Celui qui par essence est insaisissable, devenu semblable à un mortel, est enveloppé de langes ; il gît dans une crèche, Celui qui au commencement posa les cieux sur leurs fondements ; Celui qui au désert faisait pleuvoir la manne pour son peuple, est nourri du lait de la mamelle ; l’Époux de l'Eglise invite les Mages, et le Fils de la Vierge accepte leurs présents. Nous adorons votre Nativité, Ô Christ ! Favorisez-nous de vos divines manifestations."

"Considérons la très pure Marie, toujours accompagnée de son fidèle époux Joseph, sortant de Jérusalem et se dirigeant vers Bethléem. Ils y arrivent après quelques heures de marche, et, pour obéira la volonté céleste, ils se rendent au lieu où ils devaient être enregistrés, selon l'édit de l'Empereur. On inscrit sur le registre public un artisan nommé Joseph, charpentier à Nazareth de Galilée ; sans doute on ajoute le nom de son épouse Marie qui l'a accompagné dans le voyage ; peut-être même est-elle qualifiée de femme enceinte, dans son neuvième mois : c'est là tout. Ô Verbe incarné ! Aux yeux des hommes, vous n'êtes donc pas encore un homme ? Vous visitez cette terre, et vous y êtes inconnu ; et pourtant, tout ce mouvement, toute l'agitation qu'entraîne le dénombrement de l'Empire, n'ont d'autre but que d'amener Marie, votre auguste Mère, à Bethléem, afin qu'elle vous y mette au monde.

Ô Mystère ineffable ! Que de grandeur dans cette bassesse apparente ! Que de puissance dans cette faiblesse ! Toutefois, le souverain Seigneur n'est pas encore descendu assez. Il a parcouru les demeures des hommes, et les hommes ne l'ont pas reçu. Il va maintenant chercher un berceau dans l’étable des animaux sans raison : c'est là qu'en attendant les cantiques des Anges, les hommages des Bergers, les adorations des Mages, il trouvera le bœuf qui connaît son Maître, et l'âne qui s'attache à la crèche de son Seigneur. Ô Sauveur des hommes, Emmanuel, Jésus, nous allons nous rendre aussi à l'étable ; nous ne laisserons pas s'accomplir solitaire et délaissée la nouvelle Naissance que vous allez prendre en cette nuit qui s'approche. A cette heure, vous allez frappant aux portes de Bethléem, sans que les hommes consentent à vous ouvrir ; vous dites aux âmes, par la voix du divin Cantique : " Ouvre-moi, ma sœur, mon amie ! car ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux imbibés des gouttes de la nuit."

Nous ne voulons pas que vous franchissiez notre demeure : nous vous supplions d'entrer ; nous nous tenons vigilant à notre porte.

" Venez donc, Ô Seigneur Jésus ! Venez !"




jeudi 21 décembre 2017

Le Seigneur ne tarde pas. Préparons-nous !

Marie, Vierge Mère, enceinte du Fils de Dieu
Son Eminence le Cardinal Faulhaber, Juifs et chrétiens devant le racisme, 1935, pp. 81-82.

"Pourquoi le Seigneur est-il né si tard ?" - "Mon Père agit continuellement" (Jn 5, 17). Dans la réalisation de l'économie divine du salut, il n'est aucune interruption, mais non plus aucune précipitation. Aucune halte, mais non plus aucune impétuosité.

L'Homme-Dieu ne naquit que lorsque, durant un long Avent, eurent brillé les lumières des prédictions messianiques et que le monde fut prêt à recevoir son Sauveur, son Roi. Ne demandez plus pourquoi le Sauveur est né si tard ! Il ne devait pas être seulement la rosée du ciel et le cadeau d'En-Haut, il devait être aussi le "fruit de la terre" (Is 4, 2) et "germer" de la terre (Is 45, 8). Il ne devait pas voler sur le monde comme un trait, il devait germer lentement du sol comme une plante. - En même temps, l'humanité païenne devait d'abord subir la misère d'être séparée de Dieu et en remâcher toute l'amertume... L'action éducatrice de la divine Providence demandait du temps pour s'accomplir. C'est pourquoi le Sauveur est venu si tard.


mardi 19 décembre 2017

Dieu vient nous sauver. Accueillons-Le !

Extraits de la lettre à Diognète

Saint Jean Baptiste : le voici, l'Agneau de Dieu
Aucun homme n’a vu Dieu ni ne l’a connu : c’est lui-même qui s’est manifesté. ~ Dieu, Maître et Créateur de l’univers, qui a fait toutes choses et les a disposées avec ordre, s’est montré pour les hommes non seulement plein d’amour, mais plein de patience. Toujours il était ainsi, il l’est et le sera : secourable, bon, sans colère, véridique ; lui seul est bon. Ayant conçu un dessein d’une grandeur inexprimable, il ne l’a communiqué qu’à son Enfant (Notre Seigneur Jésus-Christ).

Il semblait nous oublier et ne pas se soucier de nous. Mais quand il eut dévoilé par son Enfant bien-aimé, quand il eut manifesté ce qu’il avait préparé dès le commencement, il nous a tout offert à la fois : de jouir de ses bienfaits, de voir, de comprendre ; qui de nous aurait jamais pu s’y attendre ? 

Dieu avait donc déjà tout disposé en lui-même avec son Enfant ; mais, jusqu’à ces derniers temps, il a toléré que nous nous laissions emporter à notre gré par des mouvements désordonnés, entraînés par les voluptés et les passions. Nullement parce qu’il se réjouissait de nos péchés ; il tolérait alors, sans l’approuver, ce règne de l’iniquité. Bien au contraire, il organisait pour maintenant le règne de la justice. Après avoir bien prouvé, dans cette première période, que nos propres œuvres nous rendaient indignes de la vie, il voulait que nous en devenions maintenant dignes par l’effet de sa bonté. Il voulait qu’après nous être montrés incapables d’accéder par nous-mêmes au royaume de Dieu, nous en devenions capables par sa puissance. 

Lorsque notre perversité fut à son comble, et qu’il fut devenu pleinement manifeste que son salaire — le supplice et la mort — était imminent, c’est alors qu’arriva le temps que Dieu avait marqué pour faire connaître désormais sa bonté et sa puissance : quelle surabondance de l’amour de Dieu et de sa bonté pour les hommes ! Il ne nous a pas détestés, il ne nous a pas repoussés, il ne nous a pas tenu rancune ; au contraire, il a longtemps patienté, il nous a supportés. Dans sa pitié pour nous, il a pris en charge nos propres péchés, il a livré son propre Fils pour nous racheter : le saint pour les criminels, l’innocent pour les méchants, le juste pour les injustes, l’incorruptible pour les corrompus, l’immortel pour les mortels.

Qu’est-ce qui aurait pu couvrir nos péchés, sinon sa justice ? Par qui pouvions-nous être rendus justes, criminels et impies que nous étions, sinon par le seul Fils de Dieu ? Quel échange plein de douceur ! Quelle réalisation insondable ! Quels bienfaits inespérés ! Le crime du grand nombre est enseveli dans la justice d’un seul, et la justice d’un seul rend juste un grand nombre de criminels !


dimanche 17 décembre 2017

3e dimanche de l'Avent - Dimanche de Gaudete

Vierge enceinte. En Marie, le Verbe,
la Parole de Dieu s'est faite chair.


Le 3e dimanche de l'Avent, le blanc de la fête qui s'annonce, celle de la Nativité du Sauveur, s'invite dans le dur violet du temps de l'Avent.

Le violet mêlé de blanc nous offre ce rose de la joie, comme l'annonce de l'aurore des temps nouveaux inaugurés les nuits de Noël et de Pâques.

Jésus, le Soleil de Justice, vient à notre rencontre. Il vient mettre en lumière nos vies, nos joies comme nos peines.

Avant qu'Il ne paraisse, plaçons-nous d'ores et déjà dans sa douce lumière, en nous confessant, en Lui livrant nos cœurs et nos vies. Il vient, offrons-Lui tout, dès maintenant. Car après il sera trop tard.

Alors aimons sans mesure notre Dieu et notre Roi et vivons un saint Avent, pour sa gloire et notre Salut.



Du saint Pape Jean-Paul II, Allocution du 27 novembre 1983

La joie est une composante fondamentale du temps sacré qui commence. L’Avent est un temps de vigilance, de prière, de conversion, en plus d’une attente fervente et joyeuse. Le motif est clair : « Le Seigneur est proche » (Ph 4,5).

La première parole adressée à Marie dans le Nouveau Testament est une invitation joyeuse : « Exulte, réjouis-toi ! » (Lc 1,28 grec). Une telle salutation est liée à la venue du Sauveur. À Marie la première est annoncée une joie qui par la suite sera proclamée à tout le peuple (Lc 2,10) ; elle y participe d’une manière et dans une mesure extraordinaire. En elle la joie de l’ancien Israël se concentre et trouve sa plénitude ; en elle le bonheur des temps messianiques éclate irrévocablement. La joie de la Vierge Marie est en particulier celle du « petit reste » d’Israël (Is 10,20s), des pauvres qui attendent le salut de Dieu et qui font l’expérience de sa fidélité.

Pour participer à cette fête nous aussi il est nécessaire d’attendre avec humilité et d’accueillir le Sauveur avec confiance. « Tous les fidèles, qui par la liturgie vivent l’esprit de l’Avent, en considérant l’amour inexprimable avec lequel la Vierge Mère attendait le Fils, seront amenés à la prendre comme modèle et à se préparer pour aller à la rencontre du Seigneur qui vient, ‘ vigilants dans la prière et remplis d’allégresse ‘ » (Bx. Paul VI, Marialis cultus 4 ; Missel romain).




jeudi 14 décembre 2017

Venez, venez, venez !

L'adoration du Saint Nom de Jésus, par Jean Senelle, 1605
Notre Dame, enceinte, tabernacle véritable de la
Présence de Dieu parmi les hommes.


Préface de l’Avent selon le rite de S. Pie V et de S. Jean XXIII, à l’usage des Diocèses de France


Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut,
de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint,
Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ notre Seigneur.

Car c’est Lui qu’en votre miséricorde et votre fidélité
vous avez promis comme Sauveur au genre humain en perdition :
Lui dont la vérité instruirait les ignorants,
Lui dont la sainteté justifierait les impies,
Lui dont la force soutiendrait les faibles.
Les Anges à la Crèche

Maintenant donc qu’approche le moment où doit venir Celui que vous allez envoyer
et que luit déjà le jour de notre délivrance
confiants en vos promesses, 
nous exultons de saintes joies.

C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges, 
avec les Trônes et les Dominations, 
avec la troupe entière de l’armée céleste,
nous chantons une hymne à votre gloire, redisant sans fin :

Saint, Saint, Saint


mardi 12 décembre 2017

Notre Dame de Guadalupe, priez pour nous

Saint Juan Diego montrant l'image de la Mère de Dieu
vénérée à Guadalupe. Le miracle des roses.
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 211

J’invoque l’immaculée Vierge Mère de Dieu, notre grande Reine, notre fidèle Avocate, notre bonne Maîtresse, notre sainte Médiatrice, notre puissante Protectrice, notre très douce et très miséricordieuse mère, pour qu’elle vienne nous secourir.

Elle est appelée avec justice, et elle l’est en effet, Notre Dame de Bon Secours. C’est la créature de Dieu seul par excellence, en ayant la plénitude plus que tout le reste des créatures.